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lundi 9 novembre 2015
Après des années de tergiversations, le président américain Barack Obama a rejeté vendredi le projet controversé d'oléoduc Keystone XL, mettant en avant le rôle central des États-Unis dans la lutte contre le changement climatique.

En tranchant enfin, plus de six ans après la première demande de permis de construire de l'opérateur canadien TransCanada, M. Obama marque les esprits et provoque la colère de ses adversaires républicains, à moins d'un mois de la conférence de Paris sur le climat (COP 21). Ce grand rendez-vous dans la capitale française vise à conclure un accord pour limiter les émissions de gaz à effet de serre et éviter un emballement de la machine climatique.

Long de 1900 kilomètres, dont 1400 aux États-Unis, le projet Keystone XL visait à transporter le pétrole canadien des sables bitumineux de l'Alberta jusqu'au Nebraska d'où il aurait pu rejoindre les raffineries américaines du golfe du Mexique.

«Le département d'État a décidé que le projet Keystone XL n'était pas dans l'intérêt national des États-Unis. Je suis d'accord avec cette décision», a déclaré M. Obama depuis la Maison-Blanche, soulignant que le projet n'aurait pas eu d'impact significatif sur l'économie américaine.

«L'oléoduc ne ferait pas baisser le prix du carburant pour les consommateurs américains [...] Transporter du pétrole brut plus sale jusque dans notre pays ne renforce pas la sécurité énergétique des États-Unis», a-t-il souligné.

Le premier ministre canadien Justin Trudeau a regretté la décision américaine tout en soulignant que les relations entre les États-Unis et le Canada étaient «beaucoup plus vastes qu'un seul projet».

Le nouveau dirigeant canadien était en faveur du projet, mais son approche était plus souple que celle de son prédécesseur conservateur Stephen Harper, défenseur inconditionnel des oléoducs pour désenclaver la production de pétrole de la province de l'Alberta, troisième réserve mondiale d'or noir.

TransCanada a dit envisager le dépôt d'une nouvelle demande, soulignant que le groupe et ses clients, les compagnies pétrolières, restaient «absolument déterminés à construire cet important projet d'infrastructure énergétique».

«Agir maintenant !»

M. Obama, qui a fait de la lutte contre le changement climatique une priorité de ses deux mandats, a toujours affirmé que la question des émissions de CO2 liées à ce projet serait centrale au moment du choix final.

«Approuver un tel projet aurait affaibli notre leadership sur le climat», a-t-il estimé vendredi, confirmant pour la première fois qu'il participerait au sommet des chefs d'État au début de la conférence de Paris, dans trois semaines.

«Il faut agir maintenant, pas plus tard, pas un jour. Maintenant!», a-t-il martelé. «Je suis optimiste sur ce que nous pouvons faire ensemble».

Cette décision négative sur un dossier devenu au fil des ans emblématique des divergences idéologiques sur l'énergie et l'environnement aux États-Unis, a provoqué une avalanche de réactions enthousiastes parmi les démocrates.

«La décision du président de rejeter l'oléoduc Keystone est une étape encourageante et un appel à l'action à l'approche de la COP21!», a réagi sur Twitter l'ancien vice-président Al Gore, très impliqué sur le dossier depuis des décennies.

Bill McKibben, fondateur de l'ONG 350.org, a jugé que M. Obama devenait, avec cette décision, «le premier dirigeant à rejeter un projet en raison de son impact sur le climat». «Nous sommes bien conscients du fait que le prochain président pourrait défaire tout cela, mais l'heure est à la célébration».

«J'applaudis sans réserve cette décision», a lancé Bernie Sanders, en lice du côté démocrate pour succéder à M. Obama à la Maison-Blanche. «Il est fou pour qui que ce soit de soutenir l'extraction et le transport de l'un des carburants les plus sales de la terre», a-t-il ajouté.

Au-delà de l'impact sur les émissions de gaz à effet de serre, les associations écologistes étaient hostiles au projet en raison des risques de fuite et parce que la séparation du pétrole brut des sables bitumineux est particulièrement énergivore.

Sans surprise, les républicains ont dénoncé avec force cette décision.

«Il est de plus en plus clair que le président préfère apaiser [...] des extrémistes que d'aider des dizaines de milliers d'Américains qui auraient pu bénéficier des bons emplois de Keystone», a réagi le chef de la majorité sénatoriale Mitch McConnell.

«Lorsque je serai président, Keystone sera approuvé et nous mettrons fin aux politiques énergétiques d'un autre âge du président Obama», a de son côté déclaré le sénateur Marco Rubio, candidat républicain à la présidence.

Longtemps appuyés par le gouvernement Harper, les républicains soulignent sans relâche que le transport par oléoduc est plus sûr que par chemin de fer et qu'il est préférable d'importer du brut canadien que du pétrole du Golfe, du Venezuela ou d'autres pays moins amis.

Source © AFP
mardi 20 octobre 2015
Après avoir invalidé le gigantesque projet minier du groupe indien Adani qui aurait eu des conséquences désastreuses sur la Grande Barrière de corail, le gouvernement australien a remis le dossier sur les rails, jeudi 15 octobre.

Le projet d’Adani est construit autour de l’exploitation d’une mine de charbon dans l’Etat du Queensland, qui deviendrait l’une des plus vastes au monde. Il sera accompagné de 189 kilomètres de chemin de fer, pour acheminer la matière première, et de l’extension d’un port de charbon à Abbot Point, à proximité de la Grande Barrière de corail, afin de l’exporter.

Le ministre de l’environnement, Greg Hunt, a assuré que « 36 des conditions les plus strictes de l’histoire australienne » avaient été fixées. La décision de la justice d’invalider le projet, en août, était liée à l’impact du projet sur deux espèces de reptiles. Le nouveau système de compensations prévoit qu’Adani s’engage à protéger des habitats que son projet minier menace.

De nombreuses ONG, dont Greenpeace, dénoncent une « catastrophe complète pour le climat et la Grande Barrière de corail », liée à l’intensification du trafic maritime et aux grandes quantités de gaz à effet de serre générées. En 2013, l’Unesco s’était inquiétée des menaces croissantes pesant sur la Grande Barrière, le plus grand site corallien du monde, d’une très grande richesse marine, inscrit depuis 1981 au Patrimoine de l’humanité.

Source © Le Monde
lundi 31 août 2015
A l'approche de la conférence de décembre sur le climat (COP21) à Paris, les fabricants de matériaux de construction, parmi les industries les plus polluantes au monde, montrent leurs efforts pour réduire leur empreinte énergétique mais peuvent mieux faire selon les ONG, qui attendent plus d'actes.

Au milieu d'une industrie qui représente environ 20% des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le monde, la cimenterie est l'une des plus polluantes.

Composant essentiel du béton, le ciment est l'un des matériaux les plus utilisés au monde et aussi l'un des plus gros émetteurs de CO2 : environ 0,6 à 0,9 tonne émise pour 1 tonne de produit.

En 2014, le cimentier français Lafarge (qui vient de fusionner avec son alter ego suisse Holcim) a émis à lui seul 93,3 millions de tonnes de GES soit le double du pétrolier Total, selon le rapport de l'organisation indépendante CDP sur l'impact des entreprises dans le changement climatique.

En cause : la consommation d'énergie et la décarbonatation du calcaire, c'est-à-dire sa transformation en chaux, nécessaire à la fabrication du ciment.

Entre 1990 et 2014, nous avons réduit de 26% nos émissions et projetons de les diminuer de 30% d'ici 2020, se défend Bruno Lafont, coprésident de LafargeHolcim et cofondateur du groupe de travail Cement Sustainability Initiative (CSI) en 1999.

Ce groupe, composé de 24 cimentiers internationaux, a évité l'émission de 114 millions de tonnes de CO2 en 2013, expose le dirigeant.

De son côté, Lafarge mise fortement sur le développement de produits à bas carbone. Sorti en 2000, le Ductal, un béton utilisé notamment pour les ponts et passerelles, réduit ses émissions de CO2 d'environ 50% par rapport au béton classique tandis que le ciment Solidia, commercialisé en avril avec le groupe américain éponyme, diminue jusqu'à 70% le bilan carbone de la chaîne de fabrication.

- Des réductions réalistes, pas rêvées -

Ils peuvent mieux faire, répondent aux industries les plus émettrices Laurent Babikian, directeur France et Bénélux de CDP, et Pierre Cannet, responsable du programme climat à WWF France.

Il ne reste qu'un tiers de budget carbone disponible, environ 1.000 gigatonnes (Gt), à se partager dans le monde entier pour rester sous la barre des 2 degrés (de hausse des températures, ndlr), avertit M. Cannet qui appelle les entreprises à s'impliquer dans le projet Science Based Target, sans attendre les décisions politiques.

Cet outil, lancée en mai par le WWF, CDP et le World resources institute, propose aux entreprises d'adhérer à des objectifs de réduction de GES coordonnés par secteur. Le but : réunir une centaine de signataires pour la COP21.

Investir dans la réduction des émissions constitue un gain économique important, affirme M. Babikian pour qui les plus grands émetteurs mondiaux tels qu'ArcelorMittal doivent assumer leurs responsabilités environnementales.

Le géant de l'acier, qui a émis 162 millions de tonnes de GES en 2014, se dit de son côté conscient de l'impératif écologique.

ArcelorMittal se focalise sur ses usines les plus compétitives et économes en énergie comme celles de Fos-sur-Mer et Dunkerque en France qui représentent 35% de notre capacité de production, détaille Philippe Darmayan, président d'ArcelorMittal France.

Le groupe investit également en recherche et développement, souligne-t-il.

Après l'échec du projet expérimental Ulcos de capture et stockage du CO2, ArcelorMittal a décidé d'investir en juillet 80 millions d'euros dans une usine test à Gand (Belgique) pour transformer le monoxyde de carbone qu'elle produit en bioéthanol, ajoute le dirigeant.

En d'émissions de GES, les objectifs d'ArcelorMittal, -8% par tonne d'acier produite entre 2007 et 2020, sont inférieurs aux normes que la Commission européenne est en train de fixer, reconnaît-t-il.

Mais selon toutes les technologies connues, le monde de l'acier ne peut pas envisager plus qu'une réduction de 15% de ses émissions et ArcelorMittal se fixe des objectifs non pas en fonction de rêves mais de réalités, objecte-t-il.


Source © AFP
vendredi 17 juillet 2015
Sans surprise, le tribunal administratif de Nantes a rejeté vendredi les 17 recours déposés par des opposants au projet de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), validant ainsi les arrêtés préfectoraux autorisant le début des travaux du futur aéroport nantais.

« Par 14 jugements rendus le 17 juillet 2015, le tribunal administratif de Nantes rejette tous les recours qui lui ont été présentés lors de l’audience du 18 juin dernier », comme l’avait préconisé le rapporteur public, indique le tribunal dans un communiqué.

Les défenseurs du bocage nantais ont d’ores et déjà annoncé qu’ils feraient appel de cette décision, si besoin ensuite avec un recours au Conseil d’État et une saisie de la Cour européenne de justice.

Ils appellent également au respect de l’accord dit « de la grève de faim », par lequel le gouvernement socialiste s’engage au gel des travaux jusqu’à l’épuisement des recours juridiques. Un principe réaffirmé pendant les municipales, en 2014, dans un accord électoral entre le PS et EELV pour la ville de Nantes.

L’optimisme reste donc de mise sur la Zad, où la mobilisation ne faiblit pas, en dépit des déclarations des pro-aéroport comme du préfet de Loire-Atlantique, en juin, en faveur d’un démarrage des travaux durant l’été.

Les arrêtés en question donnaient le feu vert à Vinci pour détruire les zones humides et près de 100 espèces protégées, ou les déplacer, pour construire l’aéroport et sa desserte routière.

Les principales associations opposées au projet devaient se réunir en début d’après-midi à Nantes avant de tenir une conférence de presse en milieu d’après-midi.

Source © Politis
jeudi 16 juillet 2015
Un projet ferroviaire de très grande envergure fait, à nouveau, craindre le pire pour les peuples autochtones d’Amazonie. Cette entreprise ambitieuse de près de 30 milliards de dollars projette de scinder l’Amazonie en deux par une ligne de chemin de fer de plus de 4800 kilomètres entre les deux océans. 

Les ONG s’indignent mais ont bien peu de pouvoir face à un énième projet industriel qui viendra à nouveau empiéter les terres sauvages de l’Amazonie.


La Chine investit 50 milliards en Amazonie

La visite du Premier Ministre chinois au Brésil en mai dernier signait l’accord d’un contrat entre ces deux puissants pays. Forte de son économie triomphante, la République Populaire recherche des investissements prometteurs à l’étranger. En cause, une baisse de la demande en grands travaux en Asie au moment même où le Brésil est confronté à un ralentissement économique. Si, économiquement parlant, les deux états y trouvent leur avantage, l’envers du contrat révèle une situation tragique pour ceux qui n’ont pas leur mot à dire.

La Chine prévoit donc d’investir 50 milliards de dollars en Amazonie dont 30 financeraient une ligne de chemin de fer de plus de 4800 kilomètres reliant l’Océan Atlantique à l’Océan Pacifique. Celle-ci partirait du Port d’Açu au Brésil, contournant la Bolivie pour arriver sur la côte ouest du Pérou. Interrogé par France 24, Jean-François Dufour, expert de l’économie chinoise et président du cabinet de conseil DCA Chine-Analyse commente : « C’est un véritable canal de Panama ferroviaire que la Chine envisage de construire dans la région ». Le projet pourrait reprendre le tracé d’une route existante dont la construction a débuté au Brésil dans les années 1970 : la très contestée Transamazonienne (ou BR-230).

Le fiasco de la Transamazonienne

Cette route avait été imaginée début des années 70 pour sortir les peuples de l’isolement tout en développant l’économie du Brésil, notamment, en facilitant le transport de marchandises, mais aussi l’accès aux ressources naturelles. En échange, les paysans locaux pouvaient bénéficier des bandes de terres de 50 km de chaque côté de la route. Le projet s’est rapidement enlisé et s’est soldé en échec écologique et économique. Les agriculteurs qui héritaient des terres à proximité de la route devaient, selon les plans nationaux de l’époque, approvisionner le marché brésilien avec leur récolte.

Cependant, nul ne se souciait de la préservation de la forêt et les routes de terres se révélèrent rapidement inutilisables par les paysans en cas de fortes pluies. Les agriculteurs relogés à proximité de cette route perdaient donc régulièrement leurs plantations et le gouvernement les abandonna dans la misère en retirant brutalement son soutien du projet. La déforestation s’est également accélérée au fur et à mesure que la route grandissait en raison des facilités d’accès aux ressources. Aujourd’hui, certaines parties de la route sont asphaltées mais la Transamazonienne est devenue le symbole d’un fiasco à ne pas rééditer.

Les dangers de cette nouvelle voie ferrée

Dans l’histoire des pays occidentaux, la voie ferrée a toujours été un élément clé à l’augmentation du niveau de vie. Ce projet chinois de ligne de chemin de fer provoque cependant l’indignation des Indiens et de l’ONG Survival International, qui lutte pour les droits de ces peuples indigènes. Selon eux, une telle ligne mettrait en péril la biodiversité de la forêt et dévasterait les terres des Indiens. Survival International craint que cette ligne ouvre les régions reculées à l’exploitation industrielle, minière et forestière et libère la voie aux multinationales pour la colonisation économique et l’accaparement des terres.

Ninawá Kaxinawá, un leader indien a exprimé à Survival International les dangers que ce projet représente aux yeux des communautés indigènes : « Cette voie ferrée est meurtrière, elle menace notre peuple. Pour nous les Indiens et pour nos frères des tribus isolées, ce projet représente un danger mortel qui détruira nos forêts et nos vies ! » Les tribus isolées sont des sociétés vulnérables qui ne supporteraient pas voir à nouveau leurs terres détruites alors que celles-ci furent déjà largement accaparées par nombre de projets industriels.

Preuve s’il en était que les grands projets industriels prétextant le progrès ne se soucient guère des minorités, d’autres projets similaires se sont déjà transformés en tragédies. L’ONG rappelle ainsi que la voie ferrée de Carjás, inaugurée dans les années 1980, a permis aux entreprises étrangères, à des éleveurs et à des bûcherons illégaux d’accéder aux terres de tribus menacées comme celles des Awá. Trente pourcent de leur territoire a disparu à cause de la déforestation. Et trente ans plus tard, des contrebandiers sont toujours présents. Encore aujourd’hui, certaines tribus doivent quitter leur région pour fuir la déforestation. Certains membres des tribus tombent malades et ne survivent pas à l’exode.

Survival International milite pour que les gouvernements consultent ces peuples indigènes sur les sujets qui les concernent directement et pour que les responsables politiques s’engagent à respecter leurs droits. Les terres de ces tribus doivent être protégées pour Stephen Corry, le directeur de Survival International, pour différentes raisons : « De tels projets n’entraînent rien d’autre que la spoliation des territoires indigènes et comme toujours ils sont menés au nom du progrès et du développement. Pendant des siècles les Indiens d’Amérique ont été sacrifiés sur l’autel du profit. Beaucoup ne survivraient pas aux attaques menées contre leurs vies et leurs terres. Pour les tribus isolées, cette voie ferrée mènera au génocide ».

Si cette ligne a de fortes probabilités d’aboutir un jour, les minorités peuvent aussi faire entendre leur voix. Ainsi, nous vous parlions il y a quelques semaines d’une communauté amérindienne du Canada ayant refusé le dédommagement d’un milliard de dollars de la part d’une compagnie pétrolière. Cette dernière voulait construire un port pour le transport du gaz naturel liquéfié passant sur la terre de cette petite communauté. Le projet a ainsi pu être contrecarré, mais pour combien de temps ?

Source © Survival International



mardi 9 juin 2015
Les recours environnementaux déposés contre les arrêtés préfectoraux autorisant le coup d’envoi des travaux de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes seront examinés le 18 juin par le tribunal administratif, a annoncé la juridiction ce lundi. 

Ces recours sont extrêmement attendus puisque, dans l’attente de leur jugement, ils ont entraîné la suspension des travaux dans le cadre d’un accord politique passé entre le gouvernement de Jean-Marc Ayrault et les anti-aéroport.

Loi sur l'eau et espèces protégées

Déposés le 3 février 2014, quinze jours seulement après l’autorisation préfectorale délivrée au concessionnaire Aéroports du grand ouest (AGO), une filiale de Vinci, ces recours portent sur la « loi sur l’eau » et « l’interdiction de porter atteinte aux espèces protégées » concernant l’aménagement de la future plateforme et sa desserte routière.

François Hollande et Manuel Valls ont réaffirmé ces derniers mois que les travaux de l’aéroport ne commenceront pas avant l’épuisement de ces recours.

Le tribunal administratif de Nantes examinera également à partir du 18 juin une série de recours portant sur les travaux d’aménagement et de sécurisation des voies existantes tant départementales que communales situées à Notre-Dame-des-Landes, Vigneux-de-Bretagne, Fay-de-Bretagne, Grandchamp-des-Fontaines et Treillières.

Source © 20 Minutes
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jeudi 28 mai 2015
Le Conseil départemental du Val-de-Marne a annoncé hier que le nouveau collège d’Ivry-sur-Seine, qui devait ouvrir à la rentrée de septembre 2015 dans la zac Ivry Confluences, devrait reporter sa rentrée d’au moins un an en raison de traces de pollution au mercure supérieures aux normes réglementaires.

Situé au pied de la cheminée de l’ancienne usine Philips, l’établissement est situé dans le quartier en pleine renaissance d’Ivry Confluences qui n’échappe pas complètement à son passé industriel. « Les services départementaux procèdent à une enquête visant à établir très précisément les raisons de cette pollution« , assure le président PCF du Conseil départemental, Christian Favier, précisant que c’est le maître d’ouvrage, à savoir la Sadev 94, qui réaliserait à ses frais, les travaux nécessaires à l’éradication totale des sources de cette pollution.

« En lien avec les autorités de l’Education nationale, toutes les dispositions sont prises pour garantir le bon accueil des collégiens à la rentrée dans le collège de leur secteur. Les modifications de carte scolaire liées à la livraison de ce collège sont reportées d’un an« , ajoute le président du Conseil départemental.

Le nouveau collège, dessiné par l’agence Ameller, Dubois et associés, avec Mootz et Pelé, doit pouvoir accueillir 600 élèves. Il disposera aussi d’un gymnase accessible au public et de six appartements de fonction. Son coût était jusqu’à présent évalué à 13,7 millions d’euros.

Source © 94.citoyens 
vendredi 15 mai 2015
Les opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, ont lancé jeudi un chantier de rénovation pour marquer leur volonté de «s'enraciner» et de construire «un avenir sans béton». Au programme: remise en état de maisons promises à la démolition ou encore consolidation de cabanes en bois.

La construction du futur aéroport nantais, que Manuel Valls avait suggéré en décembre d'engager après la mi-2015, n'a toujours pas débuté, les recours déposés par les opposants au projet n'ayant pas encore été examinés par la justice administrative. Mais les occupants de la Zad - la «zone d'aménagement différé» qu'ils ont rebaptisée «zone à défendre» - veulent montrer qu'«en revanche, les travaux collectifs de construction et de reconstruction battent déjà leur plein et vont s'accélérer».

Permis de construire symbolique

«Nature des travaux : rénovation des dépendances. Mise en oeuvre : mouvement de lutte contre l'aéroport». 

Le premier «permis de construire» de ce «chantier public», qui débutera proprement dit en août, a été symboliquement posé devant la maison de la famille Herbin, arrivée en 1996 sur la zone où doit être construit l'aéroport, et à laquelle la justice a ordonné la veille de quitter les lieux dans un délai de 18 mois.

Notre-Dame-des-Landes: La famille menacée d'expulsion a 18 mois pour partir

«Que ce soit 18 mois, ou trois ans (le délai maximum prévu par la loi dans une procédure d'expulsion, ndlr), nous ne partirons pas car l'aéroport ne va pas se faire», assure Claude Herbin, le père de famille, assis dans la cuisine de sa maison de plain-pied, située dans le village du Liminbout, que son propriétaire avait vendue à l'Etat en janvier 2009 sans mentionner la présence de locataires.

Dès la mi-août, ce cuisinier natif du territoire de Belfort, installé à Notre-Dame-des-Landes il y a dix-neuf ans pour raisons professionnelles, commencera avec ses soutiens la rénovation de la grange attenante à la maison. «On va refaire la toiture, aménager une salle de réunion, une cuisine car on essaye de s'auto-nourrir», détaille-t-il.

Pour les matériaux de construction nécessaires à ce chantier et à la rénovation d'une dizaine d'autres maisons ou cabanes en bois pendant l'été, «on a mis à contribution les comités de soutien pour fournir ciment, sable, gravier, planches de bardage», tandis que le bois, abattu à Notre-Dame-des-Landes durant l'hiver, sera scié à la mi-juillet grâce à la venue d'une scierie mobile, explique «Raoul», occupant de la Zad depuis 2013.

Pour montrer leur détermination à rester, les Herbin "lancent" aujourd'hui la réfection de leur grange #NDDL pic.twitter.com/kaoKe994Aj

Garder ce lieu en vie

Après l'opération de remise en culture des terres, lancée au printemps 2013 sous le nom de «Sème ta Zad», «on a voulu faire une réflexion sur le bâti. Notre opposition ne se résume pas à l'abandon du projet. On se donne les moyens de rester sur le long terme, (...) on cherche à s'enraciner», poursuit-il.

Alors que deux ans et demi plus tôt, de violents heurts entre opposants à l'aéroport et forces de l'ordre avaient secoué le bocage, «aujourd'hui, on n'a pas de menace policière et on pense que cette période floue, pendant laquelle il n'y aura pas de décision de mise en route ou d'abrogation du projet, va durer encore deux ou trois ans. Donc d'une phase d'opposition, on passe à une phase de construction», souligne Marcel Thébault, agriculteur dont la maison voisine à celle de la famille Herbin est également promise à la démolition.

«Sur place, on veut construire ensemble un avenir sans béton (...), sans le béton de Vinci (dont la filiale AGO, Aéroports du Grand Ouest, est concessionnaire du futur aéroport, ndlr)», lance-t-il.

«On tient notre marqueur depuis 1973, depuis le début de la lutte, à savoir garder ce lieu en vie (...). Depuis le début, on veut que les terres agricoles soient entretenues, il faut aussi que les bâtiments soient entretenus pour qu'une fois que la sérénité sera revenue chacun puisse vaquer à ses occupations», insiste Julien Durand, porte-parole de l'Acipa, principale association d'opposants.


Source © 20 Minutes avec AFP

mercredi 15 avril 2015
Une étude de l'Insee montre l'évolution du territoire sur trois décennies. La place prise par les villes a des conséquences directes sur l'équilibre générale de la France.

La France détruit son territoire à vitesse grand V. C'est ce que l'on apprend à la lecture d'une enquête consacrée à l'évolution des villes depuis trente ans publiée ce mercredi par l'Insee. 

Les chiffres, parfois, sont terribles. Entre 1982 et 1991, la population des villes s'est accrue de 23%, en gagnant près de 9 millions d'habitants supplémentaires. Le problème est que l'espace urbain a, lui, augmenté beaucoup plus rapidement : il a gagné... 42%, en passant de 84000 km² à 119000 km². 

Dit comme cela, évidemment, cela peut laisser de marbre. Tout change quand on sait que ces 35000 km² perdus correspondent à l'équivalent de... sept départements français. C'est comme si, en l'espace d'une génération, nous avons collectivement bétonné l'équivalent de l'Ariège, de la Haute-Loire, du Jura, des Bouches-du-Rhône, de la Lozère, de la Mayenne et du Lot, sans y laisser le moindre centimètre carré de bois ou de terre agricole !  

Bienvenue près des rocades et des zones d'activité commerciales

Les causes de ce phénomène sont connues. Depuis les années 1970, les Français cherchent à fuir les grands ensembles. Un mouvement encouragé par l'Etat, qui a mis en place des aides à la maison individuelle tandis que le déclin de l'agriculture encourage les élus ruraux, pour sauver leur école et leur bureau de poste, à accueillir les populations et les entreprises à la recherche de terrains disponibles. 

Résultat : "L'urbanisme s'effectue pour l'essentiel sous forme d'étalement urbain, avec des lotissements, des rocades, des espaces commerciaux, des zones d'activité économique conçus sans l'intervention d'architecte ni d'urbaniste", rappelle l'urbaniste David Mangin.  

Il ne s'agit donc pas de condamner les Français. Après tout, des enfants heureux au grand air, des parents épanouis dans leur pavillon, des bourgs ruraux qui se repeuplent: tout cela revêt des aspects positif. 

Il s'agit simplement de prendre conscience que cette addition de bonheurs individuels ne correspond pas forcément à l'intérêt général. 

Car ce mouvement de société a sa face sombre: destruction d'espaces fragiles, diminution de la biodiversité, imperméabilisation des sols et augmentation du risque d'inondation, dégradation des paysages... Pour ne rien arranger, ces implantations en périphérie se traduisent inévitablement par une explosion des déplacements en voiture, seul moyen de transport efficace en zone rurale. Avec la pollution, les accidents et les bouchons que cela suppose. Nous ne pourrons pas continuer longtemps ainsi. A ce rythme, en effet, l'ensemble du territoire métropolitain sera couvert de béton en moins de 4 siècles. Voulons-nous reproduire, à l'échelle du pays tout entier, l'énorme gâchis de la Côte d'Azur ? 

Une solution au vilain nom de densification

Bref, il est temps de changer de logiciel. La solution, au demeurant, existe. Elle porte hélas le vilain nom de densification ce qui, dans l'imaginaire collectif, renvoie inévitablement aux cités des années 1960 et 1970, synonymes de mal-vivre et de ghettoïsation. Autrement dit à un contre-modèle absolu. Fort heureusement, on sait aujourd'hui densifier intelligemment. "A Rotterdam, on construit des maisons individuelles accolées les unes aux autres, avec des toits-terrasses: chacune possède un jardin sur son toit! C'est-à-dire qu'en plein centre d'une grande métropole, on parvient à recréer un mode de vie quasi identique à celui que les gens vont chercher en grande banlieue", cite par exemple l'urbaniste Alain Cluzet.  

En France aussi, de plus en plus d'élus cherchent à construire autrement, de manière plus dense, en concentrant les logements le long des axes de transports en commun, par exemple, comme à Bordeaux. D'autres s'efforcent de préserver une "ceinture verte" autour de la ville, comme à Rennes.  

Bref, une prise de conscience est amorcée. Et de premières réalisations concrètes sont engagées. Compte tenu de l'ampleur du problème, il en faudra bien d'autres... 

Source © L'express



jeudi 5 février 2015
La zone humide de la Macta en Algérie qui couvre une superficie globale de 445 km² et s’étend d’Arzew (Oran) à Sig (Mascara) est menacée de destruction par l’exécution de pas moins de deux projets d’infrastructures ; à savoir le «port de la Macta» que la wilaya d’Oran prévoit de réaliser et la liaison ferroviaire entre Mostaganem et Marsat El Hadjadj (Oran) sur une longueur de 27 km. 

Des projets, dits de développement, susceptibles de porter atteinte à l’intégralité de l’écosystème de la zone humide qui se traduit par la destruction de la faune et la flore.


 En effet, classés, le 2 février 2001, sur la liste des zones humides à protéger par la Convention Ramsar à laquelle l’Algérie a adhérée en 1982, les marais de la Macta représentent, selon un rapport du bureau d’étude Mathe de Constantine, «un type de zone humide rare en Afrique du Nord en raison de la diversité des milieux qu’il renferme. 

Ce site est unique en Algérie de par la présence d’une diversité de groupements de salsolacées annuelles qu’il renferme et qui forment rarement de telles associations dans d’autres régions. On y retrouve une grande diversité biologique, à la fois faune et flore, en particulier en ce qui concerne la communauté d’oiseaux.

Le même document, en ce qui concerne le projet du port de la Macta prévu dans le schéma directeur de l’aire métropolitaine (SDAAM) d’Oran, a alerté que «cet aménagement aura un impact direct sur les valeurs écologiques les plus importantes qui se concentrent à l’embouchure de la Macta où les plans d’eau sont permanents et les zones de marais plus importantes».

Et d’ajouter «le projet interrompra également l’interface entre la zone humide et la mer Méditerranée modifiant ainsi les aspects fonctionnels de l’écosystème existant. La perte de connectivité entre les écosystèmes marins et ceux de la zone humide sera aggravée, empêchant la montée de migrateurs comme l’anguille et provoquant des déséquilibres importants dans les communautés végétales». En sus des menaces qu’elle encourt, d’autres contraintes sont, ajoute le même rapport, à l’origine de la dégradation des habitats de la zone humide de la Macta.

Parmi elles, les rejets des eaux usées domestiques et industrielles qui coulent dans les oueds et qui sont véhiculées automatiquement vers la zone humide. Le cas de l’oued de Sig est considéré comme «la principale source de pollutions».

Une révélation qui nous a été également confirmée par des sources de la Conservation des forêts de la wilaya de Mascara qui ont tenu à mettre en garde contre la multiplication des décharges sauvages qui présentent de sérieuses menaces à la conservation de la Macta. 

Dans le même contexte, le rapport du bureau d’études fait état de l’existence de nombreuses décharges illégales qui «constituent une pression directe sur la zone humide, notamment par la contamination des sols et de la nappe phréatique par les lixiviats». 

Dans un autre document, nous pouvons lire, «La zone humide est exposée à des menaces d’origine endogène (salinisation, érosion hydrique et l’érosion éolienne) ou encore à des perturbations exogène (pompage, pâturage et pollution)».

Et d’ajouter que «la Macta regroupe un total de 25 décharges dont 8 sauvages et 7 autorisées mais non classées. Ces sites reçoivent tous types de déchets sans tri ou traitement préalables». Ce qui mérite d’être signalé est que la majeure partie de la zone humide de la Macta se situe sur le territoire de la wilaya de Mascara. 

Selon un document officiel, «92,90 % de la superficie des marais de la Macta est répartie sur sept communes de la wilaya de Mascara ; à savoir Alaïmia, Bouhenni, Mocta Douz, Mohammadia, Sig, Ras Aïn Amirouche et Sidi Abdelmoumène, 5,10 % est située sur le territoire de la wilaya d’Oran au niveau des communes de Marsat El-Hadjadj et Bethioua et 2 % seulement est localisée dans la région de Fornaka, à Mostaganem».

Cette Zone humide est réputée, selon un document officiel, «pour l’avifaune (représenté par 33 espèces réparties sur 9 familles) qu’elle émigre, particulièrement durant la période hivernale. Un refuge parfait pour la nidification de nombreux sédentaires». 

Ainsi, elle regroupe une végétation diversifiée assez homogène et couvre un taux élevé de la superficie totale. «Les espèces faunistiques y trouvent un lieu de reproduction et de repos».

Selon le wali de Mascara, Ouled Salah Zitouni, «au vu de son implantation géographique et l’importance de la richesse écologique qu’elle renferme en faune et en flore, la prise en charge de la zone humide de la Macta appelle une contribution solidaire des services techniques des trois wilayas (Mascara, Oran et Mostaganem) concernées par son étendue géographique pour sa protection de toute agression et sa préservation en permanence».

À cet effet, un budget de 10 millions de dinars environ a été dégagé par la wilaya de Mascara pour la réalisation d’une étude relative à l’aménagement de cette zone. Contacté, samedi, par nos soins, un responsable de Mathe Constantine, bureau d’études techniques en charge de l’étude en collaboration avec un autre bureau d’études spécialisé portugais, Agri.Pro Ambiente en l’occurrence, nous a déclaré que «l’étude est en sa phase finale». 

Pour la direction de l’Environnement, «préserver et améliorer l’écosystème de la Macta est l’objectif principal de cette étude, première du genre dans la région».

Source © Abdelouahab Souag / El Watan
dimanche 25 janvier 2015
La ferme des 1 000 vaches, en Picardie, paraîtrait presque ridicule face au projet d’extension de l’exploitation laitière de La Tardivière, sur la commune de Monts, à moins d’une vingtaine de kilomètres au sud de Tours. 

En sortant de l’autoroute, sur la départementale qui mène à l’entrée du bourg, on ne peut pas rater les hangars en plein champ du groupement agricole d’exploitation en commun (Gaec) des trois frères Beauchesne, André, Bernard et Thierry : 1 500 animaux y sont confinés. 

« Si leur projet est validé par la préfecture, les Beauchesne pourront doubler la surface des installations », s’inquiète Hervé Bedouet, agriculteur laitier, membre de la Confédération paysanne d’Indre-et-Loire. Ce fermier, qui dirige dans le sud du département une exploitation de 60 vaches laitières, est très remonté contre la « future concentration sur la commune de près de 2 200 animaux, dans la même usine à lait, c’est-à-dire 420 vaches laitières, 210 taurillons, 260 génisses, 1 300 chèvres ! », à une centaine de mètres des pavillons les plus proches, en lisière du bourg de 7 200 habitants.

Hervé Bedouet gare sa voiture sur le bord de la départementale, à quelques mètres des principaux bâtiments de La Tardivière. 

Il prévient que la ferme est difficile à approcher : « On prend garde de ne pas provoquer les Beauchesne. Ils sont agressifs. » Il reprend : « C’est un adjoint au maire de Monts, chargé de l’environnement, qui a contacté la Confédération paysanne et nous a prévenus qu’une enquête publique était en cours autour de ce projet de grande exploitation, comme il en existe en Allemagne. 

L’arrêt des quotas laitiers et les contraintes en matière de mise aux normes industrielles favorisent leur développement. » La coopérative laitière La Lochoise, à Verneuil-sur-Indre, « a donné son accord à nos demandes, explique Bernard Beauchesne, joint par téléphone. La coopérative va chercher du lait dans toute la France, et même à l’étranger. Puisqu’elle achete du lait en Allemagne ou aux Pays-Bas, pourquoi ne pas le produire en France ? Pourquoi l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique et l’Espagne ont-elles des fermes de grande taille ? Nous, on veut doubler le nombre de chèvres, car on n’aura pas de problème pour vendre notre lait. Ce que les gens ne savent pas, c’est que nous fournissons les petits fromagers, des gens qui font les marchés. Que nous disent-ils ? Chez nous, ils trouvent du lait toute l’année, ce qui n’est pas le cas dans une petite ferme. C’est un avantage. »

Pour l’instant, les services de la préfecture veillent à ce que le projet de ferme-usine de Monts ne fasse pas autant de bruit que celui des 1 000 vaches. 

« Les fonctionnaires de police ne veulent pas que l’on réponde aux questions tant que le préfet n’a pas donné son accord à notre projet », prévient Bernard Beauchesne. « Les RG sont venus me voir deux fois », précise de son côté Hervé Bedouet. L’opposant au projet Luc Coubes, membre fondateur d’une Amap et militant de Nouvelle Donne, dont le pavillon est à quelques centaines de mètres de la ferme, soupçonne « la préfecture d’avoir très peur d’une ZAD [zone à défendre] à Monts ». 

Et Bernard Beauchesne de se plaindre des « agriculteurs de la Confédération paysanne qui nous mettent des bâtons dans les roues ». Il lance, en guise d’argument imparable : « Le monde agricole, l’administration de la chambre d’agriculture sont favorables à notre projet. » Pourtant, en novembre, le conseil municipal de Monts a voté contre le projet. « C’était pour calmer le jeu. La maire nous a dit qu’elle était favorable », réplique Bernard Beauchesne. Contactée, la maire divers gauche de Monts, Valérie Guillermic, a refusé de répondre à nos questions.

Depuis l’enquête publique menée en octobre 2014, le projet des Beauchesne mobilise contre lui un groupe d’habitants réunis dans un collectif, Des fermes, pas des usines, avec la Confédération paysanne, plusieurs associations locales, dont l’Association pour la santé, la protection et l’information sur l’environnement (Aspie) et des partis de gauche (EELV, Nouvelle Donne et PG). 

Le collectif a essuyé le 8 janvier le refus de la maire de mettre une salle à leur disposition, et a dû se rassembler devant la mairie pour évoquer l’avis favorable du commissaire enquêteur pour l’extension du Gaec. Il a cependant émis des réserves, en raison des « remarques et observations de l’autorité environnementale », ainsi que des « caractéristiques du nouveau captage d’eau » prévu dans le cadre de l’extension de l’élevage. Les réserves du commissaire enquêteur ont renforcé l’opposition au projet. « Ferme-usine à Monts, c’est non » est le slogan qui devait dominer le dernier rassemblement organisé par le collectif, le 21 janvier devant la préfecture à Tours. « Le préfet de la région Centre, en tant qu’autorité environnementale, est particulièrement critique sur la protection de la ressource en eau, la pollution par les nitrates et le phosphore, en particulier à proximité de zones de protection spéciale et de sites d’intérêt communautaire », relève les opposants. De son côté, la Confédération paysanne s’inquiète du « taux d’autonomie alimentaire de La Tardivière ». Il n’est que de 58 %, a fait savoir le syndicat agricole. « L’alimentation de l’élevage dépend donc d’achats extérieurs à l’exploitation. Mais il n’y a aucune information sur la qualité des compléments alimentaires achetés. S’agit-il de tourteaux de colza français ? Non-OGM ou OGM ? Ou de tourteaux de soja OGM importés du Brésil et des États-Unis ? Quel est l’impact sur la santé des animaux et sur la qualité des produits comme le lait et la viande ? »

Jean-Marie Bigot, retraité montois dont le pavillon est situé a moins d’un kilomètre de La Tardivière, engagé depuis quelques mois dans la bataille contre la « ferme-usine », observe que « les habitants sont sensibles à nos arguments et plutôt informés. Surtout dans les nouveaux lotissements près des zones d’épandage. On sait aussi qu’il y a des problèmes de captage d’eau au niveau des nappes phréatiques. Inévitablement, la vallée de l’Indre s’en ressentira. » Mais l’épandage est pour les habitants le moteur principal de la contestation. Dans un courrier adressé au préfet d’Indre-et-Loire, le comité local de Nouvelle Donne craint que « les 10 000 mètres cubes de lisier produit chaque année ne soient épandus dans de bonnes conditions et que nous retrouvions pour l’Indre et ses affluents une pollution semblable à celle de la Claise ». Des habitants de Monts se souviennent de l’exploitation laitière de « 380 vaches qui, dans sa pratique de l’épandage, a occasionné une pollution de la Claise et a entraîné deux dépôts de plainte. On a peur qu’il se passe la même chose ici », explique Hervé Bedouet.

L’épandage du lisier est prévu sur pas moins de 7 communes d’Indre-et-Loire. « Il faut 883 hectares pour épandre le fumier, le lisier et les effluents liquides. On peut craindre que l’administration n’ait ensuite aucun moyen de le faire respecter », souligne la Confédération paysanne. « Les communes les plus impactées sont Monts et Artannes-sur-Indre parce qu’il y a déjà de l’épandage de lisier », précise Hervé Bedouet, qui insiste « sur les dérives de ce système ». Autre sujet de discorde, Luc Coubes « ne comprend pas le choix de mettre de l’argent public dans un tel projet », et pointe le montant des aides touchées par le Gaec La Tardivière entre 2012 et 2013 : 107 174 euros, bien plus que les petites exploitations alentour. « Les aides ne sont pas plafonnées et sont proportionnelles à la taille des exploitations. Les laiteries risquent de se concentrer sur les grosses qui font du volume et de ne plus vouloir collecter les fermes de taille plus “humaine” », explique la Confédération paysanne. Dans une lettre ouverte adressée récemment au préfet du département, le syndicat agricole craint « la disparition des petites et moyennes exploitations, beaucoup moins subventionnées » et estime que, « d’une façon générale, avec ce type d’élevage, c’est bien les territoires ruraux dans leur globalité agricole et para-agricole qui risquent de s’appauvrir ». Au siège de l’Association pour le développement de l’emploi agricole et rural d’Indre-et-Loire (Adear 37), à Chambray-lès-Tours, Marie-Pierre Auvray, animatrice et formatrice, explique que « les jeunes sont mobilisés contre cette ferme-usine. Ce n’est pas le modèle de développement qu’ils veulent. Les paysans qu’on accompagne souhaitent pérenniser de petites fermes. 80 % des installations et des reprises se font sur des surfaces de moins de 10 hectares, essentiellement du maraîchage, un peu d’élevage et de cultures céréalières ». Sa jeune collègue Raphaëlle Cormerais-Thomin, animatrice en charge des circuits courts et du réseau de fermes en agriculture durable, constate qu’avec « le combat médiatique contre la ferme des 1 000 vaches, la ferme-usine de Monts est devenue un sujet très sensible. Cela permet de dénoncer les effets pervers et les coûts sociaux de ces usines, et surtout de les comparer avec le modèle que nous défendons sans opposer citoyens et agriculteurs ». Surtout, la plupart répondent qu’agriculture industrielle et agriculture paysanne ne peuvent pas coexister.


Source © Politis

lundi 19 janvier 2015
Suite à la remise du rapport de la mission d'expertise complémentaire, Ségolène Royal a annoncé que la version initiale du projet de barrage serait abandonnée et que les deux options proposées par le document seraient examinées.

"La réalisation du projet initial [du barrage de Sivens] n'est (…) plus d'actualité ", a annoncé dans un communiqué Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie, vendredi 16 janvier, suite à la publication du rapport de la mission d'expertise complémentaire dédiée à cet ouvrage.

Après un premier rapport d'expertise critique et devant la vive contestation suscitée par ce projet, la ministre avait en effet mandaté une seconde mission chargée de "favoriser le dialogue" et de vérifier "les garanties d'une gestion durable de la ressource en eau".

A l'origine, le projet prévoyait de construire une retenue d'eau de près de 40 hectares et de stocker ainsi 1,5 million de mètres cubes d'eau pour soutenir l'étiage du Tescou, un affluent du Tarn. Il s'était également attiré les foudres de la Commission européenne qui avait adressé à la France une lettre de mise en demeure, estimant notamment qu'elle manquait à ses obligations au regard de la directive cadre sur l'eau (DCE).

Réviser à la baisse les ambitions du projet

Le nouveau document confirme les préconisations du précédent rapport de réviser à la baisse les ambitions du projet. Les experts ont examiné les possibilités de remplissage pour trois volumes de stockages (en respectant un débit réservé de 25 L/s).

Le projet initial (1,5 Mm3) n'aurait permis un remplissage qu'une année sur deux pour se préserver des crues de printemps. Un stockage de 750.000 m3 ne serait effectif que quatre années sur cinq par les apports de l'année (mais le report des volumes inutilisés les années humides autoriserait ce volume neuf années sur dix). Et le volume de stockage de 560.000m3,"[permettrait] à la rivière de retrouver son débit estival «naturel», et [garantirait] la ressource disponible aux exploitants sur la base du maximum historique ajusté".

Au final, la mission estime que "sur un bassin versant de taille limitée comme celui au droit de Sivens, le volume de stockage raisonnable est celui que l'on sait remplir 4 années sur 5 avec les apports de l'année", soit 750.000 m3.

Pour ce volume global de stockage estimé – à 10% près –, la mission propose deux options au maître d'ouvrage : la première envisage la réalisation d'un réservoir de taille plus réduite, situé 330 mètres en amont du lieu de la digue initialement prévue, qui épargne une partie de la zone humide. Pour permettre une continuité écologique, la mission préconise l'étude d'un dispositif de bras de rivière de contournement de la retenue et l'examen des compensations.

La seconde solution passe par une retenue latérale sur l'amont du site de Sivens, d'une capacité de 300.000 m3, dans les surfaces dont le conseil général du Tarn a fait l'acquisition.

"Elle présente l'avantage de minimiser les impacts environnementaux, notamment sur la zone humide, et de maintenir la continuité écologique", note le rapport. Pour répondre aux besoins, elle sera complétée par la retenue collinaire du ruisseau de la Bayssière (environ 300.000 m3) et de deux retenues latérales dans le lit majeur éloigné du Tescou (150.000 m3). Si la mission estime que cette solution a moins d'impacts pour l'environnement, elle souligne en revanche qu'elle présente" les inconvénients d'être plus coûteuse en fonctionnement et en investissement, plus difficile à exploiter, de nécessiter des acquisitions foncières et de laisser moins de possibilités ultérieures d'aménagement".

Concernant le Tescou, la mission a rappelé que la qualité de l'eau dépend essentiellement de celle des rejets ponctuels (eaux résiduaires urbaines, eaux pluviales, rejets de la laiterie Nutribio et de certains autres rejets du réseau de Montauban), des pollutions diffuses des pratiques agricoles sur le bassin, et de sa capacité à diluer ces effluents.

"Les calculs du débit qui garantit une bonne dilution des effluents des petits rejets urbains sur le Tescou oriente vers un débit soutenu pour la branche Tescou amont de 40 L/s, soit un volume de 180.000m3. Le débit garanti peut être fixé à 80 L/s", a-t-elle évalué.

Le ministère de l'Ecologie "valide" les deux propositions

"J'ai examiné ces propositions avec le président du Conseil général du Tarn, Thierry Carcenac, et les ai validées, a réagi dans un communiqué Ségolène Royal. Le président du conseil général m'a fait part de son intérêt pour ces nouveaux projets qui reconnaissent le besoin d'eau pour l'irrigation dans le bassin et m'a indiqué sa volonté d'organiser un débat dès la prochaine session de l'assemblée départementale sur la base de ces deux scénarios".

Reste toutefois l'épineuse question du contentieux européen. "Les griefs convergent pour relever une insuffisance de l'étude d'impact, soulève la mission. Un complément d'étude apporté a posteriori ne permettrait pas de solder cette procédure pré-contentieuse". Cette dernière présentera en détails les conclusions de ses travaux au comité de pilotage puis à la presse le lundi 19 janvier à Albi, selon le ministère de l'Ecologie.

Source © Dorothée Laperche / actu-environnement
mardi 6 janvier 2015
Le bras de fer entre François Hollande et ses anciens soutiens écologistes se poursuit. Interrogé lundi 5 janvier sur France Inter, le président de la République a précisé que le projet d’aéroport en région nantaise serait bel et bien lancé.

Voila qui ne va pas plaire aux écologistes. Alors que Manuel Valls s’était déjà déclaré favorable à un tel projet en décembre dernier, une polémique relancée par la mort du militant écologiste Rémi Fraisse, François Hollande a décidé de transformer l’essai ce lundi en affirmant la future construction du projet de Notre-Dame-des-Landes.

Interrogé lundi 5 janvier sur France Inter, le chef de l’Etat a affirmé qu’une fois les recours en justice épuisés, le lancement de Notre-Dame-des-Landes serait effectif. En clair, les actions en justice n’inquiètent pas le gouvernement qui entend bien mener à bout ce projet, bâti sous la houlette de l’ancien Premier ministre de François Hollande, Jean-Marc Ayrault.

Pour autant, le chef de l’Etat a laissé quelques garanties aux écologistes, comme notamment la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim. Sans toutefois donner de date précise. Une fermeture qui se fera en contrepartie du lancement de la centrale de Flamanville, prévue pour 2017, comme cela est indiqué dans la loi de transition énergétique adoptée par l’Assemblée nationale en octobre dernier, qui instaure un plafonnement de la capacité de production nucléaire de la France.

Source AFP

vendredi 5 décembre 2014
Beijing, métropole souffrant d'une pénurie d'eau, sera alimentée en eau dessalée après la mise en service en 2019 d'un projet de désalinisation de l'eau au Hebei, province voisine de la capitale chinoise, ont révélé vendredi les autorités locales.

Ce projet, qui a reçu l'approbation de l'organe provincial de planification, disposera d'une capacité de traitement quotidienne d'un million de tonnes d'eau de mer, a indiqué Wang Xiaoshui, directeur du département de dessalement de Beijing Enterprises Water Group Ltd..

Le projet préliminaire concernant le rapport de faisabilité est achevé, et les travaux de recherche sur la deuxième phase, laquelle comprendra notamment un réseau de distribution de l'eau, se déroulent actuellement, a révélé M. Wang.

Afin d'éviter tout impact négatif sur l'environnement, un lieu de production de sel et une usine chimique seront mis en place pour traiter les sous-produits en les transformant en sel et en produits chimiques.

Source © Chine Nouvelle (Xinhua) 
jeudi 27 novembre 2014
Les indigènes Munduruku organisent les 26 et 27 novembre une grande marche pour protester contre les nouveaux projets de mégabarrages du gouvernement brésilien en Amazonie. Partis de la ville de Santarem, les manifestants doivent longer le Tapajós, affluent de l’Amazone, pour rejoindre le site du futur barrage de São Luiz do Tapajós, qui intéresse deux entreprises françaises, EDF et GDF Suez.

Une des seules régions encore préservées de l’Amazonie, le bassin du rio Tapajós abrite une biodiversité extrêmement riche et encore peu étudiée. La construction de grands barrages ne manquerait pas d’occasionner, directement et indirectement, une déforestation massive, et d’affecter gravement l’équilibre des écosystèmes locaux, avec des conséquences irréversibles. Les indigènes y voient une atteinte à leur territoire et à leur identité (théoriquement protégés par la Constitution brésilienne), et ont annoncé qu’ils s’opposeraient par tous les moyens à la construction de ces ouvrages.

Quelques centaines de kilomètres vers l’Est, le mégabarrage de Belo Monte, défraie la chronique depuis des années. Ce grand projet – prévu initialement sous la période de dictature militaire, abandonné lors du retour à la démocratie puis relancé au nom de l’« accélération de la croissance » - a suscité l’opposition acharnée des indigènes et des environnementalistes brésiliens, qui se sont attiré la sympathie d’une bonne partie de la communauté internationale. Pas suffisamment cependant pour refroidir les ardeurs du gouvernement brésilien et des entreprises intéressées à la construction de nouveaux mégabarrages sur le rio Tapajós et ses affluents [1]. Parmi ces dernières, deux entreprises françaises, EDF et GDF Suez.

Que viennent-elles donc faire dans cette galère ? Toutes deux ont participé au « Groupe d’études Tapajós » (GET), destiné à étudier la « faisabilité » de grands barrages dans le bassin du rio Tapajós. Les activités du GET ont contribué à envenimer les relations entre les peuples indigènes locaux et l’administration fédérale, qui n’a pas hésité à faire appel à l’armée. Toutes deux sont déjà actives dans le secteur des grands barrages en Amazonie, GDF Suez depuis plus longtemps que sa rivale EDF, qui vient juste de racheter le barrage de Sinop, non loin de là . Toutes deux ont publiquement évoqué leur candidature pour la construction du barrage de São Luiz do Tapajós, le plus grand et le plus potentiellement destructeur des ouvrages hydroélectriques projetés dans le bassin.

Batailles juridiques, campagnes citoyennes

Les enchères destinées à choisir le consortium qui construira ce barrage devaient se tenir en décembre 2014, mais elles ont été soudainement annulées du fait de l’opposition d’une partie de l’administration brésilienne, qui estimait que les garanties apportées par le GET sur la protection de l’environnement et des droits des indigènes n’étaient pas suffisantes. Les enchères sont maintenant annoncées pour le début de l’année 2015. La construction du barrage de Belo Monte avait elle aussi déjà été émaillée de batailles juridiques et administratives à répétition. Une partie du pouvoir judiciaire brésilien s’oppose systématiquement aux projets de grands barrages, au motif qu’ils portent atteinte aux dispositions légales et constitutionnelles brésiliennes sur la protection des indigènes et de l’environnement. 

Pour le moment, tous ces efforts ont été vains, car le gouvernement dispose d’un outil juridique datant de la dictature, la « suspenção de segurança », qui lui permet de suspendre toute décision judiciaire défavorable aux barrages au nom de la « sécurité nationale ».

En France, la campagne contre les barrages du Rio Tapajós et contre l’implication d’EDF et GDF Suez dans ces projets est animée par les ONG Amazon Watch et Planète Amazone. Le leader indigène Raoni a fait circuler un appel solennel ciblant explicitement EDF, qui a obtenu le soutien de plusieurs personnalités écologistes françaises.

Source © Olivier Petitjean / multinationale.org

[1] Les entreprises brésiliennes de BTP notamment, comme Odebrecht et Andrade Guttierez, figurent parmi les principaux financeurs de la vie politique brésilienne, y compris de la présidente Dilma Roussef et son Parti des Travailleurs. D’autre part, pour préserver sa coalition gouvernementale, Dilma Roussef a besoin des voix des élus « ruralistes », partisans du développement de l’agrobusiness, des barrages et des mines en Amazonie. De sorte que ses relations avec les peuples indigènes n’ont cessé de se tendre depuis des années (lire notre entretien avec Sonia Guajajara).


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jeudi 20 novembre 2014
L’image est un cliché des guides touristiques : une girafe et des zèbres, au milieu de la savane, des gratte-ciel en arrière-plan. Flanqué d’une capitale en croissance exponentielle, le parc national de Nairobi est unique en son genre. Mais menacé.

Le Congrès mondial des parcs naturels veut préserver la biodiversité
Nairobi est l’une des villes qui croissent « le plus vite en Afrique, donc il y a une énorme pression sur le parc », avance Paula Kahumbu, directrice de l’ONG Wildlife direct.

La réserve et ses 117 km2, rappelle-t-elle, représentent 15 % de la superficie de la capitale kényane. Et les pressions sur le plus ancien parc d’Afrique de l’Est, dessiné par les colons britanniques dans les années 40, viennent de toutes parts : infrastructures de transport, usines, habitations plus ou moins sauvages…

Au sud, le parc a déjà dû faire face au développement d’une vaste zone urbaine, Rongai, qui a privé la faune d’un couloir de migration naturel en direction d’autres parcs naturels comme Amboseli et le célèbre Masaï Mara. Ailleurs, il a été fragilisé par l’arrivée d’usines de ciment et de leurs nuages de poussières.

Mais aujourd’hui, une nouvelle bataille mobilise les « amis » du parc : deux grands projets d’infrastructure, une rocade et une ligne de chemin de fer, vitales pour moderniser le transport de marchandises dans la région, mais que leurs promoteurs envisagent de faire passer à travers le sanctuaire.

Les groupes de défense de l’environnement ne remettent pas en cause le développement d’infrastructures nécessaires pour désengorger la capitale de quelque quatre millions d’habitants.

Nairobi, qui se targue d’accueillir de plus en plus de sièges régionaux de multinationales et de jouer un rôle économique toujours croissant en Afrique de l’Est, est paralysée par un trafic saturé de voitures et de poids lourds qui relient le port de Mombasa aux pays voisins en traversant son centre.

« Le Kenya est un pays en développement, nous avons besoin de routes, de lignes de chemin de fer, (…) de ponts », reconnaît le député Francis Nyenze. « Mais il est regrettable que la plupart des grands projets d’infrastructure au Kenya mangent des parties de parc ».

Les défenseurs de l’environnement sont d’autant plus mobilisés qu’à l’origine, pour la route du moins, un couloir, à l’extérieur du parc, avait été prévu. Mais qui, disent-ils, a peu à peu été découpé et vendu dans des conditions douteuses à des promoteurs, qui y ont fait pousser des immeubles comme des champignons.

« Comment les gens ont-ils pu acquérir des titres de propriété pour ces maisons ? », s’interroge M. Nyenze. « Pourquoi le gouvernement ne détruit-il pas ces maisons, qui se trouvent sur le chemin de la rocade sud ? »

Pas question donc de s’opposer par principe à des projets nécessaires à l’économie kényane.

Mais « nous voulons que les règles soient respectées », d’autant plus que d’autres parcs sont sous pression, renchérit Nigel Hunter, de l’East African Wildlife Society. Celui de Nakuru, plus au nord-ouest, a lui aussi failli être coupé par une route.

En clair, dit-il : tout empiétement sur une réserve doit être approuvé par le Parlement. 

Et dans l’idéal, si les infrastructures devaient malgré tout empiéter sur le parc de Nairobi, il faudrait une compensation : par exemple racheter des terrains au sud pour rouvrir le couloir de migration.

Car le risque existe aujourd’hui de voir la réserve se transformer en une « île (…), ce qu’elle n’a jamais été », avance M. Hunter. Voire qu’elle disparaisse d’ici « dix à vingt ans », renchérit M. Nyenze.

Au fil des ans, la population du parc de Nairobi a déjà considérablement évolué.Les obstacles qui se sont multipliés sur le chemin de la migration dissuadent désormais les gnous de s’y aventurer, et les guépards, tués dans des accidents sur des routes adjacentes, désertent aussi désormais le parc, explique Mme Kahumbu.

Les conflits entre les lions et le bétail des communautés vivant toujours plus près du parc se sont aussi développés : de plus en plus de troupeaux de vaches ou de chèvres sont décimés, entraînant des opérations de représailles contre les prédateurs.

« Plus on réduit le parc, plus on réduit les territoires des animaux », dit aussi Ali Tanvir, président de l’association des Amis du Parc national de Nairobi. Il y a donc également des risques accrus de lutte de territoire entre les traditionnels occupants de la réserve, comme les rhinocéros et les lions.

Sans parler des dégâts causés par les braconniers, qui n’hésitent pas à venir chasser ici, à quelques mètres du siège de l’organisme de gestion de la faune et de la flore kényane le Kenya Wildlife Service. Les rhinocéros et leurs cornes sont revendus à prix d’or sur les marchés asiatiques.

Pourtant, estime Mme Kahumbu, « plus Nairobi croît (…), plus elle devient ce centre de développement pour l’Afrique de l’Est, et plus le parc devient important ».La réserve, qui recèle plus de 550 espèces d’oiseaux et attire quelque 150.000 visiteurs par an, est importante « pour la population du pays, pour l’économie du pays », mais aussi pour cette bouffée d’oxygène qu’elle apporte en réduisant « la pollution » urbaine.






mercredi 5 novembre 2014
Le Premier ministre l'a réaffirmé dans une lettre au président de l'association "Des ailes pour l'Ouest", datée du 28 octobre et publiée par Le Figaro et Franceinfo.fr.
  
Après la polémique suscité par le barrage de Sivens et la mort de Rémi Fraisse, un autre dossier sensible pour le gouvernement revient dans l'actualité : celui de la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Et visiblement, Manuel Valls n'entend pas céder sur ce projet. Hors de question de reculer. Le Premier ministre l'a rappelé dans un courrier adressé à une association favorable au projet contesté.

En effet, dans une lettre au président de l'association "Des ailes pour l'Ouest", datée du 28 octobre et publiée par Le Figaro et franceinfo.fr, le chef du gouvernement réaffirme son souhaite de construction.

"La détermination de l'Etat à voir ce projet réalisé est intacte" écrit-il. "Pour autant, et conformément aux engagements pris par le gouvernement, les travaux ne s'engageront qu'une fois les recours contre le projet jugés" explique-t-il néanmoins. 

Une douzaine d'acteurs économiques régionaux avait demandé en septembre à Manuel Valls de "lancer rapidement les travaux". L'inauguration était initialement prévue en 2017 mais le projet pourrait prendre du retard. Il prévoit le transfert de l'actuel aéroport de Nantes, situé en zone urbaine, vers Notre-Dame-des-Landes.
mardi 4 novembre 2014
Jadis émergente, aujourd'hui promue première économie mondiale, la Chine étend désormais son influence jusqu'en Antarctique, où elle a annoncé un projet d'aéroport...

L'Antarctique, le sixième continent, avec ses ressources naturelles prometteuses, attise toutes les ambitions de Pékin. Dernier signe de cette convoitise?: la construction d'un aéroport sur cette zone, pourtant la plus hostile du globe. 

Annoncé en début de semaine par voie de presse, ce projet sera situé près de la base de recherche Zhongshan (du nom chinois de Sun Ya-tsen, père fondateur de la Chine moderne), sur Larsemann Hills, à 4?900 km au sud-ouest de l'Australie.

Officiellement, les motivations sont scientifiques... Mais l'État chinois, dont le développement est dit « pacifique », ne trompe aujourd'hui personne?: « Les raisons scientifiques sont les premières qui sont avancées... mais aussi les moins importantes », affirme Mikå Mered, PDG de Polarisk, premier cabinet de conseil de gestion des risques sur les régions polaires.

Source © Ouest France

vendredi 31 octobre 2014
L'opérateur d'oléoducs TransCanada a déposé jeudi auprès d'Ottawa une demande d'approbation d'un projet de méga-pipeline qui doit acheminer le pétrole de l'Ouest canadien vers l'estuaire du Saint-Laurent, où les écologistes s'inquiètent de son impact sur les cétacés.

Long de quelque 4.600 km, l'oléoduc "Énergie Est" doit permettre d'acheminer le brut extrait en Alberta (ouest) vers les marchés européens, à raison d'un débit de 1,1 million de barils par jour dès la fin 2018.

Pour devenir réalité, il doit cependant être approuvé par l'Office national de l'Énergie (ONE), un organisme fédéral indépendant, à qui TransCanada a remis jeudi les conclusions de "18 mois d'études environnementales complètes, de travaux d'ingénierie et de consultations publiques", a indiqué le groupe canadien dans un communiqué.

L'ONE a désormais 15 mois pour se prononcer.

D'une valeur de 12 milliards de dollars canadiens, ce projet "constituera l'accès le plus sécuritaire et efficace aux marchés étrangers pour la production pétrolière croissante du Canada", a assuré le PDG de TransCanada Russ Girling.

Son entreprise souhaite modifier et inverser le cours de 3.000 km d'un gazoduc déjà existant, mais surtout construire un nouveau segment de 1.600 km s'étendant du sud de Montréal au port de Saint-Jean, sur le littoral du Nouveau-Brunswick (sud-est), via l'estuaire du Saint-Laurent où un terminal pétrolier serait bâti, à Cacouna.

Des travaux préliminaires menés à Cacouna, afin d'évaluer la profondeur des eaux en vue d'accueillir des super-pétroliers, ont été suspendus en septembre par la justice. Saisi par des groupes de défense de la nature, un tribunal avait pointé les nuisances engendrées par TransCanada sur la population de bélugas, une baleine arctique en voie de disparition qui se reproduit autour des rivages de cette bourgade québécoise.

Après avoir déjà remis il y a deux semaines une première série de propositions, le transporteur d'hydrocarbure a soumis jeudi aux autorités québécoises "une étude d'impact environnemental" portant sur le terminal pétrolier projeté à Cacouna. TransCanada espère ainsi être autorisée à reprendre ses travaux préliminaires au plus vite.

L'entreprise bute toutefois sur une vive opposition des municipalités riveraines et des associations environnementales qui s'inquiètent des conséquences qu'aurait un tel port sur les bélugas.

Pour l'industrie pétrolière, cet oléoduc est crucial tant les infrastructures manquent pour transporter le brut de l'Ouest canadien. Énergie Est a été imaginé en réaction aux réticences de Washington qui rechigne à autoriser un autre projet oléoduc d'envergure, Keystone XL qui doit relier les sables bitumineux d'Alberta aux raffineries américaines du golfe du Mexique.


Source © AFP





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vendredi 10 octobre 2014
Le groupe scolaire en construction est prévu pour équiper le nouveau quartier de La Courrouze, à Rennes. Les ouvriers ont découvert dans le sous-sol une poche de pollution résiduelle. La Ville de Rennes a décidé de suspendre les travaux.

Un courrier a été adressé ce jour aux riverains, afin de les informer de ce contretemps, liés à la découverte de solvants chlorés dans le sol.

Les travaux de dépollution du sous-sol seront lancés d'ici la fin du mois d'octobre, avec l'aval des services de l'État.

Reprise du chantier à la mi-2015

Les travaux de construction devraient reprendre à la mi-2015, une fois que le chantier de dépollution sera achevé. En attendant, les enfants du quartier resteront scolarisés au sein du groupe scolaire Champion de Cicé.

A l'origine, l'ouverture de nouveau groupe scolaire était prévue à la rentrée scolaire 2016, avec seize classes et une crèche de soixante lits regroupés au sein d'un pôle éducatif. Mais le calendrier va désormais prendre du retard.

Source Ouest France

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