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Ce bloc de glace de 1 550 kilomètres carrés, soit l’équivalent de 15 fois la superficie de Paris, se détachait inexorablement de la Barrière de Brunt. Mais le changement climatique ne serait pas directement à l’origine de la formation de cet iceberg, selon les scientifiques, qui ont indiqué lundi 23 janvier que ce phénomène serait plus naturel qu’il n’y paraît.
Il s’est détaché de la banquise le dimanche 22 Janvier 2023 entre 19h et 20h GMT lors d’une marée de forte amplitude qui a agrandi une fissure existante sur la glace, baptisée Chasm-1, a détaillé le British Antarctic Survey (BAS) dans un communiqué.
Sur une compilation crée à partir des images capturées entre 2018 et 2022 par le programme européen Copernicus, il est possible d'y voir la lente séparation s’effectuer
« Ce détachement était attendu et constitue un comportement naturel de la barrière de Brunt. Il n’est pas lié au changement climatique », a clarifié le glaciologue Dominic Hodgson, cité dans le communiqué.
Néanmoins 2022 reste une année record pour la fonte des glaces
Il y a deux ans, un iceberg d’une taille quasiment identique s’était déjà formé dans la même zone, baptisée Barrière de Brunt, et sur laquelle se situe la station de recherches britannique Halley VI. Les glaciologues, présents sur place de novembre à mars, y observent depuis une dizaine d’années la progression de vastes fissures dans la glace.
En 2016, le BAS avait décidé de déplacer d’une vingtaine de kilomètres cette station, craignant qu’elle ne se retrouve sur un iceberg à la dérive à la suite de la fonte des glaces.
Le continent subit toutefois les affres du réchauffement du climat, avec des températures records enregistrées l’an dernier, comme ailleurs sur la planète. L’étendue de la glace y a atteint en février 2022 le minimum jamais enregistré en 44 ans d’observations satellites, indiquait récemment le rapport annuel du programme européen sur le changement climatique Copernicus.
En 2021, la fonte complète d’un iceberg, à 4 000 km au nord du lieu où il s’était détaché de la banquise en 2017, avait relâché plus de 150 milliards de tonnes d’eau douce mêlée à des nutriments, inquiétant les scientifiques de l’impact du phénomène sur un écosystème déjà fragile.
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