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samedi 14 février 2015
Selon le rapport de l’Agence régionale de santé, la pollution de la nappe de la craie par les nitrates d’origine agricole se poursuit, et pose des enjeux contradictoires à court et long terme.

Turbidité, nitrates, pesticides, polluants d’origine industrielle. Comme chaque année, l’Agence régionale de santé (ARS) a publié fin 2014 son rapport sur la qualité des eaux distribuées en Haute-Normandie en 2013, et aborde ces quatre classes de molécules qui se diffusent dans les nappes souterraines. La poursuite de la dégradation de la qualité de l’eau de la nappe par les nitrates agricoles marque cette livraison du rapport de l’agence, disponible gratuitement sur son site Internet.

DANS LE PAYS DE CAUX

L’année 2013, pour les seuls nitrates, ne s’est pas démarquée des années précédentes : les concentrations ont continué d’augmenter dans la nappe de la craie, profonde et d’où est tirée l’eau qui coule dans les robinets des Haut-Normands. Les teneurs moyennes les plus importantes se localisent dans le sud de l’Eure et dans le pays de Caux. En 2013, 51,4 % de la population haut-normande a consommé une eau dont la concentration en nitrates était comprise entre 25 et 40 mg par litre, sachant que la norme maximale est fixée à 50 mg/l. Mais cette proportion est à lire en comparaison des années précédentes : depuis 2004, la population recevant de l’eau contenant entre 25 et 40 mg de nitrates par litre ne cesse d’augmenter, en 2004 un peu plus de 40 % de la population régionale était comprise dans cette tranche. Cette augmentation constante s’observe depuis les années 1970 dans les grands aquifères du Bassin parisien 

En 2013, peut-on lire dans le rapport de l’ARS, 23 500 habitants de la région, habitant principalement dans le sud de l’Eure, ont été « alimentés par une eau non conforme en nitrates de façon récurrente ».

RESTAURER LA RESSOURCE

Les collectivités distribuant de l’eau qui dépasse ponctuellement la norme peuvent bénéficier d’une dérogation de la part du préfet, mais doivent mettre en place un programme d’actions, auprès des agriculteurs essentiellement, pour restaurer la ressource. Cette restauration peut aussi être atteinte par l’ouverture de stations de traitement spécial des nitrates, au fonctionnement coûteux, comme cela s’est fait à Criquetot-l’Esneval en 2013 et à Fauville-en-Caux l’an dernier. 

Mais, pointent les auteurs de l’étude, « ces solutions curatives à court terme ne résolvent pas le problème de la lente dégradation continue de la qualité de la nappe de la craie ». Ces derniers signalent par ailleurs l’abandon de quatre captages d’eau potable dans l’Eure en raison de leur teneur en nitrates élevée.

Ce transfert de nitrates d’origine agricole s’opère par infiltration lente au travers des sols et de la craie, et rapide lorsqu’elle s’effectue par les bétoires, ces ouvertures karstiques typiques de la craie qui conduisent directement les eaux de ruissellement à la nappe profonde. Un phénomène caractérisé par son inertie forte et qui fait dire à Anne Gérard, spécialiste en hydrologie à l’ARS, que « l’on paie actuellement les erreurs commises il y a vingt ans » en termes d’usage trop intensif des apports d’azote en agriculture. Voilà de quoi compliquer encore le travail engagé par les pouvoirs publics et les agriculteurs pour limiter les pollutions par les nitrates, tiraillé entre des phénomènes hydrologiques qui placent l’action dans un long terme et des facteurs, économiques notamment, qui ont une influence à court terme sur le comportement des agriculteurs.

Autrement dit, l’appel sur le marché international de blés riches en protéines incite les producteurs à maintenir, voire augmenter leur apport d’azotes sur céréales, tandis que les effets d’une baisse de la fertilisation ne se fera sentir que dans plusieurs années dans la nappe.

Arrêter le transfert de nitrates

Si les actions pour limiter la pollution des aquifères par les nitrates sont connues, elles doivent être engagées sur le long terme pour être efficaces.

En 2009, le Programme interdisciplinaire de recherche sur l’environnement de la Seine (Piren-Seine) publiait un fascicule très instructif sur la pollution du Bassin de la Seine par les nitrates, encore disponible sur son site Internet aux côtés d’autres publications mêlant pédagogie et recommandations. 

Depuis les années 1970, apprend-on dans le document, l’évolution des concentrations en nitrates dans l’ensemble des trois grands aquifères du bassin de la Seine (Craie, Eocène et Oligocène), principales réserves d’eau potable, montre une « augmentation régulière, remarquablement continue et quasi-linéaire, des concentrations en nitrates sur près de trente années ».

Ainsi, l’augmentation de la valeur médiane des concentrations en nitrates mesurées dans le bassin de la Seine est en moyenne de 0,64 mg/l/an depuis le milieu des années 1970... Des nitrates dont les auteurs rappellent la dangerosité, une fois transformés en nitrites dans le tube digestif.

On trouve naturellement de l’azote dans les sols, provenant de la fixation de l’azote atmosphérique par certaines plantes comme les légumineuses. Celui-ci est assimilé par les plantes et s’intègre dans la matière organique dont la décomposition fournit des nitrates. En l’absence de fertilisation, expliquent les auteurs du fascicule, « la concentration ‘’ naturelle ‘’ en nitrates des eaux souterraines est estimée entre 5 et 25 mg/l (NO3), une valeur courante moyenne de 10 mg/l étant généralement admise ».

Mais depuis la création des engrais industriels de synthèse, les intrants agricoles sont venus considérablement amplifier les teneurs en azote apportés au sol. « Si la majorité de cet azote est consommée par les plantes », indique le fascicule, une partie est lessivée par l’eau de pluie et rejoint les cours d’eau, quand une autre s’infiltre vers les nappes souterraines. Or, en France, selon un bilan du ministère chargé de l’Agriculture, « la différence entre azote apporté et azote effectivement consommé, est passée de 320 000 tonnes en 1995 à 400 000 tonnes en 1997 ». Dans la course au rendement, avec des engrais relativement peu chers, les agriculteurs ont parfois augmenté les doses pour être sûrs d’atteindre le rendement potentiel de leur sol et de la variété, au risque de perdre de l’azote inutilement.

Si la mise en place de cultures intermédiaires pièges à nitrates ou encore de bandes enherbées de ce type de cultures permet, selon l’équipe de Piren-Seine, de diminuer « immédiatement et sensiblement (de 25 à plus de 50 %) les flux d’azote susceptibles d’être lessivés vers les cours d’eau ou les formations aquifères », l’inertie propre des aquifères « limite fortement leur efficacité à court terme. » Cette inertie diminue « l’efficacité immédiate des mesures agro-environnementales sur l’état de pollution global des grands aquifères du bassin, les effets ne pouvant être sensibles que plusieurs années (voire dizaine d’années) après la mise en place de ce type de mesure », poursuivent-ils.

La seule solution envisageable est d’inscrire les diverses actions dans le long terme. 

Source  © Christophe Trehet / Paris Normandie






mercredi 14 janvier 2015
Dans le Salento, à l'extrême sud du talon de la botte italienne, l'agonie d'une oliveraie préfigure celle de l'agriculture locale. Le mal est visible sur près de 60 000 hectares. Il est l'oeuvre de Xylella fastidiosa, bactérie dévastatrice qui a trouvé dans les vergers de la province de Lecce un terrain propice à sa propagation. Quasiment la totalité des oliviers et autres végétaux y ont été infectés.

La bactérie provoque le dépérissement de quelque deux cents espèces végétales, comme l'olivier, le lierre, l'amandier, la vigne et le chêne. Elle se propage via le commerce de plants dits porteurs sains, par les plantes contaminées, ainsi que par l'intermédiaire d'insectes piqueurs-suceurs tels que la cicadelle. Une fois devenus les hôtes du parasite, certains arbres produisent des fruits de plus en plus petits, jusqu'à dépérir.

La facture est lourde

C'est en Californie que Xylella fastidiosa apparaît pour la première fois, en 1880. Tour à tour, plusieurs souches contaminées ont été détectées sur des espèces cultivées. La bactérie a le voyage facile. 29 États américains sont actuellement touchés. Et la Californie a été contrainte de procéder à l'arrachage de vignes. Par la suite, Taïwan et l'Amérique du Sud ont été en proie à la bactérie, avant qu'elle fasse son nid en Italie, où elle est détectée en octobre 2013. Dans les Pouilles, la facture est lourde : 53 millions d'euros de pertes pour l'agriculture locale.

Face à ce risque écologique, la Commission européenne a décidé de renforcer la surveillance et de mettre en oeuvre au plan européen des restrictions de mouvement des végétaux visant à prévenir l'extension du foyer. 

Cependant, cette peste menace désormais de s'étendre aux régions avoisinantes. Un "séisme" environnemental ? Pour Daniel Sainte-Beuve, expert en filières végétales, le mot n'est pas trop fort. En octobre dernier, ce scientifique de l'office du développement agricole et rural de la Corse s'est rendu à Gallipoli, dans les Pouilles, pour un symposium scientifique consacré à cette bactérie tueuse. Il a constaté avec effroi que les autorités italiennes, "démunies par rapport à l'enjeu", n'isolaient pas correctement les zones infectées.

La Corse en première ligne

Contacté par Le Point.fr, le scientifique explique que "contrairement à ce que préconise l'Europe, il n'y a pas de confinement de la bactérie dans les Pouilles. Une zone tampon de 30 000 hectares devait être mise en place dès 2014 afin d'isoler la bactérie dans cette région. Mais aujourd'hui encore, la situation n'est pas sous contrôle." Pour Daniel Sainte-Beuve, la mise en quarantaine de la zone se heurte au dogme européen de la libre circulation des biens et des personnes. Aux yeux du scientifique, cela ne fait aucun doute, "le bassin méditerranéen est menacé".

En première ligne : la Corse. Dans l'île, l'inquiétude grandit. La plupart des plants commercialisés proviennent d'Italie. À ce titre, les élus nationalistes de Femu a Corsica avaient tiré la sonnette d'alarme dès le mois d'août 2014. Avec le concours des chambres régionales d'agriculture, la surveillance a été renforcée dans l'île et des contrôles supplémentaires ont été réalisés sur les végétaux introduits par voie maritime et aéroportuaire. Des prélèvements sont également effectués à des fins d'analyse. À ce jour, aucune anomalie n'aurait été constatée. Pour autant, Daniel Sainte-Beuve estime que la Corse est "très exposée" et que les mesures prises sont "insuffisantes". D'autant que "des contrôles systématiques des plants ne peuvent pas être réalisés, car cela serait une entrave à la libre circulation."

L'insuffisance des pouvoirs publics

De nombreuses universités américaines, mais aussi celles de Turin et Bari, cherchent les meilleurs moyens de se débarrasser de la bactérie. En vain. De l'avis commun des scientifiques, "aucun moyen de lutte curative contre cette bactérie n'est aujourd'hui connu. L'éradication reste impossible sur un végétal infecté par Xylella fastidiosa, mais on peut penser que la bactérie atteindra une limite climatique, si elle progresse vers le nord de l'Europe." Pour l'heure, "la seule méthode de traitement possible serait d'utiliser des antibiotiques, affirme Daniel Sainte-Beuve. Or, pour des raisons environnementales et sanitaires, nous refusons d'utiliser des antibiotiques sur les végétaux."

Selon lui, les pouvoirs publics n'ont pas été à la hauteur de la menace. "La gestion politique de la crise est alarmante, dénonce-t-il. La moindre des choses serait de faire de la prévention, afin d'alerter les populations vis-à-vis de ce risque, car le vecteur humain reste le premier vecteur de propagation. Mais tous nos appels au ministère de l'Agriculture sont restés lettre morte."

Source © Julian Mattei / le point

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lundi 12 janvier 2015
Le ministre de l’Agriculture Taïwanais, Chen Bao-ji , a confirmé dimanche l’infection de plusieurs exploitations volaillères dans le sud de Taiwan par deux souches très virulentes de grippe aviaire, H5N8 et H5N2, et a garanti que les volatiles infectés ne pénétreraient pas la filière alimentaire, tout en expliquant que ces virus ne présentaient pas de danger pour l’homme.

Le virus qui a décimé un élevage de poulets du district de Pingtung a été identifié comme une nouvelle souche mutante du virus H5N2, lequel avait déjà affecté l’île par le passé. Ce H5N2 mutant a aussi été retrouvé dans des élevages d’oies du district de Yunlin et dans un élevage de canards de celui de Pingtung.

C’est en revanche une souche inconnue jusqu’ici de la grippe aviaire, la souche H5N8, qui a été détectée dans des élevages d’oies du district de Chiayi, également dans le sud de l’île.

A la date du 10 janvier, plus de 25 000 oies avaient succombé à l’une ou l’autre souche dans une vingtaine de fermes. Des abattages à grande échelle ont été réalisés par précaution dans les élevages affectés et des tests sont en cours sur des échantillons provenant de 24 autres fermes.

Selon le ministère de l’Agriculture, les deux souches qui sévissent actuellement sont très similaires à d’autres souches du virus détectées dans des élevages en Corée du Sud en 2014 pour le sous-type N8 et en Chine en 2011 pour le sous-type N2.

mardi 2 décembre 2014
Près d'un quart des libellules d'Ile-de-France ont disparu ou sont directement menacées par l'homme, selon la première "liste rouge" consacrée à ces odonates. Après les oiseaux et avant les papillons, cet état des lieux alerte les pouvoirs publics sur la situation médiocre des zones humides en région parisienne.

Confrontés à l'urbanisation et à l'intensification agricole, ces insectes qui vivaient jadis paisiblement dans leurs mares et leurs cours d'eau sont au bord de l'extinction. Selon une "liste rouge" tout juste achevée par l'Office pour les insectes (Opie), la Société française d'Odonatologie et Natureparif, un quart des libellules d'Ile-de-France sont "menacées" ou ont disparu en vingt ans.

Sur 59 espèces de libellules, une est "éteinte", 19 % sont menacées et 14 % sont "quasi menacées". Le sympétrum noir, l'agrion de Mercure, le leste des bois et la leucorrhine à gros thorax auront peut-être disparu, d'ici 5 à 10 ans, des écrans radars. La naïade aux yeux rouges, autre espèce en sursis, n'aura bientôt que ses yeux pour pleurer.

Perturbations d'origine humaine

Ce drame silencieux risque de laisser de marbre les non-initiés. Mais il en dit long sur les conséquences de la pollution humaine. "Ces risques de disparition sont liés à la destruction des habitats et à la baisse du niveau des eaux due aux perturbations climatiques", résume pour metronews Xavier Houard, coordinateur scientifique à l'Opie.

L'insecte, qui privilégie les zones humides comme les bords de Seine ou les plans d'eau, est chassé par l'extension des terres agricoles. "Les agriculteurs comblent les mares pour récupérer les terres amputées par l'urbanisation", explique Xavier Houard. Sans oublier les effets délétères des engrais… "Tout cela est strictement encadré par la loi sur l'eau de 2006… Mais sa mise en œuvre est une bataille quotidienne", estime le spécialiste.

La liste rouge des libellules fait suite à une autre, également alarmante, sur les oiseaux franciliens. L'an prochain, les experts se pencheront sur le sort des papillons… 

Des outils qui seront régulièrement réactualisés pour suivre le déclin de nos espèces… Ou leur renouveau.

Plus 300 observateurs au chevet des libellules

La "liste rouge" des libellules d'Ile-de-France a été réalisée à partir des observations de plus de 300 personnes, pour la plupart bénévoles, gravitant autour de la Société française d'odonatologie. Au total, près de 28.000 données sur ces insectes ont été compilées sur les vingt dernières années, pour aboutir aux observations qui viennent d'être présentées.

Source © MetroNews


jeudi 20 novembre 2014
Quelque 275 vaches à viande ont été abattues ces dernières semaines dans la Loire après la découverte d'un cas de tuberculose contagieuse pour l'homme, a indiqué jeudi la Direction départementale de la protection des populations (DDPP).

A la différence de départements comme la Dordogne ou la Côte d'Or, les cas de tuberculose bovine sont très rares dans la Loire, qui compte de nombreux élevages pour la production de lait ou de viande, a indiqué à l'AFP la directrice de la DDPP, Nathalie Guerson. « Le cas qui nous occupe depuis des semaines a été décelé dans un abattoir breton. La traçabilité a permis de remonter jusqu'à un troupeau de Saint-Galmier, majoritairement de race charolaise », a-t-elle précisé, confirmant une information du Progrès.

Après la confirmation d'une tuberculose miliaire, le 8 septembre, des mesures de dépistage ont été prises dans une trentaine de cheptels, représentant plusieurs milliers d'animaux. Outre les 260 bovins du troupeau de l'animal, 15 autres animaux ont été abattus lorsque les premiers tests étaient positifs, selon la même source. Mais un seul autre cas de tuberculose a finalement été découvert.

L'éleveur de Saint-Galmier recevra plus de 100.000 euros de dédommagement.

Source © La Frace Agricole
jeudi 6 novembre 2014


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mardi 4 novembre 2014
Le Modef (1) lance un cri d'alerte contre « la concentration verticale et horizontale, du champ à l'assiette » de l'agriculture, dans un communiqué du lundi 3 novembre 2014.

Dans le contexte de l'année internationale de l'agriculture familiale, le syndicat dénonce les évènements actuels de la « guerre économique dans laquelle les paysans sont de la chair à canon ».

Il remet notamment en cause des projets de la distribution tels que le rapprochement des centrales d'achat entre Système U/Auchan et Casino/Intermarché, mais également des projets agricoles et coopératifs comme la ferme des 1.000 vaches, les 250.000 poules pondeuses ou encore le lancement de « Coop de France Agroalimentaire ».

Le syndicat indique que « le monde paysan est en train de se transformer en travailleurs à la tâche pour le compte de quelques grands groupes ». Il épingle au passage le « syndicalisme agricole affilié au Medef » qui collabore avec ces grands groupes.

(1) Confédération syndicale agricole des exploitants familiaux.

Source © la france agricole


lundi 29 septembre 2014
Au milieu des champs de riz, des silhouettes font claquer d’immenses frondes en corde pour chasser les oiseaux dévoreurs de grains. La tradition dure en Colombie mais elle ne suffit plus face à un mal autrement plus nuisible : le changement climatique.

Dans les plaines tropicales de Monteria, les producteurs de riz ont longtemps vécu comme des enfants gâtés. Non loin des côtes Caraïbes, l’étouffante chaleur humide leur garantissait deux à trois récoltes par an. Et puis les caprices du ciel ont semé le chaos.

« Le temps est devenu complètement fou, comme on dit ici. Toute la planète subit des changements et il faut absolument apprendre à vivre avec », lance à l’AFP Oscar Perez, un cultivateur de 46 ans dont 15 dédiés aux champs.

« On vit dans l’incertitude permanente avec ces questions angoissantes : que faire, que semer, quelle direction prendre ? », ajoute ce paysan.

En moins d’une décennie, la région a subi les foudres du ciel : une température minimale qui gagne trois degrés, un taux d’humidité grimpant à 85% et une pluviosité erratique qui fait alterner déluges et périodes de sécheresse. Pour les agriculteurs, le coup est rude.

« En cinq ans, le rendement des cultures de riz en Colombie a baissé d’une tonne par hectare en raison de la variabilité climatique », passant de 6 à 5 t/ha, explique à l’AFP Patricia Guzman, responsable technique de Fedearroz, la fédération nationale qui rassemble 12.000 producteurs.

Un drame pour ce pays aux 450.000 hectares de riz, où plus de 200 localités dépendent de ce produit de première nécessité. Et une mauvaise nouvelle qui tombe au pire moment.

En vertu d’un traité commercial avec les Etats-Unis, le riz américain sera d’ici à cinq ans importé sans droit de douane sur le sol colombien, avec un coût de production quasiment deux fois moins élevé. « Le changement climatique a accéléré cette course contre la montre », reconnaît Mme Guzman.

Alerté par le phénomène, le Centre international d’agriculture tropicale (CIAT), l’antenne en Colombie du Groupe consultation pour la recherche agricole internationale (CGIAR), a participé à un programme d’analyse de données inédit par son ampleur.

Pronostics climatiques, étude des sols, examen des variétés de riz selon leur sensibilité à la radiation solaire : tous ces facteurs ont permis d’aboutir à des recommandations concrètes et très localisées, notamment des « fenêtres idéales » pour les dates de semis.

« L’agriculteur peut être réticent à changer ce qu’il fait traditionnellement, surtout quand quelqu’un de la ville vient lui dire. Mais, avec le changement climatique, ils ont perdu leurs repères donc ils sont un peu en détresse », confie à l’AFP Sylvain Delerce, un chercheur français du CIAT, dont le projet, baptisé « Big Data », a été primé par les Nations unies à l’occasion d’un sommet climatique cette semaine à New York.


Un principe simple a ainsi changé la vie des paysans de Monteria : ne faire qu’un seule récolte de riz vers la fin de l’année. Surtout ne pas planter durant le premier semestre : la hausse des températures, combinée à une monoculture intensive, a favorisé l’apparition d’une bactérie qui décime les champs.

« Pour beaucoup d’agriculteurs, cela a été très dur d’accepter de ne faire qu’une seule récolte », admet Alfonso Blanco, un robuste gaillard de 55 ans, à la tête de plus de 600 hectares où il applique désormais une rotation avec le maïs.

Agronome employé par Fedearroz, Cristo Perez invite les plus réticents à visiter les cultures de riz prématurées. Les tiges couvertes de taches et les épis atrophiés par la bactérie constituent un argument choc. « Je leur dis : regardez les dégâts. Vous allez perdre vos récoltes si vous plantez trop tôt », explique-t-il.

Des réunions d’information, qui débutent souvent par une prière collective, font aussi passer le message dans les campagnes, où les stations de météo mobiles ont remplacé les épouvantails.

« On a bien compris la situation », assure Rosario Ganem, une agricultrice de 55 ans, qui juge « fantastique » l’aide des scientifiques, après avoir troqué leurs conseils contre les dictons de ses aïeuls.

Source © AFP
mercredi 17 septembre 2014
La récolte qui débute dans le courant du mois d’octobre devrait être catastrophique pour l’oléiculture du Var et des Alpes-Maritimes. La faute à des facteurs naturels hors normes

L'olive est sous pression. « L'or vert » connaît une année catastrophique dans notre région. L'Espagne avait ouvert le ban avec une sécheresse historique. L'Italie, et la région des Pouilles, a emboîté le pas avec une bactérie mortelle pour les oliviers, la xylella fastidiosa, qui oblige à brûler et arracher tous les arbres. Cette bactérie extrêmement nocive menace d'ailleurs la Corse. Là-bas, les oléiculteurs craignent qu'elle n'atteigne l'île de Beauté et n'extermine tout sur son passage. Car la xylella fastidiosa s'en prend également aux arbres fruitiers.

Dans le Var et les Alpes-Maritimes, la situation est alarmante, voire catastrophique par endroits. Mais pour d'autres raisons. Trois fléaux successifs viennent de s'abattre cette année sur nos plantations d'olivier. La chute physiologique (essentiellement dans les Alpes-Maritimes), puis la mouche de l'olivier et enfin la dalmaticose. Dans les Alpes-Maritimes, Jean-Philippe Frère, responsable de la filière oléicole à la chambre d'agriculture est alarmiste : « Certains producteurs ont perdu 100 %. En moyenne, c'est 70 % de la production des Alpes-Maritimes qui est perdue à cause de ces trois facteurs. »

L'Olive de Nice menacée

Dans le Var, même tonalité pour Remi Pécout, conseiller agricole spécialisé en oléiculture à la Chambre d'agriculture : « La production sera très faible cette année. La côte est la plus touchée.» Jean-Yves Frère se désole : « Nous étions totalement impuissants, on retrouvait les olives à terre. »

La chambre d'agriculture des Alpes-Maritimes a, dès les premiers signes, en janvier, réalisé des analyses pour tenter de lever le mystère sur la violence du phénomène. Mais les données n'ont pas éclairé les scientifiques. Jean-Philippe Frère a pourtant son idée sur la question, comme Henri Derepas, oléiculteur à La Trinité : « Nous sommes sûrs que c'est l'impact des modifications climatiques. »

L'oléiculture est une filière faite d'une majorité de particuliers, et de professionnels. Pour cela, la facture va être lourde. « C'est plus qu'une catastrophe pour l'olive de Nice, en AOC. Ces trois phénomènes conjugués auront un impact économique énorme pour les professionnels », prévient Jean-Philippe Frère.

Les premières récoltes pointent le bout de leur nez fin octobre. Elles seront maigres. Faut-il prévoir une hausse des prix ? Les spécialistes régionaux ne pensent pas. « Ceux qui vont augmenter les prix, ce ne sont pas les petits oléiculteurs. En revanche les industriels risquent de bloquer les stocks pour provoquer le manque. Comme pour le marché des céréales, ils s'amusent avec les cours »,soupire Jean-Philippe Frère.

Les chambres d'agriculture du Var et des Alpes-Maritimes travaillent en ce moment d'arrache-pied. Elles se sont mêmes rapprochées des Italiens. Le but : ne pas enchaîner en 2015 une deuxième mauvaise saison qui pourrait mettre à terre non seulement les olives, mais toute une filière.


Source © Var Matin

Le blocage des entrées de la ferme dite des 1.000 vaches, dans la Somme, devait être levé à 18h00, a annoncé Novissen en accord avec la Confédération paysanne.

« D'un commun accord, nos deux organisations vont lever le blocus ce jour [mardi] à 18h00 », a indiqué à l'AFP le président de l'association de riverains Novissen, Michel Kfoury, après trois jours de blocage du site de la ferme géante, à Drucat, près d'Abbeville par des dizaines de leurs adhérents. La Confédération paysanne a de son côté annoncé qu'« elle levait le blocus du site ».

« Je ne peux que me féliciter de la sortie de crise et de la levée du blocus », a réagi aussitôt le directeur de l'exploitation Michel Welter.

Le blocus avait commencé samedi matin après l'arrivée des premières 150 vaches, qui permettait de démarrer l'exploitation de cette ferme, six ans après le lancement d'un projet très contesté en raison de craintes pour l'environnement, le bien-être animal et l'avenir des petits et moyens élevages.

Cet armistice intervient après une réunion de conciliation tenue mardi entre tous les protagonistes au ministère de l'Agriculture, qui a permis de déboucher sur un compromis.

Michel Ramery, le porteur du projet, « a confirmé qu'à terme il souhaitait monter son cheptel à 1.000 vaches », mais il devra respecter une procédure soumise à l'approbation de la préfecture, a rapporté à l'AFP le directeur de cabinet du ministre de l'Agriculture, Philippe Mauguin.

Il venait de piloter la réunion avec l'entrepreneur et les opposants à cet élevage (Confédération paysanne, riverains de l'association Novissen et EELV), qui bloquent le site. Pour l'instant, le permis d'exploitation délivré en 2013 ne permet que 500 vaches laitières, outre les génisses.

« Mais il a aussi confirmé qu'il allait ramener la puissance du méthaniseur à 0,6 MW/h », et utiliserait uniquement du lisier et du couvert végétal pour alimenter son unité, a ajouté M. Mauguin. Le méthaniseur prévu à l'origine devait être d'une capacité de 1,3 MW/h.

La Confédération paysanne indique mardi soir dans un communiqué qu'« il est indéniable que ces quatre jours ont permis de faire évoluer le sujet. Cependant, nous sommes encore loin d'avoir enrayé l'industrialisation de l'agriculture. [...] Au-delà, l'usine des 1.000 vaches pose la question de l'avenir de l'élevage laitier en France. A six mois de la fin des quotas, la crainte d'une crise qui entrainera la disparition de nombreux paysans est de plus en plus forte ».

Le syndicat appelle à un grand rassemblement à Amiens, le 28 octobre, pour le procès de ses neuf militants, poursuivis suite aux actions menées sur la ferme des 1.000 vaches.


Source © la france agricole

mardi 16 septembre 2014
Un décret, publié le 7 septembre, ajoute deux obligations aux bonnes conditions agricoles et environnementales (BCAE) que les agriculteurs doivent respecter pour pouvoir bénéficier des aides directes dans le cadre de la politique agricole commune (PAC). Ces obligations existaient toutefois déjà mais au titre des exigences de gestion fixées par le règlement du 19 janvier 2009.

D'une part, les agriculteurs sont obligés de respecter une distance de 35 mètres entre les équipements de stockage des effluents d'élevage et les puits, forages et sources.

D'autre part, ils sont tenus de ne pas rejeter dans les sols les substances dangereuses listées en annexe de la directive du 17 décembre 1979, dans sa rédaction en vigueur avant son abrogation par la directive-cadre sur l'eau.

Cette liste comprend notamment les composés organohalogénés, organophosporés et organostanniques, les substances qui possèdent un pouvoir cancérogène, mutagène ou tératogène (CMR), le mercure et ses composés, le cadmium et ses composés, les huiles minérales et hydrocarbures, les cyanures. Mais aussi toute une série de métaux (zinc, cuivre, nickel, chrome, etc.), les biocides, les substances ayant un effet nuisible sur la saveur et/ou l'odeur des eaux souterraines, les composés organosiliciés toxiques ou persistants, les composés inorganiques du phosphore, les fluorures, l'ammoniaque et les nitrites.


...et d'un autre coté

La FNSEA Bretagne appelle, dans un communiqué du 15 septembre 2014, les agriculteurs à ne pas remplir leur déclaration annuelle de flux d'azote tant que le gouvernement n'aura pas rempli ses engagements.
 
Le syndicat rappelle que l'Etat s'était engagé à « une simplification de la mise à jour des plans d'épandage » et « des conditions de mises en œuvre du dispositif de surveillance de l'azote qui ne menacent pas les agriculteurs de quotas d'azote à l'exploitation », en contrepartie de la mise en place de la déclaration de flux d'azote.
 
Ces préalables n'ayant pas été respectés, la FRSEA indique qu'il « n'est pas acceptable que les agriculteurs déclarent sans savoir quelles seront les conséquences demain et sans bénéficier de la simplification administrative tant mise en avant. On leur demande de signer un chèque en blanc ! ».
 
Elle demande donc aux gouvernements « des réponses claires et des échéances courtes pour la mise en œuvre des préalables. » et incite les agriculteurs et organismes de services à ne pas envoyer leurs déclarations de flux tant que ces réponses n'auront pas été données.

lundi 15 septembre 2014
Le blocage de la ferme dite des 1.000 vaches dans la Somme semblait en voie de se durcir, à son deuxième jour dimanche, et risquait de devenir un nouveau point de ralliement pour les causes environnementales en France.

« Pour l'instant, nous empêchons les camions et les bovins d'entrer ou de sortir du site mais nous laissons passer le personnel. Si d'ici à lundi soir, le promoteur de la ferme, Michel Ramery, ne s'engage pas par écrit à limiter à 500 le nombre de laitières, le blocage deviendra total », a déclaré à l'AFP le président de l'association locale d'opposants Novissen, Michel Kfoury.

A ses côtés, une vingtaine de militants de Novissen et de la Confédération paysanne étaient postés en bordure de route, devant l'entrée du chemin menant à 500 mètres de là à la ferme, située à Drucat, à quelques kilomètres au nord d'Abbeville (Somme).

Après l'arrivée nocturne samedi des 150 premières vaches et leur traite, Novissen, jugeant illégale le démarrage de l'exploitation, avait décidé de bloquer les entrées du site, avec l'appui de la Confédération paysanne, également opposée à ce projet.

M. Kfoury avait alors exigé soit le retrait des 150 vaches, soit la signature d'un document en limitant définitivement le nombre à 500.

Le permis d'exploitation délivré en février 2013 n'autorise pour l'instant que 500 vaches laitières, plus quelques centaines de génisses, mais les installations peuvent accueillir 1.000 vaches en cas d'autorisation d'agrandissement, qui dépendra notamment du plan d'épandage.

Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a rappelé dimanche sur RTL qu'il n'avait « pas soutenu » le projet de Drucat, « contraire » à la vision portée par la loi d'avenir de l'agriculture adoptée jeudi, mais souligné qu'il « respectait les règles ».

M. Le Foll a fait remarquer qu'« il y a déjà cohabitation à l'échelle européenne » entre des fermes de 1.000 ou 2.000 vaches et d'autres modèles agricoles.

« Veiller à la liberté d'aller et venir »

Les opposants dénoncent néanmoins ce projet, qu'ils jugent dangereux pour l'environnement et contraire au bien-être des animaux, concentrés et élevés hors sol.

La nouvelle loi n'étant pas rétroactive, « nous demandons une convention tripartite contresignée par un représentant de l'Etat, M. Ramery et nous-mêmes, qui imposerait une nouvelle étude d'impact et une nouvelle enquête publique en cas de demande d'élargissement du troupeau. Nous ne voulons pas d'une simple extension du permis actuel », a expliqué M. Kfoury.

Le document que réclame Novissen doit également confirmer l'engagement pris samedi par le directeur de l'exploitation, Michel Welter, que le méthaniseur verrait sa puissance réduite de moitié, à 0,6 MW, contre 1,3 MW projeté à l'origine.

M. Welter, qui avait rejeté samedi toute limitation de la capacité du site, a réitéré à l'AFP le « refus d'une convention tripartite ». « Nous ne négocions qu'avec l'Etat », a-t-il dit.

Quant à la perspective d'un blocage total, qui empêcherait notamment la livraison du lait produit par les vaches, entraînant sa perte totale, M. Welter a rappelé que « les entrave à la liberté du travail et à la liberté de circuler sont des infractions ».

La préfète de la Somme, Nicole Klein, « veillera à la liberté d'aller et venir », a dit la préfecture.

Novissen et la Confédération paysanne n'ont pas caché dimanche qu'ils comptaient, en cas d'impasse, sur l'élargissement de la mobilisation comme à Notre-Dame-des-Landes, le projet contesté d'aéroport près de Nantes.

En éclaireurs, dimanche, des adhérents d'EELV et du PS, sont venus exprimer leur solidarité.

Source © AFP
mercredi 3 septembre 2014
La réforme de la Politique Agricole Commune (PAC) qui entre en vigueur en 2014 était supposée la faire évoluer vers un verdissement significatif. On est loin du compte, mais la thèse de doctorat de Maxime Habran du département de science politique de l'Université de Liège sur l'évolution de la protection de l'environnement au sein de la PAC montre des avancées encourageantes sur le long terme.

La PAC (Politique Agricole Commune) est l'un des fondements de l'Union européenne, elle engloutit son budget le plus important. « Dans le contexte de l'après-guerre, elle avait pour objectifs principaux d'assurer l'autosuffisance alimentaire et un revenu correct pour les agriculteurs, explique Maxime Habran, l'auteur de la thèse[1]. On se trouvait à l'époque dans une logique productiviste qui durera près de 25 ans. Les premiers signes d'essoufflement de ce modèle apparaissent dans les années 70. La Communauté européenne reconnaît alors l'importance de tenir compte des aspects environnementaux dans ses politiques ».

Maxime Habran analyse dans sa thèse l'évolution de la conditionnalité environnementale, c'est-à-dire la façon dont la politique de la protection de l'environnement est intégrée au sein de la PAC. « On constate une évolution progressive, depuis une présence environnementale non contraignante vers une prise en compte plus importante de l'environnement, l'octroi des aides aux agriculteurs devenant de plus en plus conditionné au respect de normes environnementales ».

Le chercheur montre que les premiers signes de cette intégration se limitent à des mesures de conditionnalité « facultative ». C'est le cas par exemple en 1985, lorsque le règlement (CEE) n° 797/85 sur l'amélioration de l'efficacité des structures de l'agriculture autorise les Etats membres à octroyer des aides aux agriculteurs qui s'engagent à exploiter de façon écologique des zones sensibles du point de vue de l'environnement. Il ne s'agit encore que de mesures ponctuelles, financées par les Etats membres. « Même si ce ne sont que des options facultatives pour les Etats, elles montrent qu'il existe une nouvelle dynamique, que l'on veut inverser la tendance en intégrant quelques aspects écologiques dans une politique concentrée sur la productivité intensive », note l'auteur de la thèse.

Il faut attendre 1992 pour le passage à une conditionnalité incitative au niveau européen, avec l'adoption de mesures agro-environnementales : les institutions européennes encouragent les agriculteurs à produire de manière respectueuse de l'environnement par le moyen d'aides financières. Maxime Habran : « A ce moment, la PAC représentait environ les trois quarts du budget communautaire. Les Etats membres ont véritablement pris conscience du fait que la logique productiviste, qui finançait à tout-va les agriculteurs, incitait à produire n'importe comment et entrainait une dégradation de l'environnement. Elle avait aussi conduit à créer des stocks et des excédents de production de plus en plus coûteux pour la Communauté européenne ».

Une réforme pour de nouvelles formes d'agriculture

La réforme Mac Sharry[2] de 1992 veut mettre un frein à cette logique. L'une de ses mesures fondamentales concerne les prix agricoles, qui sont réduits et fixés à un niveau plus proche du marché mondial. La perte de revenu des agriculteurs est compensée par des aides qui ne dépendent plus des quantités produites mais des superficies utilisées. Des mesures d'accompagnement sont aussi introduites pour aider les agriculteurs à supporter la baisse de leurs revenus, elles portent notamment sur la protection de l'environnement. « La réforme de 92 marque un tournant environnemental dans la PAC en introduisant les premières mesures agri-environnementales, souligne l'auteur de la thèse. L'agriculteur va pouvoir recevoir des aides pour améliorer sa production dans un sens plus écologique, comme la mise en jachère de terres durant plusieurs années à des fins liées à l'environnement. Cette réforme incite à développer de nouvelles formes d'agricultures ».

Une nouvelle étape dans l'intégration de l'environnement au sein de la PAC est franchie en 1999, avec la réforme de l'Agenda 2000. A côté du pilier « soutien des marchés », un deuxième pilier est officiellement ajouté à la PAC : le développement rural qui devient une priorité de l'Union européenne. La réforme introduit aussi le concept d' « éco-conditionnalité ». « C'est l'époque de crises sanitaires liées à la dioxine et à la vache folle, et le budget de la PAC est encore énorme. L'un des objectifs poursuivi est de rendre légitime cette politique aux yeux des citoyens, explique Maxime Habran. Ceux-ci exigent de nouvelles mesures de protection, notamment un contrôle de la nourriture donnée aux bovins et ovins. La réforme de l'agenda 2000 introduit ainsi le principe d' « éco-conditionnalité » qui permet de lier l'octroi des paiements au respect de certaines normes environnementales ».

L'éco-conditionnalité devient obligatoire en 2003

Dans un premier temps, la réforme de l'Agenda 2000 ne rencontre guère de succès sur le terrain car l'éco-conditionnalité n'est pas obligatoire. « En principe, elle implique le respect de nouvelles mesures environnementales de la part des agriculteurs, poursuit Maxime Habran. Comme l'application de ces mesures n'était pas obligatoire, seuls quelques Etats ont mis en œuvre cette possibilité, qui nécessite des systèmes de contrôle, des instances expliquant aux agriculteurs des règlements extrêmement compliqués…. Je suis convaincu qu'il s'agissait d'un test pour évaluer la réaction des Etats membres et la mise en œuvre dans quelques pays. Lors de la révision à mi-parcours de l'Agenda, en 2003, l'éco-conditionnalité subit une réforme profonde et devient obligatoire. Pour recevoir les aides financières, l'agriculteur doit respecter un cahier des charges d'exigences environnementales, mais aussi en matière de bien-être des animaux, de santé publique, de la santé des végétaux, etc. A partir de 2003, on ne parle d'ailleurs plus d'éco-conditionnalité mais de conditionnalité car on dépasse le cadre environnemental ».

Dans sa thèse, Maxime Habran analyse la dernière réforme de la PAC adoptée en décembre 2013. Elle est marquée par l'apparition de la notion de « verdissement » qui, selon les propositions initiales de la Commission européenne, devait intégrer de façon transversale les questions environnementales et climatiques dans la PAC. Un pourcentage des aides perçues par les agriculteurs pouvait être conditionné au respect de nouveaux critères, avec notamment pour objectifs une utilisation rationnelle de l'eau et une réduction des pesticides. Le but de la Commission était que 30% des aides soient consacrées à ces paiements plus verts.

Quand les lobbies s'attaquent au verdissement…

« On avait beaucoup parlé d'une « écologisation » de la PAC, mais il existe de grosses différences entre les propositions de la Commission et ce qui a été adopté, souligne l'auteur. La Commission souhaitait que ces aides soient potentiellement plus difficiles à obtenir car l'agriculteur devait aller plus loin dans le respect de l'environnement. Au sein du Parlement européen, la commission « Agriculture et développement rural » était chargée des débats. Au fur et à mesure des discussions, le volet verdissement a été vidé de sa substance. Les Etats membres et le Parlement européen ont obtenu que des mesures qui existaient déjà auparavant, comme le maintien de prairies permanentes en France, soient reconnues comme des mesures de verdissement afin que les agriculteurs ne doivent pas fournir d'effort supplémentaire. Les longs débats et négociations ont rendu ces règlements encore plus complexes, ce qui ne facilite pas leur application. La conditionnalité s'en trouve affaiblie ».

Dans les conclusions de sa thèse, Maxime Habran se veut toutefois optimiste pour l'avenir du verdissement : « La PAC est en perpétuel mouvement, au même titre que la construction européenne. La conditionnalité ne s'est pas imposée du jour au lendemain, il a fallu procéder à des essais (l'éco-conditionnalité), pour aboutir à un réel mécanisme en 2003. Gageons que cette réforme servira de test pour le mécanisme de verdissement et que des adaptations auront lieu dans les mois à venir ».

Notes
« La conditionnalité environnementale dans la politique agricole commune. Analyse de l'intégration de la politique de protection de l'environnement au sein de la politique agricole commune ».
Ray Mac Sharry était le commissaire européen en charge de l'agriculture


Source © C. Magdelaine / notre-planete.info
samedi 26 juillet 2014
L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a indiqué jeudi que des mesures urgentes s'imposent pour améliorer la santé des ressources en sols de la planète qui sont limitées, et arrêter leur dégradation afin que les générations futures puissent répondre à leurs besoins en nourriture, en eau, en énergie et en matières premières.

A son assemblée plénière à Rome, le Partenariat mondial sur les sols (GSP) de la FAO a approuvé une série de plans d'action visant à sauvegarder les ressources en sols qui sont le fondement même de la production agricole mondiale.

Au nombre des recommandations figurent la mise en œuvre de réglementations rigoureuses et d'investissements correspondants des gouvernements en vue de la gestion durable des sols qui contribuera à l'éradication de la faim, de l'insécurité alimentaire et de la pauvreté.

« Le sol est la base même de l'alimentation humaine et animale, de la production d'énergie et de fibres », a déclaré la Directrice générale adjointe de la FAO, 

Maria Helena Semedo, dans un communiqué de presse. « Sans les sols, aucune vie sur terre n'est possible, et lorsque des sols disparaissent, ils ne peuvent se renouveler à notre échelle de temps. L'accélération du rythme actuel de dégradation des sols menace la capacité des générations futures de satisfaire leurs besoins fondamentaux ».

« C'est pourquoi l'adoption de plans d'action mondiaux pour l'exploitation durable et la protection des sols est un accomplissement majeur. Mais nous ne pouvons pas arrêter en si bon chemin. Nous avons besoin d'un engagement de la part des pays et de la société civile pour traduire les plans en action. Cela nécessite une volonté politique et des investissements pour sauver les précieuses ressources en sols dont dépendent nos systèmes de production vivrière », a-t-elle ajouté.

A l'échelle mondiale, la superficie de sols productifs est limitée et subit la pression croissante des conflits d'utilisation (agriculture, foresterie et pâturages/parcours, urbanisation, production énergétique et extraction de minéraux), ont mis en garde les experts à la réunion du Partenariat.

Les sols représentent au moins un quart de la biodiversité de la planète et jouent un rôle clé dans l'approvisionnement en eau propre et la résilience face aux inondations et à la sécheresse. Mais surtout, toute la vie végétale et animale dépend des cycles des nutriments liés aux processus des sols.

Si certaines parties de l'Afrique et de l'Amérique du Sud présentent des possibilités d'expansion de l'agriculture, selon la FAO, la population mondiale, qui devrait dépasser les 9 milliards d'habitants d'ici 2050 – ce qui se traduira par une hausse de 60% de la demande de nourriture, de fourrage et de fibres – exacerbera la pression sur les ressources en terres.

Environ 33% des sols sont modérément ou fortement dégradés par l'érosion, l'épuisement des substances nutritives, l'acidification, la salinisation, le compactage et la pollution chimique.

Les dégâts qui en résultent se répercutent sur les moyens d'existence, les services écosystémiques, la sécurité alimentaire et le bien-être des populations.

Les sols peuvent contribuer au changement climatique tout en en subissant les effets. Par exemple, la gestion durable des ressources en terres peut atténuer à la fois le changement climatique, grâce au piégeage du carbone et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, et les processus de désertification.

Le Partenariat mondial des sols, qui rassemble un vaste éventail d'acteurs gouvernementaux ou non, souligne la nécessité pour les gouvernements de préserver leurs sols et de faire des investissements ciblés. Un mécanisme pour la santé des sols (Healthy soils Facility) a été mis en place dans ce but.


Source © UN.org
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lundi 23 juin 2014
Les ruisseaux, les rivières et les réservoirs de la Corée du Nord s'épuisent gravement à cause de la sécheresse prolongée que le pays traverse ont déclaré les médias d'états . 

Aujourd'hui le pays isolé a mobilisé une partie de son armée de millions d'hommes pour essayer de protéger les cultures devenues extrêmement précieuses.

Cette sécheresse est la pire qu'ait connu le pays depuis plus d'une décennie, certaines régions subissent même les plus bas niveaux de précipitations depuis 1961, elles viennent de traverser 70 jours sans pluie.

Les employés du tertiaire, les agriculteurs et les femmes sont déjà mobilisés en masse pour tenter de diriger le peu d'eau en réserve vers les sols secs des champs et des rizières, aujourd'hui l'armée se mobilise, a annoncé l'agence officielle KCNA.

Dans les années 1990, les pénuries alimentaires ont entraîné une famine dévastatrice qui a tué environ un million de personnes dans le pays.

© Nature Alerte
jeudi 12 juin 2014
Le Réseau semences paysannes (RSP) s'est joint aux représentants allemands et espagnols de la coalition internationale No Patents on Seeds ! pour déposer un recours contre un brevet européen détenu par Monsanto sur des tomates issues, selon RSP, d'une « sélection conventionnelle ».

« Les revendications du brevet portent sur des tomates naturellement résistantes à un champignon appelé Botrytis cinerea. Les tomates originales utilisées pour ce brevet proviennent de la banque internationale de gènes de Gatersleben en Allemagne. La résistance recherchée était déjà connue chez ces plants qui ont été simplement croisés avec d'autres plants de tomates. Monsanto a adroitement formulé un brevet afin de créer l'impression que des techniques de génie génétique ont été utilisées pour produire lesdites tomates afin de répondre au critère d'inventivité », explique RSP dans un communiqué du 3 juin.

« Sachant que les techniques de simples croisements (ici de tomates) ne sont pas brevetables, Monsanto a délibérément reformulé le brevet pendant la période d'examen afin de faire croire que des techniques de génie génétique étaient impliquées. 

Cependant (..), ces tomates n'ont pas été produites par transfert d'ADN isolé. L'Office européen des brevets (OEB) aurait dû le relever », explique No Patents on Seeds ! (NPOS). Ce brevet illustre bien à quel point il est facile pour les entreprises comme Monsanto de contourner les contraintes et interdictions existantes dans le droit des brevets », estime encore RSP.

Source © la france agricole
mardi 3 juin 2014
Les agriculteurs bio sont chaque année confrontés au problème de «pollution» de leurs parcelles, à la saison des épandages, par des produits qui leur sont interdits d’utilisation. 

Ils réclament donc une campagne de sensibilisation des cultivateurs conventionnels afin de prévenir les dégâts d’épandage ou de pulvérisation, indique lundi l’Union Nationale des Agrobiologistes Belges (UNAB) dans un communiqué.

La production biologique cultive sans produits chimiques de synthèse, tant au niveau des engrais que des pesticides, rappelle l’UNAB. En cas de pollution, l’agriculteur ne peut vendre sa production en bio et la part contaminée est déclassée par l’organisme certificateur pour non-respect du cahier des charges.

Les dégâts d’épandage ou de pulvérisation peuvent atteindre jusqu’à plusieurs mètres de large sur toute la longueur de la parcelle. Les pertes financières peuvent également s’avérer importantes, notamment lorsque la parcelle doit repasser par deux années de conversion avant de bénéficier à nouveau de l’agrément pour la production bio.

«Ces débordements enfreignent d’ailleurs le droit de la propriété privée et représentent une infraction au Code civil», ajoute l’UNAB. «Le constat régulier de dérives trahit un manque de volonté d’éviter ce phénomène ou une utilisation non adéquate des moyens techniques disponibles.»

L’Union des Agrobiologistes demande donc que les agriculteurs conventionnels soient informés de l’existence de parcelles cultivées en agriculture biologique adjacentes aux leurs, l’organisation d’une campagne de sensibilisation par les pouvoirs publics ainsi qu’une procédure d’indemnisation «encadrée et établie juridiquement».

Source © Belga
dimanche 1 juin 2014
Les cinq militants de la Confédération paysanne en garde à vue depuis mercredi, car soupçonnés de dégradations sur le chantier de la ferme dite des 1.000 vaches, ont été libérés et convoqués au tribunal le 1er juillet, a-t-on appris vendredi de sources judiciaires.

Placés sous contrôle judiciaire, ils sont convoqués le 1er juillet à 9h00 au tribunal correctionnel d'Amiens, a indiqué le parquet d'Amiens, mais l'un des avocats des militants, Me Guillaume Combes, a déclaré à l'AFP qu'il demanderait le renvoi de l'audience car il plaidera ce jour-là devant la cour d'assises de la Somme.

Le porte-parole de la Confédération, Laurent Pinatel, est convoqué pour recel de vol aggravé, les quatre autres pour dégradations et vol aggravé, ainsi que, pour deux d'entre eux, pour refus de prélèvement d'ADN, ont précisé les avocats des militants. Le contrôle judiciaire leur interdit de revenir dans le département de la Somme, de quitter le territoire national et d'entrer en contact les uns avec les autres.

« On a voulu leur imposer une obligation de pointage, comme à des bandits de grand chemin », a déclaré à l'AFP Me Djamila Berriah, qui défend Laurent Pinatel et qui a précisé que cette obligation n'a finalement pas été retenue par le juge des libertés et de la détention. « Il y a une disproportion des moyens mis en œuvre avec l'enjeu. Il y a une volonté de casser les syndicalistes et l'action syndicale », a assuré Laurent Pinatel, éleveur dans la région stéphanoise. « Ce qu'on demande, c'est l'arrêt immédiat du projet. Il y aura d'autres actions, on ne lâchera pas », a-t-il ajouté.

Plusieurs militants de la Confédération paysanne et de Novissen (association d'opposants locaux au projet) mais aussi des membres du Front de gauche et d'Europe Ecologie-Les Verts, dont la députée européenne Karima Delli, sont venus apporter leur soutien aux militants devant le palais de justice d'Amiens.

Dans le même temps, à la préfecture de Rodez (Aveyron), des militants de la Confédération paysanne ont, pour obtenir la libération immédiate des gardés-à-vue, retenu quelques heures Philippe Vinçon, le conseiller à l'agriculture de François Hollande, en marge d'une visite présidentielle, avant de le laisser partir.

Environ 200 membres et sympathisants de la Confédération paysanne, selon le syndicat agricole, une quarantaine selon la police, accompagnés d'une vache et d'un veau, ont manifesté vendredi à la mi-journée dans le centre de Saint-Etienne, en soutien à leurs camarades en garde à vue. Une délégation a été reçue par la préfète de la Loire.
mardi 27 mai 2014
Certains agriculteurs français vont pouvoir continuer à procéder à des épandages aériens, en dépit de la décision du Conseil d'État sur le sujet, selon une note de la Direction générale de l'alimentation (DGAL) que l'AFP a pu consulter.

L'épandage aérien est théoriquement interdit sur le territoire, mais des dérogations sont possibles dans certains cas. Le 6 mai, le Conseil d'État, saisi par des associations environnementales basées en Guadeloupe, a suspendu toute dérogation, jugeant notamment qu'il y avait un « doute sérieux » sur la légalité de l'arrêté les autorisant, dans l'attente d'une décision sur le fond de l'arrêté.

Dans une note datée du 20 mai, la DGAL précise les modalités d'application de cette décision. Il en ressort que toutes les dérogations accordées avant le 6 mai 2014 restent valides. « Les dérogations prises sur les bases de l'arrêté de 2013 antérieurement au 6 mai 2014, restent valides », est-il écrit.

En revanche, « aucun autre épandage, sauf cas d'extrême urgence et absolue nécessité » ne sera accordé. « L'extrême urgence pourrait être qualifiée au vu du constat d'un danger ne pouvant être maîtrisé par d'autres moyens lorsque la hauteur des végétaux ou la pente ou le dévers des parcelles ou la portance des sols, rendent totalement impossible le traitement des cultures par voie terrestre », précise encore la DGAL.

Le dossier de l'épandage aérien est, depuis de longs mois, l'objet d'un âpre débat entre les associations de défense de l'environnement et les producteurs de bananes des Antilles, qui demandent d'avoir les moyens de lutter contre la prolifération de champignons parasites et notamment la cercosporiose noire qui attaque les feuilles de bananiers.

Mais, d'une manière plus générale, les modalités d'épandage des produits phytosanitaires font de plus en plus débat en France. Le ministère de l'Agriculture a notamment annoncé que les épandages de certains produits chimiques jugés dangereux pour les abeilles seraient d'ici à trois ou quatre mois interdits le jour pour protéger la santé des colonies.

Par ailleurs, l'épandage d'un fongicide sur des vignes à proximité d'une école en Gironde qui a provoqué le 5 mai des malaises parmi des élèves et une enseignante, a suscité une vive émotion. A la suite de cet épisode, la ministre de l'Écologie, Ségolène Royal, a promis d'annoncer « très prochainement », avec son collègue de l'Agriculture, une interdiction des épandages de produits phytosanitaires « à moins de 200 mètres des écoles ».

Source © La france Agricole

mardi 29 avril 2014
Jeudi 30 janvier, le groupe d’études de l’Assemblée sur la santé et l’environnement organisait un colloque sur le thème « Pesticides, santé et biodiversité », tandis qu’était rendu public, au Sénat, un appel signé par 1 200 médecins mettant en garde contre les risques posés par beaucoup de ces molécules.

L'association Générations futures publie, mardi 29 avril, une étude sur l'exposition des enfants aux pesticides perturbateurs endocriniens (PE), ces substances chimiques capables de modifier le fonctionnement hormonal et produire des effets néfastes. 

Pour cette étude concernant des enfants en âge d'être scolarisés, l'association a fait prélever des mèches de cheveux sur 30 enfants vivant dans des zones de cultures céréalières, dans une zone viticole, dans des zones maraichères, arboricole (pommier et cerisier) ou en ville.

EN FONCTION DE LA PROXIMITÉ D'UNE ZONE PULVÉRISÉE

D'après le questionnaire déclaratif rempli par les parents au moment du prélèvement, un tiers des enfants participant à l'enquête étaient scolarisés dans un établissement se trouvant à moins de 50 mètres d'une zone agricole pulvérisée par les pesticides. Pour les 70 % restants, l'école est située à moins de 1 kilomètres de tels lieux. 63 % des enfants ont leur résidence principale à moins de 50 mètres d'une zone pulvérisée.

Les 36 % restants se situent à moins de 200 mètres de telles zones. Par ailleurs, indique l'association, 14 % des enfants ont reçu un traitement antipoux à base d'huiles essentielles ou d'huile de coco. De même, selon les données déclaratives, 26,6 % des enfants ont été exposés à des insecticides ménagers de type antimoustiques, antipuces pour animaux… dans les trois mois précédents le prélèvement.

624 RÉSIDUS DE PESTICIDES 

L'analyse des mèches a montré que 80 % des enfants auraient été, moins de trois mois avant les prélèvements (réalisés entre octobre et décembre 2013), exposés à des pulvérisations de pesticides à usage agricole, alors que 98 % des parents disent ne pas travailler dans un secteur nécessitant la manipulation de pesticides.

L'analyse des 29 échantillons a fait apparaître 624 résidus de pesticides perturbateurs endocriniens, soit, indique l'association, une moyenne de 21,52 résidus par échantillons. Au total, treize substances interdites dans l'agriculture ont été retrouvées dans les cheveux de ces enfants.

Génération futures indique que son étude vise à éclairer le débat sur l'exposition aux substances cangérogènes et ne se veut pas « parfaitement représentative de l'exposition moyenne des enfants français vivant dans des zones agricoles et ne prétend pas refléter exactement l'état moyen de la contamination par des pesticides des enfants français vivant dans les zones agricoles ».

Source © Le Monde
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