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jeudi 16 janvier 2014
13:55
Faune et flore sont contraintes de s’adapter au changement climatique. Actuellement, on observe une migration de certaines espèces vers les plus hautes latitudes, et d’après une nouvelle étude, en montagne, des communautés grimpent en altitude. Plus mystérieux, il y aurait certaines espèces qui auraient au contraire tendance à se diriger vers de plus basses altitudes.
Certains vont disparaître, d’autres s’adapteront tandis que d’autres prospéreront. Le changement climatique modifie peu à peu l’écologie de tant d’habitats que faune et flore ont déjà amorcé une migration vers des milieux plus appropriés. Le phytoplancton s'exile vers les pôles et les poissons se déplacent à la vitesse climatique, qui dépend des changements locaux de température et de salinité. En montagne aussi, les animaux et les plantes se déplacent. Dans un article paru dans la revue Plos One, une équipe de l’université de Bâle montre que certaines espèces se trouvent aujourd’hui à plus haute altitude qu’il y a 20 ans.
De nombreuses études mettent en évidence la migration des animaux et des plantes en réponse au changement climatique. Les homards auraient tendance à s’exiler plus en profondeur. En Europe, certaines espèces d’oiseaux et de papillons ont respectivement migré de 37 et 114 km vers le nord. Dans les massifs montagneux, la réponse de la faune et la flore est un peu différente. Si toutes fuient la hausse de température, dans les Alpes, seulement certaines grimpent en altitude.
L’équipe de l’université de Bâle a collecté des données entre 2003 et 2010, sur 214 sites des Alpes suisses, où l’altitude varie de 500 à 3.000 m. Leur analyse montre qu’à 500 m d’altitude, les plantes ont en moyenne bougé de 8 m, les papillons de 38 m et les oiseaux de 42 m. « Une moyenne de huit mètres de dénivelé en huit ans, pour toutes les espèces de plantes, est assez impressionnant car ces communautés végétales sont peu mobiles », commente Valentin Amrhein, l’un des auteurs de l’étude.
La limite des arbres caractérise souvent un changement de milieu, où les conditions ne sont pas adéquates au développement des arbres.
Au dessus de la limite d’arbres, les papillons deviennent frileux
Cette étude montre que les effets biologiques du changement climatique sont déjà enclenchés, et le rythme d’adaptation de la faune et la flore – en Suisse du moins — est rapide. Toutefois, la migration des espèces est loin d’être homogène et garde quelques mystères. En effet, l’équipe de Bâle rapporte qu’au dessus de la limite des arbres, aucune espèce de plante ou de papillon ne migre. Cette ligne définit la zone à partir de laquelle les conditions climatiques ne permettent plus aux arbres de se développer. Papillons et plantes vivant au-delà de cette limite auraient même tendance à migrer à de plus basses altitudes.
À ce jour, on ne sait expliquer pourquoi en altitude papillons et végétaux tendent à vivre à de plus basses altitudes. « Il est possible que l'utilisation des sols des les habitats à proximité de la limite d’arbres l’emporte sur les effets du réchauffement climatique. De nombreux alpages ont par exemple été abandonnés au cours de ces dernières années, explique Tobias Roth, impliqué dans l’étude. Il est également possible que les plantes alpines sont mieux protégés contre l'évolution des conditions climatiques, en raison de la surface très variée des paysages alpins. » D’après les auteurs, une chose est certaine, on ne peut expliquer cette différence de comportement à des différences d’accroissement de la température en fonction de l’altitude.
Source © Delphine Bossy, Futura-Sciences
Certains vont disparaître, d’autres s’adapteront tandis que d’autres prospéreront. Le changement climatique modifie peu à peu l’écologie de tant d’habitats que faune et flore ont déjà amorcé une migration vers des milieux plus appropriés. Le phytoplancton s'exile vers les pôles et les poissons se déplacent à la vitesse climatique, qui dépend des changements locaux de température et de salinité. En montagne aussi, les animaux et les plantes se déplacent. Dans un article paru dans la revue Plos One, une équipe de l’université de Bâle montre que certaines espèces se trouvent aujourd’hui à plus haute altitude qu’il y a 20 ans.
De nombreuses études mettent en évidence la migration des animaux et des plantes en réponse au changement climatique. Les homards auraient tendance à s’exiler plus en profondeur. En Europe, certaines espèces d’oiseaux et de papillons ont respectivement migré de 37 et 114 km vers le nord. Dans les massifs montagneux, la réponse de la faune et la flore est un peu différente. Si toutes fuient la hausse de température, dans les Alpes, seulement certaines grimpent en altitude.
L’équipe de l’université de Bâle a collecté des données entre 2003 et 2010, sur 214 sites des Alpes suisses, où l’altitude varie de 500 à 3.000 m. Leur analyse montre qu’à 500 m d’altitude, les plantes ont en moyenne bougé de 8 m, les papillons de 38 m et les oiseaux de 42 m. « Une moyenne de huit mètres de dénivelé en huit ans, pour toutes les espèces de plantes, est assez impressionnant car ces communautés végétales sont peu mobiles », commente Valentin Amrhein, l’un des auteurs de l’étude.
La limite des arbres caractérise souvent un changement de milieu, où les conditions ne sont pas adéquates au développement des arbres.
Au dessus de la limite d’arbres, les papillons deviennent frileux
Cette étude montre que les effets biologiques du changement climatique sont déjà enclenchés, et le rythme d’adaptation de la faune et la flore – en Suisse du moins — est rapide. Toutefois, la migration des espèces est loin d’être homogène et garde quelques mystères. En effet, l’équipe de Bâle rapporte qu’au dessus de la limite des arbres, aucune espèce de plante ou de papillon ne migre. Cette ligne définit la zone à partir de laquelle les conditions climatiques ne permettent plus aux arbres de se développer. Papillons et plantes vivant au-delà de cette limite auraient même tendance à migrer à de plus basses altitudes.
À ce jour, on ne sait expliquer pourquoi en altitude papillons et végétaux tendent à vivre à de plus basses altitudes. « Il est possible que l'utilisation des sols des les habitats à proximité de la limite d’arbres l’emporte sur les effets du réchauffement climatique. De nombreux alpages ont par exemple été abandonnés au cours de ces dernières années, explique Tobias Roth, impliqué dans l’étude. Il est également possible que les plantes alpines sont mieux protégés contre l'évolution des conditions climatiques, en raison de la surface très variée des paysages alpins. » D’après les auteurs, une chose est certaine, on ne peut expliquer cette différence de comportement à des différences d’accroissement de la température en fonction de l’altitude.
Source © Delphine Bossy, Futura-Sciences
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