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dimanche 22 novembre 2015
Surnommé «Frankenfish» par ses détracteurs, le saumon atlantique AquAdvantage est devenu jeudi 19 novembre le premier animal génétiquement modifié (GM) autorisé pour la consommation humaine, en l’occurrence aux Etats-Unis, selon une annonce de la Food and Drug Administration (FDA).

Produit par la firme américaine AquaBounty Technologies, ce saumon est porteur d’un gène codant pour une hormone de croissance, normalement présent chez le saumon chinook (Oncorhynchus tshawytscha) de l’océan Pacifique. Une modification génétique qui confère à l’AquAdvantage une croissance deux fois plus rapide que son cousin sauvage, le saumon atlantique (Salmo salar).

Malgré la mobilisation de plusieurs associations de consommateurs, la FDA a annoncé jeudi autoriser sa consommation aux Etats-Unis, au motif qu’elle ne présente pas de risque pour la santé humaine. Début 2013, l’agence avait conclu à son innocuité pour l’environnement: d’une part l’entreprise a mis en place toutes les mesures pour empêcher leur évasion des bassins -basés à terre et non en mer-, d’autre part ces poissons transgéniques sont exclusivement femelles et théoriquement stériles [1].
Canada, Panama, Etats-Unis

Selon le plan de production dressé par AquaBounty, les œufs de saumon seront produits au Canada (sur l’Ile-du-Prince-Edouard), pays qui a donné son feu vert en novembre 2013 à cet élevage. Les œufs seront ensuit acheminés au Panama, où les saumons seront élevés en bassin jusqu’à maturité. Vivants, ils ne connaîtront donc jamais les Etats-Unis.

L’évaluation de la FDA recèle une particularité intéressante: n’ayant compétence à évaluer les impacts environnementaux que sur le territoire étatsunien, elle ne se penche pas sur ceux attendus en cas d’évasion des poissons au Canada ou au Panama.

Si elle fait référence à ces pays, c’est uniquement pour affirmer, d’une part, que les œufs ne pourraient pas survivre dans l’océan atlantique canadien –à l’état sauvage, ils éclosent en eau douce-, d’autre part, que les adultes ne toléreraient pas les températures marines panaméennes.

Une communication écolo

Pour mieux gommer la nature GM de son produit, AquaBounty a décidé d’angler sa communication sur les prétendus bienfaits environnementaux de son produit: menée dans des bassins à terre, ce type d’aquaculture ne pollue pas le milieu marin, et la qualité de l’eau y sera strictement contrôlée.

Croissant naturellement plus vite, l’AquAdvantage sera moins nourri qu’un saumon atlantique standard: son FIFO («Fish In Fish Out»), à savoir la quantité de poissons, issus de la pêche minotière, nécessaire à la production d’un kg de saumon, sera réduit de 25%.

L’entreprise évoque aussi un bilan carbone 23 à 25 fois plus faible qu’avec le saumon élevé en Norvège ou au Chili, dans l’hypothèse où l’AquAdvantage serait produit à proximité de son lieu de consommation -par exemple une grande métropole américaine.

Or seul le Panama détient, pour l’instant, une autorisation de production d’individus adultes -ce que l’entreprise se garde bien de préciser sur sa page de présentation du produit. En cas de demande d’élevage aux Etats-Unis, ou dans tout autre pays, la FDA serait tenue de revoir son évaluation des impacts environnementaux.

Pas d’étiquetage obligatoire

Avant même son autorisation, plusieurs Etats, dont la Californie et l’Alaska, avaient fait part de leur opposition à ce produit, déclarant qu’ils n’autoriseraient pas son élevage sur leur territoire. «Plusieurs acteurs économiques, comme Subway, Whole Foods, Trader Joe’s ou Kroger, avaient décidé que même autorisés ils ne le commercialiseraient pas», rappelle l’association française Inf’OGM.

Quid d’un éventuel étiquetage GM? Aux Etats-Unis, il n’est pas obligatoire lorsque le produit est nutritionnellement équivalent à la variété non-GM. Afin de mieux faire passer la pilule, la FDA a publié également jeudi des recommandations pour les industriels souhaitant étiqueter leur saumon ou leurs fruits et légumes («GM» ou «non-GM»), uniquement sur une base volontaire.

C’est d’ailleurs le prochain cheval de bataille de l’association Consumers Union, qui dans un communiqué se dit «profondément déçue» de l’autorisation de l’AquAdvantage. «La décision de ne pas exiger un label ‘GM’ pour ce produit empêche le consommateur de faire son choix de manière éclairée», juge Michael Hansen, directeur scientifique de l’association.

Certes, l’étiquetage du pays d’origine est obligatoire en supermarché, ce qui pourra mettre la puce à l’oreille face à une mention «Panama», mais il ne l’est pas dans les marchés ou les restaurants. Approuvé en juillet par la Chambre des représentants, une loi visant à empêcher l’étiquetage GM dans tous les Etats (le «Safe and Accurate Food Labeling Act»), est en cours d’examen au Sénat. Parmi les Etats visés, le Vermont prévoit l’étiquetage obligatoire au 1er juillet 2016.

«Une goutte dans un seau»

Association très impliquée dans les questions alimentaires, notamment sur les additifs, le Center for Science in the Public Interest (CSPI) s’avère étonnamment tolérante avec les OGM. Selon elle, l’AquAdvantage, comparé à la consommation totale de saumon aux Etats-Unis, ne sera au mieux qu’«une goutte d’eau dans un seau». Ce qui ne l’empêche pas de réclamer la transparence, que ce soit sur l’étiquetage ou sur un site internet.

Si l’AquAdvantage est le premier animal GM autorisé pour l’alimentation humaine, il en existe d’autres utilisés à des fins différentes, dont le GloFish et le Night Pearl, deux poissons d’aquarium luminescents. Quant au moustique Aedes aegypti OX513A, mis au point par la société britannique Oxitec (détenue depuis août par le groupe Intrexon, actionnaire principal d’Aquabounty), il a été autorisé au Brésil pour lutter contre la dengue et le chikungunya, et pourrait bientôt être utilisé en Floride.

[1] Le saumon AquAdvantage est triploïde, c’est-à-dire qu’il porte 3 copies de chaque chromosome au lieu de 2. Une propriété retrouvée également chez les huîtres triploïdes exploitées commercialement.

Source © journal de lenvironnement
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mardi 3 novembre 2015
Le Parlement européen a retoqué, mercredi 28 octobre, la proposition de la Commission visant à donner plus de liberté aux Etats membres dans l'importation et la commercialisation de produits OGM destinés à l'alimentation humaine et animale.

Le soutien des eurodéputés étant nécessaire à l'adoption d'une nouvelle réglementation, le bras de fer est lancé avec la Commission, qui a refusé de retirer sa proposition et affirmé qu'elle allait continuer la discussion avec le Conseil européen, colégislateur, qui représente les Etats membres de l'Union.

La proposition visait, à l'instar de ce qui se fait au sein de l'UE en matière de culture de produits génétiquement modifiés, à donner à chacun des 28 la possibilité de mettre ou non sur le marché de l'alimentation humaine ou animale des OGM autorisés à l'échelle de l'Union. Comme attendu, l'ensemble des groupes parlementaires se sont prononcés contre la proposition, en arguant notamment qu'elle est incompatible avec l'existence du Marché unique européen.

Le rétablissement de contrôles internes entre deux Etats, l'un qui autoriserait la commercialisation et l'autre non, « équivaudrait à réduire à néant les conquêtes de l'Union européenne et du marché unique », a souligné Giovanni La Via (PPE, démocrates-chrétiens), rapporteur sur la question.

José Bové, l'eurodéputé des Verts, a, lui, exigé une nouvelle proposition créant une majorité simple au sein des Etats membres pour pouvoir s'opposer aux OGM, contre une majorité qualifiée actuellement.

La Commission, de son côté, entendait résoudre « le déficit démocratique » en matière d'OGM dans l'UE, puisque ces derniers sont autorisés tandis que, dans le même temps, les citoyens se montrent très « sceptiques » sur la question, a expliqué le commissaire en charge de la santé et de la sécurité alimentaire, Vytenis Andriukaitis.

« Les Etats membres ne sont jamais arrivés à une majorité qualifiée sur le sujet des OGM, ni pour, ni contre. Ils renvoient la prise de décision à la Commission », a-t-il regretté devant le Parlement. « Nous devons renforcer la légitimité des décisions européennes dans ce domaine », a-t-il conclu avant le vote.


mardi 20 octobre 2015
L’histoire pourrait n’être qu’anecdotique mais, à la suite de l’affaire Volkswagen, elle met à nouveau au premier plan les limites des procédures européennes d’évaluation des risques technologiques. 

Plusieurs maïs transgéniques, commercialisés par l’agrochimiste suisse Syngenta et autorisés à l’importation en Europe depuis plusieurs années pour l’alimentation humaine et animale, sont porteurs de modifications génétiques ne correspondant pas à celles fournies par le fabricant aux autorités européennes, lors du processus d’autorisation. Aucun risque sanitaire n’a pour l’heure été identifié du fait de ces erreurs mais l’affaire jette une lumière inquiétante sur le sérieux des contrôles européens des OGM.

Le 20 juillet, la société basée à Bâle (Suisse) a adressé une lettre à la Commission européenne, portant à son attention « une mise à jour des séquences génétiques des événements MIR604 et GA21 ». « Cette mise à jour, poursuit le courrier, décrit des divergences avec les séquences originellement communiquées » aux autorités européennes, et en particulier à l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), chargée de l’évaluation des risques avant l’autorisation de mise sur le marché.

« Pas d’implications pour la santé humaine ou animale »

La firme de biotechnologies Syngenta ajoute que les divergences notées entre les transformations génétiques effectivement apportées aux plantes et celles fournies aux autorités européennes « n’ont pas d’implications pour la santé humaine et animale, ou l’évaluation déjà conduite du risque environnemental », selon des documents adressés au Monde par le biais du serveur sécurisé et anonyme « Source sûre ».

La modification génétique MIR604 induit, pour la plante porteuse de ce trait, la capacité à produire une toxine luttant contre la chrysomèle, l’un des grands ravageurs du maïs ; quant au GA21, il confère à la plante une tolérance au glyphosate – l’herbicide le plus utilisé au monde –, et facilite ainsi son utilisation. Au total, ces deux événements, qui ne correspondent pas à ceux évalués par les autorités sanitaires, sont présents, seuls ou « empilés » avec d’autres modifications, dans six maïs autorisés à l’importation en Europe entre 2008 et 2011.

« Les données confirment des différences entre les deux séquences génétiques des produits testés par rapport à celles fournies dans les dossiers d’homologation originels », confirme-t-on à Bruxelles. Cependant, ajoute-t-on en substance à la Commission, les erreurs ne sont pas suffisamment importantes pour rendre caducs les tests de détection validés au moment de l’autorisation. Ce qui signifie que les instruments techniques à la disposition des Etats membres pour détecter et contrôler ces plantes sont toujours efficaces, en dépit des erreurs découvertes.

Saisie début août par Bruxelles, l’EFSA a examiné les séquences génétiques réellement introduites. Le 8 octobre, l’agence basée à Parme (Italie) a rendu son avis sur le MIR604 « réel », estimant que l’erreur de l’agrochimiste ne change pas l’évaluation du risque précédemment menée. De fait, l’erreur ne porte que sur une seule paire de bases (une seule « lettre ») d’une région non-codante de la séquence insérée. L’affaire semble plus délicate pour le GA21. « Le groupe d’experts de l’EFSA sur les OGM ne conclura qu’à la fin d’octobre 2015, car des données supplémentaires ont été demandées à Syngenta », explique-t-on à la Commission.

Evalué sur la base de données du fabriquant

Pour bénignes que peuvent être les deux erreurs de l’agrochimiste, elles ont conduit à ce que des plantes transgéniques soient commercialisées, plusieurs années durant, sans que les modifications génétiques soient identiques à celles des dossiers d’homologation fournis par le fabricant. 

« Cette situation est due à la manière dont le risque est évalué, en se fondant essentiellement sur les données fournies par l’industriel lui-même », estime Christophe Noisette, chargé de mission à Inf’OGM, une association de veille critique sur les biotechnologies.

Ce n’est pas tout. Début octobre, Syngenta a abandonné ses demandes d’autorisation de mise en culture de deux maïs transgéniques, l’un porteur de l’événement MIR604, l’autre du MIR604, du GA21 et du Bt11. Dans une lettre lapidaire à la Commission, datée du 7 octobre, la société retire ses deux demandes sans explications. Aucun lien, dit Syngenta, avec les erreurs récemment découvertes. « La décision du retrait a été prise dans le cadre de la réévaluation du potentiel commercial de ces produits en Europe », précise un porte-parole de la société suisse.

Le dossier avait été déposé en 2010. Or non seulement l’EFSA a demandé, en août, des informations complémentaires à Syngenta pour poursuivre l’examen du dossier, mais une majorité d’Etats membres de l’Union ont de surcroît fait savoir qu’ils n’autoriseraient pas la culture de plantes transgéniques sur leurs territoires. L’agrochimiste suisse a fini par jeter l’éponge.

« Il faut peut-être voir aussi cette décision comme le début d’un désinvestissement des industriels de la transgenèse pour se tourner vers d’autres techniques de génie génétique, analyse Christophe Noisette. La mutagenèse par exemple, permet d’obtenir des plantes aux propriétés semblables, comme par exemple la tolérance à des herbicides, qui ne sont pas soumises au même régime juridique. » Ces plantes, déjà largement cultivées sur le territoire français, sont souvent qualifiées d’« OGM cachés » par les opposants aux biotechnologies. La Commission européenne consulte les Etats membres pour définir leur statut d’ici à la fin de l’année.

Source © Le Monde


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lundi 5 octobre 2015
Dix-neuf États membres de l'Union européenne (UE) ont au final demandé l'interdiction sur tout ou partie de leur territoire de la culture d'organismes génétiquement modifiés (OGM), en application d'une nouvelle législation européenne, a fait savoir dimanche la Commission européenne.

En vertu d'une directive récente, les 28 avaient jusqu'au 3 octobre pour demander l'interdiction sur leur sol de la culture d'OGM déjà autorisés par l'UE, ou en voie d'autorisation.

Leur demande est ensuite transmise aux industriels qui ont un mois pour réagir et peuvent mettre leur veto. Dans ce cas, les États membres gardent la possibilité d'invoquer des «motifs sérieux», liés par exemple à des politiques environnementales ou agricoles spécifiques, pour solliciter une interdiction sur leur territoire.

La Slovénie, Malte, le Luxembourg et le Danemark ont fait des demandes de dernière minute. Les autres pays en question, déjà connus, sont la Bulgarie, l'Allemagne, Chypre, la Lettonie, la Grèce, la Croatie, la France, l'Autriche, la Hongrie, la Pologne, les Pays-Bas, la Lituanie et l'Italie.

Le Royaume-Uni a également fait une demande pour l'Écosse, le Pays de Galles et l'Irlande du Nord, et la Belgique pour la Wallonie, a précisé la Commission européenne.

Actuellement, le MON 810 est le seul OGM autorisé dans l'UE, il est cultivé en Espagne, au Portugal et dans une moindre mesure, en République tchèque.

Huit demandes pour la culture d'OGM dans l'Union européenne sont en cours, y compris la demande de renouvellement de l'autorisation du MON 810.

Pour quatre d'entre elles, l'EFSA, l'Autorité européenne de sécurité des aliments, a émis un avis positif. Les quatre autres sont en cours d'examen, précise-t-on à la Commission.

Source © AFP
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Le magazine Quartz annonce qu’un institut chinois de recherche en génétique, le BGI, a décidé de vendre des cochons génétiquement modifiées au grand public. 

Ces minuscules cochons pèsent à la taille adulte 15 kg. Ils se vendent 10.000 yuans, soit 1400 euros environ. Ces animaux étaient voués à être cobaye animal et à mimer en laboratoire des maladies humaines. 

Mais une fois ceux-ci sortis de leur confinement en laboratoire, que va-t-il se passer ? se demande un généticien interrogé par le site de vulgarisation scientifique The Genetic Literacy Project. L'attention braquée sur eux voire la désapprobation que ces ventes suscitent ne vont-ils pas avoir un impact sur la liberté des chercheurs à créer des OGM pour leur propres besoins ?

Source © science et avenir

...Un un vaut mieux que deux tu l'aura ... ici l'élément catalyseur efface le programme conscience...

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vendredi 2 octobre 2015
L’association STOP OGM Pacifique a interrogé la DG « Coopération internationale et Développement international » (DG Devco) de la Commission européenne, sur l’application de la réglementation européenne en matière d’OGM dans les Pays et Territoires d’Outre-mer (PTOM). 

Celle-ci a invité l’association à se tourner vers les États membres concernés, puisque « les PTOM sont associés à, mais ne font pas partie de, l’Union européenne (UE) (partie IV du Traité sur le Fonctionnement de l’UE) et, par conséquent, la législation de l’UE, y compris la législation sur les OGM, ne leur sont pas applicables automatiquement ».

Les Pays et Territoires d’Outre-mer (PTOM) sont des dépendances de quatre États membres de l’Union européenne : Danemark, France, Pays-Bas et Royaume-Uni. Mais ce ne sont effectivement pas des territoires européens même si leurs habitants sont des citoyens de l’Europe. Leurs statuts et leurs relations avec l’Union européenne sont définis au cas par cas. De même leur autonomie en matière réglementaire et leur degré de souveraineté sont très variés . Éloignement et insularité sont des particularités communes à ces bouts de territoires répartis aux quatre coins du monde. Bien qu’en moyenne 50% de leurs échanges commerciaux se fassent avec les États auxquels ils sont rattachés, leur approvisionnement en denrées alimentaires ou en intrants agricoles dépend fortement des puissances régionales dont ils sont proches : États-Unis et Canada pour Saint-Pierre et Miquelon, Australie et Nouvelle-Zélande pour la Nouvelle-Calédonie, Amérique latine pour les îles caribéennes, etc.

La transparence n’est pas de mise

En Nouvelle-Calédonie, l’association STOP OGM Pacifique aura mis presque un an pour obtenir des autorités une information claire et fiable quant à l’applicabilité de la réglementation française sur les OGM et du protocole de Carthagène. La Nouvelle-Calédonie n’est pas incluse dans ce protocole comme la plupart des PTOM, impliquant, de fait, la non transcription des règlements nationaux à l’échelle territoriale. De la même façon, en Polynésie française, les règles de biosécurité restent floues : sur son site Internet, le service phytosanitaire informe que « l’importation d’OGM vivants reste interdite en attendant les conclusions des autorités scientifiques », alors que les textes fondateurs en la matière n’en font aucune mention . La menace est pourtant sérieuse puisque la Polynésie française entretient des liens de coopération agricole étroits avec Hawaï, terre de prédilection des OGM, où la papaye transgénique est cultivée depuis 1998 (90% des plants) et où plus de 5 000 essais en champs ont été menées .

Ce flou juridique semble en arranger certains. Oxitec par exemple, leader mondial des insectes GM, a réalisé aux Iles Caïmans en 2009 ses premiers lâchers de moustiques transgéniques sans que les clauses du Protocole de Carthagène, ratifié par la Grande-Bretagne, n’aient été respectées, en particulier celles relatives à l’information du public . La même entreprise a démarché l’Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie pour des essais de moustiques GM sur l’île de Tiga dans l’archipel des Loyautés. Il faut avouer que l’on y rencontre des conditions idéales : Tiga est une île de 10 km², peuplée de 150 habitants et particulièrement isolée du reste du territoire ; un mini-laboratoire, bénéficiant à proximité de l’implantation d’un institut de recherche français, au moment même où l’Europe se trouve confrontée à la propagation des moustiques vecteurs du Zika ou de la Dengue .

Papayes et bananes (dans le Pacifique), café (en Guyane ), moustiques (aux Iles Caïmans), autant d’OGM « exotiques » expérimentés et potentiellement cultivés dans les « paradis tropicaux » européens pour lesquels peu d’informations sont disponibles dans les États membres de l’UE. Quand bien même la réglementation sur les OGM s’appliquerait, les PTOM se trouvent confrontés à deux problèmes majeurs tant au niveau de l’agriculture que des produits commercialisés : la difficulté de mettre en place les mesures de contrôle adéquates et la fragilité de leur marché au sein des espaces régionaux. Saint-Pierre et Miquelon est un cas d’école : située sur le continent nord-américain, cette île est directement en prise économique avec le Canada, à moins de 30 km de ses côtes (toute proche de l’île du Prince Edouard où sont élevés les alevins du saumon transgénique de l’entreprise Aquabounty).

A l’inverse, l’autonomie des PTOM leur donne la liberté de légiférer sur la culture des OGM ou leur étiquetage en dehors des cadres réglementaires lourds de l’UE. Ainsi l’interdiction d’importation des semences GM (fruits et céréales) a fait l’objet d’un arrêté gouvernemental en Nouvelle-Calédonie en 2014, le territoire ayant mis en avant la préservation de l’agro-biodiversité locale. Aux Bermudes, l’interdiction d’importer du Round-Up vient d’entrer en vigueur, et les agriculteurs ont bon espoir d’obtenir un contrôle des semences GM à l’importation d’ici peu de temps .

Pour conclure, l’application des textes de loi sur les OGM dans les PTOM dépend d’une part du positionnement des États membres de l’UE concernés et d’autre part de la volonté des décideurs politiques locaux. Choisir de ne pas réglementer la dissémination des OGM dans les PTOM au détriment de l’environnement et du droit des consommateurs est une chose, ne pas disposer de l’information en est une autre. Les territoires eux-mêmes, pour certains, semblent méconnaître la situation. Souhaitant que la lumière soit faite dans ces bouts d’Europe aux quatre coins du globe, STOP OGM Pacifique réalise actuellement un inventaire des dispositifs réglementaires des 24 PTOM européens 

Source © info ogm.org

vendredi 4 septembre 2015
La commission de l'agriculture du Parlement européen annonce qu'elle a rejeté, jeudi 3 septembre 2015, un projet législatif présenté par la Commission européenne « qui donnerait aux États membres le pouvoir de restreindre ou d'interdire l'utilisation de denrées alimentaires et d'aliments pour animaux comportant des OGM et approuvés par l'Union européenne ». 

Pourquoi ? Parce qu'elle craint que ces décisions nationales faussent la concurrence entre les Etats membres.

« L'approche de la Commission européenne est totalement irréaliste, justifie Albert Dess, rapporteur et député allemand. Il existe de nombreux secteurs dans l'Union européenne qui dépendent en grande partie des importations d'aliments pour animaux génétiquement modifiés et qui ne pourraient pas survivre s'ils étaient interdits. 

Si nous autorisons cette proposition, alors toute la production alimentaire pour animaux dans l'Union européenne sera menacée, ce qui pourrait nous rendre encore plus dépendants des importations alimentaires en provenance de pays tiers qui ne respectent pas forcément nos normes de production très élevées. Et nous voulons à tout prix éviter cette situation. »

L'avis de sa commission de l'agriculture doit maintenant faire « l'objet d'un examen en commission de l'environnement, qui est compétente au fond sur ce dossier, avant que le Parlement dans son ensemble ne se prononce sur le sujet. » La commission de l'environnement devrait se prononcer le 12 ou le 13 octobre. Le Parlement devrait, lui, examiner la proposition législative lors de sa session plénière du 26 au 29 octobre prochains.

Source © La France Agricole





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lundi 10 août 2015
L'Ecosse a décidé d'interdire la culture d'OGM sur son territoire, afin d'en préserver le « statut vert et propre », a annoncé dimanche le ministre aux Affaires rurales, Richard Lochhead.

« M. Lochhead a confirmé que le gouvernement écossais comptait profiter des nouvelles règles européennes permettant aux pays de refuser individuellement les cultures OGM autorisées par l'UE », a expliqué le ministère dans un communiqué.

« Nous n'avons pas la preuve que les consommateurs écossais sont demandeurs de produits OGM et je suis inquiet du fait qu'autoriser des cultures OGM en Ecosse puisse porter tort à notre image de pays propre et vert, et puisse ainsi remettre en cause l'avenir d'un secteur de l'alimentation et la boisson qui pèse 14 milliards de livres », a justifié M. Lochhead, cité dans le communiqué.

Selon une décision en janvier du Parlement européen, tout pays de l'Union peut évoquer des motifs socio-économiques, environnementaux ou d'aménagement du territoire pour s'opposer à des cultures OGM sur son territoire, même si une autorisation a été délivrée au niveau de Bruxelles pour les semences concernées.

Le gouvernement britannique est favorable aux cultures OGM mais les questions de politique agricole sont décentralisées et appartiennent donc aux gouvernements autonomes régionaux du pays.

Source © La France Agricole




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mercredi 8 juillet 2015
Au Brésil, une plantation d'eucalyptus
photographiée en 2012.
La commercialisation d’eucalyptus génétiquement modifiés a reçu le feu vert de l’agence brésilienne de régulation des OGM (organismes génétiquement modifiés). 

Alors que le Brésil est le premier producteur d’eucalyptus au monde, cette décision alarme scientifiques et écologistes, qui s’inquiètent des impacts sanitaires et sociaux. 

L’État et l’industrie du bois devront aussi prendre en compte les répercussions économiques de la plantation d’arbres OGM comme une interdiction de vente du miel brésilien sur le marché européen ou la perte de certification FSC qui garantit une gestion responsable des forêts.

Les eucalyptus transgéniques de la société FuturaGene ont une croissance accélérée. Depuis 2001, cette filiale du géant papetier brésilien Suzano travaille au développement de ces arbres OGM, arguant de leur productivité 20 % supérieure aux autres plantations et de leur innocuité environnementale. En avril 2015, l’agence brésilienne de régulation des OGM CTNBio lui a donné raison en autorisant la commercialisation de ses eucalyptus génétiquement modifiés.

Ouvrant la voie à la culture d’arbres OGM sur des centaines de milliers d’hectares (Suzano possède des plantations sur plus de 400 000 hectares), cette décision relance le débat sur leur dangerosité. En 2008, la Convention sur la diversité biologique avait appelé au principe de précaution face aux risques spécifiques de ces OGM : des durées de vie plus longues et un rôle dans les écosystèmes naturels plus complexes que les cultures agricoles.

Risques pour les pollinisateurs

L’absence de croisement entre l’eucalyptus et d’autres espèces a convaincu le CTNBio des faibles risques de dissémination dans la nature des gènes modifiés. Plusieurs chercheurs brésiliens portent pourtant un avis très différent.

Les pollinisateurs, aux premiers rangs desquels figurent les abeilles, seraient particulièrement exposés à la présence d’un gène de résistance aux antibiotiques dans le pollen des arbres. Ce marqueur utilisé dans les OGM permet de sélectionner les transgénèses réussies, en appliquant l’antibiotique pour détruire les cellules non modifiées.

L’argument de l’industriel Suzano, selon lequel la croissance plus rapide des arbres OGM réduit les surfaces nécessaires et les besoins en eau, ne convainc pas non plus. Le World Rainforest Movement rappelle qu’une plus grande productivité n’a jamais réduit les espaces cultivés : depuis 30 ans, le Brésil a doublé à la fois la productivité de ses plantations et les surfaces cultivées.

Plusieurs chercheurs ont également rappelé que si les arbres grandissent plus vite, ils consomment également plus d’eau.

Fermeture du marché européen

L’idée que les eucalyptus OGM participent à une économie verte en contribuant au développement d’une ressource renouvelable, voire à l’éligibilité aux crédits carbone, est donc totalement exclue pour les ONG environnementales comme Greenpeace, ou les nombreux membres de la campagne internationale contre les arbres GM "Stop GE Trees".

Mais les opposants aux projets font aussi valoir des arguments économiques. Alors que les 350 000 apiculteurs brésiliens exportent la majorité de leur miel vers l’Europe et les États-Unis, ils savent que le marché européen se fermera si du pollen OGM est retrouvé dans les produits. Or, 35 % du miel brésilien est fait à partir d’eucalyptus. Cet argument avait justifié l’abandon de la culture de soja transgénique au sud du Mexique.

Autre argument avancé : Suzano pourrait perdre la certification FSC (Forest Stewardship Council), un label de gestion durable des forêts, qui proscrit l’utilisation d’OGM.

Source © Novethic
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mardi 23 juin 2015
Une agnelle génétiquement modifiée avec une protéine de méduse par l’Institut national de recherche agronomique (INRA) s’est retrouvée dans la chaîne alimentaire à l’automne dernier et a été commercialisée, assure mardi 23 juin Le Parisien.

En 2010 naît Emeraude, une agnelle génétiquement modifiée au moyen d’une protéine, la green fluorescent protein (GFP), qui a pour effet de rendre la peau transparente et de faire ressortir une coloration fluorescente, utilisée dans la recherche sur les greffes en cas d’insuffisance cardiaque. Cette agnelle donne naissance au printemps 2014 à Rubis, raconte Le Parisien. C’est en novembre 2014 que cette dernière est envoyée – à la suite d’une décision d’un employé dont on ignore encore si elle est accidentelle ou délibérée – à l’abattoir avec des animaux « sains ».

Sa viande est alors mise en vente et achetée par un particulier en Ile-de-France, écrit le quotidien citant des sources judiciaires et celles de l’INRA. « On sait seulement que sa viande est sortie d’un abattoir francilien en novembre 2014 », s’inquiète Le Parisien qui a fait sa une de « la folle affaire du mouton OGM ». Dans le cas de vente à des particuliers, les abattoirs ne sont pas, en effet, tenus à une traçabilité précise.

Pas de risque sanitaire, selon l’INRA

L’INRA, qui assure que la consommation de cette viande ne présente pas de risque sanitaire, a diligenté une enquête interne avant de saisir la justice la semaine dernière pour « mise sur le marché d’un produit consistant en organismes génétiquement modifiés ou contenant de tels organismes », précise le journal.

L’Institut met en avant des « actes de malveillance » de la part de deux employés de l’Unité commune d’expérimentation animale (UCEA) sur les sites de Jouy-en-Josas (Yvelines) et Bressonvilliers (Essonne). Plus globalement, l’enquête a mis au jour des dysfonctionnements dans ces unités, notamment la « méconnaissance de la réglementation » ou encore « l’absence d’identification spécifique des agneaux OGM ».

L’affaire « devrait déboucher sur des sanctions administratives », selon Le Parisien, mais « pourrait aussi connaître un rebondissement pénal à la suite de la saisine du pôle de santé publique ». Le parquet de Meaux a, en effet, transmis l’affaire au pôle de santé publique du tribunal de grande instance de Paris. Selon le directeur du site de l’INRA de Jouy-en-Josas, Benoît Malpaux, les deux employés risquent notamment « un an d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende ».

Dans un contexte de multiplication des affaires mettant en cause la qualité et la sécurité sanitaire de la viande dans un pays marqué par le scandale de la « vache folle », l’affaire est, en tout cas, une mauvaise publicité pour l’INRA, qui dispose de 17 centres et emploie 10 000 personnes. L’institut a promis une série de mesures pour « corriger très fermement ces errements inacceptables ».

Source © Le Monde
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vendredi 22 mai 2015
Déjà présentes dans les cultures, les plantes « mutées » sont de vrais OGM. Elles échappent pourtant aux réglementations européennes et arrivent en force avec leur cortège de brevets et pesticides. De cette réalité émerge une vraie question : quel modèle agricole voulons-nous ? 

Depuis 2008 et 2012 de nouvelles variétés de tournesol et de colza sont apparues en France. Leur particularité : elles ont été rendues tolérantes aux herbicides par la technique de mutation génétique ou mutagénèse. Lors de l'épandage, l'herbicide spécialement conçu pour la plante peut pénétrer dans ses cellules sans la détruire, alors qu'il tuera tous les végétaux alentour. 

Des OGM direz-vous ? Oui ! Nous sommes effectivement dans le même scénario que pour les plantes transgéniques tels que le colza Round Up Ready de la firme Monsanto par exemple, ou le maïs TC1507 de Pioneer. 

Une différence de taille : les semences des plantes mutées arrivent sur le marché sans aucune mention des manipulations génétiques qu'elles ont subies. Pas d'étiquetage : agriculteurs, consommateurs, personne n'a accès à l'information. Interrogé par l'association Infogm, le ministère de l'agriculture a déclaré que 17000 ha de colza et 10000 ha de tournesol obtenus par mutagénèse ont été plantés en France en 2014. 

Cela n'aurait pas été possible pour les plantes transgéniques qui sont soumises à la directive européenne 2001/18. Celle-ci prévoit que, avant de pouvoir être commercialisés, les OGM transgéniques doivent être évalués, autorisés et étiquetés. Chaque État peut prendre une restriction nationale. C'est le cas de la France, la Suisse et la Serbie qui ont interdit la culture de toutes les plantes transgéniques. 

Vous avez dit mutagénèse ? 

La différence entre la transgénèse et la mutagénèse est parfois mince. Dans les deux cas, il s'agit de modifier la plante pour lui donner de nouvelles propriétés. Pour faire court, disons que dans le cas des OGM transgéniques, le génome est modifié par introduction du gène d'un autre organisme : plante, ou animal. 

Dans le cas d'une plante mutée, la modification du génome est intrinsèque. Les techniques les plus anciennes ont une trentaine d'années. Elles opéraient par exposition à des agents chimiques ou des rayons. L'évolution actuelle de la technique (par oligonucléotide) prévoit d'introduire des séquences d'ADN synthétisées en laboratoire dans le génome de la plante. 

Pour la transgénèse comme pour la mutagénèse, il s'agit bien de « modifier le matériel génétique de la plante d'une manière qui ne s'effectue pas naturellement par multiplication et/ou par recombinaison naturelle ». Ce sont les termes de la directive européenne 2001-18 qui classifie donc les deux techniques dans la catégorie OGM.

Mais, et c'est là que le bas blesse, les plantes mutées sont exclues du champ d'application de la directive ! Pas d'évaluation, pas de demande d'autorisation, pas d'étiquetage obligatoire. Un vide juridique total qui permet aux semenciers Pioneer et BASF notamment de s'imposer dans les cultures sans que quiconque ne soit informé.

L'appel de Poitiers 

S'alarmant de cette réalité, un réseau d'associations soutenu par les signataires de l'appel de Poitiers est passé à l'action. Après plusieurs rendez-vous avec les ministères de l'agriculture et de l'écologie, les associations ont envoyé en décembre 2014 un courrier au premier ministre Manuel Valls. Sans réponse de ce dernier, en mars dernier neuf d'entre elles ont déposé un recours juridique en Conseil d'État. Leur demande à l'état français : installer un moratoire sur les variétés rendues tolérantes aux herbicides et interpeller l'Europe pour leur intégration dans la réglementation des OGM.

Source © Bio à la Une

vendredi 15 mai 2015
L’Asie a été durement affectée par la Révolution verte, qui, des années 60 aux années 80, a remplacé les semences paysannes par des variétés à haut rendement pour un grand nombre de cultures. 

Depuis les années 90, la région est devenue la cible des producteurs de semences génétiquement modifiées venant de l’ouest, ainsi que des distributeurs chinois de riz hybride qui cherchent à contrôler l’approvisionnement des semences. Ces mêmes gouvernements, entreprises et fondations qui font la promotion de ces semences modifiées font pression sur la région afin d’obtenir un changement de la législation semencière. 

Pour les pays asiatiques, cela signifierait l’adoption de brevets et de lois sur la protection des obtentions végétales applicables aux semences ainsi que des régimes de certification de semences. Cependant, ces tentatives rencontrent une assez forte résistance. En conséquence, peu de pays asiatiques sont membres de l’UPOV ou autorisent l’utilisation de semences OGM. Mais la pression pour accorder des droits de propriété sur les semences aux entreprises et autoriser les OGM s’intensifie, particulièrement par le biais des accords de libre-échange.

Inde : défense de la souveraineté des semences

De multiples attaques sur l’agriculture paysanne ont provoqué de massives mobilisations en Inde ces dernières années. Les paysans et paysannes ont protesté contre les semences de coton OGM qui leur étaient imposées par une campagne de publicité agressive car elles provoquent endettement et fraude. Ils ont également protesté contre la loi de 2001 sur la protection des variétés végétales et les droits paysans qui pénalisait les échanges de semences paysannes. Ces dix dernières années, ils ont aussi bloqué un projet de loi sur les semences qui aurait pénalisé la commercialisation locale des semences par les paysans en les forçant à enregistrer toutes les variétés. Plus récemment, les paysans et paysannes ont réagi contre l’établissement d’un registre de la biodiversité locale instauré par le gouvernement conformément à la Loi sur la diversité biologique de 2002.

En théorie, l’établissement d’un registre de la biodiversité locale peut être une bonne idée, afin d’aider les populations locales à préserver les connaissances associées aux semences locales et à leurs utilisations. Cependant de nombreux paysans et paysannes ont identifié certains problèmes inhérents aux registres. Les savoirs et semences des paysans et paysannes sont répertoriés sans leur contrôle, entrés dans des bases de données et placés dans les mains « d’experts » étrangers aux villages. D’autres ont déclaré que les registres sont ouverts à la biopiraterie et donnent accès aux chercheurs et aux entreprises qui veulent accéder aux semences et aux savoirs paysans afin de créer des variétés industrielles ou des médicaments brevetés. Par conséquent, suite à des protestations très populaires en 2004, plusieurs milliers de gram panchayats, les représentants du gouvernement dans les villages; ont refusé de participer à l’élaboration du registre. La Loi sur la biodiversité comporte une règle controversée sur l’accès et le partage des avantages. Il y est spécifié que les paysans et paysannes qui donnent leurs semences aux chercheurs à des fins de développement et de commercialisation sont en droit de réclamer un paiement. Certains villages sont d’accord avec ce principe, d’autres déclarent que s’ils refusent la privatisation de leurs semences, ils doivent aussi refuser tout paiement résultant de cette privatisation.

En dehors de ces luttes, les paysans et paysannes continuent de s’occuper de leurs semences à leur façon et de les défendre. Il y a, par exemple, un réseau de conservation de semences au niveau national dont les responsables se rencontrent chaque année et organisent des caravanes pour distribuer des semences. À cause de la Révolution verte, il ne reste plus qu’1 % des 200 000 variétés de riz paysan indien, ce qui explique que de nombreuses initiatives travaillent sur les variétés locales de riz. Une autre culture-clé est le millet, que la Révolution verte a remplacé par des cultures de rente telles que le blé, le riz et la canne à sucre. De nos jours, dans les zones sèches, le millet est menacé par les cultures de maïs, une semence qui, en Inde, est largement contrôlée par les entreprises internationales comme culture de rente. Les paysans et paysannes du Sud de l’Inde se concentrent sur la richesse du raagi, une variété de millet indien. Bien qu’il n’y ait pas de marché pour les milliers de variétés de raagi, les paysans et paysannes lui accordent une grande valeur de par ses qualités médicinales et son contenu nutritionnel élevé.

La défense des semences s’inscrit dans le cadre de la défense des systèmes agricoles traditionnels, démontrant que la souveraineté des semences est capitale pour la souveraineté alimentaire.

Indonésie : des paysans et paysannes emprisonnés pour avoir produit des semences

Depuis plus de 10 ans, les paysans et paysannes indonésiens de l’Est de Java ont été criminalisés sous le prétexte qu’ils avaient enfreint les droits d’une entreprise dénommée BISI, filiale de l’entreprise thaïlandaise Charoen Pokhpand. Bien que BISI n’ait apporté aucune preuve, des paysans et paysannes ont été convoqués devant le tribunal et quatorze d’entre eux condamnés, certains jusqu’à de courtes peines d’emprisonnement. Dans la plupart des cas, aucun avocat n’a été mis à disposition des paysans qui ne comprenaient pas ce qu’ils avaient fait de mal.

Les paysans et paysannes s’étaient livrés à des expériences sur la sélection et le croisement de différentes variétés de maïs avec leurs voisins. Les paysans ont été remarqués parce que certains avaient travaillé sous contrat avec BISI, des années auparavant. Cela a suffi pour que l’entreprise déclare que les paysans avaient volé ses semences et ses techniques de fertilisation. Ces condamnations cherchaient à envoyer un message d’intimidation clair aux paysans, les avertissant de ne pas sélectionner, ni partager leurs semences, mais de les acheter exclusivement à l’entreprise. Ce même scénario s’est répété au nord de la Thaïlande.

Selon les termes de la Loi sur la culture des plantes de 1992, un premier paysan a été condamné pour avoir reproduit et distribué des semences en 2003. Après des années de lutte par les organisations paysannes et après avoir contacté les gouvernements au niveau local et national, une coalition de groupes a réussi à porter l’affaire devant la Cour constitutionnelle de justice. Ils ont soutenu que la loi traitait les paysans injustement, comme s’ils étaient de grandes entreprises semencières. Finalement, en 2013, la Cour a décidé que la Loi de 1992 était anticonstitutionnelle. Selon les termes de l’article 33 de la Constitution indonésienne, toutes les ressources essentielles à l’existence de la population, dont les semences, doivent être gérées par l’État, toute privatisation devenant ainsi illégale. En conséquence, a déclaré le Tribunal, les paysans et paysannes n’ont plus besoin de permission pour collecter, reproduire ou distribuer des semences locales.

En dépit de cette victoire, d’autres lois continuent de garantir la propriété privée. Par exemple, selon les termes de la Loi de 2000 sur la protection des obtentions végétales, les paysans et paysannes peuvent être condamnés à des peines de prison pouvant atteindre les cinq ans et à des amendes pouvant s’élever jusqu’à un milliard de roupies (65 000 €) s’ils utilisent les semences protégées des entreprises sans autorisation. 

Les organisations paysannes indonésiennes restent donc très critiques par rapport à la Loi sur la protection des obtentions végétales que le gouvernement doit impérativement respecter car elle fait partie des obligations selon l’accord sur les ADPIC de l’OMC. Cependant, jusqu’à présent, aucun paysan n’a été poursuivi selon les termes de cette loi.

Philippines : les fausses promesses du « riz doré »

La législation sur la biosécurité devait mettre en place un cadre de précautions et réglementer les avancées des OGM. Mais, elle a souvent eu l’effet contraire et a plutôt soutenu et légitimé les avancées des OGM, ou les a plantés de manière sélective. 

Aux Philippines, nous avons l’exemple du « riz doré », un riz OGM qui a été modifié pour contenir du bêta-carotène qui, une fois ingéré, se convertit en vitamine A. Dans le cas des aubergines OGM, la Cour suprême des Philippines a décidé récemment que des essais sur le terrain ne pouvaient avoir lieu car les règlements sur la biosécurité s’y opposent et car le droit constitutionnel des Philippins à un environnement sain ne peut être garanti. Cependant des normes différentes sont appliquées dans le cas du riz doré qui a été financé à hauteur de millions de dollars et qui est la tête d’affiche de l’industrie qui s’acharne à démontrer que les OGM peuvent être bénéfiques pour l’Humanité en apportant une meilleure nutrition.

Les paysans et paysannes ont tenté d’engager un dialogue avec le ministère de l’Agriculture pour faire entendre leur refus de cette culture, mais malgré tout le gouvernement philippin a continué à soutenir le riz doré. Les paysans maintiennent que, par les divers écosystèmes de leur environnement, ils ont accès à des aliments qui contiennent assez de nutriments, dont la vitamine A, sans avoir à courir les risques présentés par les OGM. Ils ont déclaré que, ce dont ils avaient besoin, c’était d’un plus grand soutien pour leurs systèmes agricoles traditionnels plutôt que de cultures qui menacent leurs écosystèmes et leur santé.

Les négociations avec le gouvernement philippin n’aboutissant pas, le 13 août 2013, les paysans ont arraché un champ expérimental de riz doré à Pili, Sud Camarines, où des essais étaient effectués. Cette action a envoyé un message clair sur la position des paysans qui ne vont pas tolérer les avancées des OGM. Cependant, les paysans et paysannes ont été furieux de lire dans les média que cette action aurait été orchestrée par des ONG internationales qui les auraient utilisés pour arracher les pousses de riz et ils se sont retrouvés accusés de « vandalisme ». Les paysans, hommes et femmes, ont répondu que c’était bien leur décision d’avoir eu recours à la désobéissance civile pour défendre le riz, une plante qui se trouve au cœur de leur régime alimentaire, de leur existence et de leur culture. Alors que les financiers et les partisans du riz doré continuent leurs efforts de commercialisation de cette culture aux Philippines, en Indonésie et bientôt au Bangladesh, les paysans et paysannes philippins continuent à se mobiliser, et à protester, jurant qu’ils vont continuer à s’opposer aux avancées des OGM.

Corée du Sud : campagne des paysannes pour les semences autochtones

Le point central de la lutte des paysannes en Corée est leur demande de soutien de la part du gouvernement pour les variétés locales de semences. Dans cette lutte, il a d’abord été important de démontrer à l’opinion publique et aux représentants du gouvernement l’importance de ces semences. Des conférences et des expositions sur les semences autochtones et leur valeur ont finalement débouchés sur des demandes de législations régionales pour la protection et la promotion de ces semences. La première de ces législations semencières a été instaurée en 2008, aujourd’hui six des neuf régions en Corée du Sud en ont.

La législation de Gangwon en est un exemple. Elle stipule que le gouvernement doit développer un programme de promotion des semences autochtones, des produits qui en découlent et de leur consommation. La législation stipule également que le gouverneur de la région doit encourager la recherche, la collection de semences et répertorier les semences autochtones de la région. Cependant à Gangwon le gouvernement ne fait pas cela seul. Un conseil a été instauré en coopération avec les paysannes qui jouent un rôle important dans l’élaboration, la révision et l’évaluation des mesures politiques avec la direction du ministère de l’Agriculture. La participation des paysannes dans ces conseils n’est en place que dans deux des six régions où ces législations existent, mais le mouvement demande à ce qu’elle se généralise. Un aspect commun à toutes les législations régionales semencières est un soutien direct aux semences paysannes par le biais de la distribution de semences autochtones ainsi que de subventions pour les paysannes qui les utilisent. En plus de ces législations régionales, les paysannes continuent à demander la promotion spéciale de variétés locales, en conservant les semences historiques de chaque village.

Thaïlande : résistance aux accords de libre-échange afin de protéger les semences locales

Pendant des années, les paysans et paysannes de Thaïlande ont résisté aux pressions des États-Unis et de l’Europe qui les poussaient à adopter des lois strictes sur la propriété intellectuelle des semences. Après l’adhésion de la Thaïlande à l’OMC, le pays a adopté une loi sur la protection des obtentions végétales, en 1999. Cette loi était une solution partielle pour éviter des législations plus strictes comme l’UPOV qui auraient sérieusement menacé les 25 millions de paysans et paysannes thaïlandais. Bien qu’elle soit moins restrictive que l’UPOV, la loi de 1999 limite l’usage que peuvent faire les paysans des variétés protégées par un COV. Les paysans ont le droit de réutiliser les semences protégées mais sous certaines conditions ils doivent avoir acquis les semences d’origine eux-mêmes, ils ne peuvent les réutiliser que dans leur propre ferme, la semence ne peut donc être ni partagée ni échangée, et dans certains cas il y a aussi des restrictions de quantité.

Dans le contexte des négociations des accords de libre-échange (ALE) avec la Thaïlande, les États-Unis et l’Europe ont exercé des pressions sur le pays pour qu’il adopte des droits plus stricts sur la propriété et créer ainsi des flux de revenus pour l’industrie semencière. Par le biais des ALE avec les États-Unis, l’industrie semencière voulait que la Thaïlande adopte l’UPOV 91 et autorise des brevets industriels complets sur les plantes. En réponse, les paysans, paysannes et les autres mouvements sociaux ont construit de fortes coalitions qui ont interrompu les négociations de l’ALE. En 2006, 10 000 paysans et paysannes, accompagnés de leurs alliés, ont fait face à la police et ont bloqué le siège des négociations de l’ALE entre la Thaïlande et les États-Unis.Ces négociations n’ont pas repris depuis.

En 2013, des milliers de personnes ont manifesté dans les rues de Chiang Mai, où les pourparlers des ALE avec l’Union européenne avaient lieu. Selon certaines fuites, Bruxelles aurait demandé que la Thaïlande applique l’UPOV 91, ce à quoi les paysans et paysannes s’opposaient résolument. Les pourparlers de l’ALE entre l’UE et la Thaïlande sont au point mort mais les négociations avec l’Association européenne de libre-échange seront bientôt terminées. Les paysans et paysannes doivent rester vigilants.


Source © Mondialisation.ca
vendredi 1 mai 2015
La proposition faite par la Commission européenne le 22 avril indique que les pays membres qui voudront interdire ces importations d'OGM ne pourront pas mettre en avant les risques que peuvent présenter les OGM pour la santé et pour l'environnement.

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Est-ce afin que personne ne puisse comprendre de quoi il retourne? Voilà ce qu'on se dit en lisant les explications de la Commission européenne dans un texte rendu public le 22 avril 2015 sur la réforme de la directive 1829/2003 concernant l'importation de denrées contenant des organismes génétiquement modifiés (OGM) dans les pays membres de l'Union européenne .

On sait que la Commission, par l'adoption récente de la directive 2015/412, veut donner à chaque État membre de l'Union la possibilité de refuser la culture de plante OGM sur son sol. Ce qui veut dire aussi que chaque État membre peut en cultiver. Cette culture « à la carte » des plantes OGM ne peut que compliquer les relations commerciales et donner lieu à toutes sortes de contestations avec recours devant les tribunaux.
 

Le projet de directive proposé le 22 avril par la Commission aux États membres vient encore compliquer la situation. Elle indique que les pays qui refuseront ces importations de produits OGM en provenance d'autres pays membres de l'Union ou de pays tiers comme les États-Unis le Brésil ou l'Argentine (principaux pays exportateurs de soja et de maïs OGM) devront motiver leur décision dans le cadre des règles en vigueur à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Or le respect de ces règles aboutit à ce que l'Europe importe tous les jours des milliers de tonnes de soja OGM pour nourrir les bovins , les porcs et les volailles élevés dans les pays membres de l'Union. Ce qui rend difficile toute construction de filière sans OGM au sein de l'Union européenne en raison de la concurrence des pays tiers.

La proposition faite par la Commission le 22 avril indique aussi que les pays membres qui voudront interdire ces importations ne pourront pas mettre en avant les risques que peuvent présenter les OGM pour la santé et pour l'environnement. Car l'évaluation de ces risques relève de la compétence exclusive de l'EFSA, qui est l'Autorité européenne de sécurité des aliments. Du coup, vouloir s'opposer à l'entrée des OGM sous une forme ou sous une autre dans tel ou tel pays membre de l'Union européenne reviendra surtout à s'exposer à des procédures judiciaires de contestation d'une telle décision.
Alors pourquoi de telle propositions contradictoires de la part de la Commission ? S'agit-il de faire semblant de donner des gages aux citoyens européens qui s'opposent à la négociation en cours du traité de libre échange, le redoutable TTIP que négociait encore cette semaine le commissaire européen en charge du Commerce avec le gouvernement des États-Unis ? C'est l'hypothèse la plus probable. D'un côté on donne à os à ronger aux contestataires tandis que le business pro OGM continue de l'autre.

Cette façon de procéder permet aussi d'occulter toute contestation sur l'apport supposé positif des plantes génétiquement modifiées en termes de rendements agricoles. Dans le cas du soja OGM, la résistance de ce soja aux herbicides devait permettre de développer la monoculture de cette graine des dizaines d'années de suite sans la moindre rotation des cultures, bien que les rotations sur chaque parcelle soient indispensables pour avoir une agriculture durable. En rupture avec cette bonne pratique agronomique reconnue de longue date, le soja OGM oblige les États-Unis, le Brésil et l'Argentine a recourir à des doses d'herbicides de plus en plus fortes. Car s'il est vrai que les adventices ou mauvaises herbes étaient facilement éliminées par le round-up de Monsanto durant les premières années de semis OGM résistants aux herbicides, cette efficacité ne dure pas. Au bout de dix à quinze ans, les mauvaises herbes résistent aussi au round-up. Ce qui implique de forcer toujours plus sur doses d'herbicides qui contaminent les sols et l'eau mais aussi les graines de soja destinées à la consommation animale et humaine.

 En Argentine, les traitements chimiques du soja OGM par avion ont déjà ruiné la santé de populations pauvres vivant aux abords de grandes plaines en monoculture. En Allemagne, dans le cadre d'un récent reportage de la chaîne franco-allemande Arte, des producteurs de lait imputaient au soja OGM importé contenant des résidus de pesticides une dégénérescence qui frappe les vaches laitières gavées de tourteaux OGM. Autant de sujets que la Commission européenne souhaite occulter en agitant son chiffon rouge du 22 avril dans le seul but de faire diversion.

Source
© L'humanité

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