...

Affichage des articles dont le libellé est acidification. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est acidification. Afficher tous les articles
mercredi 18 février 2015
Publiée dans la revue internationale « Journal of Environmental Science and Technology », une étude menée par une équipe internationale démontre l'intérêt d'utiliser les satellites pour surveiller l'acidification des océans.

Gravitant autour de la terre à plus de 700 km de distance, les satellites équipés de différents instruments embarqués permettent d'accéder à des informations géophysiques essentielles telles que la salinité et la température. Combinées, ces mesures peuvent être utilisées pour évaluer l'acidification des océans sur des zones beaucoup plus vastes et bien plus rapidement qu'avec les méthodes utilisées précédemment par la communauté scientifique. Cela devrait largement améliorer la façon dont les biologistes marins et les spécialistes du climat étudient l'océan.

Chaque année, plus d'un quart des émissions mondiales de CO2 issues de la combustion de matières fossiles et de la production de ciment se retrouvent dans les océans. Ce processus rend l'eau de mer plus acide et menace une partie de la biodiversité marine. Au cours du prochain siècle, l'augmentation des émissions de CO2 et l'acidité croissante de l'eau de mer risquent de fragiliser davantage les écosystèmes marins, d'où la nécessité de pouvoir suivre attentivement l'évolution de l'acidité des océans. 

Une équipe de scientifiques internationaux impliquant des chercheurs de l'Université d'Exeter (Royaume Uni), de Plymouth Marine Laboratory (Royaume Uni), de l'Agence Spatiale Européenne[*] et de l'Ifremer, propose des méthodes nouvelles pour estimer et surveiller l'acidité des océans depuis l'espace. Leurs résultats sont publiés demain, 17 février, dans la revue internationale «Journal of Environmental Science and Technology». 

"Les satellites vont jouer un rôle de plus en plus important dans la surveillance de l'acidification des océans, en particulier dans les eaux éloignées et souvent dangereuses comme l'Arctique." explique Jamie Shutler de l'Université d'Exeter qui a dirigé l'étude. 

"Il est à la fois difficile et coûteux de réaliser des mesures sur le terrain tout au long de l'année dans des endroits inaccessibles. Nous développons ces techniques innovantes pour surveiller de vastes zones des océans. Cela nous permet d'identifier rapidement et facilement les zones les plus concernées par l'acidification croissante " précise t-il. 

"Jusqu'à présent, les mesures de température, mais surtout de salinité, données essentielles pour déterminer l'acidité, étaient réalisées grâce à des instruments in situ et pendant des campanes en mer" souligne Nicolas Reul, chercheur au Laboratoire d'Océanographie Spatiale du Centre Ifremer Bretagne et l'un des auteurs de l'étude. L'approche traditionnelle limite donc l'échantillonnage à de petites zones de l'océan. "La surveillance par satellite est par conséquent cruciale pour obtenir une vision globale des océans", souligne Nicolas Reul. 

La méthodologie proposée par cette équipe internationale utilise l'ensemble des technologies instrumentales embarquées sur différents satellites pour mesurer des données géophysiques essentielles, comme la température de l'océan à l'aide de caméras thermiques notamment ainsi que la salinité grâce aux capteurs à micro-ondes de grande longueur d'onde. 

Un certain nombre de satellites existants peuvent être utilisés pour ce faire, notamment la mission SMOS (Soil Moisture and Ocean Salinity) de l'Agence Spatiale Européenne lancée en 2009 et la mission Aquarious de la NASA lancée en 2011, qui permettent de mieux évaluer la salinité de surfac et les variations de l'acidité. 

Ces technologies invitent au développement d'autres capteurs satellite, afin d'atteindre une meilleure résolution des images, notamment au regard de l'enjeu que constitue la surveillance de l'acidification des océans sur l'ensemble de la planète.

Source © Ifremer

[*] Cette recherche a été financée par l'Agence Spatiale Européenne


vendredi 21 novembre 2014
Les lacs canadiens sont lentement mais sûrement en train de se transformer en une véritable soupe gélatineuse depuis que la pollution industrielle a facilité l'apparition et l’explosion de la population  de l'Holopedium gibberum qui est un crustacé cladocère pélagique. 

Ces organismes sont enveloppés d'une gangue gélatineuse transparente qui reste difficile à apercevoir et qui les protège contre d'éventuelles prédateurs ce qui les avantage face à leurs concurrents affirment les chercheurs, mettant en garde sur l'impact potentiel sur les réseaux d'eau potable.

C'est donc une véritable bataille de plancton qui se livre dans les écosystèmes fragiles des Lacs de l'ontario, et c'est le nouveau petit crustacé qui semble l'emporter sur son concurrent direct. 

Mais plus étrange il semble que tout ce nouveau biotope se développe à cause la pollution industrielle et les pluies acides révèle une nouvelle étude des scientifiques de l'Université de Cambridge publiés dans la revue "Proceedings of the Royal Society B".

La population des Holopediums a doublé depuis les années 1980 dans la plupart des lacs de l'ontario. 

La baisse spectaculaire des taux de calcium due à l'acidification croissante dans l'eau a laissé les daphnies dans l'impossibilité de développer leur exosquelette pour se défendre contre les prédateurs. Ainsi, les populations de daphnies sont en déclin exponentielle, laissant ainsi beaucoup plus d'algues pour les autres organismes, ce dont raffole comme son concurrent l'Holopedium.

Les scientifiques avertissent que cette «gélification» des lacs du Canada contribueront également à bouleverser la chaîne alimentaire et pourra même éventuellement obstruer les systèmes de filtration de l'eau potable. Pour rappel en Ontario, environ 20 pour cent de l'eau potable provient des lacs.

L'industrialisation dans l'hémisphère nord dépose beaucoup d'acide dans les sols et les lacs provoquant la chute croissante du calcium naturel.

Outre la perte de calcium, le changement climatique est à l'origine de l'épuisement de l'oxygène des lacs et qui pourrait conduire à l'augmentation des populations de «moucherons larvaires ,le principal prédateur de la daphnie."

"Il nous faudra des milliers d'années pour revenir à des concentrations normales de calcium des lacs par l'érosion naturelle des bassins versants environnants», averti Tanentzap. 

© Naturelle Alerte





Votre soutien à Nature Alerte nous est précieux, il assure notre indépendance                                  
(Cliquez sur le bouton ci-dessous)

jeudi 20 novembre 2014
Alors que les émissions de CO2 dans l'atmosphère ne cessent de croître, réchauffant de plus en plus notre planète, elles contribuent également à l'acidification des océans dont les niveaux, de plus en plus inquiétants, viennent d'être cartographiés dans les différents mers et océans du globe.

L'acidification des océans est une conséquence directe de l'augmentation des concentrations en dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère, émises par nos activités aussi polluantes que, la plupart du temps, inutiles.

En effet, les océans ont absorbé environ 1/3 de nos émissions de carbone depuis le début de l'ère industrielle, nous préservant d'une augmentation encore plus forte des températures terrestres. En contrepartie, l'apport massif de CO2 dissous dans l'eau augmente l'acidité des océans, mesuré par le pH (potentiel hydrogène).

Or, de nombreux organismes marins y sont sensibles :  les coraux, les mollusques et certains planctons sont ainsi privés des ions carbonate nécessaires pour construire leurs coquilles et leurs squelettes, entraînant leur mort.

L'acidification des océans est une réalité : dans les 150 dernières années, le pH des océans est passé de 8,2 à 8,1, soit une augmentation de 25 % de l'acidité ! Les conséquences sont déjà visibles : dans une récente étude de la NOAA, plus de 50 % des petits escargots planctoniques ou ptéropodes étudiés au large des côtes de Washington, de l'Oregon et de la Californie ont montré des coquilles dissoutes tandis que les jeunes huîtres n'y survivent plus depuis 2005.

Enfin, c'est une pression supplémentaire pour les récifs coralliens qui sont des réservoirs essentiels de biodiversité.

Cartographie de l'acidification des océans

Pour mieux mesurer l'étendue de l'acidification des océans, une équipe de scientifiques a réalisé une cartographie évolutive des niveaux d'acidité dans les différents océans et mers du globe. « Nous avons établi un standard global pour mesurer les changements à venir » a indiqué Taro Takahashi, un géochimiste de l'Université de Columbia.

La carte mondiale de l'acidification des océans (unité pH) est mise à jour mensuellement et rend compte des augmentations et diminution du pH en fonction de la saison et de la géographie. Plus le pH est faible, plus l'acidité est forte.

Cette carte montre que le nord de l'océan indien est au moins 10 % plus acide que les océans Atlantique et Pacifique, cela pourrait-être dû à sa configuration géographique unique : coupé de l'océan Arctique, la chimie du nord de l'océan Indien est influencée par les rivières qui drainent l'important continent eurasien ainsi que les pluies de mousson.

Le pH des océans varie davantage dans les eaux froides de Sibérie, d'Alaska, du Pacifique Nord-Ouest et de l'Antarctique. Au printemps et en été, les impressionnants blooms planctoniques[2] absorbent une partie du CO2 présent dans l'eau, faisant diminuer l'acidité. Au contraire, en hiver, les remontées d'eaux riches en CO2 des profondeurs océaniques augmentent l'acidité.

Une corrélation claire entre l'acidification des océans et les émissions de CO2

Des analyses menées pendant plus de 40 ans dans différents endroits du monde montrent que le taux d'acidité augmente d'environ 5% par décade. Or cette progression correspond parfaitement aux émissions supplémentaires de CO2 dus aux activités humaines : « C'est exactement ce à quoi nous nous attendions vu les quantités de CO2 qui sont rejetés dans l'air. » affirme Rik Wanninkhof, un océanographe du NOAA qui n'a pas participé à l'étude. « C'est un point important à souligner pour les scientifiques – ces calculs ne sont pas de la magie. » insiste-t-il.

Cette analyse a été confirmée par plusieurs estimations récentes dont une étude de 2014 menée par Nicholas Bates, directeur de recherche au Bermuda Institute of Ocean Sciences.

Les océans ont déjà connu de tels niveaux d'acidité

Un tel scénario s'est déjà déroulé, il y a... 56 millions d'années, durant une période appelée maximum thermique du Paléocène-Eocène (Paleocene-Eocene Thermal Maximum , ou PETM).

A ce moment, des rejets massifs de CO2 dans l'atmosphère[2] ont augmenté la température moyenne de la Terre d'environ 6°C. Dans les océans, l'acidité a cru de 100 %, affectant profondément la vie marine : certains organismes ont disparu comme la moitié des foraminifères benthiques, quand d'autres ont su s'adapter et évoluer. Sur Terre, de nouveaux mammifères sont apparus comme les primates et les animaux à sabots.

Pour la première fois, des scientifiques ont fait le parallèle entre ce bouleversement de la biodiversité et les changements que nos activités induisent dans les océans : nos émissions de CO2 sont telles que nos océans devraient s'acidifier autant qu'il y a 56 millions d'années !

"C'est probablement l'analogie géologique la plus proche de l'acidification moderne des océans indique le coauteur de l'étude, Bärbel Hönisch, un paléocéanographe de l'Université. "Aussi massif que ce fut, c'est arrivé environ 10 fois plus lentement que ce que nous faisons actuellement." Précise-t-il.

Et les prévisions sont alarmantes puisque le pH devrait passer à 7,8 d'ici à la fin du siècle : une valeur comparable à celle estimée lors du maximum thermique du Paléocène-Eocène.
Avec un bémol de taille : le pas de temps ! Nos activités reproduisent en seulement 250 ans un phénomène qui s'est déroulé sur plusieurs milliers d'années. Cela change tout quant aux capacités d'adaptation des organismes marins et donc aux conséquences pour les écosystèmes et les réseaux trophiques[3].

Enfin, il y a 56 millions d'années, il a fallu environ 70 000 ans pour que le pH retrouve un niveau « normal ». Les conséquences de notre irresponsabilité détermineront donc le visage des écosystèmes sur une durée 10 fois plus importante que celle qui nous sépare des premières civilisations.

3 000 milliards de pertes financières par an

Plus proche de nous, un rapport des Nations Unies estime que l'acidification des océans affectera fortement les revenus liés aux activités maritimes (pêche, tourisme, services des écosystèmes) représentant un manque à gagner de 3 000 milliards de dollars par an d'ici à 2100 ! Et ces estimations ont malheureusement été confirmées par le Government Accountability Office (GAO) des Etats-Unis, l'équivalent de la Cour des Comptes en France, qui a donc recommandé au Président Obama de créer un programme de recherche et de suivi dédié à l'acidification des océans.

Mais bien plus qu'un énième outil de mesure, il est nécessaire de prendre des mesures urgentes, responsables et sérieuses pour diminuer nos émissions de CO2, ce qui n'est manifestement pas le cas vu l'indifférence et l'hypocrisie quasi généralisée sur ces sujets pourtant fondamentaux.

Notes
Les causes de cette arrivée soudaine et massive de CO2 dans l'atmosphère n'est pas encore clairement établie. Il pourrait s'agir à l'origine d'un dégazage océanique de méthane qui aurait favorisé l'émissions d'autres gaz à effet de serre.
Accroissement rapide de la concentration de phytoplancton (algues ou organismes unicellulaires).
Un réseau trophique est un ensemble de chaînes alimentaires reliées entre elles au sein d'un écosystème et par lesquelles l'énergie et la biomasse circulent.

Source © Christophe Magdelaine / notre-planete.info 





Votre soutien à Nature Alerte nous est précieux, il assure notre indépendance                                  
(Cliquez sur le bouton ci-dessous)

mercredi 8 octobre 2014
Le fait est encore relativement méconnu du grand public : le changement climatique n’est pas la seule conséquence des émissions humaines de dioxyde de carbone (CO2). Celles-ci sont aussi responsables de l’acidification des océans, phénomène qui aura des conséquences importantes sur la biodiversité marine d’ici à la fin du siècle. Une trentaine de spécialistes internationaux de biologie marine ont conduit une synthèse des connaissances sur le sujet, rendue publique mercredi 8 octobre à Pyeongchang (Corée du Sud), au cours de la 12e Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique.

Les auteurs rappellent d’abord que le phénomène ne se réduit pas à une prévision pour l’avenir, mais qu’il est d’ores et déjà mesurable. « Par rapport à la période préindustrielle, l’acidité des océans a augmenté d’environ 26 % », écrivent-ils. 

Le lien entre ce phénomène, qui tend à rendre les eaux de surface de plus en plus corrosives, et les émissions anthropiques de CO2 est sans équivoque. « Au cours des deux derniers siècles, l’océan a absorbé un quart du CO2 émis par les activités humaines », estiment les scientifiques.

ACIDIFICATION INÉDITE DEPUIS CINQUANTE-SIX MILLIONS D’ANNÉES

Si les émissions humaines se poursuivent au rythme actuel, préviennent les chercheurs, les océans verront « leur acidité augmenter d’environ 170 % par rapport aux niveaux préindustriels d’ici à 2100 ». Selon des travaux publiés en 2012 dans la revue Science, le phénomène actuel est d’une amplitude inédite depuis cinquante-six millions d’années et se produit à une rapidité jamais vue depuis trois cents millions d’années.

« Il est désormais inévitable que dans les cinquante à cent prochaines années, la poursuite des émissions portera cette acidité à des niveaux qui auront des impacts à grande échelle, essentiellement négatifs, sur les organismes et les écosystèmes marins, ainsi que sur les biens et les services qu’ils prodiguent », annonce le rapport.

« Par rapport aux précédents travaux de synthèse conduits sur le sujet qui traitent souvent des effets sur des organismes particuliers, nous nous sommes cette fois intéressés aux effets plus larges sur la biodiversité, ce qui est un exercice bien plus complexe », précise Jean-Pierre Gattuso, directeur de recherche du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) au Laboratoire océanographique de Villefranche-sur-mer et coauteur du rapport.

LES MOLLUSQUES ET CORAUX TOUCHÉS

Les créatures les plus vulnérables à cette réduction rapide du pH des eaux de surface de l’océan sont connues. Ce sont celles constituées d’une structure calcaire ou d’une coquille — mollusques, coraux, certains phytoplanctons, etc. Selon le rapport, les foraminifères (organismes planctoniques) et les ptéropodes (mollusques planctoniques) sont parmi les plus fragiles et « verront probablement une calcification réduite, voire une dissolution dans les conditions projetées pour le futur ». Au contraire, même dans de telles conditions, « les phytoplanctons non calcaires, comme les diatomées [microalgues unicellulaires], peuvent montrer une capacité accrue à la photosynthèse ».

L’acidification des océans semble déjà avoir un impact sur l’aquaculture dans le nord-ouest des Etats-Unis, selon le rapport, qui relève notamment des « fortes mortalités » dans les exploitations ostréicoles.

INCERTITUDES POUR LA FIN DU SIÈCLE

Pour l’avenir et à l’horizon de la fin du siècle, les incertitudes sur les conséquences du phénomène sont considérables, d’autant plus qu’il n’existe aucune situation analogue dans le proche passé. Les auteurs du rapport se sont donc penchés sur des observations conduites dans de petites zones de l’océan où des sources naturelles de carbone portent l’acidité des eaux à des niveaux semblables à ceux attendus pour la fin du siècle.

« En Méditerranée, l’étude d’une zone proche du Vésuve soumise à un pH comparable à celui  attendu pour 2100 suggère une baisse de 70 % de la biodiversité des organismes calcaires, explique M. Gattuso. Et une chute de quelque 30 % de la diversité des autres organismes. » 

D’autres travaux menés en Papouasie-Nouvelle-Guinée montrent, dans des conditions d’acidité semblables une forte prolifération des algues non-calcaires et une réduction d’environ 40 % de la biodiversité des coraux. Or, comme le note le rapport, les récifs coralliens sont actuellement une source de revenus indirecte pour environ 400 millions de personnes, vivant majoritairement en zone tropicale.

Ces travaux ne permettent toutefois pas de prévoir parfaitement l’avenir. « En étudiant ces zones, on ne tient pas compte de l’augmentation de la température attendue pour la fin du siècle, prévient le chercheur. Si l’on tient compte du réchauffement en plus de l’acidification, il est probable que les effets seront plus importants encore, en particulier pour les coraux. » Impossible d’avoir la moindre certitude quantifiée sur le devenir des écosystèmes marins. « Il est clair que dans les prochaines décennies nous allons sortir de ce que l’on nomme les planetary boundaries, c’est-à-dire les bornes d’évolution naturelles de la planète », dit l’océanographe.

Source © Le Monde

ACID TEST: The Global Challenge of Ocean Acidification from Tristan Bayer on Vimeo.

lundi 22 septembre 2014
La protection civile mexicaine a détecté de nouveaux déversements de substances toxiques en provenance de la mine de cuivre Buenavista (nord-ouest du pays), où une importante fuite d'acide sulfurique avait déjà contaminé l'eau d'une rivière.

Ces déversements provenant de la mine de cuivre Buenavista, exploité par l'entreprise Grupo Mexico, ont été provoqués par les fortes pluies de l'ouragan Odile, a indiqué dimanche soir l'agence de la protection civile de l'Etat de Sonora.

Même s'il n'y a pas de risque pour la population selon les autorités, des mesures de protection ont été mise en place le long de la rivière.

Lors d'un survol de la mine, les autorités de la protection civile ont pu voir que le déversement se propageait aux affluents de la rivière Bacanuchi.

La mine de Buenavista est l'un des plus grandes au monde, avec une production annuelle de 200.000 tonnes.

Début août, dans la même mine une fuite dans un réservoir a provoqué une catastrophe environnementale en déversant 40.000 mètres cubes d'acide sulfurique privant 20.000 habitants de sept villes alentour d'eau potable pendant plusieurs jours.

Vendredi, le gouvernement de l'Etat de Sonora a annoncé avoir rompu toute relation avec l'exploitant de la mine, accusant les dirigeants de la société d'entraver l'enquête sur cette pollution.

Condamné à une amende de 3 millions de dollars, Grupo Mexico a provisionné 147 millions de dollars pour payer les dommages et intérêts.

Après ce qui est considéré comme le pire désastre environnemental de ces derniers temps pour l'industrie minière mexicaine, le gouvernement fédéral écarte pour le moment une fermeture temporaire ou définitive de la mine.

Source © AFP

mercredi 2 juillet 2014
Ce pourrait être l’intrigue d’un film d’horreur : les humains se réveillant un jour pour découvrir que des modifications chimiques dans l’atmosphère font se dissoudre des parties de leurs corps.

 Mais pour les organismes marins tels que les papillons de mer, ou ptéropodes, au large de la côte ouest des Etats Unis, c’est ce qui se produit réellement. Le carbone en augmentation dans l’océan fait fondre les coquilles des papillons de mer, qui sont de petits escargots marins, constituant la base de la chaîne alimentaire de l’océan, qui comprend les proies du saumon rose, du maquereau et du hareng. 

« Nous ne pensions pas que les ptéropodes seraient affectés à ce point dans notre zone côtière avant plusieurs dizaines d’années,» a déclaré le Professeur William Peterson, océanographe au ‘Northwest Fisheries Science Center’ de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration), et qui co-écrit un article sur ces découvertes dans un article pour la revue Proceedings of the Royal Society B. 

En recueillant des échantillons de papillons de mer de l’espèce Limacina helicina au large de la Californie, de l’état de Washington et de l’Orégon lors de l’été 2011, les chercheurs ont découvert que plus de 50 pour cent des papillons de mer de la côte souffraient de « dommages de dissolution sévères, » d’après l’article. Au large, 24 pour cent des individus montraient les mêmes dommages. 

Les coquilles des papillons de mer se dissolvent en raison de l’acidification accrue des océans causée par les émissions humaines de CO2. 

Tandis que les émissions provenant de la combustion du charbon, du gaz et du pétrole sont rejetées dans l’atmosphère, les océans finissent par absorber près d’un tiers des émissions globales cumulées. Cette augmentation du taux de CO2 dans les océans entraîne une baisse du taux de carbonate de calcium et de sa forme cristalline, l’aragonite, que les papillons de mer utilisent pour former leurs coquilles. De nombreuses autres espèces clé ont besoin du carbonate de calcium, comme les coraux, les crustacés, les mollusques et certaines espèces de plancton. 

L’importance de l’acidification de l’océan varie selon les régions, la profondeur et les saisons, mais elle est particulièrement grave lors des remontées d’eau saisonnières. L’eau froide des profondeurs est alors poussée vers la surface, un phénomène qui aggrave la destruction de l’aragonite. En fait, les répercussions les plus graves ont été observées au large de la Californie, ou les niveaux de sous-saturation en aragonite étaient six fois plus importants dans les 100 premiers mètres de la colonne d’eau. 

« Les Limacina helicina des régions côtières montraient une dissolution régulièrement répartie sur toute la surface des coquilles, alors que dans les zones plus au large, seule la première spire… montrait des traces de dissolution. Ceci laisse à penser que des conditions moins corrosives au large ont seulement affecté les ptéropodes au début de leur croissance, tandis qu’une exposition prolongée à des conditions sous-saturées plus sévères entraîne une dissolution touchant toute la surface de la coquille, » rapportent les scientifiques. 

Avant la révolution industrielle – et l’afflux massif de CO2 qui en a résulté suite à la combustion des énergies fossiles – les chercheurs ont estimé qu’environ 20 pour cent des papillons de mer auraient subi une certaine dissolution de leur coquille. Le pourcentage de nos jours atteint plus du double (53 pour cent) près de la côte, et les scientifiques prédisent que 70 pour cent des papillons de mer de la région seront touchés d’ici à 2050. 

« L’acidification de nos océans peut impacter les écosystèmes marins jusqu'à menacer la pérennité des ressources marines dont nous dépendons," dit Libby Jewett, directrice du programme sur l'acidification de l'océan de la NOAA. La recherche sur la progression et les conséquences de l'acidification de l'océan est vitale pour la compréhension des conséquences de notre consommation d'énergies fossiles." 

Ce n'est pas la première fois que les scientifiques ont la preuve que l'aggravation de l'acidification de l'océan fait se dissoudre les coquilles des papillons de mer. Il y a deux ans, les chercheurs ont rapporté avoir découvert dans le sud de l'océan Antarctique des papillons de mer de la même espèce, Limacina helicina qui perdaient leurs coquilles. 

"Les escargots ne vont pas nécessairement mourir à cause de leur coquille qui se dissout, cependant cela peut accroître leur vulnérabilité face aux prédateurs et aux infections, ayant par conséquence un impact sur d'autres éléments du réseau alimentaire," a dit en 2012 Geraint Tarling, auteur principal du rapport "British Antarctic Survey". 

En effet, l'article le plus récent fait remarquer que la coquille est un élément clé de la reproduction du papillon de mer : "la coquille est d'une importance particulière...durant la période de reproduction quand les spermatozoïdes sont échangés entre les individus et qu'ils doivent être stockés avant de féconder un œuf." 

Puisque les papillons de mer constituent une source de nourriture de base pour de nombreuses espèces de poisson, les scientifiques affirment que leur déclin pourrait être préjudiciable à toutes sortes d'animaux marins, y compris les baleines et les oiseaux de mer. 

L'acidification de l'océan se produit de nos jours à un rythme plus rapide que jamais depuis ces 50 derniers millions d'années, et les répercussions à venir pourraient être si catastrophiques que l’ex directrice de la NOAA, Jane Lubchenco a qualifié l’acidification des océans de « frère jumeau, et tout aussi néfaste, du changement climatique.» Cependant l’acidification des océans ne retient que peu l’attention des médias et les émissions globales de gaz à effet de serre continuent d’augmenter. 


Source © Mongabay
Votre soutien à Nature Alerte nous est précieux, il assure notre indépendance                                  
(Cliquez sur le bouton ci-dessous)

lundi 14 avril 2014
D'après des travaux menés au large de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les poissons qui évoluent dans des eaux plus acides que la moyenne ont tendace à perdre leur instinct de survie. 

Dans le récif coralien étudié, où l'activité l'activité volcanique sous-marine affecte le pH de l'eau, les animaux sont même attirés par leurs prédateurs, dont ils évitent en général l'odeur, relève le professeur Philip Munday, de l'université australienne James Cook.

Selon le scientifique, les poissons semblent avoir échoué à s'adapter aux conditions d'acidité, bien qu'ils vivent dans ce milieu depuis leur naissance. « Ils nageaient par ailleurs plus loin de leur abri, ils étaient plus actifs (…), accroissant ainsi le risque pour leur survie car ils sont plus facilement repérables par un prédateur », a ajouté le scientifique, dont l'étude est publiée lundi 14 avril dans la revue Nature Climate Change.

Quelque 30 % du dioxide de carbone relâché dans l'atmosphère est absorbé par l'océan, ce qui accroît l'acidité des eaux. Celles de Papouasie-Nouvelle-Guinée ont un taux d'acidité comparable au taux prévu pour la fin du siècle dans la plupart des mers du monde. 

Les recherches ont été menées par le centre de recherches sur les coraux de l'université James Cook, l'Institut australien de science marine, la Société nationale de géographie et l'Institut de technologie de Georgie.

Source © AFP


jeudi 27 février 2014
Cette nouvelle annonce d'hécatombe massive de pétoncles près de Qualicum Beach sur l'île de Vancouver en Colombie Britannique au Canada est liée aux eaux devenues trop acides et qui menacent désormais la vie marine et les industries ostréicoles le long de la côte Ouest du Canada.

Rob Saunders ostréiculteur de pétoncle sur l’Île Vancouver au Canada estime que son entreprise a déjà perdu plus de trois ans de chiffre d'affaire, soit 10 millions de dollars, le forçant aujourd'hui à licencier environ un tiers de son personnel .

" Je ne suis pas sûr que mon entreprise survive à cette catastrophe et je ne suis pas sûr non plus que l’ostréiculture est un quelconque avenir dans la région, l'acidification des eaux est devenue ici catastrophique nous mettant dans une situation totalement dramatique."

Nous venons de perdre 10 millions de pétoncles, le niveaux de pH en mer a chuté à 7,2 ce qui est bien en dessous du niveau normal de 8,2. Nous avons perdu toutes les larves des années 2010, 2011 et 2012", a déclaré Rob Saunders. 

Au total, 10 millions de pétoncles sont morts, ils sont devenus incapables de former une coque de protection ce qui les rend désormais vulnérables aux infections et aux prédateurs bactériens.

L'acidification des océans menace de bouleverser l'équilibre délicat de la vie marine à travers le monde .Les océans sont les principaux puits de carbone de la planète , absorbant un quart du dioxyde de carbone émis chaque année dans le monde, et plus ceux ci absorbent ce carbone émis,  plus l'eau de mer devient acide et empêche aux organismes tels que les mollusques d'y trouver le carbonate de calcium dont ils ont besoin pour construire leurs coquilles.

Les eaux du Nord-Ouest du Canada sont  désormais devenues un des points chauds de cette acidification des océans et la baisse des niveaux du pH de l'eau de mer frappe aujourd'hui de plein fouet les jeunes pétoncles dans leur lutte pour construire une coque de protection.

La hausse croissante du taux d'émissions de dioxyde de carbone a rendu les eaux du nord ouest du Canada au « point de basculement » de l'acidité dans lesquels les coquillages ne peuvent plus survivre , " a déclaré au journal Vancouver Sun Chris Harley, écologiste marin à l'Université de la Colombie-Britannique.

Rod Saunders a affirmé qu'il avait déjà perdu 95 pour cent de sa récolte de pétoncle en Juillet dernier, et son entreprise n'est pas la seule. "Cape Mudge a perdu 2,5 millions d'animaux et les autres petits producteurs de la région en ont perdu plus de 300.000 ", a t il déclaré .

© Nature Alerte










jeudi 14 novembre 2013
Selon un nouveau rapport international , des experts concluent que l'acidité des océans de la planète pourrait augmenter de près de 170% d'ici la fin du siècle.

L'étude a été menée par le Programme international géosphère-biosphère en corrélation avec les résultats du plus grand rassemblement mondial d'experts sur l'acidification des océans jamais réunis. Il s'agit du Troisième Symposium sur l' océan qui s'est tenue à Monterey en Californie en Septembre 2012, il a réuni 540 experts de 37 pays. Leur conclusion sera présenté aux décideurs lors des négociations climatiques de la CCNUCC à Varsovie, le 18 Novembre prochain.

Les experts y concluent que les écosystèmes et la biodiversité marine sont susceptibles de changer radicalement à la suite de l'acidification des océans, avec de lourdes conséquences pour notre société dans les années à venir.

Leur rapport indique que l'acidification croissante des océans est causée par les activités humaines qui ajoutent plus de 24 millions de tonnes de dioxyde de carbone dans les océans chaque jour. Par conséquent, la chimie de l' eau des mers se modifie, l'acidité des eaux des océans a déjà augmenté de 26% depuis le début de la révolution industrielle.

L'acidification des océans pourrait augmenter de 170 % au cours du siecle à venir, au moins un tiers des espèces marines ne pourra pas y survivre.

Jean -Pierre Gattuso de l'Agence française du CNRS ajoute qu'aucun expert des océan au monde n'a trouvé dans ses archives géologiques des taux de changement aussi rapides que ceux que nous constatons aujourd'hui.

Ce qui inquiète les scientifiques est l'impact potentiel sur de nombreuses espèces marines, comme les coraux . Près de 30% de la biodiversité des océans peut être détruit d'ici la fin du siècle, affirment ils.

D'autre part, ils ont constaté que l'effet de l'acidité est plus forte dans les océans Arctique et Antarctique. En effet, les eaux froides contiennent plus de CO2 et la teneur en acide y croie beaucoup plus vite que dans le reste du monde. 

L'acidité des eaux étant dommageable pour les coquilles et les squelettes des organismes marins, les chercheurs croient que dix pour cent de l'Arctique sera de venu inhospitalier pour les espèces qui construisent leur coquille en carbonate de calcium d'ici 6 ans. L' ensemble de l'Arctique deviendra un environnement hostile d'ici 2100. Les changements constatés sont d'ores et déjà de plus en plus évident.

Les scientifiques avertissent que les pertes économique dans les secteurs de l'aquaculture pourraient être énormes . Il pourrait atteindre jusqu'à 130 milliards de dollars d'ici 2100 si les émissions de CO2 continuent de croître dans les teneurs actuelles.

© Nature Alerte



Votre soutien à Nature Alerte nous est précieux, il assure notre indépendance                                  
(Cliquez sur le bouton ci-dessous)

mardi 27 août 2013
Héritage des pluies acides, les deux tiers des cours d'eau du nord-est américain sont aujourd'hui nettement alcalins, ce qui pourrait avoir des conséquences majeures sur l'approvisionnement en eau potable des grands centres urbains ainsi que sur les écosystèmes aquatiques.
 

Une étude parue lundi dans la revue Environnemental Science and Technology a été la première à étudier l'évolution sur une période prolongée (25 à 60 ans) de l'alcalinité de 97 grands cours d'eau, de la Floride (sud-est) au New Hampshire (nord-est).
 

Une eau plus alcaline complique le traitement des eaux potables et usées, favorise la croissance des algues et peut accélérer la corrosion des canalisations, explique Sujay Kaushal, un géologue de l'Université du Maryland (est), un des principaux auteurs de cette recherche.
 

"La plus grande inquiétude c'est que des niveaux élevés d'alcalinité provoque une toxicité de l’ammoniac dans l'eau, ce qui peut être néfaste aux récoltes irriguées avec ces eaux ainsi qu'aux populations de poissons dans les fleuves et rivières", précise-t-il à l'AFP.
 

Aucun de ces cours d'eau n'est devenu plus acide mais paradoxalement, des niveaux plus élevés de pluies acides dans le sol et les eaux résultant de l'activité humaine, sont la plus grande cause de cette alcalinité grandissante, déplore ce géologue.
 

Selon ces scientifiques, les pluies acides qui se forment avec la pollution produite par la combustion du charbon et du pétrole, ainsi que par les activités minières, précipitent la dissolution des roches carbonatées ainsi que des revêtements de surface naturellement riches en minéraux alcalins. L'acide dans les eaux ronge le calcaire et les autres roches carbonatées, dissolvant les particules alcalines qui se retrouvent dans les cours d'eau et rivières.

    "C'est un peu comme si les fleuves et rivières étaient traités avec du Rolaids", un médicament antiacide, ironise Sujay Kaushal.
 

Jusqu'alors les scientifiques s'étaient seulement penchés sur les effets de la dissolution chimique des roches carbonatées dans de petits cours d'eau de montagne affectés par les pluies acides où ce processus peut en fait aider à rééquilibrer leur pH (potentiel hydrogène). Avec une valeur de 7 le pH est neutre, à moins de sept un liquide est acide, à plus de 7 il est alcalin.
 

 "La découverte de la forte alcalinité des grandes rivières et fleuves de l'est des Etats-Unis parmi les plus importants du pays a été une surprise totale", dit à l'AFP Sujay Kaushal, ajoutant que "cela montre que ces grands systèmes d'eau sont plus sensibles qu'on ne le pensait".
 

Les rivières affectées sont des sources majeures d'eau potable pour entre autres Washington D.C., Philadelphie, Baltimore et Atlanta et d'autres de ces cours d'eau se jettent dans la baie du Chesapeake, le plus grand estuaire des Etats-Unis, déjà affecté par une croissance excessive des algues, précise-t-il.
 

Le géologue relève aussi que les pluies acides continuent à diminuer depuis plusieurs années grâce au renforcement des réglementations de l'Agence de protection de l'environnement (EPA) voté par le Congrès américain dans les années 1990, mais "on ignore combien de temps il faudra pour que ce phénomène d’alcalinité cesse et si cela est possible".

 "Il s'agit d'un autre exemple de l'impact très étendu des activités humaines sur des systèmes naturels, ce qui est de plus en plus préoccupant", juge Gene Likens, un écologiste de l'Université du Connecticut (nord-est), co-découvreur des pluies acides en 1963, qui a collaboré à cette dernière recherche.

Source: © AFP
Selon une étude-bilan tout juste publiée, l'augmentation de l'acidité des océans à cause du CO2 aura des conséquences très fortes sur les écosystèmes marins du siècle prochain. 

Le réchauffement climatique s'accompagne d'une acidification des océans qui risque de changer irrémédiablement les écosystèmes des océans d'ici 2100. 

Publiée dans la revue Nature Climate Change, une étude fait le bilan de tous les travaux concernant l'impact de l'acidification sur les espèces marines. Ils en déduisent que toutes les espèces et toutes les familles seront affectées à un degré plus ou moins fort. 

L'océan est un véritable puits à CO2. Plus du quart de nos rejets de dioxyde de carbone dans l'atmosphère sont captés par les océans de la planète. Mais ce processus naturel n'a pas que des avantages : une fois dissout dans l'eau, le CO2 devient de l'acide carbonique et contribue à l'augmentation de l'acidité des océans. 

Plus le taux de CO2 augmente dans l'atmosphère, plus les océans vont s'acidifier. L'acidité est mesurée avec le pH (potentiel hydrogène). Une solution est neutre lorsque son pH est de 7, acide entre 0 et 7, et alcaline (ou basique) entre 7 et 14. En moyenne, le pH de l'océan est de 8.2, ce qui en fait un milieu légèrement basique. 

Ces 200 dernières années, l'océan est passé à un pH de 8.1, et les estimations pour 2100 sont de 7.7. Si elles apparaissent faibles, ces valeurs traduisent pourtant une différence énorme, car l'échelle utilisée est logarithmique. Ce qui signifie qu'avec une baisse de 0.1, l'acidité des océans a déjà augmenté de 30%. 

 D'ici 2100, les océans seront jusqu'à 150% plus acides, ce qui implique d'énormes bouleversements pour les écosystèmes marins. 

Toutes les espèces affectées Pour avoir une idée globale des effets de cette acidification, des chercheurs de l'Institut Alfred Wegener en Allemagne ont compilé 167 études scientifiques concernant 150 espèces marines (des coraux aux poissons en passant par les crustacés). Les résultats sont très clairs : "notre étude montre que tous les groupes d'animaux sont affectés négativement par l'augmentation de la concentration en CO2. 

Les plus sensibles à la baisse du pH sont les coraux, les échinodermes et les mollusques" explique le Dr. Astrid Wittmann. De leur côté, les crustacés comme le crabe comestible ou l'araignée de mer semblent peu affectés par l'acidification, même si une hausse simultanée des températures leur sera certainement problématique. 

Les conséquences de l'acidification ont été mesurées sur les caractéristiques physiologiques des espèces. "Par exemple, nous avons considéré si le métabolisme, la croissance, la calcification ou le comportement changeait avec l'augmentation du CO2" explique le professeur Hans-Otto Pörtner.

Les coraux parmi les plus menacés Si les différents taxons réagissent différemment à ces changements, c'est que leurs fonctions physiques ne sont sensiblement pas les mêmes. Les poissons sont, par exemple, très doués pour réguler l'acidité de leur sang, chose dont les coraux sont incapables. Pour ces derniers, passer sa vie fixé au même endroit n'est pas un avantage quand les conditions environnementales évoluent. Une eau trop acide provoque chez eux des problèmes de calcification de leur exosquelette, les rendant plus vulnérables à l'érosion. 

Ces données ont été confirmées par le registre paléontologique. Quand on regarde l'évolution des coraux lors des périodes où la quantité de CO2 était très élevée, on constate que les populations s'effondraient drastiquement, alors que celles des poissons savaient s'adapter. 

Cette étude a été réalisée sous le giron du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), un programme des Nations Unies destiné à observer et compiler les données concernant le changement climatique. Le premier rapport concernant les conséquences du réchauffement climatique sur les écosystèmes des océans sera publié en mars 2014.


Source Maxiscience

lundi 17 juin 2013
Une équipe de recherche internationale, à laquelle ont participé le Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (IPSL/LSCE %u2013 CEA/CNRS/UVSQ) et le laboratoire " Géosciences environnement Toulouse " (CNRS/IRD/Université Paul Sabatier Toulouse 3) a comptabilisé précisément les bilans d'émission et de capture des gaz à effet de serre au niveau des rivières, estuaires et zones côtières - ou " continuum aquatique terre-mer ". Cette étude a permis de déterminer que l'activité humaine a significativement changé l'exportation de carbone des écosystèmes terrestres vers les rivières et les estuaires.

Les résultats montrent qu'une fraction du carbone émis depuis la période pré-industrielle reste séquestrée dans les sédiments du " continuum aquatique terre-mer " au lieu d'être stockée dans les écosystèmes terrestres tandis qu'une autre est relâchée sous forme de CO2 vers l'océan et ensuite vers l'atmosphère. Ces résultats sont publiés dans Nature Geoscience.

Au cours de cette étude, les chercheurs se sont intéressés au " continuum aquatique terre-mer ", c'est-à-dire à l'ensemble des rivières, lacs, fleuves, estuaires et zone côtières, impliqué dans le bilan des sources et puits de CO2. Ils ont examiné les données publiées précédemment et ont montré qu'une proportion importante des émissions de carbone d'origine anthropique, qui est absorbée par les écosystèmes terrestres, n'est pas stockée dans ceux-ci, mais " fuit " dans le continuum aquatique terre-mer. À cause de cela, les écosystèmes terrestres stockent 0,9 gigatonne de carbone chaque année, ce qui est en accord avec les études précédentes. Ces résultats indiquent surtout que le carbone séquestré par ces écosystèmes fuit (du fait de la déforestation, du déversement des eaux usées et du processus de météorisation) plus qu'on ne le pensait vers les systèmes aquatiques, et finalement vers l'atmosphère. Seule une fraction minime de ce CO2 (environ 10%) atteint la haute mer.

La capacité globale de stockage par les écosystèmes terrestres doit donc être significativement révisée à la baisse. Les écosystèmes terrestres et marins sont des acteurs majeurs du stockage du CO2, et par conséquent de la modération du changement climatique. Il est donc crucial d'inclure ces nouveaux flux du continuum aquatique terre-mer dans les bilans globaux du CO2.

Les émissions de CO2 liées aux activités humaines injectent chaque année 8,9 gigatonnes de carbone dans l'atmosphère. Environ une moitié est reprise par les écosystèmes océaniques et terrestres : les océans capturent près de 2,3 gigatonnes de carbone, et la végétation (forêts, prairies, cultures, marais..) environ 2,5 gigatonnes. Le reste s'accumule dans l'atmosphère, en partie responsable du réchauffement global de la planète.

Référence de la publication : " Anthropogenic perturbation of the carbon fluxes from land to ocean ", Pierre Regnier et al., Nature Geoscience (2013), doi:10.1038/ngeo1830.

Source : www.cea.fr




jeudi 16 mai 2013
L'Australie veut faire inscrire dans le protocole de Londres sur la prévention de la pollution des mers l'interdiction absolue de fertiliser les océans sans justification scientifique, a annoncé jeudi le gouvernement australien.

Cette méthode controversée destinée à lutter contre l'acidification des mers et des océans consiste à déverser du sulfate de fer qui va agir comme un engrais pour le phytoplancton.

Ces microalgues marines jouent un rôle clé dans le niveau mondial de carbone car elles absorbent le dioxyde de carbone (CO2) situé dans l'eau et l'atmosphère. Après une courte vie, les restes de ces organismes viennent se déposer sur le plancher océanique sous forme de sédiment.

Mais l'efficacité et les incidences éventuelles de la fertilisation sur l'environnement sont méconnues. Le protocole de Londres qui a amendé puis remplacé en 1996 la Convention de Londres de 1972 recommande aux 42 Etats signataires de ne pas y recourir.

Mais le texte n'est pas assez contraignant, selon Canberra.

L'Australie, le Nigeria et la Corée du Sud entendent déposer lors d'une réunion des pays signataires du protocole en octobre dans la capitale britannique un amendement coercitif qui proscrirait toute fertilisation commerciale.

L'amendement ambitionne de mettre en place une règlementation contraignante sur la fertilisation des océans, a expliqué le ministre australien de l'Environment Tony Burke.

Il interdit les activités commerciales de fertilisation des mers tout en autorisant la recherche scientifique légitime destinée à identifier les bénéfices éventuels de cette pratique, a-t-il ajouté.

En 2012, les parties signataires du protocole avaient simplement déploré le recours à la fertilisation sur le littoral Pacifique du Canada par une société désirant reconstituer des populations de saumons, lesquels se nourrissent de phytoplancton.

En avril 2007, la revue Nature avait révélé les conclusions d'un vaste programme mené autour des îles Kerguelen en Bretagne: verser du fer dans l'océan serait 10 à 100 fois moins efficace que le processus naturel, 90% du fer versé se perdrait dans l'océan, et l'effet serait peu durable.

Et des effets secondaires sont à craindre. Certains scientifiques évoquent par exemple une possible réaction chimique qui produirait un gaz à effet de serre, le protoxyde d'azote (N2O), plus dévastateur que le CO2.

Tony Burke a également cité la prolifération d'algues toxiques et l'eutrophisation des grands fonds comme risques potentiels.


Source
©AFP / 16 mai 2013
vendredi 10 mai 2013
Des scientifiques ont tiré lundi la sonnette d'alarme sur l'acidification rapide de l'océan Arctique due aux émissions de CO2, un phénomène lourd de menaces pour le fragile écosystème de la région.

L'acidité des eaux de la planète a augmenté de 30% depuis le début de l'ère industrielle, atteignant un inégalé depuis au moins 55 millions d'années, ont rappelé les intervenants d'une conférence internationale sur l'acidification des océans réunie à Bergen (sud-ouest de la Norvège).

L'océan Arctique est plus que tout autre vulnérable car les eaux froides absorbent davantage de CO2 et parce qu'il est abondé par l'eau douce venue de rivières et de la fonte des glaces, ce qui le rend moins apte à neutraliser chimiquement les effets acidifiants du dioxyde de carbone.

De plus, la fonte accrue de la banquise l'été met à découvert des superficies marines toujours plus grandes, lesquelles contribuent au surcroît d'absorption.

En mer d'Islande et en mer de Barents, le pH (potentiel hydrogène) a ainsi diminué d'environ 0,02 par décennie depuis la fin des années 1960.

Même en stoppant les émissions de CO2 aujourd'hui, des dizaines de milliers d'années s'écouleraient avant que les océans ne retrouvent leur niveau d'acidité d'avant l'ère industrielle il y a deux siècles, a dit le chercheur norvégien Richard Bellerby, principal auteur d'un rapport scientifique sur ce thème.

Encore mal connue et d'ampleur inégale selon les endroits, même à l'intérieur de la seule région Arctique, l'acidification fait courir un danger pour les coraux, mollusques et autres organismes à coquille comme le papillon des mers (ptéropode) dont la capacité de calcification est altérée.

Certaines espèces comme l'ophiure, un organisme marin proche de l'étoile de mer, sont directement menacées d'extinction, et les stocks de poissons peuvent aussi être affectés.

Par ricochet, ce sont la pêche industrielle, le tourisme ou encore le mode de vie des populations autochtones qui sont en jeu.

A contrario, d'autres espèces pourraient tirer parti de cette acidité croissante, ont noté les scientifiques.

L'incertitude n'est pas une excuse à l'inaction, a estié Sam Dupont de l'Université de Göteborg (Suède).

Les scientifiques ont appelé à remettre la lutte contre le changement climatique au centre des priorités politiques, déplorant qu'elle ait été éclipsée par la crise économique.

On doit se projeter au-delà de cette crise bancaire, a souligné Carol Turley, du Laboratoire d'études marines de Plymouth (Grande-Bretagne).

Source ©AFP / 06 mai 2013
mercredi 28 novembre 2012
La filière ostréicole organise de mercredi à dimanche un congrès mondial à Arcachon (Gironde) où les spécialistes se pencheront sur la mortalité touchant depuis quatre ans jusqu'à 75% des jeunes huîtres en France, un phénomène lié au changement climatique également observé dans d'autres pays.  

Au total, quelque 370 professionnels de la filière ostréicole - producteurs, scientifiques, experts, institutionnels - venus de 25 pays (Nouvelle-Zélande, Australie, Chine, Corée, Japon, Etats-Unis, Mexique, Namibie, Maroc notamment) seront présents.
«Les huîtres sont une ressource fragile qui ne va pas très bien»


Durant cinq jours, la question de la surmortalité des huîtres et de ses conséquences pour les exploitants sera au cœur de ce congrès, une première mondiale. Organisé à l'initiative de la section régionale conchylicole (SRC) Arcachon Aquitaine, son objectif est de «trouver des solutions durables». «Les huîtres sont, à travers le monde, une ressource fragile qui ne va pas très bien et c'est en grande partie lié aux changements climatiques», explique Sébastien Chantereau, secrétaire général du comité national de la conchyliculture (CNC).

Ainsi, l'acidification des océans, la montée des températures, l'anoxie (insuffisance en oxygène) de l'eau dans certaines zones... liés au réchauffement climatique ont des conséquences sur les huîtres, qui sont de vraies «sentinelles de l'environnement comme les abeilles le sont pour la terre», souligne Sébastien Chantereau. 


En France, en Irlande, au Portugal et en Espagne, mais aussi depuis 2010 en Australie et en Nouvelle-Zélande, la surmortalité est en grande partie liée à la présence de l'herpès virus OsHV-1. C’est «le principal agent pathogène régulièrement détecté lors d'épisodes de mortalité (...). Il est associé à des épisodes de mortalité aussi bien en écloserie nurserie que dans le milieu naturel», explique l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer).
 


Vers une évolution des pratiques culturales

«Entre 1995 et 2007, les taux de mortalité sont restés relativement stables au niveau national, et situés aux alentours de 15%», selon l'Ifremer, mais «2008 a montré un accroissement brutal et depuis, le taux reste élevé (...) atteignant 63% en moyenne nationale en 2011». «Après quatre ans de crise, nous avons besoin d'échanger afin de mieux comprendre ce qui se passe et de bénéficier des retours d''expérience des professionnels pour anticiper les crises à venir», souligne Olivier Laban, président de la SRC Arcachon-Aquitaine. «Nous devons échanger nos expériences car les pratiques professionnelles sont les seuls leviers sur lesquels agir pour limiter cette mortalité», ajoute Sébastien Chantereau.

«La filière doit envisager toutes les possibilités d'évolution dans les pratiques culturales et plus généralement dans la gestion du cheptel, visant à minimiser le risque de transmission du virus», estime Benoît Beliaeff, responsable du Département Ressources Biologiques et Environnement de l'Ifremer. Pour lui, «parallèlement à ces mesures préventives, la sélection génétique est une voie à privilégier. Il s'agit d'identifier des familles plus résistantes et de réaliser des plans de croisement permettant le repeuplement et l'amélioration du captage». «Trouver une souche qui résiste à ce virus sera long, une importation d'une nouvelle souche serait plus rapide mais les règles aujourd'hui nous l'interdisent», souligne Olivier Laban.

Dans les années 70, une épizootie sans précédent avait décimé les huîtres du Bassin d'Arcachon, qui étaient alors en grande partie d'origine portugaise. Les professionnels avaient alors décidé d'importer en masse une variété d'huîtres creuses originaire du Japon, permettant ainsi de sauver l'ostréiculture du Bassin d'Arcachon. Avec quelque 130.000 tonnes produites chaque année, la France est le cinquième producteur mondial. Sur le Bassin d'Arcachon site du congrès, quelque 350 entreprises produisent 8 à 10.000 tonnes d'huîtres par an.
 

Source © 2012 AFP
mardi 27 novembre 2012
Non, il n'y a pas eu de massacre dans la baie de Sydney, ni le long de ses célèbres plages. Mais l'eau a bel et bien pris une couleur rouge sang, parfois un peu plus orangée, à cause de la prolifération d'algues rares.
 

Bondi, la plus célèbre plage de la ville, a été désertée par les touristes et les Australiens, face à un phénomène naturel rare qui a coloré l'eau en rouge. Cependant, malgré les avertissements, certains baigneurs intrépides se sont aventurés dans l'eau et ont nagé à travers ces eaux étranges.

Ce phénomène naturel se produit lorsque les algues Noctiluca scintillans se rassemblent en masse, avec des résultats spectaculaires. Si elles n'ont pas d'effets toxiques, il est tout de même conseillé d'éviter de nager dans les zones où l'eau est colorée parce que ces algues, qui peuvent être riches en ammoniaque, peuvent provoquer des irritations de la peau.

Les touristes et les Australiens espèrent désormais que les algues seront dissipées avant le week-end, car les prévisions météorologiques annoncent des températures proches des 40°C. De quoi avoir envie de se baigner.

Source © afp.





Selon une nouvelle étude, la détérioration inhabituelle des coquilles d'escargots de mer dans l'océan Austral démontre définitivement l'accroissement dangereux de l'acidification des océans de ces dernières années.

C'est un avertissement sinistre que révèle cette étude conduite en 2010 et dont les résultats viennent d'être publiés dans la revue nature: l'acidification des océans est dix fois plus rapide aujourd'hui que lors de la dernière extinctions des espèces pendant l’ère du Paléocène et l'Exocene.

C'est ce qu'indique cette étude qui constate que les changements brutaux dans la chimie des océans sont dues à la combustion des combustibles fossiles et que les taux d'acidité des eaux de mer d'aujourd'hui peuvent annoncer une nouvelle vague de mortalité massive.

En effet, depuis peu, les scientifiques commencent à démêler les effets et les risques environnementaux que cette augmentation d'acidité des eaux de mers va engendré: la répartition de ces taux d'acidité est plus complexe que prévue, certaines parties du monde pourraient être plus vulnérables que d'autres, certaine pouvant même faire preuve de résilience.


Par exemple dans le Pacifique Nord-Ouest cette eau est de plus en plus acide, tuant toutes les larves d'huîtres. 


Une grande partie des eaux de l'Alaska ont déjà des niveaux de pH très inquiétants, l'eau y est plus froide et peut donc contenir plus de dioxyde de carbone que les eaux plus chaudes. L'océan Arctique est donc plus touché par le phénomène de l'absorption de CO2 qu'on ne l'avait prévu jusqu'ici.

Déjà en 2008 dans une étude sur les eaux de l'Antarctique, les scientifiques avaient constatés que les couches extérieures des coquilles des animaux marins montraient des signes de corrosion anormale, preuves inhabituelles que l'acidification des océans causée par l'excès de dioxyde de carbone dans l'atmosphère pouvait faire craindre le pire aux espèces marines vulnérables.

Des essais ultérieurs en laboratoire ont montré que ces eaux acides récoltés à travers le monde menacent de nombreuses espèces marines d'invertébrés, comme les palourdes ou encore les coraux, car elle entrave leur capacité à faire croître leurs coquilles et leurs exosquelettes.

"Les propriétés corrosives de l'eau cause la dissolution des coquilles d'animaux marins, et les ptéropodes y sont particulièrement vulnérables» a expliqué Nina Bednaršek, une scientifique de l'US National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) et l'une des principaux auteurs de cette étude, publiée dans la revue Nature Geoscience .

Les espèces les plus vulnérables sont celles qui, comme les ptéropodes, construisent leurs coquilles avec de l'aragonite, une forme de carbonate de calcium qui est très sensible à l'acidité des eaux.


Selon les scientifiques, la croissance des niveaux d'acidité du pH dans les océans est actuellement la plus rapide jamais traversé par les mers depuis plus de 300 millions d'années.


Ces cinq dernières années, l'acidification croissante des océans est devenue une cause urgente de préoccupation pour l'industrie de la pêche et les scientifiques.

En effet l'océan absorbe environ 30 pour cent du dioxyde de carbone que nous émettons dans l'air par la combustion de nos combustibles fossiles, ce qui déclenche une réaction chimique qui produit de l'hydrogène et abaisse le pH de l'eau.


Les eaux des océans et des mers est aujourd'hui 30 pour cent plus acides que les niveaux préindustriels du 19 eme siècle, ce qui crée une eau beaucoup plus corrosive.


Au rythme actuel des émissions mondiales de carbone , l'acidité de l'océan pourrait doubler d'ici 2100,... ça promet.


© Nature Alerte




jeudi 8 novembre 2012
Une étude nationale chinoise semble indiquer une pollution côtière très étendue en Chine, les écosystèmes marins étant particulièrement menacés.

Les résultats d’une étude marine nationale chinoise réalisée sur une période de huit ans peignent un tableau dérangeant de l’environnement côtier de la Chine. L’étude, lancée en 2004 par l’Administration Océanique d’Etat de la Chine (SOA) et terminée le mois dernier, est « l’étude marine la plus complète jusqu’à présent » réalisée dans le pays, d’après Gao Kunshan, un écologiste marin à l’Université de Xiamen, qui n’a pas été impliqué dans le projet.

L’étude « fournit une bonne base pour protéger et gérer les ressources marines » a déclaré Liu Xigui, directeur de la SOA, d'après un article du journal Nature.

Mais cette étude non publiée montre que ces ressources sont en danger, d’après Xinhua, l’agence de presse nationale. Près de 90% des villes côtières sont affectées par des pénuries intermittentes d’eau. Les mangroves de la Chine ont enregistré une réduction de leur superficie de 73% et les récifs de corail de 80% depuis les années 1950, et les zones humides côtières ont diminué de 57%.

Près d’un tiers de ces pertes de zones humides côtières sont liées à la ré-attribution des terres. « Les projets à venir de ré-attribution des terres doivent être évalués avec plus de précaution » indique le rapport.

La dernière décennie a enregistré une augmentation continue de la pollution déchargée dans les estuaires, et les trois-quarts de ces décharges ne respectaient pas les limites régulatrices. Près de 48 estuaires sont contaminés par des métaux lourds, l’insecticide DDT et des hydrocarbures.

Ces polluants, combinés aux rejets et aux écoulements de fertilisants chimiques et de fumier animal provenant des champs agricoles, ont entraîné l’accumulation de nutriments en quantité excessive ainsi que des invasions dangereuses d’algues dans les eaux côtières, indique Sun Song, directeur de l’Institut d’Océanologie de l’Académie chinoise de Sciences à Qingdao.

L’étude montre qu’au cours des 20 dernières années, les eaux côtières de la Chine ont enregistré une moyenne de 83 « marées rouges » chaque année, des invasions dangereuses d’algues caractérisées par le pigment rouge des espèces dominantes de phytoplancton- principalement dans la Mer de l’Est de la Chine.

« Les marées vertes », dominées par le plancton vert, ont lieu principalement dans la Mer Jaune et affectent l’économie nationale plus durement.

En 2008, les pertes économiques directes étaient de 1,3 milliards de yuans chinois (soit 208 millions de dollars). En 2009, la Chine a été frappée par « des marées brunes », qui tuent les coquillages.

Etant donné l’état désastreux de l’environnement côtier de la Chine, le rapport prévient que le pays enregistrera probablement un déclin général des ressources côtières en poissons.


Le krill au seuil de l’extinction


Par exemple, le krill dans la Mer de l’Est est au seuil de l’extinction, avec des effets dévastateurs pour les poissons qui se nourrissent du krill.

Sun Song a félicité les efforts de la SOA mais a indiqué que l’étude n’allait pas suffisamment loin pour évaluer les écosystèmes côtiers. « Elle ne donne pas un aperçu clair de la façon dont les écosystèmes sont en train de changer » a-t-il indiqué.

Par exemple, les recherches préliminaires menées par Gao montrent que les eaux côtières près de Xiamen deviennent plus acides, ce qui rend la vie plus difficile pour les phytoplanctons et a des effets sur la structure des écosystèmes.


Mais les scientifiques ne savent pas à quel point le problème est étendu, parce que les études réalisées jusqu’à présent sont fragmentaires.

« Il y a un besoin urgent de mettre en place un réseau de surveillance sur le long terme pour évaluer les changements de la chimie de l’eau côtière et de leur impact sur les écosystèmes marins » a indiqué Gao Kunshan.

Ce genre d’information est « directement pertinent pour les ressources en poissons et essentielle pour notre compréhension de ce qui cause ces changements » a déclaré Sun Song. « Sans une telle connaissance, nous ne pouvons pas dire grand-chose à propos des politiques de limitation ».


Source © actualités environnement
lundi 9 juillet 2012
Quelque 2.600 océanographes réunis en Australie ont prévenu lundi que les récifs coraliens dans le monde étaient en train de décliner rapidement et ont appelé à agir de manière urgente sur le changement climatique pour sauver ce qu'il en reste.

Dans un appel inédit publié à l'occasion du Symposium international sur les récifs coraliens, à Cairns (nord-est), ces scientifiques parmi les plus réputés dans leur domaine soulignent que les moyens de subsistance de dizaines de millions de personnes sont en danger.

Les récifs procurent travail et nourriture à nombre d'habitants des régions côtières dans le monde, génèrent des revenus via le tourisme et servent de brise-lames naturels en cas de fortes vagues et de tempêtes, indiquent-ils.

Les scientifiques réclament des mesures urgentes pour parer aux dégâts croissants causés par la montée de la température des océans, l'acidification des eaux, la surpêche et la pollution venue des terres.

Nous avons une fenêtre dans le temps pour que le monde puisse agir sur le changement climatique, mais elle se rétrécit rapidement, a déclaré Terry Hughes, président du symposium, qui se tient tous les quatre ans en présence de scientifiques de quelque 80 pays.

Aux Caraïbes par exemple, 75 à 85% de la surface occupée par les coraux a été perdue ces 35 dernières années, note Jeremy Jackson, océanographe au Smithsonian Institution (Etats-Unis). La Grande barrière de corail en Australie, qui est pourtant un des écosystèmes marins les mieux protégés au monde, a enregistré un déclin de 50% de ses coraux en un demi-siècle.

Ce qui est bon pour les coraux est aussi extrêmement important pour les gens, et nous devons nous réveiller, a déclaré M. Jackson. L'avenir des récifs coraliens n'est pas qu'un problème marin, c'est un problème capital pour l'humanité.

Stephen Palumbi, de la station marine Hopkins à l'université américaine de Stanford, souligne qu'il faut aussi résoudre les problèmes engendrés par un développement agraire anarchique et des pratiques de pêches intensives.

Plus de 85% des récifs dans le Triangle asiatique des coraux sont menacés directement par des activités humaines, telles que le développement des régions côtières, la pollution et la surpêche.

Le Triangle asiatique comprend l'Indonésie, la Malaisie, la Papouasie-Nouvelle Guinée, les Philippines, les îles Salomon, le Timor oriental. Il couvre près de 30% des récifs coraliens du monde et abrite plus de 3.000 espèces de poissons.

L'appel commun aux 2.600 scientifiques n'est pas un effort supplémentaire visant à décrire la situation, a insisté le président de la Société internationale de l'étude des récifs, Robert Richmond.

La communauté scientifique a produit une énorme quantité de recherches depuis des années, elles montrent toutes que nous sommes face à une véritable catastrophe à venir. Nous sommes comme des médecins qui ont diagnostiqué une maladie du patient, mais qui restent impuissants sans une véritable mobilisation financière internationale , a-t-il déclaré.

Nous devons tous être engagés de manière beaucoup plus active et apporter aux autorités publiques des solutions permettant de réussir, a-t-il ajouté.



Source ©AFP


_____________________________________________________________________________________



dimanche 15 avril 2012
L’acidification des océans, due à l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère, menace les cultures d’huitres le long des côtes américaines.

Une équipe de chercheurs américains vient de relier l’acidification de l’eau avec les forts taux de mortalité observés dans les élevages ostréicoles depuis 2006.

Le plus fort impact est observé durant les 24 premières heures de vie des larves durant lesquels les jeunes huitres fabriquent leurs premières coquilles.

L’acidification des océans diminue la disponibilité des carbonates de calcium nécessaires à la fabrication des structures calcaires comme les coquilles ou les récifs de coraux.

Quand les niveaux de CO2 sont trop élevés, les larves d'huitre meurent. Quand la concentration baisse, elles vivent. » alerte Richard A. Feely, co-auteur de l’étude, dans le New York Times.

Ces dernières années, les nurseries ostréicoles de l’Oregon ont vu leur production baisser de 80%.

« La mortalité des huitres est une alerte non contestable que les océans sont en danger et que nous devons réduire nos émissions de CO2 si nous voulons avoir des huitres, des coraux et des baleines » précise Miyoko Sakashita, à l’origine d’une pétition adressée à la Maison Blanche.


Source : ©LIONEL BONAVENTURE / AFP

Ocean Acidification from NC Aquarium at Fort Fisher on Vimeo.



Rejoignez Nous

Recevez nos articles par mail

...

Activité solaire/champ magnetique

Solar X-rays:

Geomagnetic Field:
>
Status
Status
 

Derniéres Actualités

ARTICLES LES PLUS RÉCENTS :

Rechercher dans ce blog

Membres

Annonces

annonces

Libellés/Tags

Alerte (4887) pollution (1059) inondation (541) Oceans (507) Hecatombes animales (474) Rechauffement (440) seisme (374) Insolite (348) rivieres (348) legislation (337) biodiversité (332) air (268) maree noire (260) eau (250) climat (237) Santé (233) deforestation (210) Extinction (201) volcan (197) intemperie (190) incendie (188) Mysteres (184) nucleaire (174) Eruption (172) Bilan (161) agriculture (159) justice (159) Mobilisation (157) La honte (155) Tempete (153) Pesticide (147) ce qu'on vous dit pas (147) gaz de schiste (146) bonnes nouvelles (145) conservation (128) secheresse (122) Tornade (109) accident (107) manifestation (102) Coup de chapeau (100) OGM (100) glissement de terrain (99) invasion (95) Typhon (90) evacuation (90) CO2 (89) coup de gueule (87) meteo (76) virus (72) Alergie (71) surpeche (65) catastrophe (62) sante (59) cyclone (54) economie (54) lac etang (53) famine (52) Evenement (51) chimique (50) contamination (50) Coup de coeur (49) record (48) vague de froid (47) cause animale (46) canicule (45) corruption (42) construction (40) Ouragan (38) appel (36) appel a l'aide (35) neige (35) surconsommation (35) Urgence (34) lac étang (34) sols (33) Intoxication (32) braconnage (31) epidemie (31) abeilles (30) alimentation (30) soleil (29) grippe aviaire (28) penurie (28) Orage (26) consommation (24) protection (24) pollution hertzienne (23) No comment (22) Scandale (22) pénurie (22) algues vertes (21) incroyable (21) vague de chaleur (21) acidification (20) Nitrate (19) PCB (19) science (19) biocarburant (18) decouverte (18) Tsunami (17) eutrophisation (16) algues rouges (15) censure (15) chikungunya (15) pollution sonore (15) Agenda (14) dechets nucleaires (14) energie renouvelable (14) sables bitumineux (14) ebola (13) elevage (13) gaspillage (12) ozone (12) clin d'oeil (11) mousson (11) petitions (11) politique (10) avalanche (9) Etat d urgence (8) grêle (8) incident (8) restriction (8) sauvegarde (8) Trombe (7) radiation (7) Chasse (6) Décontamination (6) Methane (6) industrie (6) crime (5) herbicides (5) hommage (5) mal-bouffe (5) plateforme (5) pollution plastique (5) techniques nouvelles (5) alimenation (4) dechets (4) disparus (4) geoingenierie (4) magnetisme terrestre (4) perturbateur endocrinien (4) proces (4) animal (3) cop21 (3) espoir (3) glaciers (3) journée mondiale (3) silence (3) verglas (3) Eureka (2) Géopolitique environnementale (2) Nouvelles technologies (2) ah bon... (2) amiante (2) conflis (2) crue (2) cyanobacteries (2) dengue (2) eclipse (2) espace (2) gag (2) malbouffe (2) poisson (2) projet de loi (2) pétrole (2) recolte (2) sinkhole (2) violence (2) zad (2) Elevage intensif (1) Finance (1) ONG (1) Recherche (1) Tempête (1) Toxique (1) Tristesse (1) commerce (1) consultation public (1) contribution (1) effet d annonce (1) extrane(l)us (1) fuite (1) greenwashing (1) infraction (1) initiative (1) inovation (1) intempérie (1) maree (1) massacre (1) météo (1) naufrage (1) peche (1) police (1) pollution interieur (1) pollution lumineuse (1) prétexte (1) requin (1) saisi (1) sanitaire (1) securite (1) semences (1) semences paysannes (1) séisme (1) trafic (1) victoire (1) zika (1)
Fourni par Blogger.