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samedi 11 avril 2015
13:12
Si les pics de pollution se succèdent à Paris, c’est en réalité Marseille qui est le plus souvent pointée comme la ville de l’Hexagone dont l’air est le plus pollué, non seulement à l’ozone, mais aussi aux particules fines (PM10).
La cité phocéenne affiche une concentration moyenne annuelle de PM10 de 31,8 microgrammes par mètre cube (µg/m3), selon une étude de l’Institut de veille sanitaire (InVS) publiée le 6 janvier, portant sur 17 agglomérations françaises. Elle est certes suivie de près par Lille (30,9 µg/m3), mais Grenoble (27,5 µg/m3), pourtant dans une cuvette, ou encore Paris (27 µg/m3) apparaissent comme des villes plus respirables. Toutes dépassent néanmoins les normes de l’Organisation mondiale de la santé, qui recommandent un maximum de 20 µg/m3 pour les PM10 en moyenne annuelle.
En ce qui concerne la pollution quotidienne, Marseille a connu, en 2014, 17 dépassements du seuil d’information (déclenché à partir d’une concentration moyenne de PM10 dépassant 50 µg/m3) contre 15 pour la capitale – dont 4, toutefois, dépassaient également le seuil d’alerte, atteint à partir d’une concentration de particules de 80 µg/m3 d’air.
On aurait pourtant pu penser que Marseille tire parti de ses atouts naturels : la proximité de la mer et des vents plus favorables que ceux des villes situées à l’intérieur des terres. Sans compter que, bénéficiant de la douceur du climat méditerranéen, elle est moins sujette au phénomène dit d’« inversion de température », selon lequel les polluants se trouvent, notamment l’hiver, piégés entre le sol, qui refroidit pendant la nuit, et des couches d’airs plus chaudes en altitude. Marseille est d’ailleurs moins sujette à de longs pics de pollution aux particules fines qu’une ville comme Paris.
L’agglomération marseillaise ne reste en effet pas moins confrontée, comme d’autres, à un excès de polluants dû au trafic routier et à la forte diésélisation de son parc automobile (75 % des véhicules en circulation dans l’agglomération). « Le taux de motorisation reste dans l’agglomération bien supérieur à celui de Paris ou même de Lyon. Et le parc de voitures n’est pas des plus modernes », souligne Dominique Robin, directeur d’Air PACA, l’observatoire de la qualité de l’air de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
S’ajoutent à cela, sous l’effet du vent, les émissions de particules générées par l’activité du pôle industriel de l’étang de Berre situé aux portes de la ville, et celles issues du chauffage au bois développé dans la vallée de l’Huveaune reliant la cité phocéenne et Aubagne. Une autre source encore de pollution vient du brûlage des déchets verts, encore largement pratiqué. Cet usage est interdit sauf pour les déchets issus du débroussaillement, qui reste conseillé pour éviter les feux de forêts l’été.
« Depuis la mi-octobre jusqu’au milieu de l’hiver notamment, le brûlage des déchets verts a un impact important, souligne Nicolas Marchand, du Laboratoire chimie environnement (LCE) de l’université d’Aix-Marseille. Lors des pics de pollution en automne, cette pratique peut générer plus de 50 % de la masse de PM2,5 [particules d’un diamètre inférieur à 2,5 microns]. »
Effet du soleil
A la différence de villes comme Grenoble, Paris ou Lyon, où les écarts entre les saisons sont assez marqués et la concentration moyenne de particules chute sensiblement en été, la pollution marseillaise reste élevée tout au long de l’année. En cause : le soleil.
L’été en effet, le rayonnement ultraviolet solaire et la température élevée engendrent des processus photochimiques qui transforment en particules des gaz précurseurs (oxydes d’azote, ammoniac, composés organiques volatils…) produits par les transports, l’industrie, l’agriculture. La majorité des particules fines empoisonnant l’air marseillais lors de la saison estivale sont ainsi des particules dites « secondaires », non émises directement, mais formées dans l’atmosphère, sous l’effet du soleil.
« Si, en hiver, les particules fines sont émises directement par le diesel et par le chauffage, en été, jusqu’à 75 % des particules sont issues de l’action du soleil sur les polluants primaires produits par des sources multiples », observe Dominique Robin, qui rappelle que ces mêmes processus photochimiques sont à l’origine de la formation de l’ozone. Les Bouches-du-Rhône sont en effet le département le plus soumis à des pics d’ozone, avec entre 20 et 40 épisodes de pollution chaque été.
La cité phocéenne affiche une concentration moyenne annuelle de PM10 de 31,8 microgrammes par mètre cube (µg/m3), selon une étude de l’Institut de veille sanitaire (InVS) publiée le 6 janvier, portant sur 17 agglomérations françaises. Elle est certes suivie de près par Lille (30,9 µg/m3), mais Grenoble (27,5 µg/m3), pourtant dans une cuvette, ou encore Paris (27 µg/m3) apparaissent comme des villes plus respirables. Toutes dépassent néanmoins les normes de l’Organisation mondiale de la santé, qui recommandent un maximum de 20 µg/m3 pour les PM10 en moyenne annuelle.
En ce qui concerne la pollution quotidienne, Marseille a connu, en 2014, 17 dépassements du seuil d’information (déclenché à partir d’une concentration moyenne de PM10 dépassant 50 µg/m3) contre 15 pour la capitale – dont 4, toutefois, dépassaient également le seuil d’alerte, atteint à partir d’une concentration de particules de 80 µg/m3 d’air.
On aurait pourtant pu penser que Marseille tire parti de ses atouts naturels : la proximité de la mer et des vents plus favorables que ceux des villes situées à l’intérieur des terres. Sans compter que, bénéficiant de la douceur du climat méditerranéen, elle est moins sujette au phénomène dit d’« inversion de température », selon lequel les polluants se trouvent, notamment l’hiver, piégés entre le sol, qui refroidit pendant la nuit, et des couches d’airs plus chaudes en altitude. Marseille est d’ailleurs moins sujette à de longs pics de pollution aux particules fines qu’une ville comme Paris.
L’agglomération marseillaise ne reste en effet pas moins confrontée, comme d’autres, à un excès de polluants dû au trafic routier et à la forte diésélisation de son parc automobile (75 % des véhicules en circulation dans l’agglomération). « Le taux de motorisation reste dans l’agglomération bien supérieur à celui de Paris ou même de Lyon. Et le parc de voitures n’est pas des plus modernes », souligne Dominique Robin, directeur d’Air PACA, l’observatoire de la qualité de l’air de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
S’ajoutent à cela, sous l’effet du vent, les émissions de particules générées par l’activité du pôle industriel de l’étang de Berre situé aux portes de la ville, et celles issues du chauffage au bois développé dans la vallée de l’Huveaune reliant la cité phocéenne et Aubagne. Une autre source encore de pollution vient du brûlage des déchets verts, encore largement pratiqué. Cet usage est interdit sauf pour les déchets issus du débroussaillement, qui reste conseillé pour éviter les feux de forêts l’été.
« Depuis la mi-octobre jusqu’au milieu de l’hiver notamment, le brûlage des déchets verts a un impact important, souligne Nicolas Marchand, du Laboratoire chimie environnement (LCE) de l’université d’Aix-Marseille. Lors des pics de pollution en automne, cette pratique peut générer plus de 50 % de la masse de PM2,5 [particules d’un diamètre inférieur à 2,5 microns]. »
Effet du soleil
A la différence de villes comme Grenoble, Paris ou Lyon, où les écarts entre les saisons sont assez marqués et la concentration moyenne de particules chute sensiblement en été, la pollution marseillaise reste élevée tout au long de l’année. En cause : le soleil.
L’été en effet, le rayonnement ultraviolet solaire et la température élevée engendrent des processus photochimiques qui transforment en particules des gaz précurseurs (oxydes d’azote, ammoniac, composés organiques volatils…) produits par les transports, l’industrie, l’agriculture. La majorité des particules fines empoisonnant l’air marseillais lors de la saison estivale sont ainsi des particules dites « secondaires », non émises directement, mais formées dans l’atmosphère, sous l’effet du soleil.
« Si, en hiver, les particules fines sont émises directement par le diesel et par le chauffage, en été, jusqu’à 75 % des particules sont issues de l’action du soleil sur les polluants primaires produits par des sources multiples », observe Dominique Robin, qui rappelle que ces mêmes processus photochimiques sont à l’origine de la formation de l’ozone. Les Bouches-du-Rhône sont en effet le département le plus soumis à des pics d’ozone, avec entre 20 et 40 épisodes de pollution chaque été.
Source © Laetitia Van Eeckhout / Le Monde
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