lundi 14 janvier 2013
11:43
En 2011, le docteur Patrice Halimi avait contrôlé la pollution de l'air grâce a des capteurs installés sur une poussette, pour mesurer l'impact sur les enfants.À force de dégainer des études, d'en faire lui-même pour alerter sur les dangers de la pollution atmosphérique - et l'immobilisme du personnel politique - , le Dr Patrice Halimi, secrétaire général de l'Association santé environnement France agace son monde. Au point qu'au moment de voter le Plan climat, au dernier conseil municipal, certains élus de la majorité ont dénoncé publiquement certaines de ces postures.
"Monsieur Halimi donne de fausses informations quand il dit que les enfants s'intoxiquent dans les poussettes au bord des routes, avait dénoncé le Dr Victor Tonin,adjoint à l'environnement. C'est deux fois pire quand leur mère met la climatisation ou le chauffage à fond dans la voiture". Peut-être.
Patricia Larnaudie, adjointe à l'Éducation, avait, elle, évoqué l'idée de saisir le gouvernement pour qu'Aix "soit une ville test pour une étude épidémiologique car celles (de Patrice Halimi) ne sont pas sérieuses scientifiquement : le principe de précaution ne doit pas être un principe d'angoisse".
Réduire l'exposition de la population
Pourtant, il y a peut-être vraiment des raisons de s'inquiéter. Deux études viennent coup sur coup soutenir le discours anxiogène du Dr Halimi. Sans qu'il ait bougé le petit doigt, cette fois.
L'éditorial du dernier bulletin épidémiologique de l'Institut de veille sanitaire (qui fait le point sur les connaissances scientifiques en terme d'impact de la pollution atmosphérique sur la santé) est signé par Michal Krzyzanowski. Pas un perdreau de l'année, ni un ambitieux politique local, mais un chercheur de l'OMS, en charge du Centre européen de l'environnement et de la santé.
Lequel insiste sur la nécessité "d'approches politiques plus radicales et globales" afin de "réduire davantage l'exposition de la population, même lorsque les normes sont respectées". Et d'ajouter : "Près de deux ans d'espérance de vie pourraient être gagnés dans les villes les plus polluées d'Europe si la pollution pouvait être ramenée aux niveaux préconisés dans les lignes directrices de l'OMS relatives à la qualité de l'air".
Marseille, l'une des villes les plus exposées
Pour ceux qui n'auraient toujours pas compris, Michal Krzyzanowski insiste : "Les preuves des effets nocifs de la pollution atmosphérique sur la santé se sont multipliées ces dix dernières années", écrit-il. Confère l'étude Aphekom qui a démontré l'ampleur des effets sur la santé publique des niveaux actuels de pollution dans 25 villes européennes dont 9 françaises. Et qui affiche Marseille comme l'une des villes les plus exposées.
On peut toujours continuer de croire qu'à Aix, on ne respire pas le même air, le Dr Halimi, fatalement, ne se prive pas de commenter ces nouvelles publications. "Cela fait des années que nous alertons sur les dangers de cette pollution sur la santé. Mais à Aix, le problème est vaste car nos élus ne proposent pas seulement un service de transports en commun inefficace et dépassé, ils sont également dans le déni, dans le 'Tout va bien, je vais bien' ! Alors que pour mémo, les Bouches-du-Rhône sont depuis cinq jours consécutifs en alerte pour cause de pics de pollution.....".
S'il fallait prouver qu'il y a urgence, quelques chiffres issus des dernières études à couper l'air...
Source © Alexandra Ducamp/ La Provence
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