jeudi 1 avril 2021

01/04/2021 Russie,Sibérie: Un rapport scientifique tenu secret sur le bilan écologique de la région met le feu aux poudres, des manifestations sont en cours

 

En décidant de ne pas rendre publics les résultats du rapport scientifique sur la pollution en Sibérie, le comité scientifique sibérien de l'Académie des sciences de Russie s'est mis la population de cette immense région sur le dos, dans certaine régions la population se révolte

La réunion, qui s'est tenue le 29 mars à Novossibirsk, a réuni le présidium de la section sibérienne de l'Académie des sciences de Russie. Après lecture du rapport des scientifiques dirigés par le professeur Igor Ptashnik, les scientifiques du consortium ont décidé de garder secrètes les données qui en émergent, et de ne pas les rendre public; Elles révèlent une véritable tragédie écologique sur tout le territoire sibérien: 

On y apprend en autre que toutes les voies navigables de la Sibérie sont polluées à 80%,  que le niveau de pollution de l'air dans les villes Sibériennes y est 78 % plus élevé que dans les villes de l'ouest de la Russie européenne.  les conséquences sont sans appel, on constate en Sibérie un niveau très élevé de maladies cancéreuses répandues dans toute la population

Ce rapport des scientifiques et la décision qu'a prise la réunion a fuité dans la presse grâce à un correspondant de presse de la Novaya Gazeta, qui a pu visionner la vidéo de la réunion. 

A Krasnoïarsk par exemple, ville située au cœur de la Sibérie sur les rives du fleuve Yenisei, et ville la plus polluée du monde indique le rapport, la situation est vraiment dramatique, au point que de nombreux enfants naissent déjà atteints de leucémie.

Plus de 15 villes sibériennes révèlent un taux élevé de benzopyrène dans l'air, l'un des éléments les plus cancérigènes produits par la combustion de substances organiques à haute température. Le niveau de cette substance dépasse les niveaux d'alarme de plus de 10 fois; plus de 100 fois dans certaines régions, telles que Kyzyl, Zima, Minusinsk, Norilsk et à Krasnoïarsk.

L'état des aquifères en Sibérie sont particulièrement inquiétants, à proximité des grands fleuves et bassins sibériens, tels que Tuva, Khakhasia, Altaj, les taux de pollution sont supérieurs de 70% à la norme. Même à Novosibirsk, la capitale de la Sibérie centrale, plus de 80% des aquifères sont pollués. À Tomsk, l'une des plus grandes villes du sud-ouest de la Sibérie, la situation est similaire. 

À Krasnoïarsk, Kemerovo et dans la province des montagnes de l'Altaï, à la frontière entre la Chine, la Mongolie et le Kazakhstan, le cancer et les maladies infantiles dues à la pollution sont très répandus.La situation s'aggrave avec l'effet du réchauffement climatique, qui entraîne une nouvelle détérioration de la qualité de l'air, même dans les régions traditionnellement très froides, comme les provinces de Bratsk et Norilsk.

Il est surprenant que les scientifiques aient décidé de ne pas rendre public ces données. La raison invoquée "éviter de trop effrayer la population avec un alarmisme exagéré, d'autant plus qu'il nous est impossible d'intervenir rapidement",mais aussi "pour éviter de fomenter des campagnes de dénigrement contre la Russie, déjà si répandues dans tout le pays et dans le monde ".

Révélée par la presse locale cette nouvelle a provoqué un véritable scandale en Sibérie. La population se révolte, des manifestations sont en cours. 

La discussion sur la lutte contre la pollution en Russie fait rage depuis des années; négligée par le régime post-soviétique de Vladimir Poutine, le pays qui fonde son économie sur l'exploitation de ses ressources, se trouve aujourd'hui confronté à la concurrence mondiale de sources alternatives, sans être suffisamment préparé.

© Nature Alerte


Déjà en 2020




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