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dimanche 2 décembre 2012
La sécheresse va-t-elle paralyser le transport fluvial aux Etats-Unis ? 

Le Mississippi, principale artère du pays, approche de son plus bas niveau historique. Le trafic des bateaux, déjà fortement ralenti, pourrait devenir purement et simplement impossible dans les prochaines semaines, avertit un collectif de sénateurs, d'élus à la Chambre des représentants et de responsables industriels, qui presse Barack Obama de déclarer l'état d'urgence pour débloquer des solutions.

Les Etats-Unis ont connu cet été leur pire sécheresse depuis un demi-siècle, avec des conséquences dramatiques pour l'agriculture. C'est aujourd'hui toute l'économie qui est fragilisée. Du Nord du Minnesota au golfe du Mexique, le large Mississippi traverse tout le pays sur 4 000 kilomètres. C'est sur ses eaux que sont convoyées environ 60 % des exportations nationales de céréales, 22 % du pétrole et 20 % du charbon. Si rien n'est fait, le fleuve risque d'être impropre à la navigation sur certaines portions à partir du 10 décembre. Or des biens d'une valeur totale de 7 milliards de dollars transitent par le fleuve entre décembre et janvier.


Les armateurs ont commencé à alléger le chargement des bateaux pour s'adapter à la baisse de navigabilité du fleuve – une baisse de capacité coûteuse. Et les chargeurs cherchent des moyens de transport alternatifs : le rail et les transporteurs routiers voient leurs carnets de commande s'envoler. Un report compliqué : "Si vous devez convoyer des matières premières de l'Ohio vers un haut fourneau à Chicago, vous essayez de voir si vous pouvez aller jusqu'à Louisville, dans le Kentucky, le décharger du bateau et l'expédier par train jusqu'à l'aciérie", raconte Marty Hettel, responsable des ventes de la société AEP River Operations dans l'Ohio.

"LA MORSURE DE LA GLACE"

La pénurie d'eau risque de durer, aggravant les tensions sur le partage d'une ressource devenue rare. Décembre et janvier sont traditionnellement les mois où le niveau du fleuve est le plus bas, l'automne étant généralement sec et les gelées commençant au Nord. "On appelle ce moment la morsure de la glace : l'eau commence à se transformer en glace et ne peut plus couler vers l'aval", explique Steve Buan, hydrologiste au centre de prévision américain des rivières du centre et du nord.

Dans ces conditions, le Corps des ingénieurs de l'armée américaine, responsable de la gestion des infrastructures fluviales, concentre la colère du monde économique. Ses ingénieurs ont commencé, le 23 novembre, à réduire le débit du Missouri, qui se jette dans le Mississippi à la hauteur de la ville de Saint Louis. Leur objectif : assurer des quantités d'eau suffisantes aux régions situées en amont. "Les rivières ont différents usages : l'alimentation en eau de la population, l'hydroélectricité", justifie Michael Petersen, porte-parole du Corps des ingénieurs de l'armée à Saint Louis, pour qui le plan actuel est suivi avec "des considérations de long terme à l'esprit".

L'argumentaire ne convainc pas les acteurs économiques pour qui le Mississippi est un axe vital. "Nous avons encore beaucoup de choses à faire descendre par le Mississippi avant que l'hiver ne s'installe complètement", explique le sénateur Tom Harkin, de l'Iowa. "Ils peuvent relâcher davantage d'eau, bien sûr qu'ils le peuvent."

"RISQUER DES MILLIERS D'EMPLOIS"

Dans une lettre au Corps des ingénieurs, quinze sénateurs et soixante-deux membres de la Chambre des représentants mettent en garde contre le danger qu'il y aurait à "couper l'autoroute fluviale du pays, mettre en péril du fret stratégique pour la consommation domestique et l'exportation, menacer les industries manufacturières et l'alimentation électrique, et risquer des milliers d'emplois dans le Midwest".

Face à cette pression, le Corps a commencé à relâcher davantage d'eau de deux autres affluents du Mississippi, les rivières Minnesota et Iowa. Sans empêcher le niveau du fleuve de baisser dangereusement. Si la Maison Blanche décrétait l'état d'urgence, le Corps pourrait être contraint d'accroître le débit du Missouri. Il pourrait aussi engager, sans passer par les procédures fédérales d'appel d'offres, des travaux de destruction de rochers immergés qui compliquent la navigation sur le Mississippi en période de basses eaux.

Autant de débats qui pourraient obliger les Etats-Unis à repenser une partie de leur infrastructure économique, alors que les épisodes de sécheresse sont appelés à se multiplier sous l'effet du changement climatique.


Source  © Le Monde.fr / Grégoire Allix (avec Bloomberg)

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