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mardi 28 juillet 2015
Maladies du bois, pollution, météo… le vignoble du cognac fait face à plusieurs défis. La situation est «préoccupante» selon un rapport parlementaire. «Il y a urgence» martèle le sous-préfet.

Ce n’est pas nouveau mais aujourd’hui un mur d’évidences se dresse devant la viticulture charentaise. Un rapport parlementaire publié début juillet avance un constat très clair: le vignoble du cognac est le plus malade de France. Dans le même temps, un accord-cadre vient d’être signé pour réduire la pollution issue des rejets organiques des chais et des distilleries et des produits phytosanitaires, le mot diplomatique pour dire pesticides.

La Charente est polluée, c’est un fait. Pas autant qu’un rapport du Commissariat général au développement durable ne l’avait laissé entendre en juillet 2013, faisant de la Charente le fleuve le plus pollué de France, mais la situation est tendue et surveillée de près.

«L’avenir est en jeu»

Les acteurs de la filière connaissent cette situation mieux que personne parce que s’ils sont parfois mis en cause, ils sont surtout les premières victimes de ces réalités. «Notre rôle est de sensibiliser les 5.000 opérateurs. On doit améliorer nos comportements. L’eau nous est essentielle et elle est le reflet de nos actes», reconnaît Jean-Bernard de Larquier, le président du Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC) quand il évoque la pollution de l’eau.

Son constat n’est pas différent s’agissant des maladies du bois: «Le rapport parlementaire arrive au bon moment. Ce qui est important ce n’est pas de stigmatiser mais de responsabiliser les viticulteurs, qu’ils prennent conscience que c’est leur avenir qui est en jeu. Si on ne fait rien, on pourrait disparaître.»
Les lignes bougent déjà. «La filière est consciente des efforts à fournir», souligne le président du BNIC. Hennessy a ainsi débloqué 600.000 euros pour aider la recherche contre l’Esca, un champignon qui détruit la vigne. 

"Le vignoble du Cognac est le plus malade de France"

Catherine Quéré est députée PS de Charente-Maritime. Elle est aussi viticultrice. Avec Jean-Marie Sermier, député Les Républicains et viticulteur dans le Jura, ils viennent de rendre un rapport sur les maladies de la vigne et du bois. Leurs conclusions sont inquiétantes. 13% du vignoble français est devenu improductif en une quinzaine d’années et le manque à gagner est considérable.

Quelle est la situation du vignoble français?

Catherine Quéré. Sans vouloir être trop alarmiste, je vais dire que la situation est préoccupante. 12 à 13% du vignoble est touché. On perd ainsi au moins un milliard d’euros par an, c’est de l’argent qui s’envole pour la viticulture mais aussi pour la France. Il faut réagir et vite parce que le mal progresse. De 0,5 à 1% du vignoble est atteint en plus chaque année avec une forte variation selon les cépages et les aires de production.

Le vignoble du cognac est-il très touché?

C’est le plus malade en France, avec celui du Jura. Il est touché principalement par deux maladies: l’Esca causée par un champignon et la flavescence dorée transmise par un insecte. La pire c’est l’Esca.On est clairement assez proche de la situation du phylloxera au XIXe siècle. À l’époque, comme il n’y avait pas de remède il avait fallu tout arracher.

Aujourd’hui existe-t-il des solutions moins radicales?

Pour l’Esca, il y a une solution expérimentée dans nos deux départements, le recépage. Ce n’est pas une greffe, on coupe le pied au niveau d’un rejet. Comme c’est une maladie descendante, ça pourrait offrir de bons résultats. Pour la flavescence dorée, l’arrachage de toute la parcelle est obligatoire dès lors que la maladie touche plus de 20% de cette dernière. C’est très important et il faut une prise de conscience. Certains viticulteurs attendent parfois trop longtemps.

Votre rapport va-t-il servir à aider la filière?

Nous allons alerter tous nos collègues de l’Assemblée et nous devons rencontrer Stéphane Le Foll, le ministre de l’Agriculture, fin septembre. Il y a des mesures urgentes à mettre en place: la création d’un observatoire des maladies du bois du vignoble et donner des moyens financiers à la recherche.
On souhaite également proposer deux projets de loi. Le premier pour permettre une indemnisation quand une parcelle touchée par la flavescence doit être arrachée, ce n’est pas le cas aujourd’hui. Et nous militons aussi pour que sur une même circonscription, on puisse créer plusieurs Groupements de défense contre les organismes nuisibles (GDON), ce sont des outils très efficaces. Aujourd’hui si vous en avez un qui lutte contre les ragondins sur une circonscription vous ne pouvez pas en créer un autre contre les maladies de la vigne. C’est un peu aberrant.

Un accord-cadre pour limiter la pollution de l'eau

«La qualité de l’eau est un enjeu primordial pour le cognac, cette démarche s’insère dans la politique de développement durable de la filière», a martelé Jean-Bernard de Larquier, président du Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC).Le viticulteur a tenu ce discours vendredi matin lors de la signature de l’accord-cadre pour la gestion des effluents de viticulture, vinification et distillerie à Cognac.

Une trentaine de partenaires dont l’agence de l’eau Adour Garonne, le conseil régional, la chambre d’agriculture ont ratifié le document qui trace la feuille de route pour la période 2015 à 2018. Le contrat prévoit une amélioration de la qualité de l’eau en réduisant la pollution issue des rejets organiques des chais et des distilleries et des produits phytosanitaires.

Sur les 1.400 distilleries du bassin cognaçais, seules 34% ont un système de traitement des effluents.La majorité des distilleries des bouilleurs de cru ne sont pas aux normes. Côté produits phytosanitaires, seulement 15% des surfaces viticoles ont un système de traitement dédié et très peu d’exploitants respectent le protocole de nettoyage des outils de pulvérisation.

Un constat alarmant. «Beaucoup de travail a été engagé pour arriver à cet accord gagnant-gagnant.Il y a urgence à engager un processus de bonnes pratiques. La filière ne peut pas perdre la bataille de la communication sur ce point», a insisté Olivier Maurel, le sous-préfet. L’agence de l’eauAdour Garonne va débloquer quatre millions d’euros pour aider les viticulteurs à se mettre aux normes.

Un périmètre prioritaire a été défini entre Cognac, Pons, Jonzac et Barbezieux. «C’est là que la densité des distilleries et des cours d’eau est la plus importante», explique Laurent Bergeot, directeur de l’agence de l’eau, «les viticulteurs devront demander un diagnostic pour ensuite prétendre à des subventions et se mettre aux normes». L’accord prévoit que, d’ici à 2018, 80% des effluents organiques et 40% des résidus phytosanitaires soient traités.

Source © Julie Koch / Charente Libre

1 commentaires:

Unknown a dit…

Votre carte représente le département de la Charente-Maritime, alors que l'essentiel du vignoble Cognaçais est en Charente...

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