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mercredi 28 avril 2021

 

Après plus de 40 ans d'inaction, les recherches et l'obstination d'un seul homme, le Dr Valentine ont finalement permis d'en révéler le scandale: Plus de 25 000 Barils de DDT (500 000 selon une première investigation non-révélé de 1980) ont été déversé à la mer comme dans une véritable décharge. Ils jonchent aujourd'hui dans les hauts fonds marins au large de Los Angeles.

Une histoire qui n'est pas prêt de se refermer avant des décennies, en raison de son impact continu sur les écosystèmes marins, y compris cette découverte récente; un taux très alarmant et sans précédent de cancer dans la population des lions de mer, avec 1 lion de mer adulte sur 4 en proie à la maladie.

Inventé en 1939 et utilisé pendant la Seconde Guerre mondiale comme pesticide pour protéger les troupes du paludisme, le DDT est devenu couramment utilisé par la suite dans la pulvérisation des cultures, comme pesticides. Dés les années 60, on a découvert que le DDT était finalement particulièrement toxique, on la finalement interdit en 1972, en 1971 en France.

L'usine du plus grand fabricant de DDT aux États-Unis, Montrose Chemical Corporation, était situé le long de la côte sud de la Californie dans la ville de Torrance. De 1947 à 1982, Montrose a fabriqué et distribué du DDT dans le monde entier. 

Dés 1960 et pendant des décennies, ces déchets dangereux ont été éliminés de deux manières différentes. Une grande partie de cette pollution toxique a été directement déversée dans le système d'égouts qui se déversait dans la mer à environ 4 km au large de la ville de Rancho Palos Verdes.

 Craintif d'être repérée l'usine à finalement décidé de l'évacuer par des barils chargés sur des barges qui les déchargeaient en mer, au large, à environs 10 à 15 miles des cotes, s'emparant ainsi de zones marines comme de véritable sites de décharge de déchets toxiques au large de l'île de Catalina.

Bien que cela semble difficile à croire, au moins une partie de ce dumping était légalement autorisée. Selon le Dr valentine, à l'époque, la pensée politico-scientifique dominante était que l'océan était si énorme qu'il ne pouvait jamais être compromis. Le mantra dans la profession était «la dilution est la solution à la pollution». Avec le recul cette notion se révèle bien naïve .

En 1980, un scientifique du California Regional Water Quality Control Board nommé Allan Chartrand tentait déjà de lancer l'alerte et affirmait qu'il pourrait y avoir jusqu'à 500 000 barils contenant du DDT au fond de l'océan.

Le rapport a été largement ignoré par les autorités d'alors. 

Depuis, ce rapport a été repris par le Dr Valentine qui y a travaillé pendant 30 ans, en l'épluchant il découvre aussi qu'un site toxique moins profond - appelé plateau de Palos Verdes -  situé à 2 miles des plages de Rancho Palos Verdes était bien connu et documenté.

Finalement en 1996, une partie du problème est prise en compte par les autorités sanitaires, cette zone a été déclarée site de nettoyage Superfund par l'EPA, elle s'étend sur une superficie de 34 milles marins carrés. La socièté Montrose a été poursuivi en justice et après une longue bataille juridique qui s'est terminée fin 2000, toutes les entreprises impliquées, y compris Montrose, se sont vu contraindre d'une amende de 140 millions de dollars.

Les scientifiques affirment que la contamination de ce site d'eau moins profonde est la voie la plus probable de la contamination au DTT par la chaîne alimentaire qui a conduit à l'accumulation de DDT dans la graisse des lions de mer constaté aujourd'hui.

Pour tenter de remédier à ces problèmes de pollution, la NOAA gère donc actuellement près de 20 projets de restauration au large de la côte de Los Angeles, comme la restauration de l'habitat forestier de varech, l'aide aux oiseaux de mer migrateurs et la restauration de 500 acres d'habitat critique de marais côtiers à Huntington Beach.

Mais concernant leur présence un peu plus loin en eaux profondes et ce malgré le fait que les barils toxiques aient été jetés à la mer dans les années 40, 50 et 60, leur existence n'est devenue connue au public qu'à l'automne dernier en 2020 lorsque le Los Angeles Times a publié un article sur le travail de Dr Valentine.

La zone de Décharge est découverte par Valentine en 2011, lorsqu'il a décidé pour la première fois de vérifier si les rumeurs sur les barils jeté en eaux profondes étaient vraies.

Contraint par un budget limité il y découvre néanmoins 60 barils de DDT en décomposition, juste une infime partie du sommet de l'iceberg de la catastrophe en cours; ses vidéos révèlent des fuites de barils, son équipe a même pu collecter des échantillons du fond de l'océan. L'un d'eux a enregistré une contamination 40 fois supérieure à la contamination la plus élevée sur le site de Superfund, indiquant que les toxines en profondeur sont elles bien là, et toujours très concentrées.

C'est donc armé de ces preuves convaincantes, que Valentine a tenté pendant des années de battre tambour et de sonner l'alerte  en s'adressant à diverses agences gouvernementales, essayant par tous les moyens d'obtenir un certain intérêt sur ses recherche, mais en vain. Cependant, lorsque l'article de la LA Times est sortie en automne dernier, l'intérêt a finalement suivi et depuis le tollé public augmente.

Par coïncidence, du jour même où les presses fédérales s’intéressaient de plus près aux travaux du Dr Valentine , la Scripps Institution of Oceanography a commencé une mission de deux semaines pour étudier de près à 50 000 pieds de profondeur le fond marin de la région, et paf !

Eric Terrill, le chef d'équipe scientifique à bord du Roombas affirme que la comptabilité des barils est toujours en cours, mais que la présence d'au moins 25 000 barils de DDT ont déjà étaient constaté par son équipe et que ce chiffre ne représente que le haut de l'iceberg des barils de DTT enfouis désormais dans les haut fonds marins

Bien qu'il reste à ce jour de nombreuses questions sans réponse, une leçon est à retenir: lorsque les humains polluent si gravement leur environnement sans se soucier et d'en avertir les autorités et/ou d'en mesurer l'impact, cela peut avoir des conséquences extrêmement grave pour les générations à venir. 

© Nature Alerte


ps: L'Europe n'est pas en reste, cet article me rappelle cette vieille histoire là publiée il y a dix ans déjà: https://naturealerte.blogspot.com/2011/11/une-bombe-retardement-dans-les-mers-du.html 

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