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La Ville de Laval a annoncé la semaine dernière l'adoption d’une nouvelle réglementation visant à interdire l’usage du glyphosate. Elle devient ainsi la première municipalité au Québec à bannir ce pesticide sur son territoire.
Laval espère ainsi « protéger la santé humaine, les pollinisateurs, la faune et les milieux naturels ».
Le règlement prévoit que l’utilisation à but esthétique de pesticides sur une pelouse ou d’autres végétaux n’est plus permise en milieu urbain.
Il est désormais interdit, sur l’ensemble de son territoire, de faire l’usage de pesticides à l’extérieur des bâtiments.
Une citation de :Extrait du communiqué de la Ville de Laval
Une patrouille sensibilisera le public et veillera à l’application du règlement.
« La Ville agit comme leader régional en matière d’environnement », se réjouit Virginie Dufour, la responsable des dossiers en environnement au comité exécutif de la municipalité.
Il y a toutefois des exceptions. Les exploitations agricoles et horticoles pourront continuer d'en utiliser. Les biopesticides et les pesticides à faible impact demeurent permis.
Montréal attend depuis 2019
Malgré son engagement pris il y a deux ans, la Ville de Montréal n'a toujours pas interdit le glyphosate.
La Ville avait retardé son règlement en promettant un règlement « plus ambitieux » d'ici le 1er janvier 2021, mais l'échéance a encore été retardée.
« Nous avons pris le temps de revoir plus en profondeur le règlement », a répondu l'attachée de presse du comité exécutif de Montréal, Laurence Houde-Roy, neuf jours après notre question.
On attend la fin de la troisième vague COVID pour déposer le règlement. Pour le moment, nos énergies sont concentrées sur la gestion de la pandémie.
Une citation de :Laurence Houde-Roy, attachée de presse du comité exécutif de Montréal
À l'époque, l'administration Plante invoquait la nécessité d'agir au « nom du principe de précaution ».
Le glyphosate est l'ingrédient actif d'un herbicide principalement commercialisé sous la marque Roundup. C'est le pesticide le plus utilisé au Canada et dans le monde.
Un cancérigène « probable », selon l'OMS
L'herbicide est au centre d'un conflit scientifico-judiciaire et met en jeu des milliards de dollars.
En 2015, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré le glyphosate « cancérigène probable ». Son fabricant, Bayer, qui est propriétaire de Monsanto, fait face à plusieurs poursuites d'utilisateurs atteints du cancer, dont certains au Canada et au Québec.
Bayer dément que le glyphosate soit cancérigène et met en avant des décennies d'études et d'autorisations réglementaires dans différents pays qui prouvent, selon elle, l'innocuité du Roundup pour l'humain.
En janvier 2019, Santé Canada a maintenu son approbation du produit.
Au Québec, les municipalités ont le droit de réglementer l'utilisation de pesticides sur leur territoire, pourvu qu'elles ne soient pas plus permissives que la province. Elles peuvent toutefois s'exposer à des poursuites si des agriculteurs jugent qu'ils subissent un préjudice.
Environ 150 municipalités québécoises restreignent l'usage des pesticides. Généralement, la pratique agricole est exemptée.
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