...
jeudi 27 novembre 2014
13:46
Alors qu’il a souvent été affirmé et rapporté que le monde a perdu 50% de ses zones humides en un siècle, ces affirmations n’ont en fait jamais été véritablement étayées jusqu’à présent. Un rapport publié le 23 septembre dernier par Nick C. Davidson, chercheur australien, qui a analysé 189 études internationales atteste que les disparitions de zones humides sont bien plus importantes encore que ce qui était admis jusqu’à présent, et ne cessent de s’accélérer.
Un véritable cri d’alarme d’une brûlante actualité.
La Convention Ramsar de gestion et de protection des zones humides a-t-elle servi à quelque chose depuis 1971 ? s’interroge en substance l’auteur.
Car la réalité est bien plus terrible que l’hypothèse couramment admise qui consiste – consistait - à dire que "depuis 1900 le monde a perdu la moitié de ses zones humides exprimées en surface". La moitié ? Seulement ?
En fait, depuis 1700, le monde entier aurait perdu 87% de ses zones humides selon un décompte réalisé à partir de 189 études scientifiques compilées.
Depuis 1900, notre monde a perdu 64-71% de ses zones humides, voire plus en Asie.
Les zones humides continentales ont largement plus souffert que les zones humides côtières, sur ces 3 siècles passés (-57-61%) et encore plus durant le dernier écoulé avec -69-75% (surtout Amérique du Nord, Europe). Néanmoins celles-ci, les côtières, connaissent une accélération de leur destruction surtout en Asie actuellement.
Avec pour celles-ci un rythme de 4,2 fois plus rapide sur le long terme et 3 fois plus pour le 20ème siècle au regard des continentales.
Même si le dénombrement possède des biais statistiques et de catégorisation, la tendance générale est avérée.
Ces zones humides continentales ou littorales, réservoirs d’eau qui fonctionnent comme des éponges, épuratrices des eaux, et qui stockent du carbone (ce qu’oublie de mentionner l’auteur), sont en déclin accéléré en Asie et avaient déjà fortement décliné en Europe, après une période de destruction forcenée de 1945 à 1990, même si le rythme de destruction et de "conversion" se ralentit. Normal, c’est une loi. Les dernières à détruire ont un coût marginal de destruction croissant, dirait un économiste lambda.
L’auteur ajoute avec une modération certaine, que les "conversions" en réservoirs de barrages, rizières inondées/irriguées, bassins de pisciculture... ne compensent que modérément les destructions de zones humides naturelles et/ou entretenues par l’homme.
Mais ces conversions sont elles des "reconstructions" de zones humides ? L’auteur a-t-il vraiment observé ce qu’est un marnage de réservoir de barrage ? Et une rizière qui connaît des assecs ?
Le terme "conversion" ne masque-t-il pas le terme "compensation" que veulent nous vendre les "assècheurs" et autres draineurs lors des études d’impacts ?
Pour vendre quels droits à "aménager" des zones humides que l’on doit plutôt "ménager" ?
Tel est l’un des enjeux actuels du devenir de la Convention Ramsar, enjeu qui pointe par ailleurs dans les négociations de la COP21 Climat. Après l’atténuation (mitigation) manquée du changement climatique, puis l’adaptation, toujours hypothétique, voici venu le temps de "loss and damage" (chiffrage des pertes et dégâts ou coûts de l’inaction) qui sera débattu dès la COP 20-Climat à Lima, puis lors de la COP21 à Paris en 2015.
Des zones humides au climat, en passant par la biodiversité ou la dégradation des terres, sommes-nous en train de rédiger l’acte notarié de décès de nos écosystèmes dont des repreneurs fort intéressés veulent s’arracher les dépouilles au travers de rachats compensatoires trompeurs ?
Un véritable cri d’alarme d’une brûlante actualité.
La Convention Ramsar de gestion et de protection des zones humides a-t-elle servi à quelque chose depuis 1971 ? s’interroge en substance l’auteur.
Car la réalité est bien plus terrible que l’hypothèse couramment admise qui consiste – consistait - à dire que "depuis 1900 le monde a perdu la moitié de ses zones humides exprimées en surface". La moitié ? Seulement ?
En fait, depuis 1700, le monde entier aurait perdu 87% de ses zones humides selon un décompte réalisé à partir de 189 études scientifiques compilées.
Depuis 1900, notre monde a perdu 64-71% de ses zones humides, voire plus en Asie.
Les zones humides continentales ont largement plus souffert que les zones humides côtières, sur ces 3 siècles passés (-57-61%) et encore plus durant le dernier écoulé avec -69-75% (surtout Amérique du Nord, Europe). Néanmoins celles-ci, les côtières, connaissent une accélération de leur destruction surtout en Asie actuellement.
Avec pour celles-ci un rythme de 4,2 fois plus rapide sur le long terme et 3 fois plus pour le 20ème siècle au regard des continentales.
Même si le dénombrement possède des biais statistiques et de catégorisation, la tendance générale est avérée.
Ces zones humides continentales ou littorales, réservoirs d’eau qui fonctionnent comme des éponges, épuratrices des eaux, et qui stockent du carbone (ce qu’oublie de mentionner l’auteur), sont en déclin accéléré en Asie et avaient déjà fortement décliné en Europe, après une période de destruction forcenée de 1945 à 1990, même si le rythme de destruction et de "conversion" se ralentit. Normal, c’est une loi. Les dernières à détruire ont un coût marginal de destruction croissant, dirait un économiste lambda.
L’auteur ajoute avec une modération certaine, que les "conversions" en réservoirs de barrages, rizières inondées/irriguées, bassins de pisciculture... ne compensent que modérément les destructions de zones humides naturelles et/ou entretenues par l’homme.
Mais ces conversions sont elles des "reconstructions" de zones humides ? L’auteur a-t-il vraiment observé ce qu’est un marnage de réservoir de barrage ? Et une rizière qui connaît des assecs ?
Le terme "conversion" ne masque-t-il pas le terme "compensation" que veulent nous vendre les "assècheurs" et autres draineurs lors des études d’impacts ?
Pour vendre quels droits à "aménager" des zones humides que l’on doit plutôt "ménager" ?
Tel est l’un des enjeux actuels du devenir de la Convention Ramsar, enjeu qui pointe par ailleurs dans les négociations de la COP21 Climat. Après l’atténuation (mitigation) manquée du changement climatique, puis l’adaptation, toujours hypothétique, voici venu le temps de "loss and damage" (chiffrage des pertes et dégâts ou coûts de l’inaction) qui sera débattu dès la COP 20-Climat à Lima, puis lors de la COP21 à Paris en 2015.
Des zones humides au climat, en passant par la biodiversité ou la dégradation des terres, sommes-nous en train de rédiger l’acte notarié de décès de nos écosystèmes dont des repreneurs fort intéressés veulent s’arracher les dépouilles au travers de rachats compensatoires trompeurs ?
Source © MARC LAIMÉ / les eaux glacees
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