...
mercredi 2 juillet 2014
12:17
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont exprimé mardi leur préoccupation concernant le manque de financement pour aider près de 800.000 réfugiés en Afrique, ce qui a contraint à réduire fortement les rations alimentaires fournies par le PAM.
Mi-juin, un tiers de tous les réfugiés africains dépendant de l'aide alimentaire étaient touchés par la réduction de ces rations, dont la majorité à hauteur de plus de 50%.
« Il est inacceptable dans le monde d'abondance actuel que des réfugiés souffrent de faim chronique ou que leurs enfants abandonnent l'école pour aider leurs familles à survivre », a déclaré le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, António Guterres, lors d'une conférence de presse à Genève.
Le PAM doit lever 186 millions de dollars pour maintenir ses programmes alimentaires à destination des réfugiés en Afrique jusqu'à la fin de l'année. En outre, le HCR recherche des contributions pour couvrir le coût anticipé de 39 millions de dollars pour fournir un soutien nutritionnel aux réfugiés malnutris et vulnérables en Afrique pour le reste de l'année 2014.
Les réductions de rations alimentaires touchent le plus lourdement le Tchad, la République centrafricaine et le Soudan du Sud, avec des baisses de 50 à 60% des rations destinées à plus de 449.000 réfugiés au total. Plus de 65.000 autres réfugiés sont touchés par des réductions de rations de 25 à 49% au Libéria et au Burkina Faso. Près de 9.900 réfugiés au Mozambique et au Ghana ont vu leurs rations baisser de 10 à 24%, tandis que 263.000 autres réfugiés en Mauritanie et en Ouganda ont connu des réductions inférieures à 10%.
« De nombreux réfugiés en Afrique dépendent des vivres du PAM pour rester en vie et ils souffrent aujourd'hui à cause des manques de financement. Nous prions instamment les gouvernements bailleurs de fonds d'aider tous les réfugiés – dont la moitié d'entre eux sont des enfants – afin qu'ils aient suffisamment de nourriture pour être en bonne santé et pour construire leur propre avenir », a déclaré la Directrice exécutive du PAM, Ertharin Cousin.
Bien que plusieurs nations africaines soient confrontées à des pénuries alimentaires chroniques, les réfugiés constituent un groupe particulièrement vulnérable et toute interruption des approvisionnements représente un grave sujet de préoccupation. Beaucoup de réfugiés arrivent en état de malnutrition et souffrent de divers troubles liés à la nutrition. Un grand nombre d'entre eux ont besoin d'un complément alimentaire urgent et d'autres soins sur le long terme, en particulier les enfants sous-alimentés.
Mais actuellement, le manque de financement a contraint le PAM à prendre des mesures fermes et drastiques, plaçant les familles réfugiées devant des choix très difficiles. Quelque 300.000 réfugiés au Tchad, principalement originaires de la région du Darfour au Soudan, à l'est, et de la République centrafricaine, dans le sud, font partie des personnes les plus touchées. Leur ration antérieure de 2100 calories a connu une diminution drastique de 60%, laissant aux réfugiés à peine 850 calories par jour. La situation s'aggrave de jour en jour, tandis que des centaines de milliers de réfugiés affamés luttent pour leur survie.
Incapables de rentrer chez eux, de nombreux réfugiés restent en exil pendant des années voire des décennies dans ce que le HCR appelle des 'situations de réfugiés prolongées'. Dans toute l'Afrique, des centaines de milliers de réfugiés de long terme vivent dans des camps isolés et d'autres sites où ils dépendent souvent totalement de l'aide internationale. Les camps dans l'est du Tchad constituent un bon exemple. Bien que le Darfour ait largement disparu de la conscience publique ces dernières années, près de 241.000 réfugiés originaires de cette région du Soudan vivent toujours dans 13 camps isolés s'étendant sur des centaines de kilomètres de frontière désolée à l'est du Tchad.
L'insécurité a limité l'accès à certains sites, rendant la distribution des rations alimentaires aux réfugiés affamés plus difficile et plus coûteuse. Au Soudan du Sud, par exemple, le conflit a coupé l'accès routier et fluvial vers certains camps, contraignant le PAM à organiser des ponts aériens coûteux, amputant ainsi les fonds disponibles. Des mesures immédiates sont nécessaires pour assurer à la fois l'accès humanitaire et des financements pérennes.
Une réduction prolongée de 60% des rations alimentaires pour les réfugiés peut être catastrophique. Mais même une faible diminution peut représenter une catastrophe pour les réfugiés vulnérables qui vivent déjà au bord de la famine, selon le HCR et le PAM.
La sous-nutrition au cours des 1.000 premiers jours d'un enfant depuis la conception peut avoir des répercussions irréversibles et à vie, compromettant tant sa croissance physique que son développement mental. Les études ont montré que ce 'retard de croissance et de développement' laissait les enfants touchés dans une situation de désavantage social et économique grave pour le reste de leur vie. Selon l'UNICEF, un enfant rachitique a souvent plusieurs centimètres de moins qu'un enfant qui a été correctement alimenté. Dotés d'un système immunitaire plus faible, ils sont plus vulnérables aux maladies. En outre, ils ont cinq fois plus de risques de mourir de diarrhée.
Source © ONU
Mi-juin, un tiers de tous les réfugiés africains dépendant de l'aide alimentaire étaient touchés par la réduction de ces rations, dont la majorité à hauteur de plus de 50%.
« Il est inacceptable dans le monde d'abondance actuel que des réfugiés souffrent de faim chronique ou que leurs enfants abandonnent l'école pour aider leurs familles à survivre », a déclaré le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, António Guterres, lors d'une conférence de presse à Genève.
Le PAM doit lever 186 millions de dollars pour maintenir ses programmes alimentaires à destination des réfugiés en Afrique jusqu'à la fin de l'année. En outre, le HCR recherche des contributions pour couvrir le coût anticipé de 39 millions de dollars pour fournir un soutien nutritionnel aux réfugiés malnutris et vulnérables en Afrique pour le reste de l'année 2014.
Les réductions de rations alimentaires touchent le plus lourdement le Tchad, la République centrafricaine et le Soudan du Sud, avec des baisses de 50 à 60% des rations destinées à plus de 449.000 réfugiés au total. Plus de 65.000 autres réfugiés sont touchés par des réductions de rations de 25 à 49% au Libéria et au Burkina Faso. Près de 9.900 réfugiés au Mozambique et au Ghana ont vu leurs rations baisser de 10 à 24%, tandis que 263.000 autres réfugiés en Mauritanie et en Ouganda ont connu des réductions inférieures à 10%.
« De nombreux réfugiés en Afrique dépendent des vivres du PAM pour rester en vie et ils souffrent aujourd'hui à cause des manques de financement. Nous prions instamment les gouvernements bailleurs de fonds d'aider tous les réfugiés – dont la moitié d'entre eux sont des enfants – afin qu'ils aient suffisamment de nourriture pour être en bonne santé et pour construire leur propre avenir », a déclaré la Directrice exécutive du PAM, Ertharin Cousin.
Bien que plusieurs nations africaines soient confrontées à des pénuries alimentaires chroniques, les réfugiés constituent un groupe particulièrement vulnérable et toute interruption des approvisionnements représente un grave sujet de préoccupation. Beaucoup de réfugiés arrivent en état de malnutrition et souffrent de divers troubles liés à la nutrition. Un grand nombre d'entre eux ont besoin d'un complément alimentaire urgent et d'autres soins sur le long terme, en particulier les enfants sous-alimentés.
Mais actuellement, le manque de financement a contraint le PAM à prendre des mesures fermes et drastiques, plaçant les familles réfugiées devant des choix très difficiles. Quelque 300.000 réfugiés au Tchad, principalement originaires de la région du Darfour au Soudan, à l'est, et de la République centrafricaine, dans le sud, font partie des personnes les plus touchées. Leur ration antérieure de 2100 calories a connu une diminution drastique de 60%, laissant aux réfugiés à peine 850 calories par jour. La situation s'aggrave de jour en jour, tandis que des centaines de milliers de réfugiés affamés luttent pour leur survie.
Incapables de rentrer chez eux, de nombreux réfugiés restent en exil pendant des années voire des décennies dans ce que le HCR appelle des 'situations de réfugiés prolongées'. Dans toute l'Afrique, des centaines de milliers de réfugiés de long terme vivent dans des camps isolés et d'autres sites où ils dépendent souvent totalement de l'aide internationale. Les camps dans l'est du Tchad constituent un bon exemple. Bien que le Darfour ait largement disparu de la conscience publique ces dernières années, près de 241.000 réfugiés originaires de cette région du Soudan vivent toujours dans 13 camps isolés s'étendant sur des centaines de kilomètres de frontière désolée à l'est du Tchad.
L'insécurité a limité l'accès à certains sites, rendant la distribution des rations alimentaires aux réfugiés affamés plus difficile et plus coûteuse. Au Soudan du Sud, par exemple, le conflit a coupé l'accès routier et fluvial vers certains camps, contraignant le PAM à organiser des ponts aériens coûteux, amputant ainsi les fonds disponibles. Des mesures immédiates sont nécessaires pour assurer à la fois l'accès humanitaire et des financements pérennes.
Une réduction prolongée de 60% des rations alimentaires pour les réfugiés peut être catastrophique. Mais même une faible diminution peut représenter une catastrophe pour les réfugiés vulnérables qui vivent déjà au bord de la famine, selon le HCR et le PAM.
La sous-nutrition au cours des 1.000 premiers jours d'un enfant depuis la conception peut avoir des répercussions irréversibles et à vie, compromettant tant sa croissance physique que son développement mental. Les études ont montré que ce 'retard de croissance et de développement' laissait les enfants touchés dans une situation de désavantage social et économique grave pour le reste de leur vie. Selon l'UNICEF, un enfant rachitique a souvent plusieurs centimètres de moins qu'un enfant qui a été correctement alimenté. Dotés d'un système immunitaire plus faible, ils sont plus vulnérables aux maladies. En outre, ils ont cinq fois plus de risques de mourir de diarrhée.
Source © ONU
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