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samedi 9 novembre 2013
12:00
Des politiques, des scientifiques et des responsables associatifs lancent, samedi 9 novembre, un appel aux autorités politiques à agir pour la réduction, voire la suppression quand cela est possible, de l’usage des pesticides.
Baptisée "Appel de Montpellier", en référence au colloque sur le même thème qui s’y est tenu le 26 août, cette pétition réunit, autour du député socialiste Gérard Bapt (Haute-Garonne), une trentaine de parlementaires ou élus, comme Delphine Batho, ex-ministre de l'écologie de Jean-Marc Ayrault, ou Chantal Jouanno, titulaire du même minisière dans le gouvernement de François Fillon.
Elle est également signée par des médecins et chercheurs comme le Pr Charles Sultan, spécialiste des troubles hormonaux au Centre hospitalier régional universitaire de Montpellier, ou des représentants du Réseau environnement santé, de Générations Futures, ainsi que de l’Union nationale de l’apiculture française.
"LES VENTES DE PESTICIDES NE DIMINUENT PAS"
L’expertise collective présentée en juin 2013 par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a fait le point, à partir des données scientifiques des trente dernières années, sur les conséquences néfastes pour la santé humaine (cancers, maladie de Parkinson, troubles de la reproduction et du développement…) associées à l’exposition à des produits phytosanitaires. Les travaux de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) ont éclairé sur les mécanismes de la perturbation endocrinienne (hormonale) ou sur l’excès de mortalité retrouvé parmi des colonies d’abeilles exposées à certains de ces produits.
Faisant référence au plan Ecophyto 2018, qui vise à réduire de moitié à son échéance l’usage des pesticides, les signataires s’alarment en premier lieu de constater, "malgré une diminution nette des quantités vendues depuis 1998", que "les ventes de pesticides ne diminuent pas depuis trois ans". Une situation inquiétante à leurs yeux, alors que le Commissariat général au développement durable estime que 90% des cours d’eau en France sont marqués par une "présence généralisée" de pesticides.
L’appel met également en avant les travaux scientifiques menés par l’Inra et par le Centre de coopération international en recherche agronomique pour le développement (Cirad), qui "ont montré qu’un mode de gestion agro-écologique des systèmes de production agricole permettrait de réduire drastiquement la quantité de pesticides utilisée, voire dans certains cas de s’en affranchir". Autrement dit, il n’y a pas de fatalité au maintien d’un recours massif aux pesticides.
"CAMPAGNES D’INFORMATION ET DE PRÉVENTION"
Or, si certains produits dont des effets négatifs ont été démontrés ont fini par être retirés du marché, d’autres posent encore problème. D’autant qu’à côté des expositions professionnelles, existent des expositions environnementales liées aux épandages, ou aux résidus présents sur des aliments, dans les nappes phréatiques, ainsi que dans l’air intérieur. De plus, le cumul des expositions est susceptible d’entraîner un "effet cocktail" néfaste, dont l’appel souligne qu’il est "encore insuffisamment documenté".
En conséquence, les signataires estiment nécessaire que soient déclenchées "des campagnes d’information et de prévention auprès des publics vulnérables et des professionnels de la maternité et de la petite enfance".
En effet, l’expertise collective de l’Inserm avait mis en évidence le fait que "les expositions aux pesticides intervenant au cours des périodes prénatales et périnatale ainsi que lors la petite enfance semblent être particulièrement à risque pour le développement de l’enfant".
Les pétitionnaires pressent les pouvoirs publics "de mieux prendre en considération le risque professionnel, le risque d’exposition des riverains pendant les campagnes d’épandage, et également celui de la population générale".
L’appel s’adresse aussi aux "autorités de sécurité sanitaire et alimentaire", qui sont invitées à "passer à un niveau supérieur d’alerte et de prévention pour limiter les risques sanitaires et écologiques désormais avérés et interdire la publicité assurant la promotion des pesticides vers le grand public".
De même, les pétitionnaires demandent que "les familles de produits dangereux pour l’homme et les écosystèmes, identifiées comme telles par le dispositif Reach [système européen d'évaluation et d'autorisation des substances chimiques], soient retirés du marché, et que des systèmes alternatifs de production, ainsi que des méthodes substitutives de bio-contrôle soient prioritairement développés". A cet effet, ils plaident pour que l’agriculture biologique et l’agro-écologie bénéficient de "mécanismes réglementaires et fiscaux puissants permettant de les privilégier significativement". Enfin, l’appel réclame que "les points noirs de l’imprégnation du territoire aux pesticides soient précisément ciblés et traités, notamment les zones de captage d’eau potable".
"RÔLE MOTEUR" DE LA FRANCE
Pour Gérard Bapt, l’appel de Montpellier doit "donner une impulsion nouvelle au plan Ecophyto 2018, pour aller vers une utilisation nouvelle des pesticides aux plans agricole et domestique". Selon lui, "c'est un combat qu’il faut mener tant au niveau français, où la politique de santé environnementale est en cours d’actualisation et où il existe des éléments intéressants dans le projet de loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt, qu’au niveau européen, où des conflits d’intérêts freinent la mise en œuvre de décisions sur les perturbateurs endocriniens".
En France, un troisième Plan national santé-environnement (PNSE3) doit être lancé, pour succéder au plan en cours qui couvrait la période 2009-2013. Et les ministères en charge de la santé et du développement durable sont en train d’élaborer une Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens, après la consultation publique qui s’est achevée le 20 septembre dernier. "Le ministère analyse les commentaires, afin que le gouvernement dispose de l’ensemble des éléments pour arrêter définitivement une stratégie nationale avant la fin de l’année 2013. Un plan d’action détaillé sera alors établi et mis en œuvre dans le cadre du PNSE3", précise-t-on au ministère du développement durable.
Un calendrier destiné, selon les autorités, à faire jouer un "rôle moteur" à la France dans ce dossier, au moment où la Commission européenne prépare une définition des perturbateurs endocriniens afin d’harmoniser les différentes initiatives réglementaires, et une stratégie européenne dans ce domaine. Cependant, la décision de Bruxelles de soumettre ses décisions à une étude d’impact, avant même qu’une définition harmonisée des perturbateurs endocriniens ait été élaborée, est critiquée par les associations écologistes et les mouvements de défense de la santé environnementale.
Source: © Le Monde
L'espèce humaine hérite de ses modèles, et au changement de quart, réserve de bien plus encore...car l'univers ne fonctionne pas selon ses lois...
...Alors faite passer...
Baptisée "Appel de Montpellier", en référence au colloque sur le même thème qui s’y est tenu le 26 août, cette pétition réunit, autour du député socialiste Gérard Bapt (Haute-Garonne), une trentaine de parlementaires ou élus, comme Delphine Batho, ex-ministre de l'écologie de Jean-Marc Ayrault, ou Chantal Jouanno, titulaire du même minisière dans le gouvernement de François Fillon.
Elle est également signée par des médecins et chercheurs comme le Pr Charles Sultan, spécialiste des troubles hormonaux au Centre hospitalier régional universitaire de Montpellier, ou des représentants du Réseau environnement santé, de Générations Futures, ainsi que de l’Union nationale de l’apiculture française.
"LES VENTES DE PESTICIDES NE DIMINUENT PAS"
L’expertise collective présentée en juin 2013 par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a fait le point, à partir des données scientifiques des trente dernières années, sur les conséquences néfastes pour la santé humaine (cancers, maladie de Parkinson, troubles de la reproduction et du développement…) associées à l’exposition à des produits phytosanitaires. Les travaux de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) ont éclairé sur les mécanismes de la perturbation endocrinienne (hormonale) ou sur l’excès de mortalité retrouvé parmi des colonies d’abeilles exposées à certains de ces produits.
Faisant référence au plan Ecophyto 2018, qui vise à réduire de moitié à son échéance l’usage des pesticides, les signataires s’alarment en premier lieu de constater, "malgré une diminution nette des quantités vendues depuis 1998", que "les ventes de pesticides ne diminuent pas depuis trois ans". Une situation inquiétante à leurs yeux, alors que le Commissariat général au développement durable estime que 90% des cours d’eau en France sont marqués par une "présence généralisée" de pesticides.
L’appel met également en avant les travaux scientifiques menés par l’Inra et par le Centre de coopération international en recherche agronomique pour le développement (Cirad), qui "ont montré qu’un mode de gestion agro-écologique des systèmes de production agricole permettrait de réduire drastiquement la quantité de pesticides utilisée, voire dans certains cas de s’en affranchir". Autrement dit, il n’y a pas de fatalité au maintien d’un recours massif aux pesticides.
"CAMPAGNES D’INFORMATION ET DE PRÉVENTION"
Or, si certains produits dont des effets négatifs ont été démontrés ont fini par être retirés du marché, d’autres posent encore problème. D’autant qu’à côté des expositions professionnelles, existent des expositions environnementales liées aux épandages, ou aux résidus présents sur des aliments, dans les nappes phréatiques, ainsi que dans l’air intérieur. De plus, le cumul des expositions est susceptible d’entraîner un "effet cocktail" néfaste, dont l’appel souligne qu’il est "encore insuffisamment documenté".
En conséquence, les signataires estiment nécessaire que soient déclenchées "des campagnes d’information et de prévention auprès des publics vulnérables et des professionnels de la maternité et de la petite enfance".
En effet, l’expertise collective de l’Inserm avait mis en évidence le fait que "les expositions aux pesticides intervenant au cours des périodes prénatales et périnatale ainsi que lors la petite enfance semblent être particulièrement à risque pour le développement de l’enfant".
Les pétitionnaires pressent les pouvoirs publics "de mieux prendre en considération le risque professionnel, le risque d’exposition des riverains pendant les campagnes d’épandage, et également celui de la population générale".
L’appel s’adresse aussi aux "autorités de sécurité sanitaire et alimentaire", qui sont invitées à "passer à un niveau supérieur d’alerte et de prévention pour limiter les risques sanitaires et écologiques désormais avérés et interdire la publicité assurant la promotion des pesticides vers le grand public".
De même, les pétitionnaires demandent que "les familles de produits dangereux pour l’homme et les écosystèmes, identifiées comme telles par le dispositif Reach [système européen d'évaluation et d'autorisation des substances chimiques], soient retirés du marché, et que des systèmes alternatifs de production, ainsi que des méthodes substitutives de bio-contrôle soient prioritairement développés". A cet effet, ils plaident pour que l’agriculture biologique et l’agro-écologie bénéficient de "mécanismes réglementaires et fiscaux puissants permettant de les privilégier significativement". Enfin, l’appel réclame que "les points noirs de l’imprégnation du territoire aux pesticides soient précisément ciblés et traités, notamment les zones de captage d’eau potable".
"RÔLE MOTEUR" DE LA FRANCE
Pour Gérard Bapt, l’appel de Montpellier doit "donner une impulsion nouvelle au plan Ecophyto 2018, pour aller vers une utilisation nouvelle des pesticides aux plans agricole et domestique". Selon lui, "c'est un combat qu’il faut mener tant au niveau français, où la politique de santé environnementale est en cours d’actualisation et où il existe des éléments intéressants dans le projet de loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt, qu’au niveau européen, où des conflits d’intérêts freinent la mise en œuvre de décisions sur les perturbateurs endocriniens".
En France, un troisième Plan national santé-environnement (PNSE3) doit être lancé, pour succéder au plan en cours qui couvrait la période 2009-2013. Et les ministères en charge de la santé et du développement durable sont en train d’élaborer une Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens, après la consultation publique qui s’est achevée le 20 septembre dernier. "Le ministère analyse les commentaires, afin que le gouvernement dispose de l’ensemble des éléments pour arrêter définitivement une stratégie nationale avant la fin de l’année 2013. Un plan d’action détaillé sera alors établi et mis en œuvre dans le cadre du PNSE3", précise-t-on au ministère du développement durable.
Un calendrier destiné, selon les autorités, à faire jouer un "rôle moteur" à la France dans ce dossier, au moment où la Commission européenne prépare une définition des perturbateurs endocriniens afin d’harmoniser les différentes initiatives réglementaires, et une stratégie européenne dans ce domaine. Cependant, la décision de Bruxelles de soumettre ses décisions à une étude d’impact, avant même qu’une définition harmonisée des perturbateurs endocriniens ait été élaborée, est critiquée par les associations écologistes et les mouvements de défense de la santé environnementale.
Source: © Le Monde
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