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jeudi 16 juillet 2015
La pollution de l'air coûte plus de 100 milliards d'euros par an à la France, selon une commission d'enquête du Sénat. Il y voit une "aberration économique" et propose notamment d'augmenter la fiscalité du diesel et de taxer les émissions de polluants.

Dans son rapport intitulé "Pollution de l'air: le coût de l'inaction" et rendu public mercredi, la commission évalue globalement à 101,3 milliards d'euros le coût annuel de la pollution de l'air. Car si l'air est globalement "moins pollué", la pollution "a changé de nature", moins localisée au niveau des sites industriels et plus diffuse, via les transports, le chauffage, l'agriculture et l'air intérieur, constate le rapport. Le sujet est aussi devenu une préoccupation majeure des Français, mise en évidence lors des fréquents pics de pollution. Les particules, un des principaux polluants atmosphériques avec l'ozone et les oxydes d'azote, sont responsables de 42.000 morts prématurées en France chaque année, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). 

Selon la Commission, le coût sanitaire global (traitements des maladies, mortalité prématurée, absentéisme, etc.) représente "entre 68 et 97 milliards d'euros", dont 3 milliards pour le seul impact sur la sécurité sociale, tandis que le coût non sanitaire (baisse des rendements agricoles dégradation des bâtiments, dépenses de prévention, etc.) atteint 4,3 milliards d'euros. Mais le coût global "est largement sous estimé", prévient Leïla Aïchi, la rapporteure de la commission, pour qui la France "est en retard" et "manque de recherches sur cette question". Les effets sanitaires de certains polluants sont ainsi mal connus, notamment "l'effet cocktail" en présence de plusieurs polluants, insiste-t-elle. 

Par ailleurs, la France fait aussi l'objet d'une procédure d'infraction lancée par la Commission européenne pour le non respect des valeurs limites de particules fines dans certaines zones identifiées. Outre des efforts sur la connaissance du phénomène, la commission préconise donc de s'attaquer aux sources principales de la pollution de l'air, transports en tête. Ce secteur représente en effet 59% des émissions d'oxydes d'azote et entre 16 et 19% des émissions de particules fines. Les sénateurs plaident notamment en faveur d'"une véritable fiscalité écologique", comme la mise en place d'une taxe sur les émissions d'azote, d'oxyde d'azote et de particules fines, et préconise de "compléter les normes existantes", mal définies ou ne couvrant pas tout le champ des polluants connus. 

Opportunité économique

Véritable serpent de mer depuis des années, l'alignement progressif jusqu'en 2020 de la fiscalité de l'essence et du diesel est proné dans ce rapport pour sortir de "l'ambiguité persistante des pouvoirs publics", ainsi que la déduction de la TVA sur l'essence et l'électricité utilisée pour les véhicules hybrides et électriques. La rapporteure met l'accent sur le fait que les propositions sont "largement consensuelles", le rapport ayant été voté à l'unanimité. Dans l'agriculture, la commission recommande d'étudier spécifiquement les causes de la surmortalité des agriculteurs et de mieux contrôler les dispersions de polluants. 

Elle préconise aussi, dans le domaine de la consommation, d'intégrer l'impact sur la qualité de l'air dans les dossiers d'autorisations de mise sur le marché des produits phytosanitaires et d'instaurer progressivement sur trois ans l'étiquetage des produits d'entretien en fonction de leurs émissions de polluants volatils. Entre 2009 et 2013, le recours aux produits phytosanitaires a ainsi augmenté de 5%. Face aux critiques de certains acteurs économiques sur l'impact négatif de ces mesures sur l'économie et l'emploi, Leila Aïchi répond que "compte tenu des coûts" en jeu, "considérer l'environnement, la santé, comme des variables d'ajustement économique (...) ne semble pas pertinent". 

Il faut "faire en sorte que cette contrainte environnementale devienne une opportunité économique", ajoute-t-elle. Déjà aujourd'hui, le bénéfice sanitaire net de la lutte contre la pollution s'élève à plus de 11 milliards d'euros par an, note la commission.


Source © AFP


Ségolène Royal n'a pas traîné. Alors qu'un rapport explosif évalue le coût de la pollution de l'air en France à quelque 100 milliards d'euros, elle a annoncé qu'elle prendrait dès « la semaine prochaine » des « mesures extrêmement fermes ». 

« La semaine prochaine, je vais rendre publiques les décisions que l'État va prendre. Il ne faut plus que les gens rouspètent, que les gens disent : Ce n'est pas le moment, on verra demain. Il faut aussi que les maires des grandes villes prennent leurs responsabilités dès lors que la loi de transition énergétique va leur donner des moyens d'agir, notamment pour créer des zones de restriction de circulation », a déclaré Ségolène Royal dans la cour de l'Élysée, au sortir du conseil des ministres.

« Ce rapport va être utile pour dire ce que l'on dit maintenant depuis longtemps, à savoir qu'il y a un grave problème de santé publique, avec des infections respiratoires, de l'asthme, un coût économique aussi très important. Maintenant, plus personne n'a d'excuse pour ne pas agir », a abondé Mme Royal.
« Des mesures à la hauteur »

« Il y a à la fois la pollution par le transport, par les voitures, le diesel, l'essence, etc. Donc, il faut déployer les véhicules électriques. Il y a les pollutions agricoles avec les pulvérisations de produits chimiques qui sont ensuite rabattues sur les gens et les habitations. Et puis il y a les pollutions industrielles pour lesquelles, maintenant, il faut que les règles soient appliquées et respectées », a poursuivi la ministre.

« Des décisions extrêmement fermes vont être prises sur la base de ce rapport dont je salue la qualité, sur la base d'un consensus politique. Aujourd'hui, pour faire face à ce problème de santé publique et ce grave problème économique, il faut maintenant agir, agir vite et prendre des décisions qui soient à hauteur du problème », a également déclaré Mme Royal.


Le nombre de morts dus aux particules polluantes aurait doublé en moins de dix ans dans la capitale anglaise. Pour tenter d'endiguer ce phénomène, la mairie veut réguler le trafic.

La capitale britannique est connue pour son smog, ce nuage de pollution épais qui enveloppe régulièrement les rues et fait disparaître la cime des gratte-ciel de la City. Tout comme à Paris, les particules fines y ont envahi l’atmosphère. 

Cette pollution est la cause indirecte de près de 9 500 décès chaque année, selon une étude commandée par la mairie de Londres et Transport for London, et dont les conclusions ont été publiées mardi par les chercheurs de King’s College London.

Ces derniers ont utilisé des données de 2010 pour évaluer l’impact de la pollution de l’air sur la santé des Londoniens. Une première étude avait déjà été réalisée en 2006, rappelle Itv News, et avait estimé que la mauvaise qualité de l’air de Londres était responsable de 4 300 décès prématurés.

140 473 ANNÉES DE VIE PERDUES

Dans ce dernier rapport, les 9 500 décès seraient dus aux particules présentes dans l’air de la capitale, en particulier les NO2 et PM2.5, ce qui équivaudrait à 140 473 années de vie perdues.

La majorité de ces décès, près de 6 000, sont liés à la particule NO2. Il s’agit du dioxyde d’azote, un gaz toxique émanant aussi bien des moteurs de voitures que des vieux chauffages, devenu l’un des principaux polluants dans les grandes métropoles. C’est la première fois que les dommages qu’il provoque sont quantifiés à Londres. Le nombre de morts dus à la particule PM2.5 a en revanche diminué ces dernières années, selon le Guardian.

HOSPITALISATIONS AUSSI EN AUGMENTATION

Les particules fines et le dioxyde d’azote ont un impact direct sur les voies respiratoires s’ils sont présents à trop haute dose dans l’atmosphère, pouvant entraîner une inflammation et aggraver l’état de santé des personnes souffrant déjà de pathologies cardiaques et pulmonaires. Les particules fines comme la PM2.5 peuvent également transporter des composés cancérigènes.

Or leur concentration est trop élevée à Londres. 30 des 32 arrondissements de la capitale britannique n’ont pas réussi, cette année encore, à respecter les taux maximums de dioxyde d’azote selon le Guardian, et 7 n’ont pas su limiter la quantité de particules fines présente dans l’air.

Au-delà des décès, c’est aussi le nombre d’hospitalisations qui augmente. En 2010, 2 410 séjours à l’hôpital dans la capitale anglaise pour des problèmes respiratoires étaient liés aux particules fines ou au dioxyde d’azote, ainsi que 740 pour des raisons cardio-vasculaires. Cela a eu pour effet d’augmenter les dépenses de santé, comme en France, où l’on estime que la pollution de l’air coûte plus de 100 milliards d’euros par an. A Londres, le rapport évalue entre 1,4 et 3,7 milliards de livres (soit entre 2 et 5,3 milliards d’euros) les pertes liées à la pollution trop élevée de l’air.

ZONE À ÉMISSION ULTRA-FAIBLES

Le dioxyde d’azote provenant en grande partie des transports, en particulier des moteurs diesel, ces derniers sont sous le feu des critiques dès qu’un pic de pollution se manifeste. Le maire de Londres, Boris Johnson, a d’ailleurs confirmé en mars dernier un projet de zone à émission ultra-faibles dans le centre de la capitale. Le projet vise à faire payer un supplément aux véhicules qui souhaitent traverser cette zone et ne respectent pas les taux maximum d’émission de particules, grâce à des caméras vérifiant les plaques d’immatriculation. Les bus rouges, qui ont longtemps roulé au diesel, sont quant à eux remplacés, depuis cinq ans, par des véhicules hybrides, permettant de fonctionner en partie sur le mode électrique.

Pas sûr néanmoins que cela suffise à endiguer complètement cette pollution de l’air. D’après l’étude parue mardi, si le dioxyde d’azote responsable de la majorité des décès émane bien des véhicules se pressant dans les rues londoniennes, la plupart des particules fines viennent, elles, de l’extérieur : elles y sont amenées par les vents depuis d’autres villes polluées… telles que Paris.

Source © Liberation
Au prix d’un investissement de 267 milliards de dollars (239 milliards d’euros) par an pendant les quinze prochaines années, il est possible d’éliminer la faim dans le monde d’ici à 2030, estime l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) dans un rapport présenté vendredi 10 juillet. 

Cela équivaut à débourser 160 dollars de plus par an pour chaque personne vivant dans l’extrême pauvreté.

Alors qu’aujourd’hui près de 800 millions de personnes sont encore en proie à la faim dans le monde, le deuxième des objectifs de développement durable (ODD) qui doivent être adoptés cette année par la communauté internationale vise l’éradication totale de la sous-alimentation chronique d’ici à 2030. 

Or « si nous maintenons le statu quo, nous aurons encore en 2030 plus de 650 millions de personnes souffrant de la faim. Le message est clair », a déclaré José Graziano da Silva, directeur général de la FAO, en présentant à Rome ce rapport élaboré avec le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Fonds international pour le développement agricole (FIDA). 

« Deux cent soixante-sept milliards de dollars, c’est plus ou moins 0,3 % du PIB mondial : le prix à payer pour éradiquer la faim chronique est relativement bas », a-t-il insisté à trois jours de la troisième conférence internationale sur le financement en faveur du développement qui doit se tenir du 13 au 16 juillet à Addis-Abeba (Ethiopie).

Briser le cercle vicieux de la pauvreté et de la faim

Pour briser le cercle vicieux de la pauvreté et de la faim, les trois organisations onusiennes soulignent la nécessité de conjuguer investissements productifs et mesures de protection sociale. « Il faut investir en faveur des personnes les plus vulnérables et s’assurer qu’elles disposent des outils dont elles ont besoin non seulement pour surmonter la faim mais aussi pour valoriser leurs ressources et capacités », soutient la directrice exécutive du PAM Ertharin Cousin.

Sur les 267 milliards de dollars nécessaires, un investissement annuel de 116 milliards de dollars (104 milliards d’euros) mériterait d’être ainsi consacré aux programmes de protection sociale, dont 75 milliards de dollars en zone rurale – où vivent aujourd’hui 78 % des personnes pauvres – et 41 milliards de dollars en zone urbaine, selon le rapport, qui dresse un tableau précis des besoins par pays. « La protection sociale sous forme de transferts en espèces permet, certes, d’éliminer la faim dans l’immédiat, mais elle améliore aussi la nutrition en permettant aux plus pauvres de diversifier leur régime alimentaire au bénéfice d’une meilleure santé », relèvent ses auteurs.

Dans le même temps, chaque année, 151 milliards de dollars (135 milliards d’euros) devraient être alloués aux investissements productifs, générateurs de revenus pour les populations les plus démunies (105 milliards de dollars pour le développement rural et l’agriculture et 46 milliards de dollars pour les zones urbaines). Si l’essentiel de l’effort doit venir du secteur privé, celui-ci doit nécessairement être complété par des investissements publics dans les infrastructures rurales, les transports, la santé et l’éducation, estiment la FAO, le FIDA et le PAM.

Il s’agit d’amener les personnes les plus vulnérables au-dessus du seuil de pauvreté de 1,25 dollar par jour, mais aussi de construire les conditions d’une activité rémunératrice et durable, insistent les trois organisations onusiennes. Et celles-ci d’affirmer : « Eradiquer la pauvreté, la faim et la malnutrition est possible, à condition qu’une volonté politique forte existe. »

Source © Le Monde







mercredi 8 juillet 2015
Avec la canicule les records de 2003 ont été battus et font craindre le pire pour nos cours d’eau, surchauffés. Sans pluie continue, les poissons et l’irrigation des champs sont menacés

Au centre de Moudon, les algues prolifèrent en surface de la Broye, privant les poissons d’un oxygène précieux. 

Mardi, la capricieuse Venoge et ses puissants détours dépassaient les 24 °C, alors qu’elles avoisinent plutôt les 17 °C en été. Et avec un bien modeste débit d’un demi-mètre cube par seconde. Même constat pour la Menthue, la Promenthouse et de nombreux cours d’eau. 

Ce n’est pas encore la mi-juillet et les records de 2003 – l’un des pires mois d’août jamais vécus par les rivières vaudoises – sont déjà pulvérisés. Depuis dix jours, le manque d’eau fait grimper les températures, tandis que la chaleur fait s’évaporer l’eau. «C’est un cercle vicieux», regrette un pêcheur, dégoûté.

Ils sont d’ailleurs rares à taquiner la truite: les poissons sont dans un état léthargique, cherchent désespérément un bas-fond un peu plus frais ou quelques rochers ombragés. 

Il n’y a plus rien dans plusieurs affluents, à leur seuil minimal. A l’heure actuelle, c’est la Broye, large rivière canalisée, qui inquiète le plus. Elle a dépassé les 27 °C, une température déjà qualifiée de «létale» pour les salmonidés, qui risquent de ne plus résister longtemps. Au niveau de Moudon, la surface est couverte d’algues vertes qui pullulent avec la chaleur, pompant l’oxygène des poissons en journée, quand ils en ont le plus besoin. Les survivants se réfugient en aval, ou se laissent dériver vers le lac.

Le problème, c’est aussi le manque de précipitations. «On observe des hausses de température chaque été, explique le professeur Jean-François Rubin, enseignant à l’UNIL et président de la Maison de la Rivière. Mais cette année, il y a les effets du réchauffement climatique, sans début d’été humide.» Alors qu’entre 2009 et 2011, des printemps pluvieux avaient permis de limiter les dégâts estivaux. Les inondations de début mai, trop fortes pour être assimilées dans le sol, ne sont déjà plus qu’un souvenir. «Les eaux s’acheminent de plus en plus vite dans les cours d’eau. Compte tenu de l’imperméabilisation des sols, les pics de débit sont du coup de plus en plus marqués», explique Frédéric Hofmann, conservateur cantonal de la pêche et des milieux aquatiques. 

A ce stade, il faudrait un revirement complet de la météo pour éviter aux rivières de se retrouver sur leur lit de mort. «L’été est encore long, relativise Frédéric Hofmann. Mais là, il faudrait au moins deux semaines de pluie pour renverser la vapeur.» A la rigueur, un épisode nuageux prolongé pourrait atténuer les changements brutaux de la température des eaux. Mais sans plus. Les orages attendus ce mercredi, eux, ne changeront vraisemblablement rien. Localement, l’eau risque de rebondir sur le sol trop sec, voire de raviner des cultures qui n’auraient pas assimilé leurs pesticides, déversant un dangereux cocktail dans les cours d’eau.

Grands risques pour la faune

La moindre pollution serait catastrophique. «En période de sécheresse, tout est exacerbé. Même une petite pollution est directement concentrée dans des eaux peu profondes», reprend Jean-François Rubin. Qui ajoute que, en cas de problème, toute la macrofaune de la rivière est atteinte, pas seulement les poissons visibles.

«Si ça se poursuit, on pourrait avoir une mortalité massive sur certains tronçons et pour certaines espèces», craint le conservateur Frédéric Hofmann. En 2003, 85'000 poissons morts avaient été dénombrés en Suisse. Un chiffre sans doute en dessous de la réalité. La chaleur augmente le risque de maladies, qui se développent dès que le baromètre atteint 15 °C en rivière. On parle surtout de la rénale proliférative, une infection parasitaire qui peut tuer jusqu’à 90% d’une population d’ombles ou de truites.

«Lorsqu’une classe d’âge est touchée, il faut ensuite jusqu’à quatre ans pour retrouver un cycle complet, rappelle Eric Chatelanat, de l’association Broye source de vie. Après 2003, la rivière a mis cinq à six ans à se remettre. Le poisson reviendra, mais il faudra sans doute reprendre de zéro certains programmes de réintroduction.»

Le problème, c’est que le canton cumule les secteurs particulièrement exposés. Selon la Confédération, dont le dernier bilan remonte à vendredi, les rivières dépendant des régions alpines s’en tirent plutôt bien. Ce n’est pas le cas pour le Plateau, qui est partout en dessus des normes saisonnières. Ni pour le pied du Jura, dont le sol calcaire souffre rapidement du manque de pluie.

Quant aux nappes phréatiques, elles ne connaîtraient pas de problème en l’état, selon l’Office fédéral de l’environnement. Sur Vaud, le recul manque encore pour dresser un bilan de la situation.

Que faire? «Prier», soupire un pêcheur. «Nous verrons semaine après semaine, conclut Frédéric Hofmann. Nous ne pouvons pas encore dire s’il y a besoin de prélever des poissons sur certains tronçons.» Impossible d’intervenir sur les 6000 km de cours d’eau du canton. Il s’agira de cibler les espèces menacées (l’ombre dans la Venoge, le spirlin ou le chabot), et d’en déplacer les géniteurs.

Vendredi, le Canton doit surtout prononcer un avertissement aux agriculteurs. Sans changement, une interdiction générale de pompage des rivières sera prononcée, avec possibilité de dérogation. Une mesure rare, qui tombe mal. «On a réussi à maintenir une humidité constante jusqu’à présent, explique Olivier Coucet, agriculteur à Corcelles-près-Payerne. Sans eau et avec 35 °C, on risque d’avoir de sérieux problèmes. Les pommes de terre doivent maintenant aller à maturité, et c’est une culture qui doit être irréprochable.» (24 heures)


Source © 24 heures




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lundi 6 juillet 2015
En 2008, la directive cadre sur la stratégie marine de l’Union européenne se donnait trois buts essentiels : avoir des zones côtières "productives", "propres" et "en bonne santé". 

7 ans plus tard, le rapport de l’agence européenne de l’environnement dresse un constat sévère sur l’efficacité de la politique européenne sur ses treize zones marines, de la mer de Barents au nord de la Norvège à la mer Egée et la mer Noire. 

Si ces étendues sont encore productives, elles ne peuvent être considérées ni en bonne santé, ni propres. 

La première cause, c’est le voisinage étroit des hommes avec ces milieux fragiles. En 2011, note le rapport, 206 millions d’Européens vivaient dans des régions côtières, mais en incluant les populations vivant près des rivières et fleuves, ce sont près de 660 millions de personnes vivant dans et hors de l’Union qui influent sur la qualité des eaux littorales à travers les dépôts de détritus, les déversements d’eaux usées, les rejets d’azote et de phosphore.

Des mers riches trop exploitées

SURPÊCHE. La productivité des zones marines reste importante. Les usages sont très nombreux : extractions de sables et de matières premières, plateformes pétrolières, éoliennes offshore, pêche, activités de tourisme (baignades, voile). Il faut y ajouter des services globaux comme la captation des gaz à effet de serre, les océans absorbant 30% du CO2 émis en excès par l’homme. Les mers rendent donc d’énormes services qui sont menacés par une exploitation excessive. 

Le cas de la surpêche est aujourd’hui bien connu. 58% des stocks commerciaux de poissons ne sont pas dans un état environnemental qualifié de "bon" alors que 40% des prises de bateaux européens restent mal évaluées. 

Malgré une politique commune de pêche fonctionnant sur un système de quotas destinés à préserver la ressource, la surpêche continue à vider des mers qui sont pourtant riches de plus de 660 espèces de poissons. 

Sur les 363 espèces de poissons dont le nombre est évaluée par les Etats membres, 21% sont considérés en bonne santé, 26% sont défaillants, et le reste est inconnu. 

Conséquence : le total des prises des pêcheries européennes décline depuis le début du siècle et l’Union européenne dépend de plus en plus d’importation de poissons d’autres régions du monde. Les 28 Etats membres importent ainsi pour 5,6 millions de tonnes de produits de la mer tous les ans.

Préserver les écosystèmes rapporte 

En matière de biodiversité, les écologues distinguent 9 habitats marins différents (vasières, herbiers, canyons sous-marins, etc.). L’évaluation de ces milieux entre 2001 et 2006 indiquait que 9% seulement de ces habitats étaient en bonne condition écologique et 40% en situation défavorable. 

La situation s'est depuis dégradée puisque l’évaluation 2007-2012 ne donne pas de changement pour les milieux en bonne santé, mais révèle que désormais c’est 66% des habitats qui ne sont pas en bonne condition environnementale. 

Le rapport pointe le lien entre la qualité des habitats marins et l’état de la ressource de pêche. Ainsi, les herbiers de posidonies de Méditerranée qui servent de nurserie pour bon nombre d’espèces de poissons, contribuent pour 4% à la valeur commerciale des débarquements de poissons, soit une somme de 78 millions d’euros. Pour stopper ces tendances délétères, l’Union européenne prône une approche écosystémique des milieux marins. Les activités humaines doivent s’avérer compatibles avec une gestion environnementale qui assure le maintien voire l’amélioration des biens et services issus de la mer pour les léguer aux générations futures. Ce que proclame le rapport de l’agence, c’est que ce n’est pas aujourd’hui le chemin emprunté.

mardi 30 juin 2015
Basée sur près de 80 000 analyses dans toute la France et les DOM, la dernière étude de l’Ineris révèle la présence de résidus de médicaments, de plastifiants, de pesticides et de produits de soins corporels dans les rivières et les plans d’eau.

SUBSTANCES. Quand on cherche, on trouve! En mobilisant les techniques les plus récentes de chimie analytique, l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) et ses partenaires (office national de l’eau et des milieux aquatiques, agences de l’eau...) ont élargi l’éventail des substances polluantes dont la présence peut être soupçonnée dans les eaux de surface. 

« 50 substances sont réglementées et considérées comme prioritaires par les directives européennes sur l’eau parce qu’elles sont partout à des teneurs importantes et constituent un risque pour l’environnement et la santé humaine, résume Fabrizio Botta, chercheur à l’Ineris. Mais en réalité, il existe plusieurs milliers de molécules dont la présence est possible, voire probable». Plus raisonnablement, les chercheurs se sont limités à 182 substances nouvelles à rechercher dans l’eau et les sédiments, 82 en métropole, 100 dans les DOM. Les 80 000 prélèvements ont été effectués de 2010 à 2012 dans 158 points sélectionnés pour représenter tous les cas de figure: zones naturelles préservées, proximité de villes et d’industries, régions agricoles.

34 produits retrouvés partout

Résultat : 73% des substances recherchées, soit 60 molécules, ont bien été retrouvées dans les cours d’eau et 28% (23 molécules) dans les plans d’eau. Il s’agit des mêmes produits. 34 résidus sont même qualifiés "d’omniprésents". 

Parmi ceux-ci, se trouvent quatre phtalates et le Bisphénol A (BPA), molécules aux effets avérés de perturbateur endocrinien. 12 pesticides et biocides nouveaux ont été retrouvés dont des métabolites du DDT dans des sédiments, un insecticide interdit d’usage depuis les années 1970 ! Les produits de soins corporels sont trahis par la présence de 4 parabens. Des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP, présents dans les carburants) et des retardateurs de flamme (à base de brome) figurent parmi les substances les plus courantes. 

Les molécules médicamenteuses les plus fréquemment retrouvées dans l’eau sont la Carbamazépine (un antiépileptique), l’Oxapezam (un anxiolytique) et le Kétoprofène (un anti-inflammatoire). Et dans les sédiments, on a retrouvé presque toujours de l’Amiodarone (un anti-arythmique), de la Diosgénine (une hormone) et du Miconazole (un antibactérien).

NANOGRAMMES. Les teneurs sont certes faibles, de l’ordre du nanogramme par litre, mais la présence ubiquitaire de ces molécules pose un réel problème environnemental et sanitaire. L’Ineris va désormais transmettre aux pouvoirs publics une liste de produits qui, au sens de l’Institut, devraient être désormais mis sous surveillance. 

D’ici fin 2015, le gouvernement devra par arrêté fournir une nouvelle liste actualisée des substances prioritaires au sens des directives européennes. Une demi-douzaine de nouvelles molécules issues des travaux de l’Ineris devraient y être adjointe. « Cette étude n’est qu’un constat, prévient cependant Fabrizio Botta. Il ne s’agit aucunement d’une évaluation du risque et il faudra donc dans un second temps étudier les effets de ces molécules sur la faune et la flore aquatique ».

Source © AFP



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jeudi 25 juin 2015
Source © e-rse.net
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vendredi 19 juin 2015
Dans la continuité du mois d’avril, un temps sec a dominé sur la majeure partie du pays au mois de mai. 

En moyenne sur la France, la pluviométrie a été déficitaire de plus de 30 %.

Le déficit a été supérieur à 50 % dans le Sud-Ouest et le Massif central. Du Languedoc à la Provence, il a dépassé généralement 80 %. 

Seuls les Pays de la Loire, les Charentes, le sud des Vosges et le nord des Alpes ont connu une pluviométrie excédentaire. En Savoie et Haute-Savoie, l’excédent a atteint 50 %. Au sud d’un axe Royan (Charente-Maritime) / Nancy (Meurthe-et-Moselle), le nombre de jours de pluie a été nettement déficitaire, jusqu’à 7 jours de moins que la normale dans les Landes, du nord-est de la Gironde à la Dordogne, avec une normale de 12 jours, de l’est du Limousin à l’Auvergne (normale de 10 à 12 jours), ainsi que de l’arrière-pays provençal au Haut-Languedoc et à l’Ardèche (normale de 8 à 10 jours). 

Moyennée sur la France et sur l’ensemble du mois de mai, la température a été supérieure de 0.5 °C à la normale. 

Sur la moitié sud du pays, elle a dépassé d’environ 1 °C la normale. 

Du fait du pic de chaleur durant la première quinzaine et du déficit pluviométrique, les sols superficiels se sont asséchés du Limousin à l’Auvergne et au sud du Massif central, ainsi que sur les régions méditerranéennes, tandis que l’on se dirige vers un début de sécheresse sur le sud des Alpes et la Corse.

La situation des nappes au 1er juin traduit clairement la fin de la période de recharge hivernale. La recharge de l’hiver 2015 aura été moins marquée qu’en 2014 mais réelle. La grande majorité des réservoirs (82%) affichent un niveau normal à supérieur à la normale. Pour quelques secteurs, la situation est plus favorable notamment sur la vallée du Rhône, sur le bassin Artois-Picardie, sur la Vendée, sur quelques nappes amont pyrénéennes et en Alsace. La tendance d’évolution du niveau des nappes traduit la bascule entre période hivernale et estivale : le nombre de points en hausse (21%) est assez réduit et le nombre de points qui affichent une tendance à la baisse (50%) a augmenté par rapport au mois dernier. Cette situation de bascule entre la hausse des niveaux (recharge hivernale) et une future baisse généralisée des niveaux (période estivale) est habituelle pour cette période de l’année. Au 1er juin 2015, 2 départements ont pris des arrêtés de restrictions des usages de l’eau.

Source © Ministére Ecologie

Légende Image: Ecart à la normale des précipitations du 1er au 17 juin 2015  - Météo-France


Des quantités "immenses" de contrebande animale, dont plusieurs tonnes d'ivoire et des cornes de rhinocéros ont été saisis dans une opération internationale impliquant 62 pays, a annoncé jeudi l'Office européen de police Europol. Au moins 300 suspects ont été arrêtés.

"L'opération COBRA III, la plus grande opération visant le commerce illégal d'espèces menacées jamais organisée, a mené à la saisie d'immenses quantités de contrebande animale", a indiqué Europol dans un communiqué.

L'une des associations participant à l'opération, l'ASEAN-WEN (qui regroupe des nations d'Asie du Sud-Est pour protéger la faune et la flore locale), a assuré que cette opération avait permis l'arrestation "d'au moins 300 suspects".

1439 animaux morts ou vivants saisis

Plusieurs responsables des réseaux criminels ont également été mis sous les verrous, dont un Chinois qui avait été impliqué dans la plus grande affaire de contrebande de cornes de rhinocéros en Namibie et un tristement célèbre chasseur d'éléphant en Inde.

Plus d'une centaine de cornes de rhinocéros ont été saisies, tout comme 1439 animaux morts ou en vie, dont des hippocampes, des tortues, des anguilles...

Seize côtes de baleines ont été saisies aux Pays-Bas, a ajouté Europol, qui est basé à La Haye. En Grande-Bretagne, ce sont plus de 10'000 hippocampes morts et 400 tortues vivantes qui ont été saisies.

L'enquête continue

En Thaïlande, la police a saisi quatre tonnes d'ivoire dans des conteneurs en provenance de la République démocratique du Congo, alors que son commerce a été interdit depuis 1989. 

En Inde, ce sont près de onze tonnes d'os de tigres qui ont été retrouvés.

"L'enquête continue dans de nombreux pays", a indiqué Europol. Pour son directeur, Rob Wainwright, l'opération COBRA III montre "encore une fois la réelle dimension internationale de ces crimes".

Source © ATS


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jeudi 18 juin 2015
Les effets combinés de la démographie et du réchauffement climatique font craindre le pire pour les régions où les ressources en eau sont déjà sur-utilisées, selon une étude américaine.

Réchauffement climatique, croissance démographique, pollution... Les ressources en eau s'épuisent. Dans un tiers des plus grandes réserves souterraines de la planète, elles seraient sur-utilisées, et les estimations actuelles sur ce qui reste dans ces sources aquifères sont trop incertaines, selon deux études américaines publiées mardi. Des parties importantes de la population du globe consomment de l'eau provenant de certaines réserves aquifères à un rythme accéléré sans savoir quand elles pourraient s'épuiser, soulignent ces chercheurs de l'Université de Californie à Irvin. 

"Déterminer ce qui reste"

Ces recherches s'appuient sur des observations et des données transmises par les satellites jumeaux GRACE de la Nasa, qui mesurent les creux et les bosses dans le champ gravitationnel de la Terre qui est affecté par la masse d'eau. Les résultats de ces deux études sont parus en ligne dans la revue Water Resources Research, publiée par l'American Geophysical Union. 

Selon ces scientifiques la situation ne peut qu'empirer avec le réchauffement climatique et la croissance démographique. "Etant donné la rapidité à laquelle nous consommons les réserves souterraines d'eau douce de la planète, nous avons besoin d'un effort coordonné au niveau mondial pour déterminer ce qui reste", estime Jay Famiglietti, professeur à l'Université de Californie à Irvin et principal auteur d'une des études. Il est également un expert de l'eau au Jet Propulsion Laboratory de la Nasa. Pour lui, "les mesures tant physiques que chimiques dont nous disposons sont tout simplement insuffisantes". 

La péninsule arabique, région la plus mal en point

Dans la première étude, les chercheurs ont examiné les 37 plus grandes sources aquifères du globe entre 2003 et 2013 et déterminé que huit parmi les plus sur-utilisées ne bénéficiaient quasiment d'aucune reconstitution naturelle comme des pluies. Cinq autres voient leur niveau descendre rapidement et sont jugées à risque mais reçoivent toutefois certaines quantités d'eau.  

Les sources d'eau souterraines les plus excessivement sollicitées se trouvent dans les zones les plus arides et la plus mal en point est le système aquifère arabique. Il s'agit d'une source d'eau importante pour plus de 60 millions de personnes. 

Le bassin aquifère indien dans le nord-ouest de l'Inde et du Pakistan est le second plus sur-utilisé dans le monde, suivi par le système aquifère de Murzuk-Djado en Afrique du nord. 

Le réservoir souterrain de la vallée centrale de Californie, frappée par une longue sécheresse, est fortement utilisé pour l'agriculture et voit ses niveaux baisser rapidement. Toutefois cette source bénéficie de certains apports d'eau mais reste très "stressée". 

Projections trop imprécises

En comparant les données satellitaires sur le rythme d'épuisement des réserves d'eau souterraines avec les quelques estimations sur ce qui pourrait rester dans les nappes aquifères, ces scientifiques ont trouvé des discordances importantes dans les projections. Par exemple, dans le système aquifère du nord ouest du Sahara le nombre d'années avant l'épuisement de l'eau varie de 10 à 21.000 ans. 

"Dans une société où l'eau devient plus rare nous ne pouvons plus nous permettre ce degré d'incertitude, surtout que ces réserves aquifères disparaissent tellement rapidement", souligne Alexandra Richey, une chercheuse à l'Université de Californie à Irvin. 


Source © L'Express




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Dans les plaines de l’Alberta, au Canada, des firmes pétrolières canadiennes et internationales, parmi lesquelles Shell et Total, exploitent les gisements de sables bitumineux à un rythme effréné. Malgré la chute actuelle des cours du pétrole, elles espèrent encore tripler leur production d’ici 2030. 

S’il est beaucoup question de l’impact des sables bitumineux en termes d’émissions de gaz à effet de serre, on parle moins de ses conséquences sur les ressources en eau. 

Extraction excessive et pollutions commencent pourtant à faire sentir leurs effets en aval, et peut-être jusqu’à l’océan Arctique. Sur fond de dérèglement climatique et de fonte des glaciers, le développement incontrôlé de l’industrie pétrolière de l’Alberta pourrait ainsi affecter une large partie du Grand Nord canadien. Premier volet d’une enquête exclusive sur les sables bitumineux et l’eau réalisée par Edward Struzik, journaliste canadien.

200 kilomètres en aval des exploitations géantes de sables bitumineux du nord de l’Alberta, un aborigène du nom de Joe Wandering Spirit vit dans une cabine d’une seule pièce, avec un chat sauvage et une meute de chiens de traîneau qu’il tient attachés lorsqu’il n’est pas en train de chasser, de poser des pièges ou de pêcher. Ici, au cœur du delta Paix-Athabasca, l’un des plus importants deltas d’eau douce au monde, vivre dans une contrée sauvage moitié terre moitié eau n’est pas sans risques pour un homme vieux de 75 ans comme lui. Chaque année, au moment de la rupture printanière des glaces, les rivières sinueuses du delta peuvent changer abruptement de cours et déborder soudain de leurs rives.

Il y a cinquante ans, lorsque commencèrent les travaux de construction de la première exploitation commerciale de sables bitumineux en Alberta, plus de 400 aborigènes menaient une existence modeste dans cet écosystème marécageux de plus de 3000 kilomètres carré. Les étés dans le delta et dans le lac Athabasca, immédiatement à l’Est, donnaient suffisamment de poissons non seulement pour subvenir à leurs propres besoins, mais aussi pour soutenir une petite pêcherie commerciale. Avec l’automne arrivaient des milliers d’oies et de canards en route vers le sud, qui faisaient étape pendant plusieurs jours dans le delta avant de poursuivre leur migration. L’hiver, il y a avait des élans, des caribous et des bisons à chasser. Au retour du printemps, il y avait des œufs de sterne, de goélands, de canards ou d’oies à collecter, et suffisamment de rats musqués pour remplir un bateau en une journée. Les rats musqués et les œufs d’oiseaux constituaient aussi une source fiable de nourriture pour des visons, des lynx, des coyotes, des loups et d’autres prédateurs.

L’importance écologique du delta Paix-Athabasca n’est pas disputée. En 1922, lorsque le gouvernement canadien créa Wood Buffalo, le plus grand Parc national du pays, 80% du territoire du delta fut inclus dans son périmètre. En 1982, l’Unesco classa Wood Buffalo et le delta Paix-Athabasca au patrimoine mondial de l’humanité, et les désigna parallèlement comme un site Ramsar, c’est-à-dire une zone humide d’importance globale.

« Le prix mondial du développement insoutenable »

Aussi important et reconnu qu’il soit au niveau international, le delta est en train de mourir lentement. Le changement climatique, les barrages hydroélectriques, la pollution et les extractions massives de l’eau des rivières pour la fracturation hydraulique et l’exploitation des sables bitumineux affectent si lourdement l’intégrité écologique de la région que Wandering Spirit est maintenant la seule personne qui continue à y vivre tout au long de l’année. 

La pêcherie commerciale est abandonnée, en raison notamment de lésions et de malformations qui rendaient le poisson invendable. Les truites que l’on pouvait capturer dans la partie aval de la rivière Athabasca ont disparu. De même la plupart des caribous. Les populations de rats musqués ont décliné si brutalement que les aborigènes ont renoncé à les piéger. Les oiseaux sont eux aussi touchés. Les populations de gibiers d’eau comme les macreuses ou les fuligules ont chuté de 70% ou plus depuis les années 1950. Les œufs de goélands à bec cerclé collectés en 2012 contenaient 139% de mercure de plus qu’en 2009.

« Rien sur la planète ne peut être comparé à la destruction en cours dans cette partie du monde », résume David Schindler, un scientifique canadien de renommée mondiale qui étudie la région depuis plus de 20 ans. « S’il y avait un prix mondial du développement insoutenable, les sables bitumineux seraient sûrs de gagner. »

Une industrie gourmande en eau

Malgré les promesses des industriels et du gouvernement de réduire l’utilisation de l’eau pour l’exploitation des sables bitumineux et de restaurer les zones humides qui ont été minées jusqu’à une profondeur de plus de 200 mètres, le déclin écologique du delta deviendra irréversible si les entreprises pétrolières triplent effectivement leur production en Alberta, comme elles l’annoncent, d’ici l’année 2030. Extraire le pétrole du sable bitumineux requiert en effet des quantités énormes d’eau. Pour chaque baril de pétrole produit, au moins 2,6 barils d’eau doivent être extraits de la rivière Athabasca, ou de nappes phréatiques locales. Pour les opérations dites « in situ », qui utilisent de la vapeur pour séparer le pétrole du sable dans la terre, et pompent ensuite le bitume à la surface, la consommation d’eau douce est moindre, mais toujours significative.

Au total, les sables bitumineux requièrent l’extraction de pas moins de 170 millions de mètres cube d’eau chaque année de la seule rivière Athabasca. C’est environ la moitié de la quantité d’eau que consomme la ville de Toronto (2,5 millions d’habitants) dans le même temps. Et contrairement à la ville de Toronto, qui traite ses eaux usées et les rend au cycle naturel, les entreprises de sables bitumineux et de fracturation hydraulique ne rendent pas l’eau qu’elles utilisent à la nature. Elle est beaucoup trop toxique, et il est donc interdit de la rejeter. Les eaux usées qui ne sont pas recyclées sont réinjectées dans le sous-sol, ou stockées dans des bassins de rétention.

Lacs artificiels toxiques

Ces derniers forment des lacs artificiels qui couvre actuellement une surface équivalente aux trois quarts du territoire de la ville de Paris. Ils sont tellement grands que les oiseaux migrateurs font parfois l’erreur fatale d’y atterrir, pour se reposer.

À mesure qu’augmente le volume d’eau toxique contenu dans les bassins de rétention de l’industrie pétrolière, le débit de la rivière Athabasca se réduit inévitablement. L’eau potentiellement extraite pour des activités d’exploitation des sables bitumineux en opération ou en préparation représente actuellement 2,5% du débit annuel naturel de la rivière. Ce pourcentage peut atteindre 10% en hiver, lorsque la rivière est à son plus bas niveau.

C’est l’une des raisons pour lesquelles les crues saisonnières, nécessaires pour recharger en eau les lacs étalés et peu profonds du delta, ont quasiment cessé depuis 1997. Suite à la crue importante survenue cette année là, 55% de la partie nord du delta, alimentée par la rivière de la Paix, était couverte d’eau ou de marais peu profonds. En 2014, ce chiffre était tombé à 33%. La partie sud du delta, qui est rechargée par la rivière Athabasca, est en meilleur état, mais elle aussi tend à devenir de plus en plus sèche.

Les scientifiques prédisent que la situation va devenir bien pire si la production de sables bitumineux est effectivement multipliée par trois à l’horizon 2030, pour atteindre 5,2 millions de barils par jour. La quantité d’eau extraite de la rivière Athabasca, disent-ils, pourrait alors atteindre 30% du débit naturel.

L’Ouest canadien bientôt asséché ?

Ce pourcentage pourrait même être en fait supérieur si les glaciers et la couverture neigeuse dont la fonte alimente les rivières de la Paix et Athabasca continuent à décliner du fait du changement climatique. Des scientifiques ont récemment calculé que les 17 000 glaciers de Colombie-Britannique – dans les montagnes Rocheuses et sur la côte Pacifique - perdaient 22 milliards de mètres cube d’eau par an. De quoi remplir d’eau un stade de football de 60 000 places 8300 fois… L’enneigement et les glaciers diminuent également dans l’Alberta, à tel point que même certains acteurs des sables bitumineux concèdent que leur industrie pourrait être confrontée à l’avenir à une pénurie d’eau.

L’avenir du delta paraît si sombre que la nation Mikisew Cree a récemment demandé à l’Unesco de placer Wood Buffalo et le delta Paix-Athabasca sur la liste du patrimoine mondial en danger. Cette liste a pour but de susciter une prise de conscience internationale des menaces qui pèsent sur un site classé, et d’encourager des mesures préventives par les gouvernements concernés.

« Nous sommes profondément inquiets des impacts de l’activité industrielle sur nos terres traditionnelles dans le delta Paix-Athabasca au sein du parc national Wood Buffalo », écrit le chef Mikisew Steve Courtoreille à l’Unesco. « Ces menaces s’intensifient avec le projet de barrage Site C en Colombie-Britannique et avec l’expansion des sables bitumineux. Nous usons de tous les moyens possibles avant qu’il ne soit trop tard pour sauver la terre qui a nourri notre peuple pendant des millénaires. »

Zones humides détruites

La baisse du niveau des rivières n’est pas le seul problème à laquelle la région est confrontée. Avant que les entreprises de sables bitumineux n’entrent en scène, au moins la moitié, si ce n’est les deux tiers des territoires aujourd’hui exploités étaient des zones humides boréales typiques du nord de l’Alberta. Ces zones humides, au sud du delta, abritaient un grand nombre d’espèces végétales, parmi lesquelles des orchidées sauvages parmi les plus rares de l’Ouest canadien ; des centaines d’espèces d’oiseaux ; des espèces d’insectes innombrables ; et des grands mammifères comme le caribou des bois, l’élan, le loup ou le grizzly. Personne ne sait l’étendue de la biodiversité qu’elles abritaient, car aucun inventaire n’en a jamais été réalisé, que ce soit avant ou pendant la construction des installations industrielles destinées à l’exploitation des sables bitumineux.

Ce que l’on sait, c’est que ces zones humides, après avoir été minées par les firmes pétrolières, ne filtrent plus l’eau, ne séquestrent plus le carbone et ne nourrissent plus la chaîne complexe de plantes et d’animaux qui en dépendaient auparavant. Outre les émissions de gaz à effet de serre directement issues de la combustion du pétrole extrait en Alberta, les transformations de paysages occasionnés par l’exploitation des sables bitumineux pourraient également générer entre 11,4 et 47,3 millions de tonnes de carbone, selon une étude de la scientifique canadienne Suzanne Bayley. Ces transformations, ajoute-t-elle, réduiront parallèlement la capacité de séquestration du carbone des zones humides de la région de peut-être 7,2 millions de tonnes par an.

Un énorme passif environnemental et sanitaire

Joe Wandering Spirit connaît mieux que quiconque les bouleversements entraînés dans la région par l’industrie des sables bitumineux. Ce qui l’inquiète encore davantage, de même que les autres aborigènes qui vivent en aval, est la possibilité que l’un des murs de terre qui retiennent les eaux usées des bassins de rétention s’effondre un jour, relâchant un déluge d’eau toxique vers l’aval.

Wandering Spirit n’est pas le seul à être inquiet. En 2012, un panel d’experts réunis par le Rosenberg International Forum on Water Policy estimait qu’un tel incident était non seulement possible, mais probable. 

« Si une rupture de ce type survenait durant l’hiver et que les eaux usées atteignaient la rivière Athabasca sous les glaces, concluait le panel, il serait virtuellement impossible d’y remédier ou de dépolluer… Un déversement majeur, par exemple en cas de rupture significative d’une retenue importante d’eaux usées, pourrait menacer l’intégrité biologique du bassin inférieur de la rivière Athabasca, du delta Paix-Athabasca, du lac Athabasca, de la rivière des Esclaves et de son delta, du Grand lac des Esclaves, du fleuve Mackenzie et de son delta et peut-être même de la mer de Beaufort [dans l’océan Arctique, NdT]. Ses conséquences sur la société humaine dans les Territoires canadiens du Nord-Ouest seraient sans précédent. »

Aussi bien les autorités du Canada et de l’Alberta que l’industrie pétrolière ont été extrêmement lentes à s’attaquer à l’énorme passif environnemental des sables bitumineux, qui pourrait représenter jusqu’à 13 milliards de dollars canadiens (9,3 milliards d’euros) rien qu’en coûts de réhabilitation. Le gouvernement de l’Alberta a même essayé de réduire au silence John O’Connor, un médecin qui a suivi pendant 15 ans une population d’environ 900 aborigènes vivant en aval des sables bitumineux. Son seul crime est d’avoir exprimé publiquement son inquiétude sur les taux anormalement élevés de cancers rares et d’autres pathologies dans ces communautés. O’Connor n’avait fait que suggérer que des études supplémentaires étaient requises pour déterminer si ces problèmes étaient liés à la pollution occasionnée par les sables bitumineux.

Le docteur O’Connor a mené (et remporté) une longue bataille contre le gouvernement après que celui-ci eut essayé de révoquer sa licence de praticien. Mais en mai 2015, une agence gouvernementale lui annonça que ses services n’étaient plus requis, lui faisant perdre le droit de soigner les gens de la communauté.

Au-delà de ces enjeux sanitaires, le gouvernement de la province et les partisans des sables bitumineux eux-mêmes commencent à se rendre compte que le statu quo n’est plus une option acceptable, particulièrement depuis que les États-Unis ont fermé la porte à l’envoi du pétrole issu des bitumes de l’Alberta vers le sud à travers l’oléoduc Keystone.

Moratoire

De nouvelles régulations mises en place en mai 2015 limitent la quantité d’eaux usées pouvant être stockée dans des bassins de rétention et obligent les entreprises à investir dans des technologies réduisant la quantité d’eaux usées produites par leurs opérations. Des seuils ont été établis afin de déterminer quand les entreprises doivent prendre des mesures pour réduire leurs impacts environnementaux. Et ces régulations obligent aussi les firmes à mettre en place des garanties financières pour les problèmes potentiels de réhabilitation.

Les critiques des sables bitumineux restent sceptiques. Lorsque des régulations similaires furent introduites en 2009, les entreprises n’ont pas pu, ou pas voulu, se mettre en conformité. En outre, ces régulations reposent sur des solutions technologiques… qui n’existent pas encore.

Au vu de l’expérience passée, un nombre croissant de scientifiques et d’économistes du Canada et des États-Unis estiment désormais que la seule manière d’avancer est la mise en place par les gouvernements du Canada et de l’Alberta d’un moratoire sur les nouvelles exploitations de sables bitumineux.

Dans une tribune récemment publiée par la revue scientifique Nature, la chercheuse Wendy Palen et sept de ses collègues avancent que les controverses sur les bassins de rétention et les oléoducs comme Keystone ou Northern Gateway cachent un problème plus profond – ce qu’ils décrivent comme un « processus politique détraqué ». Que ce soit au Canada ou aux États-Unis, soulignent-ils, la production des sables bitumineux, la gestion de l’eau, les politiques de transport, climatique et environnementales sont abordées séparément. Chaque projet est évalué de manière isolée. Il y a selon eux un besoin urgent d’une approche plus cohérente, qui évaluerait tous les nouveaux projets de sables bitumineux dans le contexte d’une stratégie énergétique et climatique plus cohérente et plus large.

« Les sables bitumineux canadiens sont vastes, et la production a plus que doublé au cours de la décennie écoulée pour atteindre plus de 2 millions de barils par jour », m’a récemment déclaré Palen. « La ruée sur le développement de ces ressources a été beaucoup trop rapide au regard du besoin d’une analyse robuste des impacts sur l’environnement, la santé humaine et le système climatique global. Tout nouveau développement devrait être suspendu jusqu’à ce que l’on ait pu étudier leurs effets cumulés de manière publique et transparente. »

Source © Edward Struzik traduit par Olivier Petitjean. / multinationales.org


mardi 16 juin 2015
Alors que les Etats membres doivent respecter des seuils de polluants atmosphériques, un rapport de l'Agence européenne de l'environnement démontre une nouvelle fois que ce n'est pas le cas. 

La directive NEC (Directive 2001/81/EC) fixe quatre "plafonds" : dioxyde de soufre (SO2), oxydes d'azote (NOx), ammoniac (NH3) et composés organiques volatiles non méthaniques (COVNM). 

Selon l'AEE, dix Etats membres ont dépassé au moins un plafond en 2013. L'Allemagne est le seul pays qui a dépassé trois des quatre plafonds d'émission (NOx, COVNM et NH3), tandis que l'Autriche (NOx et NH3), le Danemark (COVNM et NH3) et l'Irlande (NOx et de COVNM) en ont dépassé deux. 

La situation est surtout critique sur le polluant NOx. L'Autriche, la Belgique, la France, l'Allemagne, l'Irlande et le Luxembourg dépassent les seuils tous les ans depuis 2010. Le transport routier en est la principale cause. 

Six Etats membres ont également des problèmes persistants avec le NH3. L'Autriche, le Danemark, la Finlande, l'Allemagne, les Pays-Bas et l'Espagne ont transgressé les plafonds au cours des quatre dernières années (2010-13). Près de 95% des émissions de NH3 découlent de l'agriculture, principalement de l'utilisation des engrais et de la manutention du fumier animal. 

Les plafonds pour le dioxyde de soufre (SO2) ne sont plus dépassés depuis 2010.

lundi 8 juin 2015
Le bilan du séisme de magnitude 5,9 qui a frappé le mont Kinabalu dans l'Etat malaisien de Sabah (est) a grimpé à 19 morts, a rapporté samedi le journal malaisien anglophone The Star, citant des responsables locaux.

Plus de 200 personne dont des étrangers étaient bloqués vendredi au mont Kinabalu, point culminant de la Malaisie, à la suite d'un séisme de magnitude 6,0 sur l'île de Bornéo, selon des responsables et médias locaux.

L'Institut américain de géophysique (USGS) a précisé que la secousse s'était produite dans la matinée à une profondeur de 10 km, et que son épicentre était situé à 19 km de la ville de Ranau et à 54 km de Kota Kinabalu. Cette ville est aussi la capitale de l'Etat de Sabah, abritant le mont Kinabalu culminant à 4.095 mètres d'altitude. 

Aucun corps supplémentaire ne devrait être retrouvé car tous les grimpeurs disparus ont été retrouvés, a indiqué le journal, citant des responsables de recherche et de secours.

Les corps ont été transportés par hélicoptère à Kota Kinabalu, chef-lieu de l'Etat de Sabah, ont indiqué ces responsables.

Bien que l'identité des victimes ne puisse être révélée qu'après autopsie, on estime qu'au moins dix personnes ayant péri dans le séisme étaient des étudiants d'une école internationale de Singapour.

Le gouvernement de l'Etat a annoncé lundi une journée de deuil pour les victimes du séisme et tous les départements et agences devront mettre leurs drapeaux en berne.

La fête de Kaamatan prévue pour dimanche est également annulée en raison du séisme.

Source © Chine nouvelle
Le député Alfred Marie-Jeanne est intervenu mardi dernier à l'Assemblée nationale pour alerter le gouvernement sur la pollution aux particules fines qui sévit en Martinique. La ministre de l'Ecologie a reconnu la gravité de la situation, tout en indiquant qu'un programme est mené contre cette pollution.

Lors des questions au gouvernement, Alfred Marie-Jeanne, le député de la Martinique a choisi d'interpeller la ministre des Outre-mer George Pau Langevin. Mais c'est finalement Ségolène Royal, elle-même qui a répondu au député. Il faut dire que le sujet est grave. Dans un communiqué cité par Alfred Marie-Jeanne, la Commission européenne menace de poursuivre la France devant la Cour de justice de l'Union européenne en raison de sa pollution atmosphérique.

Or parmi les dix territoires les plus pollués par des particules fines figure la Martinique. Le député Alfred Marie-Jeanne s'est dit surpris de cette situation, tout en demandant au gouvernement quelles mesures allaient être prises. 

Ségolène Royal, la ministre de l'Ecologie a reconnu cette situation, mais elle a tout de suite fait part d'un programme en court pour lutter contre cette pollution. Un appel d'offre a été lancé par la Région Martinique qui vise à encourager la mise en place de véhicules propres, de co-voiturage ainsi que de transports collectifs. 

Source @ Outre mer 1 er
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lundi 1 juin 2015
Il y a eu 3 786 déclarations de fuites de matières dangereuses, solides, liquides ou gazeuses en Colombie-Britannique en 2014. 

Ces déclarations vont de la simple fuite d' huile de friture aux graves fuites de résidus d'extractions minières . 

C'est tout de même une moyenne de 10 déclarations avouées de fuites de produits dangereux dans l'état de Colombie Britannique par jour.

Ces données révélées au publique dernièrement, suscitent de nombreuses questions:

En effet le rapport nous apprend qu'elles varient en taille et en impact sur l'environnement, allant de la catastrophe de la mine Mount Polley à un petit déversement d'huile de friteuse. Néanmoins cette nouvelle base de données ne répertorie ni les responsables de ces catastrophes, ni l'endroit précis des déclarations de fuites, ni comment elles ont été nettoyé, et ce pour des raisons de confidentialités, déclarent les autorités. 

Pourtant pour Spencer Chandra Herbet, le nombre de déversements accidentels de matières dangereuses déclarées en Colombie Britanniques en 2014 est devenu très "inquiétant."

Plus grave:

"Il semble qu'en 2014 dans la moitié des cas, le gouvernement n'a jamais su ni les quantités réelles ni le type de pollution déversée dans la nature par les déclarants, mais pire, dans un quart des cas, il n'a même jamais su les lieux où les déversements accidentels s'effectuaient"

Même si parfois ce manque d'informations est compréhensible, par exemple chaque fois qu'une personne anonyme est témoin d'un déversement et qu'elle le signale à la province dans un rapport d'incident dit "Dangerous Goods" (DGIRs), ces témoignages sont souvent brouillons. Les informations peuvent alors être "inexactes ou évoluer avec le temps», et ne sont pas toujours établies. Néanmoins malgré ces lacunes, ces déclarations ont du moins le mérite de donner une idée approximative de l'endroit où une fuite s'est produite, accompagné souvent d'un témoignage sur sa cause probable et une description générale de la façon dont la fuite a impacté l'environnement. 

Mais certains incidents soulèvent de véritables questions: 

Par exemple, un déversement déclaré le 25 Juillet 2014 dans le Lower Mainland decrit seulement que 485 kilogrammes de déchets de laboratoire ont fuit, sans en connaitre ni la raison, ni le lieu, ni la teneur de la pollution. Sur 21 dossiers, la cause des déversements sont répertoriés comme actes de " vandalismes ou terrorismes." on retrouve sous cette définition un déversement de méthanol de 1600 litres sans autre détail, ou encore deux accidents impliquant des ruptures de pipelines, sans aucune donnée des quantités déversées. Dix-huit dossiers ne signalent que la présence d'odeurs ou de gaz acides ou de sulfure d'hydrogène.

Les régions les plus impactées sont le Lower Mainland et l'île de Vancouver, qui représentent à eux deux plus de la moitié du total des déversements déclarés dans l'état, avec respectivement environ 30 % et 23 % de tous les incidents déclarés en Colombie Britannique. La région Peace termine troisième avec 552 déversements, soit environ 14 % du total, peut-être un reflet du devellopement économique démesuré de la région. 

Dans presque la moitié des incidents, l'eau est affectée: ils ont touché l'océan dans 978 cas, des lacs et rivières dans 788 cas et les eaux souterraines dans 6. La majorité des déversements (1072) ont impacté les terres, tandis que pour 438 cas les risques étaient totalement inconnus ou non cotés. 

Voici un exemple des incohérences de déclarations que l'on peut trouvé dans ce rapport:

Parmi les fuites les plus importantes on peut retenir celles d' Avril 2014, 100.000 litres de pétrole brut se sont déversé quelque part dans le nord de la Colombie-Britannique, point. Ou encore plusieurs mois plus tard, 400 000 litres de résidus du processus de fracturation se sont déversé dans la nature dans la région de Peace, point.

Mais plus grave encore

• Le plus important de l'an dernier est le cas de la mine Mount Polley, qui a déversé 14,5 milliards de litres d'eau de résidus d'extraction dans les lacs et cours d'eau avoisinants. 

• le 4 mars 2014 un déversement de 30000 kg de kérosène à Sidney. 

• le 18 décembre 2014 un déversement de lisier de porc à Salmon Arm. 

• le 24 février 2014 un déraillement près de Prince George déverse 700 000 kg de charbon dans une rivière. 

• On y apprend la présence de barils de combustible abandonnés illégalement quelque part dans le Peace. Le rapport mentionne "BEAUCOUP." 

Pour Chandra Herbert, tout cela soulève tout de même des questions quant à savoir si le gouvernement a vraiment la capacité à réagir à ces accidents. Les provinces semblent dépassées et incapables de réagir seules. Un email de Mars 2014 entre deux Ministère de l'Environnement souligne certains de ces problèmes. 

"Nous pourrions citer ainsi des centaines de fuites où de mauvaise réactions des autorités se sont produites et où des améliorations sont nécessaires», a écrit le directeur du ministère Graham Knox. «Compiler un tel rapport implique d' importantes ressources en personnel, dont nous ne disposons pas pour le moment." 

Les systèmes de signalement des déversements, la formation des intervenants, la collecte de données, la restauration de l'habitat et l'indemnisation publique sont aujourd'hui trop ventilés" 

Quant à la contribution des entreprises pétrolières aux nettoyages des déversements cela reste très trouble. La plupart des fuites de 2014 restes inconnues ou ne figurent pas dans les 1205 cas répertoriés dans le rapport. 

Sur les 552 déversements répertoriés dans le Peace, seulement 115 impliquent leur contribution, ce qui signifie qu'il y a de grands trous dans les données régionales. Dans ce nombre, seulement 90 ont été répertoriés comme des déversements de pétrole. Pourtant nous savons que la majorité des incidents non déclarés dans la région de Peace semblent être liés au pétrole et au gaz. 

Larry Neufeld, un consultant en environnement basé à Dawson Creek, confirme que des centaines de déversements dans le secteur pétrolier sont non déclarés. Il témoigne également que la réglementation en cours dans l'état permet de sous estimé leurs impacts et d'éviter de les classés comme à risque. 

Il y a un certain nombre de raisons pour lesquelles les déversements se produisent. Les défaillances de matériel ont été responsables de 30 % de tous les déversements en 2014, mais la cause de déversements inconnus ou non disponibles se retrouve dans 37 % des cas . Seulement 9 % de tous ces incidents ont été identifié comme causés par erreur humaine, tandis que 7 % sont dits intentionnels ou non autorisées. 

Bref, globalement, les déversements de produits dangereux sont de plus en plus fréquents en Colombie-Britannique  Le nombre total de déversements en 2010 était de 2615, selon un rapport de Emergency Management BC. En 2013, ce nombre était passé à 2.965. En 2014 la hausse semble donc se poursuivre. 

"La plupart de nos communautés sont confrontés à d'importants trafics de pétrole ou d'autres produits qui pourraient être dangereux à la fois pour l'environnement et les populations locales, Nous voulons nous assurer qu'il existe une stratégie d'intervention d'urgence pour répondre à des accidents possibles." 

Chandra Herbert rappelle que les gouvernements provinciaux devraient donc avoir un rôle beaucoup plus actif dans la lutte contre ces pollutions. 

Mais le pire reste de constater qu'il semble aujourd'hui impossible de faire appliquer la loi en Colombie Britannique. Dans ne nombreux cas nous ne savons même pas la teneur des accidents ayant entraîné des pollutions, mais pire encore, dans certains cas, on ne sait même pas où ils se produisent. 

© Nature Alerte





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