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lundi 23 juin 2014
09:38
Depuis des dizaines d'années, le lac Saint-Augustin a été rempli de sédiments gorgés de phosphore et d'azote, ce dont les plantes aquatiques se délectent. Conquérantes, elles vident le plan d'eau de toute autre vie maintenant incapable de «respirer».
La saison chaude ne commence que timidement, mais déjà des riverains s'inquiètent de la découverte de cadavres dans les eaux du très souffrant lac Saint-Augustin. «Pourquoi tant de poissons morts à cette époque-ci?»
La cause est connue. Le lac urbain est pollué et étouffé par les algues trop prolifiques nourries par les nutriments, les engrais, ruisselant en quantité à chaque pluie. Il est également malmené parce qu'il devient de plus en plus salé, résultante de l'épandage de tonnes de déglaçant sur l'autoroute 40 voisine; des algues d'eau salée y poussent.
Le remède aussi est connu. Du moins, un remède fort dispendieux, peu populaire parmi les élus de la région : draguer les sédiments les plus souillés au fond du lac, les déposer dans une fosse trouvée au milieu du bassin puis les recouvrir de pierres calcaires qui deviendraient une espèce de filtre d'aquarium...
Nathalie Gaudette, chargée de projet au Conseil de bassin du lac Saint-Augustin, reçoit les questions des riverains sur les poissons inertes. Elle s'inquiète : «Il y a des mortalités de petits poissons qu'on commence déjà à noter. Les poissons nagent sur le dos.» Ils n'ont plus d'oxygène.
Depuis des dizaines d'années, le lac Saint-Augustin a été rempli de sédiments gorgés de phosphore et d'azote, ce dont les plantes aquatiques se délectent. Conquérantes, elles vident le plan d'eau de toute autre vie maintenant incapable de «respirer». Et les terres agricoles, les terrains déboisés, continus d'être grugés, érodés vers le lac, ce qui assure toujours plus de nourriture aux plantes. «On leur donne du gâteau, elles mangent à profusion!»
Au moins, Mme Gaudette n'a pas encore reçu d'appel d'un résidant ayant aperçu les algues bleu-vert, les cyanobactéries, cette année. «On n'en a pas vu parce que d'habitude c'est au mois d'août.» Ce n'est donc qu'une question de semaines avant que la multitude de graines déposées au fond du lac se réveillent. Notre interlocutrice pense que les premières floraisons pourraient être hâtives, fin juillet.
Le lac Saint-Augustin, c'est l'exemple le plus cité pour fouetter les élites politiques lorsqu'on essaie de les convaincre de sauver le lac Saint-Charles, plus au nord. Le lac Saint-Charles, réservoir principal d'eau potable de la Ville de Québec, souffre aussi, mais pas autant. Il poursuit toutefois sa dégradation, révélait Le Soleil cette semaine. Si les politiciens n'agissent pas, celui-ci pourrait dépérir rapidement, craignent les experts interviewés.
Une solution?
Revenons donc à cet exemple négatif : le lac Saint-Augustin. «C'est un lac qui donne l'impression d'être mort ou d'être mourant», fait valoir Nathalie Gaudette. «Il va mal, mais il y a encore de l'espoir.»
L'espoir vient en partie des travaux de la directrice du Département de génie civil et de génie des eaux de l'Université Laval, Rosa Galvez. Voilà des années qu'elle expérimente, avec ses étudiants, les techniques de sauvetage.
Et puis? Elle demeure convaincue qu'elle a trouvé la solution. Au cours des travaux, on a identifié une cavité, une fosse au centre du lac. Un beau récipient.
Les chercheurs ont aussi remarqué que certaines zones du fond du lac sont plus contaminées que d'autres. On y recense plus de sédiments souillés, plus d'algues bleu-vert, souvent plus d'escargots envahisseurs. «Pour restaurer le lac, il faut passer par un dragage de ces sédiments», explique Mme Galvez. «On pourrait pousser ces sédiments dans cette fosse et ensuite les recouvrir [...] avec un matériel, par exemple de la roche calcaire, qui sert de filtre.»
Jouez-vous aux apprentis sorciers? «Non.» Rosa Galvez plaide que le dragage est habituel dans de nombreux cours d'eau, dont le fleuve Saint-Laurent. Le recouvrement des sédiments aussi, sauf qu'on utilise généralement du sable. Elle préfère la roche calcaire qui capture le phosphore.
Remède de cheval
Pour assurer la réussite de l'opération, il faudrait toutefois «fermer les robinets», limiter l'apport de nouveaux contaminants dans le lac Saint-Augustin : éliminer les fosses septiques, remiser les gros bateaux, colmater les fuites d'égouts, arrêter la production agricole à proximité... Et trouver un moyen pour que les tonnes de sels de déglaçage de l'autoroute 40 ne coulent plus vers le lac. Plus facile à écrire dans un journal qu'à réaliser.
Sans oublier la facture! On tourne autour de 10 millions $. «C'est au niveau des coûts que le projet accroche», note Rosa Galvez. «Qui va payer ça?»
Justement, parlant de dollars... Il faudra peut-être dénicher un autre remède. Fin 2011, début 2012, les élus de la région ont repoussé l'idée, jugée trop dispendieuse. «Il n'y a pas eu de suite à ça», observe un porte-parole de la Ville de Québec, Jacques Perron. «Les coûts versus les bénéfices avaient été jugés trop élevés. Donc, l'agglomération n'avait pas donné de suite au projet. Les coûts sont énormes.»
La saison chaude ne commence que timidement, mais déjà des riverains s'inquiètent de la découverte de cadavres dans les eaux du très souffrant lac Saint-Augustin. «Pourquoi tant de poissons morts à cette époque-ci?»
La cause est connue. Le lac urbain est pollué et étouffé par les algues trop prolifiques nourries par les nutriments, les engrais, ruisselant en quantité à chaque pluie. Il est également malmené parce qu'il devient de plus en plus salé, résultante de l'épandage de tonnes de déglaçant sur l'autoroute 40 voisine; des algues d'eau salée y poussent.
Le remède aussi est connu. Du moins, un remède fort dispendieux, peu populaire parmi les élus de la région : draguer les sédiments les plus souillés au fond du lac, les déposer dans une fosse trouvée au milieu du bassin puis les recouvrir de pierres calcaires qui deviendraient une espèce de filtre d'aquarium...
Nathalie Gaudette, chargée de projet au Conseil de bassin du lac Saint-Augustin, reçoit les questions des riverains sur les poissons inertes. Elle s'inquiète : «Il y a des mortalités de petits poissons qu'on commence déjà à noter. Les poissons nagent sur le dos.» Ils n'ont plus d'oxygène.
Depuis des dizaines d'années, le lac Saint-Augustin a été rempli de sédiments gorgés de phosphore et d'azote, ce dont les plantes aquatiques se délectent. Conquérantes, elles vident le plan d'eau de toute autre vie maintenant incapable de «respirer». Et les terres agricoles, les terrains déboisés, continus d'être grugés, érodés vers le lac, ce qui assure toujours plus de nourriture aux plantes. «On leur donne du gâteau, elles mangent à profusion!»
Au moins, Mme Gaudette n'a pas encore reçu d'appel d'un résidant ayant aperçu les algues bleu-vert, les cyanobactéries, cette année. «On n'en a pas vu parce que d'habitude c'est au mois d'août.» Ce n'est donc qu'une question de semaines avant que la multitude de graines déposées au fond du lac se réveillent. Notre interlocutrice pense que les premières floraisons pourraient être hâtives, fin juillet.
Le lac Saint-Augustin, c'est l'exemple le plus cité pour fouetter les élites politiques lorsqu'on essaie de les convaincre de sauver le lac Saint-Charles, plus au nord. Le lac Saint-Charles, réservoir principal d'eau potable de la Ville de Québec, souffre aussi, mais pas autant. Il poursuit toutefois sa dégradation, révélait Le Soleil cette semaine. Si les politiciens n'agissent pas, celui-ci pourrait dépérir rapidement, craignent les experts interviewés.
Une solution?
Revenons donc à cet exemple négatif : le lac Saint-Augustin. «C'est un lac qui donne l'impression d'être mort ou d'être mourant», fait valoir Nathalie Gaudette. «Il va mal, mais il y a encore de l'espoir.»
L'espoir vient en partie des travaux de la directrice du Département de génie civil et de génie des eaux de l'Université Laval, Rosa Galvez. Voilà des années qu'elle expérimente, avec ses étudiants, les techniques de sauvetage.
Et puis? Elle demeure convaincue qu'elle a trouvé la solution. Au cours des travaux, on a identifié une cavité, une fosse au centre du lac. Un beau récipient.
Les chercheurs ont aussi remarqué que certaines zones du fond du lac sont plus contaminées que d'autres. On y recense plus de sédiments souillés, plus d'algues bleu-vert, souvent plus d'escargots envahisseurs. «Pour restaurer le lac, il faut passer par un dragage de ces sédiments», explique Mme Galvez. «On pourrait pousser ces sédiments dans cette fosse et ensuite les recouvrir [...] avec un matériel, par exemple de la roche calcaire, qui sert de filtre.»
Jouez-vous aux apprentis sorciers? «Non.» Rosa Galvez plaide que le dragage est habituel dans de nombreux cours d'eau, dont le fleuve Saint-Laurent. Le recouvrement des sédiments aussi, sauf qu'on utilise généralement du sable. Elle préfère la roche calcaire qui capture le phosphore.
Remède de cheval
Pour assurer la réussite de l'opération, il faudrait toutefois «fermer les robinets», limiter l'apport de nouveaux contaminants dans le lac Saint-Augustin : éliminer les fosses septiques, remiser les gros bateaux, colmater les fuites d'égouts, arrêter la production agricole à proximité... Et trouver un moyen pour que les tonnes de sels de déglaçage de l'autoroute 40 ne coulent plus vers le lac. Plus facile à écrire dans un journal qu'à réaliser.
Sans oublier la facture! On tourne autour de 10 millions $. «C'est au niveau des coûts que le projet accroche», note Rosa Galvez. «Qui va payer ça?»
Justement, parlant de dollars... Il faudra peut-être dénicher un autre remède. Fin 2011, début 2012, les élus de la région ont repoussé l'idée, jugée trop dispendieuse. «Il n'y a pas eu de suite à ça», observe un porte-parole de la Ville de Québec, Jacques Perron. «Les coûts versus les bénéfices avaient été jugés trop élevés. Donc, l'agglomération n'avait pas donné de suite au projet. Les coûts sont énormes.»
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