...
mercredi 14 octobre 2015
08:01
L’étude : Ralf Barkemeyer et al., «Linguistic analysis of IPCC summaries forpolicymakers and associated coverage», Nature Climate Change, 12 octobre.
On aurait pu s’en douter rien qu’en lisant le rapport, où abonde le jargon. Mais une analyse menée avec l’aide d’un logiciel d’analyse linguistique le confirme: ce dernier, qui calcule entre autres la longueur des phrases et la complexité des mots, accorde au texte un niveau de lisibilité «qui n’est pas seulement bas mais très bas», résume Ralf Berkemeyer, de l’École de commerce et management de l’Université de Bordeaux, en France.
Les rapports du GIEC, de son vrai nom le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, sont des briques de plus d’un millier de pages divisées en trois volumes —la science du climat, impact et adaptation, atténuation— et accompagnées d’un résumé à l’intention des décideurs. Ces rapports se veulent des synthèses des connaissances accumulées et ne s’adressent donc pas à un public de néophytes. Mais le résumé pour les décideurs vise bel et bien un public de non-experts, et c’est celui-là qui fait problème dans cette analyse : les décideurs, c’est-à-dire les représentants des 190 pays engagés dans les négociations, peuvent-ils prendre des décisions éclairées s’ils sont devant un texte pour eux incompréhensible? S’ils ne comprennent pas tous la même chose, cela peut-il nuire aux négociations, demande Barkemeyer dans cette analyse, parue le 12 octobre dans Nature Climate Change.
Pire, le niveau de lisibilité des rapports du GIEC aurait décliné depuis la création du groupe en 1988 —pour atteindre le fond avec la cinquième édition, parue en 2014.
Cette étude arrive quelques jours après l’élection du nouveau directeur du GIEC, l’économiste sud-coréen Hoesung Lee. Nature en profitait pour présenter sa liste des quatre priorités que devrait se fixer l’organisme. L’une d’elles : améliorer les communications. Et ce n’est pas juste le langage des rapports qui fait problème, mais le fonctionnement du GIEC en général, dont l’opacité est critiquée depuis quelques années. On pouvait lire dans une stratégie de communication adoptée en 2012 la nécessité de réagir plus vite et en s’adaptant aux différents publics :
Pour être efficace, l’approche des communications et des activités du GIEC devrait être repensée pour s'assurer que des informations pertinentes et appropriées pénètrent le domaine public.
Incidemment, l’analyse parue dans Nature Climate Change inclut aussi un regard sur la façon dont les médias parlent du résumé pour les décideurs. La conclusion : une couverture médiatique de plus en plus pessimiste... particulièrement, il est vrai, dans les médias à sensation.
On aurait pu s’en douter rien qu’en lisant le rapport, où abonde le jargon. Mais une analyse menée avec l’aide d’un logiciel d’analyse linguistique le confirme: ce dernier, qui calcule entre autres la longueur des phrases et la complexité des mots, accorde au texte un niveau de lisibilité «qui n’est pas seulement bas mais très bas», résume Ralf Berkemeyer, de l’École de commerce et management de l’Université de Bordeaux, en France.
Les rapports du GIEC, de son vrai nom le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, sont des briques de plus d’un millier de pages divisées en trois volumes —la science du climat, impact et adaptation, atténuation— et accompagnées d’un résumé à l’intention des décideurs. Ces rapports se veulent des synthèses des connaissances accumulées et ne s’adressent donc pas à un public de néophytes. Mais le résumé pour les décideurs vise bel et bien un public de non-experts, et c’est celui-là qui fait problème dans cette analyse : les décideurs, c’est-à-dire les représentants des 190 pays engagés dans les négociations, peuvent-ils prendre des décisions éclairées s’ils sont devant un texte pour eux incompréhensible? S’ils ne comprennent pas tous la même chose, cela peut-il nuire aux négociations, demande Barkemeyer dans cette analyse, parue le 12 octobre dans Nature Climate Change.
Pire, le niveau de lisibilité des rapports du GIEC aurait décliné depuis la création du groupe en 1988 —pour atteindre le fond avec la cinquième édition, parue en 2014.
Cette étude arrive quelques jours après l’élection du nouveau directeur du GIEC, l’économiste sud-coréen Hoesung Lee. Nature en profitait pour présenter sa liste des quatre priorités que devrait se fixer l’organisme. L’une d’elles : améliorer les communications. Et ce n’est pas juste le langage des rapports qui fait problème, mais le fonctionnement du GIEC en général, dont l’opacité est critiquée depuis quelques années. On pouvait lire dans une stratégie de communication adoptée en 2012 la nécessité de réagir plus vite et en s’adaptant aux différents publics :
Pour être efficace, l’approche des communications et des activités du GIEC devrait être repensée pour s'assurer que des informations pertinentes et appropriées pénètrent le domaine public.
Incidemment, l’analyse parue dans Nature Climate Change inclut aussi un regard sur la façon dont les médias parlent du résumé pour les décideurs. La conclusion : une couverture médiatique de plus en plus pessimiste... particulièrement, il est vrai, dans les médias à sensation.
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