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lundi 20 octobre 2014
Plusieurs régions du Nicaragua ont été touchées par de fortes pluies orageuses depuis près d’une semaine.

Les pluies torrentielles ont provoqué des inondations et des glissements de terrain.

Les autorités ont annoncé la mort de 22 personnes, dont 9 qui ont perdu la vie suite à l’effondrement d’un immeuble dans la capitale, Managua.
32 000 personnes sont touchées par ces intempéries.

De nombreux sauveteurs se sont mobilisés pour venir en aide à plusieurs dizaines de familles situées dans des zones ou le risque de glissements de terrain était élevé.

Cette vague de mauvais temps a aussi affecté les pays voisins, Honduras, Salvador et Guatemala où l’on signale de nombreux dégâts.

Source © AFP
Il est tombé 140 mm de pluies sur la ville de Tenerife en Espagne en l’espace de 6h, la majorité de ces précipitations entre 11h et 12h, ce qui a provoqué des inondations instantanées.

De nombreuses rues se sont transformées en torrents, et la ville a été paralysée durant plusieurs heures.

Une femme est morte d’un arrêt cardiaque après avoir été emportée par les eaux avec son mari.

Les principaux dommages liés à ces précipitations ont été des inondations de maisons, des routes défoncées, des véhicules bloqués et des glissements de terrain sur les routes.

La pluie a également causé quelques annulations à l'aéroport de Tenerife. 4000 foyers ont été privés d’électricité.

Source 

La tempête tropicale Trudy a fait au moins six morts lors de son passage cette fin de semaine dans la région de Guerrero, au sud du Mexique, sur la côte Pacifique.

Les pluies accompagnant Trudy, qui avait touché terre samedi, ont provoqué un glissement de terrain sur une ferme dans la municipalité de Tlacoachistlahuaca, causant la mort d'un travailleur de 23 ans.

Deux enfants et une femme ont été ensevelis par un autre glissement de terrain à Ometepec et une personne est morte pour la même cause à Cochoapa, tantis qu'un homme de 70 ans a été emporté par la crue d'une rivière. 

La tempête a provoqué l'évacuation de quelque 2.000 personnes des régions montagneuses du Guerrero, dans les municipalités Huamuxtitlan, Tlalixtaquilla et Malinaltepec

Source © Reuters
Plus de 200 personnes et environ 70 véhicules ont été pris au piège samedi matin dans un bourg montagneux après qu'un glissement de terrain a coupé une autoroute dans la région autonome du Tibet.

Aucune perte humaine n'a été rapportée pour le moment. Les secouristes se sont précipités sur le site du glissement de terrain dans le bourg de Ra'og du district de Qamdo pour évacuer les conducteurs et les passagers pris au piège, a indiqué Li Shijie, chef de l'équipe des secours.

"Nous avons préparé de la nourriture et du matériel médical, mais cela pourrait prendre plusieurs jours pour dégager le site avant que la circulation ne puisse reprendre", a précisé M. Li.

Une section de plus de 100 mètres de l'autoroute a été ensevelie sous plus de huit mètres à certains endroits de boue et de rochers, a-t-il ajouté.

La police a instauré des contrôles routiers dans la zone. Deux excavateurs et plus de 70 personnes travaillent actuellement sur le site.

Source © Chine nouvelle
Un Sud-africain a été condamné à 700 euros d'amende pour avoir empoisonné 46 vautours d'une espèce menacée d'extinction dans la province du Cap oriental (Est), une condamnation jugée trop légère dimanche par une association de protection des oiseaux.

Armand Aucamp, un agriculteur de la petite de ville de Molteno, a plaidé coupable et devra régler une amende de 10.000 rands (707 euros) pour avoir chargé une carcasse de mouton de carbofuran, un puissant insecticide. 

Il voulait en fait s'en prendre aux chacals qui s'attaquent au bétail mais 46 vautours du Cap, une espèce menacée, ont consommé la viande et en sont morts peu après, au mois de décembre 2013. 

L'agriculteur a également écopé cette semaine d'un an de prison avec sursis. Cette peine est "vraiment insuffisante au vu du grand nombre de vautours tués", a commenté Kerri Wolter, fondatrice de Vulpro, une association de protection de ces rapaces. 

L'empoisonnement des vautours doit être "sévèrement" puni, au même titre que le braconnage des rhinocéros, selon Mme Wolter. 

L'Afrique du Sud abrite encore autour de 20.000 rhinocéros, soit 80% de la population mondiale, mais le massacre s'intensifie d'année en année, avec plus de 700 rhinos déjà tués en 2014. 

Pour tenter de les soustraire au braconnage, l'Afrique du Sud a déployé des moyens matériels considérables et, le 23 juillet, un tribunal a prononcé une condamnation record de 77 ans de prison contre un Sud-Africain coupable d'avoir tué trois jeunes rhinocéros. 

"Si quelqu'un tue un rhinocéros, ça a un grand retentissement et le braconnage est puni d'une amende importante ou d'une lourde peine de prison. Nous souhaitons que cela soit aussi appliqué à ceux qui empoisonnent les vautours", a déclaré Kerri Wolter à l'AFP. 

Selon elle, il n'y aurait plus que 3.700 vautours du Cap dans le monde. Ces rapaces aux plumes couleur crème et au cou nu sont présents dans le sud de l'Afrique et ne se reproduisent qu'en Afrique du Sud, au Botswana et au Lesotho. 

Egalement connu sous le nom de griffon du Cap, ce vautour figure sur la liste des espèces menacées de l'Union internationale pour la conservation de la nature. L'espèce pourrait continuer à décliner si des mesures de sauvegarde ne sont pas prises. 

Au mois d'août, des dizaines de chacals, mangoustes et renards avaient été retrouvés morts, empoisonnés, dans le parc national d'Addo (sud), constituant le "pire acte d'empoisonnement malveillant d'animaux à l'intérieur d'un parc national en Afrique du Sud", selon les autorités. 

Les dirigeants du parc suspectaient des paysans proches de la réserve et avaient offert une prime de 10.000 rands pour tout renseignement qui aurait permis de découvrir les empoisonneurs.

Source © AFP


Mardi dernier, autour d'Angers, de grands fils blancs ont virevolté dans les airs. Des témoins en ont photographié. De quoi s'agit-il ? Le mystère reste entier. 

Elodie, qui habite Avrillé, n'avait jamais vu ça : « C'était comme une grosse toile d'araignée. » Mardi, en allant prendre le tram, elle a aperçu un étrange filament dans les airs. 

Stéphane Calmels-Beaulieux, responsable dans un magasin de bricolage de l'agglo angevine, en a également vu. Dans son jardin à Seiches-sur-le-Loir, dans des champs à Saint-Sylvain-d'Anjou ou encore Pellouailles-les-Vignes. Il les a traqués avec son appareil photo. « Tout l'après-midi, des filaments ont chuté », raconte-t-il. 

« Il n'y a eu aucun signalement », assure-t-on du côté de la gendarmerie.

Source © Ouest France


vendredi 17 octobre 2014
Gonzalo, l’ouragan le plus puissant de l’Atlantique depuis Ophelia, il y a trois ans, menace les Bermudes. Il frappera l’archipel avec des vents de plus de 200 km/h, vendredi, non sans rappeler l’ouragan Fabian qui avait fait 4 morts en 2003. De plus, s’il maintient sa trajectoire, l’ouragan pourrait affecter le Canada, dimanche.

Lorsqu’il est passé à la catégorie 4 mercredi, l’ouragan Gonzalo s’est mérité le titre du plus puissant de l’Atlantique avec des vents soutenus de 215 à 230 km/h. 

Il se dirige vers les Bermudes en perdant quelque peu de son intensité. Il frappera tout de même la côte avec des vents destructeurs et laissera de 75 à 100 mm de pluie. 

Gonzalo laisse craindre le pire aux résidents des Bermudes, qui sont encore marqués du passage de Fabian il y a 11 ans. L’ouragan de force semblable avait fait 4 morts à l’époque, 300 millions $ de dommages et généré des vagues de 9 mètres. 

Les évacuations ont commencé sur l’archipel, qui pourrait connaître des inondations, des pannes et de nombreux dégâts matériels. Fort heureusement, les infrastructures ont été construites en conséquence dans les Bermudes. En effet, sachant que l’endroit était propice aux ouragans, les autorités ont porté une attention particulière. 

Nous devrions attendre au moins 24 heures de forte tempête», avait déclaré jeudi le Premier ministre des Bermudes, Michael Dunkley. «Durant cette période, je voudrais encourager tout le monde à rester à l'abri, et surtout à éviter les routes». L'aéroport international devait être fermé jusqu'à au moins samedi. Gonzalo est la septième tempête de la saison dans l'Atlantique, qui s'étend de juin à novembre, et le troisième ouragan à toucher les Caraïbes cette année.

Gonzalo poursuivra ensuite sa course vers les provinces de l’Atlantique. D’après sa trajectoire actuelle, l’ouragan pourrait frapper Terre-Neuve dans la nuit de samedi à dimanche. Il devrait s’être rétrogradé, mais pourrait générer des vents de plus de 100 km/h et de 30 à 60 mm de pluie, selon la trajectoire qu’il empruntera. 

L’ouragan avait causé d’importants dégâts matériels à Saint-Martin et Saint-Barthélemy lundi.

Source hebdo meteo



Selon l'agence de presse japonaise Jiji Press, le typhon qui s'est abattu sur le Japon la semaine dernière a provoqué une augmentation importante de la radioactivité des eaux autour de le centrale nucléaire ruinée de Fukushima.

Les niveaux de césium mesurés dans les puits techniques autour de la centrale atteignent jusqu'à 251 000 becquerels par litre, trois fois plus que les précédentes mesures, (25 000 fois plus que les limites de l'Organisation mondiale de la santé pour l'eau potable). 

Les niveaux de strontium ont également été multiplié par un facteur 3 (3,7 exactement), à 7,8 millions de becquerels par litre (26 millions de fois supérieur aux limites autorisées). Les niveaux de tritium ont été multplié par 10 soit 150 000 becquerels par litre.

Les travailleurs de Fukushima tentent de limiter le passage des eaux contaminées dans l'océan, une tâche rendue quasi impossible, étant donnée les pluies torrentielles qui se sont abattues sur la centrale. La communication officielle fait état de l'impossibilté de faire plus que ce qui a été fait jusque maintenant, et d'un impact sur la contamination du Pacifique pour le moment inconnu. Pendant plus de deux ans après la catastrophe  Tepco, l'opérateur de la centrale, avait nié toute fuite d'eaux contaminées dans l'océan, contre toute évidence.

Inquiétudes américaine

Deux modèles mathématiques  de la dispersion des radionucléides dans l'océan, ont calculé un pic de contamination autour de 2016 le long des côtes américaines et canadienne,s bien que leurs résultats divergent d'un facteur 10.

Le site participatif américain How radioactive our our ocean, publie des mesures de la radioactivité des eaux sur les côtes américaines, mesures qui ne dépassent pas la normale pour le moment. Reste que les poissons et les mollusques peuvent concentrer les radionucléides à des taux des centaines de fois supérieurs à celui des eaux environnantes et certaines espèces, comme le thon, peuvent traverser le Pacifique.

inquiétudes Japonaises

Il n'est pas impossible que la contamination des aquifères au-dessous de la centrale de Fukushima Daïchi puisse gagner l'aquifère de Tokyo qui lui est connecté (3). Et ce d'autant plus que les efforts pour stocker des centaines de milliers de tonnes d'eau contaminée sur le site, dans des réservoirs de fortune, pourraient être anéantis par un nouveau tremblement de terre (ibid). 

1) Japanese Nuclear Plant May Have Been Leaking for Two Years. New York Times. 
2) Fukushima's Radioactive Ocean Plume to Reach US Waters by 2014. Article publié par LiveScience.
3) Interview de Michael Friedlander, Ingenieur nucléaire. Bloomberg.

Source © ddmag

La Polynésie française est passée au stade épidémique, après les premiers cas de chikungunya révélés vendredi dernier, a annoncé, mercredi 15 octobre, le gouvernement local. Le ministère de la santé local a identifié 59 cas, et deux cents sont considérés comme « suspects ». Seuls trois malades sont toutefois hospitalisés pour le moment.

Vendredi, le gouvernement avait annoncé 15 premiers cas, concentrés dans une commune du sud de Tahiti. Les autorités sanitaires espéraient tuer dans l'œuf ce début d'épidémie en détruisant son vecteur, le moustique, par des pulvérisations d'insecticide dans les quartiers touchés.

LE NOMBRE DE CAS A QUADRUPLÉ

Cela n'a pas suffi : non seulement le nombre de cas a quadruplé en cinq jours, mais d'autres îles sont désormais touchées. Des patients ont notamment déclaré les symptômes du chikungunya à Tubuai, à Raiatea et sur l'atoll d'Apataki. A Tahiti, 11 communes du sud et de l'est sont désormais touchées.

Le chikungunya provoque de fortes fièvres avec des douleurs articulaires. Dans certains cas, ces douleurs et des raideurs persistent plusieurs mois voire plusieurs années. La maladie peut être mortelle chez les patients fragilisés, notamment les personnes âgées.

Le ministère de la santé local a invité la population à « se mobiliser contre l'ennemi numéro 1, le moustique », en détruisant les gîtes larvaires. Il a aussi indiqué qu'il avait commandé un « laboratoire de confinement P3 » afin d'anticiper l'introduction du virus Ebola en Polynésie. Mais compte tenu de la forte demande internationale, ce laboratoire ne devrait pas être livré « avant 4 ou 5 mois ».

Source © AFP

Les Pays-Bas, qui ne se sont pas encore conformés aux règles en vigueur sur la protection des animaux utilisés dans des expériences scientifiques, ont été renvoyés jeudi devant la justice européenne par la Commission européenne avec demande de mise à l'amende.

"Les règles de l'UE, qui auraient dû être intégrées dans la législation nationale (néerlandaise, ndlr) avant novembre 2012, ont pour objectif de réduire le nombre d'animaux utilisés dans des expériences scientifiques, et réclament d'utiliser des alternatives lorsque c'est possible", a expliqué la Commission européenne.

Malgré plusieurs avertissements, le gouvernement néerlandais n'a donné "aucune date nouvelle" pour l'adoption et l'entrée en vigueur d'un projet de loi à ce sujet, bloqué depuis de longs mois à la chambre haute du parlement néerlandais. 

L'exécutif européen demande à la Cour européenne de justice d'imposer une amende de 51.156 euros par jour de retard dans l'adoption et l'entrée en vigueur de cette loi. 

Même si la législation néerlandaise contient déjà certaines dispositions protégeant les animaux testés en laboratoire, il y a des "défauts" concernant notamment "l'utilisation d'espèces en danger", "la classification de la gravité des procédures", "la création d'un organe du bien-être animal" et le fait de soumettre "à autorisation préalable" des projets d'expérience scientifique sur des animaux. 

Entrée en vigueur de la législation européenne

La législation européenne en la matière est entrée en vigueur en janvier 2013. Elle vise à réduire l'utilisation d'animaux pour la recherche scientifique, notamment de vertébrés et des céphalopodes, tout en voulant "s'assurer que la recherche dans l'UE reste d'une qualité exceptionnelle".

Source © Belga
Au moins 36 personnes sont mortes et plus de 68 000 ont été sinistrées à cause des inondations provoquées depuis juin par de fortes pluies au Niger.

Les intempéries ont également détruit 8 187 maisons et entraîné la perte de 2 816 hectares de champs, d'après une compilation des données publiées par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha) de Niamey sur son site internet.

Un précédent bilan, publié début septembre par les autorités du Niger, faisait état de 28 morts et plus de 51 000 personnes sinistrées.

Au total, 9 492 ménages ont été affectés par ces intempéries et 8 221 ont reçu une assistance en vivres et en articles divers des autorités et les ONG internationales, souligne l'agence onusienne.

La saison des pluies qui dure au plus trois mois tire à sa fin dans ce pays sahélien très pauvre, souvent confronté à de sévères crises alimentaires dues à la sécheresse ou à des inondations.

Selon les autorités, les huit régions du pays sont touchées par les inondations, à l'exception de la zone très désertique de Diffa (est), qui abrite plus de 100 000 réfugiés ayant fui les violences au Nigeria voisin.

Ces inondations ont eu pour conséquences une flambée de choléra dans certaines zones.

Pour le seul mois de septembre, 641 cas de choléra ont été notifiés avec 38 décès principalement à Tahoua (ouest), Maradi (sud-est) et Zinder (centre) déplore l'ONU.

En 2012, des inondations avaient tué des dizaines de personnes et fait quelque 500 000 sinistrés, provoquant des dégâts estimés à environ 148 millions d'euros, selon un bilan officiel.

Source © AFP



Un séisme de magnitude 5,6 a secoué deux villes de l'ouest de l'Iran faisant 16 blessés, selon un institut de recherche et le Croissant-Rouge iranien. Le tremblement de terre s'est produit peu après 17H00 (13H30 GMT), et l'épicentre a été localisé à 51 kilomètres à l'est de la ville de Dehloran, proche de la frontière irakienne, selon l'Institut américain de géophysique USGS.

Les villes de Dehloran et Abdanan, où vivent au total 65.000 personnes, ont été affectées par le séisme. Aucun décès n'a été signalé. Le séisme n'a causé que des dégâts mineurs dans les zones résidentielles. En raison du froid le gouverneur d'Abdanan a demandé des tentes pour les familles dont les maisons ont été endommagées.

© AFP
Les pluies diluviennes qui s’abattent sur l’Italie ont fait quatre morts en moins d’une semaine. Dans la région de la Maremme, une zone marécageuse située au nord de Rome, deux sœurs âgées de 65 et 69 ans ont été emportées par la crue soudaine de la rivière. Leurs dépouilles ont été retrouvées mardi par les pompiers.
L’État de New York étudie la possibilité de lâcher à titre expérimental des papillons génétiquement modifiés en milieu ouvert, rapporte le site Inf’OGM, qui assure une veille d’informations sur les OGM. Pour le ministère de l’Agriculture des États-Unis (USDA), il s’agit de lutter contre un papillon sauvage (Plutella xylostella) qui ronge les surfaces inférieures des feuilles. Les dégâts occasionnés sur les cultures industrielles de choux, de colzas et d’autres plantes de la famille des Brassicacées, s’élèveraient entre 4 et 5 milliards de dollars. L’enjeu d’un lâcher de papillons génétiquement modifiés ? Rendre les papillons « sauvages » progressivement incapables de se reproduire.

C’est la société britannique Oxitec, également à l’origine d’un moustique génétiquement modifié au Brésil (notre article), qui travaille sur cette nouvelle lignée de papillons [1]. Son nom de code : OX4319. Comme pour le moustique OGM, la technique utilisée consiste à introduire chez les papillons mâles un transgène. Lorsque ces papillons mâles s’accoupleront dans la nature avec des femelles « sauvages », ce transgène provoquera la mort des larves femelles [2]. Seules les larves mâles atteindront ainsi l’âge adulte, pour s’accoupler de nouveau avec des femelles sauvages... Avec en bout de course une extinction progressive de ces papillons considérés comme des « parasites » par le ministère de l’Agriculture états-unien.

Antibiotiques et contamination alimentaire

L’ONG anglaise GeneWatch s’est procurée l’étude d’impact environnemental réalisée par l’USDA [3] et pointe « plusieurs préoccupations sérieuses ». En particulier l’utilisation d’un antibiotique, la tétracycline, pour élever les « OX4319 » en laboratoire. Or, cet antibiotique est très largement présent dans les eaux usées et dans la viande issue d’élevage industriel. « Si ce papillon rencontre cet antibiotique dans l’environnement, il peut « perdre » sa létalité et donc engendrer une descendance transgénique active », relève Christophe Noisette, d’Inf’OGM. GeneWatch redoute également que la disparition complète ou partielle de ce parasite laisse la place à d’autres espèces invasives.

Un risque de contamination de la chaine alimentaire, via les larves et les plantes en contact avec le transgène, existe aussi. « Il n’y a aucune donnée dans le dossier concernant le devenir de ces larves dans la chaîne alimentaire. En revanche, il existe des études qui montrent que la protéine exprimée par ce papillon GM peut avoir des effets nocifs sur les souris, notamment au niveau neurologique [4] », explique Christophe Noisette. La conduite d’études supplémentaires sont demandées, ainsi que la mise en œuvre d’un protocole strict pour que soient détruites les cultures contaminées par les larves du papillon OX4319.

Principe de précaution contre « miracle technologique »

Selon GeneWatch, il n’existe pour le moment aucun cadre réglementaire spécifique concernant les lâchers d’insectes génétiquement modifiés dans la nature. Ce qui n’a pas empêché le Brésil de disséminer en septembre dernier des milliers de moustiques GM dans les rues de Rio de Janeiro pour lutter contre la dengue. « Avec ce papillon transgénique, nous changeons de logique, analyse Christophe Noisette. Il ne s’agit plus, comme avec le moustique GM, d’aider les pays pauvres à lutter contre la dengue, mais de lutter contre des parasites des cultures industrielles. Ce marché semble plus juteux que celui des malades de la dengue. »

Comme le reconnait Oxitec sur son site, le petit papillon dont elle entend se débarrasser a développé ces dernières années une résistance aux protéines Bt [5], produites par des plantes transgéniques. Or, ces dernières ont été développées par la multinationale agrochimique Syngenta étroitement liée à Oxitec [6]... Un cercle terriblement vicieux ! « L’insecte GM viendra-t-il pallier les faiblesses des plantes génétiquement modifiées ? », ironise Christophe Noisette. Une fuite en avant lucrative à laquelle des ONG opposent le principe de précaution.

© Sophie Chapelle / Bastamag

Si les cultures OGM continuent de progresser dans le monde, certains pays sont de plus en plus réticents face à l'agro-business imposé par les Etats-Unis. C'est le cas, attendu, de la Russie dans un contexte de vives tensions géopolitiques avec les leaders et promoteurs des cultures transgéniques.

Principalement à cause du conflit en Ukraine, la politique de la Russie est souvent fustigée par les Etats-Unis et l'Europe, quelques fois de manière dure et inappropriée. Ce regain de tensions géopolitiques entre les deux superpuissances pousse la Russie à se démarquer de plus en plus du mode de vie américain : abandon du dollar pour les transactions internationales, enseignes Mc Donald's récemment fermées à Moscou... Simples représailles suite aux sanctions dont elle fait l'objet ou véritablement engagement vers un développement plus sensé ? Dans tous les cas, la Russie avance dans la bonne direction comme en témoigne sa décision d'abandonner le recours aux Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) sur son territoire.

Les premiers aliments transgéniques sont apparus sur le marché au milieu des années 90. Depuis lors, des souches génétiquement modifiées de maïs, de soja, de colza et de coton font l'objet d'un commerce sur le territoire russe. 

« Si les Américains aiment manger des produits contenant des OGM, qu'ils en mangent. Nous n'avons pas besoin de le faire ; nous avons assez d'espace et la possibilité de produire des aliments biologiques » a déclaré en avril 2014 le premier ministre russe Medvedev, rapporte RT.com.

Déjà, en décembre 2013, Irina Ermakova, vice-président de l'Association nationale de la Russie pour la sécurité génétique avait indiqué qu'il était « nécessaire d'interdire les OGM, d'imposer un moratoire pendant 10 ans. » Selon la scientifique, les études sur l'influence des OGM sur la santé humaine demeurent insuffisantes pour permettre une introduction à grande échelle des aliments génétiquement modifiés sur le marché, rapporte RT.com

Pire, Ermakova, fervente militante anti-OGM est persuadée que tous les OGM sont « dangereux » pour la santé car leur méthodes de fabrication ne seraient pas maîtrisés : « la consommation et l'utilisation des OGM peuvent conduire à des tumeurs, des cancers et l'obésité chez les animaux », a-t-elle indiqué.
Or, elle a ajouté que les médecins ont constaté une augmentation du diabète et des cancers dans les régions où les résidents ont consommé de grandes quantités d'aliments contenant des OGM.

Dès septembre 2013, la Russie a imposé l'étiquetage obligatoire des produits qui contiennent plus de 0,9% d'OGM. De plus, les autorités russes ont temporairement suspendu l'importation et la vente de maïs génétiquement modifié de Monsanto suite aux résultats inquiétants de la fameuse étude controversée de Gilles-Eric Séralini de septembre 2012 sur le maïs transgénique NK603. L'agence russe de protection des consommateurs avait alors indiqué que "l'importation et la commercialisation en Russie du maïs OGM NK603 est temporairement suspendue", ceci, "le temps que des chercheurs russes examinent l'étude et que l'UE fasse part de sa position sur la question".

Depuis, l'Europe via l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a rejeté les conclusions de cette étude, ouvrant la voie à l'agro-business au détriment du plus élémentaire principe de précaution pour la santé humaine et l'environnement.

Pour autant, la Russie s'est officiellement engagée à interdire tous les OGM sur son territoire qu'ils soient produits ou importés : la Russie doit protéger ses citoyens face à des produits alimentaires obtenus à partir d'organismes génétiquement modifiés, ce qui est possible tout en respectant les engagements du pays au sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), a estimé le président Vladimir Poutine en avril 2014.

Ainsi, le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a ordonné aux organismes de réglementation d'examiner une éventuelle interdiction sur toutes les importations d'OGM en Russie. C'est chose faite depuis juillet 2014 : le Comité de l'agriculture a appuyé la recommandation d'interdiction par le parlement russe, et la résolution est entrée pleinement en vigueur.

La Russie recule sur les OGM comme la Chine et l'Inde

La Russie rejoint donc la liste des pays qui s'opposent aux OGM après les reculs notables des deux poids lourds démographiques mondiaux : la Chine et l'Inde.

En Inde, la mobilisation citoyenne et paysanne a eu raison des nouvelles autorisations de cultures transgéniques du gouvernement. "Le 29 juillet 2014, plusieurs manifestations ont été organisées, notamment par le syndicat paysan Bharatiya Kisan Sangh. Ce syndicat fait partie du mouvement national-hindouiste dont est aussi membre le parti actuellement au pouvoir, le Bharatiya Janata Party (BJP, Parti du peuple indien)" explique Inf'OGM. Rappelons que l'Inde est le quatrième plus grand pays producteur d'OGM dans le monde avec un record de 11 millions d'hectares de coton transgénique cultivé.

En Chine, le ministère de l'Agriculture n'a pas renouvelé l'autorisation pour deux programmes de recherche d'expérimentation en champ de deux riz et d'un maïs transgéniques. « L'opposition de la Chine aux OGM semble donc se confirmer, même si des ambiguïtés subsistent. » précise Inf'OGM.

Ce qui ne manquera pas de nous interpeller c'est la pression actuelle de l'Europe et des Etats-Unis pour l'acceptation des OGM en Ukraine dont une partie du territoire vise à se rapprocher de l'Union Européenne. Les multinationales de l'agro-business, dont Monsanto, se frottent déjà les mains à l'idée de s'accaparer le marché des grandes plaines céréalières de l'Ukraine, indique un article d'Inf'OGM.

Les OGM continuent leur progression dans le monde

Et pourtant, le Service international pour l'acquisition d'applications agro-biotechnologiques (ISAAA) a indiqué dans son rapport annuel pour que « plus de 18 millions d'agriculteurs de 27 pays avaient planté des cultures biotechnologiques en 2013, ce qui constitue une augmentation de cinq millions d'hectares – ou 3 % – des cultures biotechnologiques au niveau mondial. »

Ainsi, le nombre d'hectares consacrés aux cultures biotechnologiques est passé de 1,7 million d'hectares en 1996 à 175 millions d'hectares en 2013 : une multiplication par 100 ! Les Etats-Unis demeurent les leaders mondiaux de la plantation de cultures transgéniques, avec 70,1 millions d'hectares, soit 40 % de la superficie agricole mondiale.

Pour autant, depuis deux ans, les pays en développement plantent plus d'hectares de cultures transgéniques que les pays industrialisés, ce qui montre l'influence voire la pression des pays riches sur ces pays.

Quand les tensions géopolitiques mettent un frein à la mondialisation

La position ferme de la Russie sur la question des OGM est une véritable bouffée d'oxygène dans un monde unipolaire où les intérêts économiques de quelques pays, principalement les Etats-Unis, dictent ou imposent la politique à tenir aux autres nations.

Bien sûr, cette décision s'inscrit dans un cadre géopolitique où la Russie cherche à diminuer au maximum sa dépendance économique envers les Etats-Unis et l'Europe, tout en renforçant les liens des BRICS[1] : "par-dessus tout, nous devons diminuer la dépendance de notre complexe agro-industriel envers les semences étrangères de plantes cultivées" déclarait Dmitry Medvedev lors d'une réunion du gouvernement le 9 octobre 2014.

Enfin, la mention de l'agriculture biologique comme substitut aux OGM en Russie est de très bon augure.

Notes
BRICS est un acronyme anglais pour désigner un groupe de cinq pays qui se réunissent en sommet annuels : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud (en anglais : Brazil, Russia, India, China, South Africa).


Source © Christophe Magdelaine / notre-planete.info 

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