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jeudi 1 mars 2012
12:50
Le Kenya lance vendredi la construction d'un port en eaux profondes dans le très touristique archipel de Lamu, dans l'est du Kenya, un projet controversé qui doit servir notamment à exporter du pétrole sud-soudanais.
Le port, prévu à une dizaine de km de la ville de Lamu, classée au patrimoine de l'Unesco, doit être le point de sortie d'un ambitieux dispositif de 24,5 milliards de dollars (18 milliards d'euros) reliant la côte kényane, sur l'Océan indien, aux capitales sud-soudanaise Juba et éthiopienne Addis Abeba.
Trois axes de transport seront parallèlement construits: un oléoduc, une voie ferrée et une autoroute. Le financement pourrait être assuré par des gouvernements régionaux, soutenus par des bailleurs de fonds étrangers.
Pour les autorités kényanes, ce projet est le plus ambitieux jamais mené par un pays africain indépendant.
Mais les résidents de Lamu redoutent de se voir privés de terres ancestrales, et qu'un environnement de rêve, fait de mangroves, corail et longues plages de sable blanc, soit saccagé. Ils craignent aussi que l'activité liée au développement du port ne menace l'héritage culturel unique de l'île.
La vieille ville de Lamu, où les ânes font office de voiture dans un dédale de ruelles, est considérée comme le témoignage le plus abouti de la culture swahilie, issue des influences combinées des peuples africains et des marchands arabes et indiens.
Il va y avoir une surexploitation des ressources, sans que des mesures efficaces pour en atténuer les effets soient mises en place, dénonce déjà Atwaa Salim Mohamed, du fonds de conservation marin de Lamu.
Nous allons perdre un pourcentage de nos mangroves, de notre corail, et nous allons perdre, dans une certaine mesure, nos plages immaculées, notre pêche et les zones de reproduction des tortues, poursuit-il.
Sécurité aléatoire
Malgré les résistances locales, le gouvernement kényan a déjà lancé un appel d'offres pour la première phase de construction du port.
Il est maintenant temps de mettre l'Afrique sur la carte, le Kenya sur la carte, Lamu sur la carte, s'enflamme Mugo Kibati, directeur de Vision 2030, un organisme mis sur pied par Nairobi pour orchestrer son programme de développement dans les prochaines années: le Kenya compte avoir rejoint le clan des pays à revenu intermédiaire dans 18 ans.
Or, pour M. Kibati, l'économique kényane aura du mal à dépasser ses performances actuelles avec les infrastructures aujourd'hui en place, articulées autour d'une route centenaire qui relie le port de Mombasa, au sud de Lamu, à la capitale kényane Nairobi et à Kampala en Ouganda.
Mais si le méga-projet qui doit être mis sur les rail cette semaine suscite des craintes en matière d'environnement, il pose aussi des questions de sécurité.
Lamu est voisin du sud somalien, où le Kenya a envoyé son armée à la poursuite des insurgés somaliens shebab qu'il accuse d'attaques sur son sol. L'archipel est aussi aux portes de l'Océan indien, où sévissent les pirates somaliens.
Rivalité claniques, mouvements de rébellions: du nord du Kénya, frontalier de la Somalie, au Soudan du Sud, le tracé des futures infrastructures passe par des zones minées par la violence.
Mais Nairobi n'est pas seule à pousser le projet. Le Soudan du Sud, en conflit ouvert avec le Soudan, dont il s'est séparé en juillet, sur ses exportations de pétrole, cherche désespérément un nouvel accès à la mer.
Juba a hérité de l'essentiel des ressources pétrolières du Soudan d'avant sécession. Mais elle reste entièrement tributaire des infrastructures du Nord pour exporter et ne parvient pas à se mettre d'accord avec Khartoum sur les frais de passage. Le contentieux est tel que le Soudan du Sud a stoppé, en janvier, sa production, qui assurait pourtant 98% de ses revenus.
C'est une très bonne chose pour le Soudan du Sud de pouvoir faire entrer et sortir la marchandise par le Kenya, estime Barnaba Marial Benjamin, ministre sud-soudanais de l'Information. C'est un réel cadeau du Kenya.
Vendredi, la cérémonie d'inauguration sera présidée par le chef de l'Etat kényan, Mwai Kibaki. A ses côtés seront présents le président sud-soudanais, Salva Kiir, et le Premier ministre éthiopien, Meles Zenawi.
Source ©AFP
Le port, prévu à une dizaine de km de la ville de Lamu, classée au patrimoine de l'Unesco, doit être le point de sortie d'un ambitieux dispositif de 24,5 milliards de dollars (18 milliards d'euros) reliant la côte kényane, sur l'Océan indien, aux capitales sud-soudanaise Juba et éthiopienne Addis Abeba.
Trois axes de transport seront parallèlement construits: un oléoduc, une voie ferrée et une autoroute. Le financement pourrait être assuré par des gouvernements régionaux, soutenus par des bailleurs de fonds étrangers.
Pour les autorités kényanes, ce projet est le plus ambitieux jamais mené par un pays africain indépendant.
Mais les résidents de Lamu redoutent de se voir privés de terres ancestrales, et qu'un environnement de rêve, fait de mangroves, corail et longues plages de sable blanc, soit saccagé. Ils craignent aussi que l'activité liée au développement du port ne menace l'héritage culturel unique de l'île.
La vieille ville de Lamu, où les ânes font office de voiture dans un dédale de ruelles, est considérée comme le témoignage le plus abouti de la culture swahilie, issue des influences combinées des peuples africains et des marchands arabes et indiens.
Il va y avoir une surexploitation des ressources, sans que des mesures efficaces pour en atténuer les effets soient mises en place, dénonce déjà Atwaa Salim Mohamed, du fonds de conservation marin de Lamu.
Nous allons perdre un pourcentage de nos mangroves, de notre corail, et nous allons perdre, dans une certaine mesure, nos plages immaculées, notre pêche et les zones de reproduction des tortues, poursuit-il.
Sécurité aléatoire
Malgré les résistances locales, le gouvernement kényan a déjà lancé un appel d'offres pour la première phase de construction du port.
Il est maintenant temps de mettre l'Afrique sur la carte, le Kenya sur la carte, Lamu sur la carte, s'enflamme Mugo Kibati, directeur de Vision 2030, un organisme mis sur pied par Nairobi pour orchestrer son programme de développement dans les prochaines années: le Kenya compte avoir rejoint le clan des pays à revenu intermédiaire dans 18 ans.
Or, pour M. Kibati, l'économique kényane aura du mal à dépasser ses performances actuelles avec les infrastructures aujourd'hui en place, articulées autour d'une route centenaire qui relie le port de Mombasa, au sud de Lamu, à la capitale kényane Nairobi et à Kampala en Ouganda.
Mais si le méga-projet qui doit être mis sur les rail cette semaine suscite des craintes en matière d'environnement, il pose aussi des questions de sécurité.
Lamu est voisin du sud somalien, où le Kenya a envoyé son armée à la poursuite des insurgés somaliens shebab qu'il accuse d'attaques sur son sol. L'archipel est aussi aux portes de l'Océan indien, où sévissent les pirates somaliens.
Rivalité claniques, mouvements de rébellions: du nord du Kénya, frontalier de la Somalie, au Soudan du Sud, le tracé des futures infrastructures passe par des zones minées par la violence.
Mais Nairobi n'est pas seule à pousser le projet. Le Soudan du Sud, en conflit ouvert avec le Soudan, dont il s'est séparé en juillet, sur ses exportations de pétrole, cherche désespérément un nouvel accès à la mer.
Juba a hérité de l'essentiel des ressources pétrolières du Soudan d'avant sécession. Mais elle reste entièrement tributaire des infrastructures du Nord pour exporter et ne parvient pas à se mettre d'accord avec Khartoum sur les frais de passage. Le contentieux est tel que le Soudan du Sud a stoppé, en janvier, sa production, qui assurait pourtant 98% de ses revenus.
C'est une très bonne chose pour le Soudan du Sud de pouvoir faire entrer et sortir la marchandise par le Kenya, estime Barnaba Marial Benjamin, ministre sud-soudanais de l'Information. C'est un réel cadeau du Kenya.
Vendredi, la cérémonie d'inauguration sera présidée par le chef de l'Etat kényan, Mwai Kibaki. A ses côtés seront présents le président sud-soudanais, Salva Kiir, et le Premier ministre éthiopien, Meles Zenawi.
Source ©AFP
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