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lundi 2 février 2015
16:20
Marais, mangroves, étangs, lagunes, tourbières: c’est aujourd’hui la célébration de ces endroits riches en biodiversité et pourtant en voie de disparition.
Le 2 février 1971, les Etats membres de l’ONU signaient la convention de Ramsar pour la protection des zones humides. Celle-ci est entrée en vigueur en 1975 et la France l’a ratifiée en 1986. C’est cet anniversaire qui est célébré aujourd’hui. Il donne l’occasion d’aller visiter ces lieux et de faire le point sur la santé de ces espaces où se rencontrent et se marient la terre et l’eau.
Zones humides en danger
Des lieux souvent asséchés par l’homme car considérés comme insalubres et peu productifs. Les scientifiques estiment que de 64 à 71% de ces zones ont disparu depuis 1900. La convention de Ramsar a permis de protéger définitivement 2200 sites pour un total de 2 millions d’hectares, soit 15% des surfaces mondiales des zones humides.
En France, la moitié de ces milieux ont continué de se dégrader entre 2000 et 2010. Leur destruction efface les services écosystémiques qu’ils rendent notamment comme zones tampons des crues, filtration et épuration des eaux, lieux de nourrissage de poissons et d’oiseaux. L’hexagone compte 43 sites Ramsar, dont le plus ancien est la Camargue, classé en 1986.
Les gestionnaires de ces lieux se tiennent aujourd’hui à la disposition des visiteurs et proposent des animations, visites de terrain, expositions, débats. Ces manifestations sont compilées sur le portail «zones humides ». L’office national de l’eau et des milieux aquatiques sort par ailleurs une application qui permet de géolocaliser rapidement une zone humide, ainsi que les moyens de la visiter. BaladOmarais est téléchargeable ici.
En France, plus des deux tiers des zones humides ont disparu
Sivens, Notre-Dame-des-Landes, Roybon… Tous ces dossiers ont un point en commun : ils impactent des zones humides. Menacées au nom de la rentabilité et du profit économique, ces terres, véritables réservoirs naturels, risquent d’être les victimes de ces politiques d’urbanisation. Ce ne sera pas la première fois. « En France, près de 67% des zones humides métropolitaines ont disparu depuis le début du 20ème siècle, dont la moitié en 30 ans sur la période 1960-1990 », estime le rapport présenté par le préfet Paul Bernard [1]. C’était en 1994.
Entre terre et eau, les zones humides sont pourtant indispensables à la régulation de nos écosystèmes, partout dans le monde. Ce 2 février est leur journée mondiale. L’occasion de rappeler qu’elles sont en permanence menacées. Pendant des années, on a sous-estimé l’importance de ces ressources et transformé leurs espaces. L’urbanisation, l’extension de propriétés agricoles ou la déprise de certaines terres trop difficiles à cultiver ont entrainé des modifications dans les paysages et les fonctionnements de ces milieux humides quand ils ne les ont pas tout simplement détruits. Et l’hémorragie continue.
Particulièrement sensibles et fragiles, les milieux humides sont en grand danger en France et à travers le monde. Elles sont pourtant indispensables. « En premier lieu, ce sont des sources d’eau potable. Mais elles servent également pour l’agriculture : le riz, cultivé en rizière, est l’aliment de base de trois milliards de personnes. Ou encore pour la biodiversité : deux tiers des poissons commerciaux dépendent des zones humides côtières à un moment ou l’autre de leur cycle de vie », décrit Bastien Coïx, animateur du réseau Ramsar, une association mondiale chargée de labelliser les zones humides les plus importantes. Sans compter les nombreux services moins visibles qu’elles rendent : filtration et épuration des eaux – elles peuvent retenir certains engrais, pesticides ou métaux lourds –, contrôle des crues en agissant comme des éponges, limitation de l’érosion des sols… Autant de raison de veiller à leur préservation.
Un inventaire insuffisant
Impossible de savoir si leur destruction s’accélère, stagne ou ralentit car leur surface globale est inconnue. En France, seule une petite partie des milieux humides est répertoriée, notamment par le biais de la labellisation Ramsar : 43 sites comptabilisés en métropole et outre-mer en 2014 pour une surface de 3,55 millions d’hectares (plus grand que la région des Pays de Loire). « La plupart de ces sites ont été créés sur des aires déjà protégées en totalité ou en partie par d’autres statuts (Parc naturel régional, réserve de chasse, sites du Conservatoire du littoral, site Natura 2000, etc.) », rappelle France Nature Environnement.
Pour le reste, aucunes données officielles. Plusieurs cartes ont été modélisées par des équipes scientifiques, comme l’Inra d’Orléans et Agrocampus à Rennes [2] en 2008. Mais les milieux non-répertoriés restent particulièrement vulnérables : aucun statut ne les protège. « Tout bêtement, quand on construit un centre commercial. On aménage le centre, les accès, un parking… Tout cela, ce sont des zones qui potentiellement vont être détruite. Alors, je ne dis pas qu’il n’y a que des milieux humides, mais il y en a forcément ! », alerte Bastien Coïx.
Un mois d’animations pour sensibiliser
Ce 2 février est l’occasion d’informer l’ensemble du grand public au sort des zones humides. Depuis 1997, la date de l’anniversaire de la signature de la convention internationale Ramsar, est désignée comme la journée mondiale des zones humides. « Le fait d’en parler permet d’éduquer et sensibiliser les gens pour qu’ils s’investissent et protègent ces milieux, que ce soit par des actions bénévoles ou de la communication, rappelle l’animateur du réseau Ramsar. La majorité des gens n’est pas au courant de tous ces services qu’elles nous rendent quotidiennement. »
Pour ces raisons, des animations [3] proposées par diverses associations environnementalistes, plus de cinq cents pour la plupart gratuites, sont organisées sur tout le territoire, durant tout le mois. Cette année, le thème « Des zones humides pour notre avenir », sera plus que jamais d’actualité.
Source © Basta mag
Le 2 février 1971, les Etats membres de l’ONU signaient la convention de Ramsar pour la protection des zones humides. Celle-ci est entrée en vigueur en 1975 et la France l’a ratifiée en 1986. C’est cet anniversaire qui est célébré aujourd’hui. Il donne l’occasion d’aller visiter ces lieux et de faire le point sur la santé de ces espaces où se rencontrent et se marient la terre et l’eau.
Zones humides en danger
Des lieux souvent asséchés par l’homme car considérés comme insalubres et peu productifs. Les scientifiques estiment que de 64 à 71% de ces zones ont disparu depuis 1900. La convention de Ramsar a permis de protéger définitivement 2200 sites pour un total de 2 millions d’hectares, soit 15% des surfaces mondiales des zones humides.
En France, la moitié de ces milieux ont continué de se dégrader entre 2000 et 2010. Leur destruction efface les services écosystémiques qu’ils rendent notamment comme zones tampons des crues, filtration et épuration des eaux, lieux de nourrissage de poissons et d’oiseaux. L’hexagone compte 43 sites Ramsar, dont le plus ancien est la Camargue, classé en 1986.
Les gestionnaires de ces lieux se tiennent aujourd’hui à la disposition des visiteurs et proposent des animations, visites de terrain, expositions, débats. Ces manifestations sont compilées sur le portail «zones humides ». L’office national de l’eau et des milieux aquatiques sort par ailleurs une application qui permet de géolocaliser rapidement une zone humide, ainsi que les moyens de la visiter. BaladOmarais est téléchargeable ici.
En France, plus des deux tiers des zones humides ont disparu
Sivens, Notre-Dame-des-Landes, Roybon… Tous ces dossiers ont un point en commun : ils impactent des zones humides. Menacées au nom de la rentabilité et du profit économique, ces terres, véritables réservoirs naturels, risquent d’être les victimes de ces politiques d’urbanisation. Ce ne sera pas la première fois. « En France, près de 67% des zones humides métropolitaines ont disparu depuis le début du 20ème siècle, dont la moitié en 30 ans sur la période 1960-1990 », estime le rapport présenté par le préfet Paul Bernard [1]. C’était en 1994.
Entre terre et eau, les zones humides sont pourtant indispensables à la régulation de nos écosystèmes, partout dans le monde. Ce 2 février est leur journée mondiale. L’occasion de rappeler qu’elles sont en permanence menacées. Pendant des années, on a sous-estimé l’importance de ces ressources et transformé leurs espaces. L’urbanisation, l’extension de propriétés agricoles ou la déprise de certaines terres trop difficiles à cultiver ont entrainé des modifications dans les paysages et les fonctionnements de ces milieux humides quand ils ne les ont pas tout simplement détruits. Et l’hémorragie continue.
Particulièrement sensibles et fragiles, les milieux humides sont en grand danger en France et à travers le monde. Elles sont pourtant indispensables. « En premier lieu, ce sont des sources d’eau potable. Mais elles servent également pour l’agriculture : le riz, cultivé en rizière, est l’aliment de base de trois milliards de personnes. Ou encore pour la biodiversité : deux tiers des poissons commerciaux dépendent des zones humides côtières à un moment ou l’autre de leur cycle de vie », décrit Bastien Coïx, animateur du réseau Ramsar, une association mondiale chargée de labelliser les zones humides les plus importantes. Sans compter les nombreux services moins visibles qu’elles rendent : filtration et épuration des eaux – elles peuvent retenir certains engrais, pesticides ou métaux lourds –, contrôle des crues en agissant comme des éponges, limitation de l’érosion des sols… Autant de raison de veiller à leur préservation.
Un inventaire insuffisant
Impossible de savoir si leur destruction s’accélère, stagne ou ralentit car leur surface globale est inconnue. En France, seule une petite partie des milieux humides est répertoriée, notamment par le biais de la labellisation Ramsar : 43 sites comptabilisés en métropole et outre-mer en 2014 pour une surface de 3,55 millions d’hectares (plus grand que la région des Pays de Loire). « La plupart de ces sites ont été créés sur des aires déjà protégées en totalité ou en partie par d’autres statuts (Parc naturel régional, réserve de chasse, sites du Conservatoire du littoral, site Natura 2000, etc.) », rappelle France Nature Environnement.
Pour le reste, aucunes données officielles. Plusieurs cartes ont été modélisées par des équipes scientifiques, comme l’Inra d’Orléans et Agrocampus à Rennes [2] en 2008. Mais les milieux non-répertoriés restent particulièrement vulnérables : aucun statut ne les protège. « Tout bêtement, quand on construit un centre commercial. On aménage le centre, les accès, un parking… Tout cela, ce sont des zones qui potentiellement vont être détruite. Alors, je ne dis pas qu’il n’y a que des milieux humides, mais il y en a forcément ! », alerte Bastien Coïx.
Un mois d’animations pour sensibiliser
Ce 2 février est l’occasion d’informer l’ensemble du grand public au sort des zones humides. Depuis 1997, la date de l’anniversaire de la signature de la convention internationale Ramsar, est désignée comme la journée mondiale des zones humides. « Le fait d’en parler permet d’éduquer et sensibiliser les gens pour qu’ils s’investissent et protègent ces milieux, que ce soit par des actions bénévoles ou de la communication, rappelle l’animateur du réseau Ramsar. La majorité des gens n’est pas au courant de tous ces services qu’elles nous rendent quotidiennement. »
Pour ces raisons, des animations [3] proposées par diverses associations environnementalistes, plus de cinq cents pour la plupart gratuites, sont organisées sur tout le territoire, durant tout le mois. Cette année, le thème « Des zones humides pour notre avenir », sera plus que jamais d’actualité.
Source © Basta mag
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