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vendredi 1 mai 2015
Une espèce animale sur six risque de disparaître sous les effets du réchauffement climatique si les émissions de dioxyde de carbone (CO2) se poursuivent au rythme actuel, met en garde une recherche américaine. Les scientifiques jugent urgent d'agir.

"Les résultats de cette étude suggèrent que les risques d'extinction vont s'accélérer avec la hausse des températures, pour menacer jusqu'à 16% des espèces animales s'il n'y a pas de changement des politiques actuelles", souligne Mark Urban, chercheur du département écologie et biologie de l'Université du Connecticut et principal auteur de ces travaux publiés jeudi dans la revue "Science".

Ce scientifique a analysé 131 études portant sur l'impact du changement climatique sur la faune et la flore, menées dans plusieurs régions du monde et selon différentes méthodes. Il a constaté que la perte de biodiversité s'accélérait pour chaque degré Celsius d'accroissement de la température sur le globe.

Selon l'hypothèse d'une augmentation de seulement 2°C des températures mondiales d'ici la fin du siècle par rapport à l'ère pré-industrielle, qui selon la plupart des climatologues est sous-estimée, cette dernière recherche a calculé que 5,2% des espèces seraient menacées extinction, contre 2,8% actuellement.

Avec une hausse de 3°C sur la même période, ce sont 8,5% des espèces qui pourraient disparaître. Si le mercure grimpe de 4,3°C d'ici 2100, ce serait alors 16% des espèces animales qui seraient menacées.

Variations régionales


L'auteur de cette étude a également conclu que le danger d'extinction variait selon les régions du monde, selon qu'elles sont plus ou moins affectées par le réchauffement.

Dans certains pays de l'hémisphère austral, où des habitats se réduisent sans possibilités pour des animaux, comme des reptiles et des amphibiens, de se déplacer suffisamment vite, les risques de disparition sont les plus élevés: jusqu'à 23% des espèces en Amérique du Sud et 14% en Australie et en Nouvelle-Zélande seraient menacées.

L'Amérique du Nord et l'Europe sont les régions où le risque est le plus faible, avec 5 et 6% respectivement des espèces en danger. Selon Mark Urban, 7,9% des espèces vont de toute manière disparaître à cause du réchauffement de la planète.
Espèces et habitats identifiés


Par ailleurs, une recherche internationale également publiée dans la revue américaine "Science" jeudi s'est appuyée sur une analyse de fossiles d'organismes marins couvrant 23 millions d'années pour prédire les animaux et écosystèmes des océans les plus à risque d'extinction.

"Le changement climatique et les activités humaines ont un impact sur des groupes d'animaux qui sont depuis longtemps sur la planète et l'étude de leur histoire peut nous aider à mieux comprendre comment ils pourraient répondre aujourd'hui à ces nouvelles menaces", explique Seth Finnegan, professeur adjoint de biologie à l'Université de Californie à Berkeley, le principal auteur.

Grâce aux fossiles, ces chercheurs ont ainsi évalué les risques d'extinction de nombreux animaux marins, dont les requins, les baleines et les dauphins. Ils ont pu aussi se pencher sur des organismes plus sédentaires comme les coquillages et les coraux.

Ils ont également établi une carte des zones où ces espèces sont les plus affectées par le réchauffement et autres activités humaines, concluant qu'elles se situaient pour la plupart sous les tropiques.

Source © ATS







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mardi 14 avril 2015
La découverte d'une femelle de dauphin de l'Irrawaddy morte sur l'île de Cheutal Touch au Cambodge - à deux pas de la frontière laotienne - rappelle une nouvelle fois la situation de ce cétacé, inscrit par l'UICN sur la liste des espèces en danger critique d'extinction. 

Il ne reste plus que 5 individus de ces grands dauphins au Laos. Aussi, WWF presse le Laos et le Cambodge de trouver ensemble des solutions pour sauver l'une des espèces les plus emblématiques et l'une des principales sources de revenus touristiques pour la région.

La population locale a repéré le dauphin sur la plage de l'île mercredi dernier et a immédiatement alerté les autorités référentes pour transférer l'animal à Kratie au Cambodge pour inspection. Bien que la cause du décès soit indéterminée, les cicatrices présentes sur le corps de la femelle indiquent qu'elle était âgée.

« C'est une terrible nouvelle pour la population décroissante de ces dauphins dans la région », explique Thomas Gray, Directeur du Programme des espèces du Grand Mékong au WWF. « Il n'existe plus aujourd'hui que 5 individus de ce type au Laos. Il s'agit d'un nouveau seuil d'alerte pour cette espèce en voie d'extinction dans le pays comme dans tout le Mékong ».

La survie des dauphins de la rivière de Wang Paa Khaa est menacée depuis quelques dizaines d'années par la pause de filets et l'utilisation de méthodes de pêche illégales comme les explosifs ou les poisons réduisant de manière drastique les populations des cétacés. Méthode de plus en plus courante chez les pêcheurs locaux, la pause de filets provoque de nombreux emprisonnements et constitue la première cause de mortalité des dauphins de la rivière au cours des dernières années.

Si le Cambodge a interdit cette méthode de pêche dans la totalité de ses eaux et aux alentours de son côté de la frontière, le Laos n'a, quant à lui, interdit l'utilisation de filets qu'en eaux profondes sur son territoire.

Une autre grande menace pesant sur la population de ces dauphins réside dans la construction du barrage hydroélectrique de Don Sahong à 3 km en amont du bassin. Cette construction nécessitera l'usage d'explosifs pour extraire des millions de tonnes de roche avec le risque d'altérer grièvement l'ouïe sensible des dauphins alentours.

« La faible population et le très fort taux de mortalité des plus jeunes de ces dauphins soulignent l'avenir incertain de l'espèce mais nous avons encore l'espoir d'une collaboration primordiale entre les deux pays concernés. » souligne Teak Seng, Directeur du Programme des espèces du Grand Mékong au WWF. « Il est désormais largement temps de stopper l'utilisation de tout matériel de pêche illégal et de légiférer sur l'usage des filets et la circulation des bateaux. Avancer sur ces dossiers est la seule solution à long terme pour la survie des dauphins au Laos et dans le Grand Mékong. »

Source © WWF - World Wide Foundation
jeudi 26 mars 2015
L'éléphant d'Afrique risque de disparaître d'ici une dizaine d'années si le trafic d'ivoire n'est pas contrôlé. 

Si des mesures très énergiques ne sont pas prises immédiatement, l'éléphant d'Afrique pourrait à court terme disparaître à l'état sauvage, victime du braconnage pour l'ivoire, ont averti des experts réunis le lundi 23 Mars 2015 au Botswana pour tenter de sauver cet emblématique géant.

 "Dans cinq ans, il sera peut-être trop tard pour sauver cet animal magnifique", a déclaré devant des délégués d'une vingtaine d'ONG et d'autant de gouvernements Dune Ives, chercheuse à la fondation philanthropique Vulcan du milliardaire américain Paul Allen, venue présenter les résultats des derniers recensements d'éléphants. 

"Cette espèce risque l'extinction dans le courant de notre vie si la tendance n'est pas inversée. (...) D'ici une à deux décennies". - explique Dune Ives

Elle a ajouté que "Cette espèce risque l'extinction dans le courant de notre vie si la tendance n'est pas inversée. (...) D'ici une à deux décennies". Comme pour illustrer ses propos, le Parc national de la Garamba, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, a annoncé ce lundi 23 mars 2015 que trente éléphants y avaient été abattus en à peine deux semaines.

Un taux de mortalité supérieur aux taux de natalité

Le comptage des éléphants sur un continent gigantesque n'est pas une science exacte, mais il restait 470.000 individus à l'état sauvage en 2013, selon les chiffres présentés à la conférence de Kasane. Contre 550.000 en 2006. Au rythme de 25 à 30.000 animaux abattus par an, la mortalité surpasse désormais le taux de natalité de cet animal, qui n'a qu'un petit à la fois, après une gestation de 21 mois. Autrement dit, si la courbe ne s'inverse pas, l'éléphant d'Afrique est condamné à mort. Pour alimenter le marché de l'ivoire, essentiellement chinois. Le déclin est déjà particulièrement net en Afrique de l'Est, au Kenya et en Tanzanie.

La Chine pointée du doigt

"Au bout du compte, qu'on le veuille ou non, la solution et le résultat final sont entièrement entre les mains de la Chine", a d'ailleurs noté le ministre botswanais du Tourisme et de la Vie Sauvage, Tshekedi Khama. Durant la session à huis-clos, un représentant chinois est intervenu pour demander qu'on arrête de placer son pays sur le banc des accusés, et qu'on le considère comme un partenaire, ont rapporté à l'AFP des participants. La Chine, a plaidé ce délégué, aide financièrement des pays africains à former leurs équipes anti-braconnage et renforce sa propre législation pour éradiquer le trafic illégal d'ivoire. "Nous sommes au début (des efforts), tout ne va pas se faire en un an (...) mais nous allons dans la bonne direction", a commenté Kelly Landen, représentante de l'ONG Eléphants Sans Frontières. "Les éléphants ne connaissent pas les frontières, ils passent d'un pays à l'autre, d'une zone protégée à une zone à risque, c'est cela qu'il faut améliorer"

Source © AFP


mercredi 25 février 2015
Ce petit mammifère d'Asie du Sud-Est et d'Afrique est traqué à grande échelle pour sa chair et ses écailles, réputées en Chine pour leurs vertus thérapeutiques. Cette espèce unique en son genre est désormais menacée d'extinction.

Il ressemble à une peluche, résultat d'un croisement entre un tatou et un artichaut. S'il est mignon, le pangolin est surtout très costaud. Sa carapace, faite d'écailles de kératine rigides, en fait une espèce tout à fait à unique dans le règne animal. Autre particularité du pangolin, il peut s'enrouler en une boule dense et serrée, pour se protéger des prédateurs, à l'exception des prédateurs humains...

Le massacre des éléphants et des rhinocéros est connu de tous. Le braconnage des pangolins, lui, atteint un niveau épidémique. 

Le pangolin est aujourd'hui le mammifère le plus demandé en Asie sur le marché noir des animaux vivants, selon le Worldwatch Institute, rapporte le site d'information Quartz. Une autre association de protection des animaux estime que plus de 200 000 pangolins ont été tués entre 2011 et 2013.

Où va le trafic de pangolins ? En Chine, principalement. Les foetus de pangolin sont considérés par les Chinois comme un mets délicat, qui a la faculté de renforcer la virilité des hommes. Le sang et la chair des pangolins sont aussi des produits recherchés dans la médecine chinoise traditionnelle pour le traitement de l'asthme, du cancer, et les problèmes d'infertilité.

Des pangolins, massacrés, ont été saisis par les autorités dans un garage souterrains de Guangzhou, en Chine, en septembre 2014.

Avec l'augmentation des revenus en Chine, la demande de pangolins, de plus en plus importante, a fait exploser les prix. Au début des années 1990, un kilogramme d'écailles de pangolin coûtait 80 yuan (environ 14 dollars). Aujourd'hui, il faut compter 1200 yuan (200 dollars) pour la même quantité. Achetés pour leur viande, les pangolins coûtent environ 1000 dollars l'animal. Conséquence : en Chine, le pangolin est désormais considéré comme une espèce en voie d'extinction. Alors qu'on en comptait 50 000 dans l'Empire du Milieu, ils ne sont plus que 2000 aujourd'hui. Conscientes de la situation, les autorités chinoises ont commencé à lutter contre leur trafic.

La flambée du prix du pangolin a en effet pesé sur le développement du braconnage à grande échelle en Asie du Sud-Est. Les braconneurs traquent désormais le pangolin en Inde, au Népal, au Pakistan. Le commerce gagne même la population de pangolins d'Afrique, selon les scientifiques. Un trafic qui sévit jusqu'en France. En 2014, 250 kilogrammes d'écailles de pangolin avaient été saisis à l'aéroport de Roissy, rapporte Metronews. Avec ses redoutables réseaux de trafiquants, l'Indonésie est devenue l'entrepôt de la Chine, et le gouvernement réfléchit sérieusement à la possibilité de légaliser le commerce de pangolins, afin de l'encadrer.

Les organisations non gouvernementales et les chercheurs spécialistes du pangolin essaient aujourd'hui de lancer des opérations de protection de l'espèce. Seule l'éducation pourra faire évoluer les mentalités, estiment-ils, étant donné que la consommation chinoise de pangolins est enracinée dans une méconnaissance totale de la menace d'extinction qui guette les pangolins. Avec eux, c'est tout l'équilibre des forêts tropicales où ils vivent qui est menacé.


lundi 23 février 2015
Selon le ministère de l'écologie, seulement près d'un quart des écosystèmes rares ou menacés sont en bonne voie de conservation. Voici les tops et les flops du dernier bilan scientifique. 

 Les espèces et habitats considérés comme rares ou menacés par l'Union européenne sont globalement mal en point en France, en particulier les écosystèmes marins et aquatiques, selon le ministère de l'Ecologie. 

"La part des habitats et des espèces d'intérêt communautaire en état de bonne conservation en France est faible", écrit-il sur son site internet, avec seulement 22% des habitats et 28% des espèces jugés en bon état de conservation. 

Cette estimation est le résultat d'un minutieux travail coordonné par le Muséum national d'histoire naturelle portant sur la période 2007-2012. Il s'inscrit dans le cadre de la directive "Habitats" de 1992 qui prévoit que chaque Etat membre procède à ce type d'évaluation tous les six ans.

Un bilan plutôt négatif

La France compte 312 espèces et 132 habitats considérés comme rares ou menacés par l'Union européenne.

"Des tendances positives" sont perceptibles pour certaines espèces grâce aux mesures de protection dont elles bénéficient, relève le ministère, mais "elles restent moins nombreuses que les tendances négatives". 

Globalement, les forêts sont en bien meilleur état que les prairies et les landes, et surtout que les écosystèmes marins et aquatiques qui sont les plus dégradés. L'état de la biodiversité des forêts est jugé meilleur surtout grâce aux espèces (38% dans un état favorable), qui ont bénéficié de la loi de protection de la nature de 1976. Certaines chauve-souris, le loup, le lynx, le chat sauvage, la genette, la martre, le chamois, l'isard et le castor sont ainsi considérés dans "un état favorable" selon un bilan global, même si localement il existe des inégalités.

La loutre, qui se nourrit de poissons, reste menacée en raison de la pollution des cours d'eau et l'assèchement des zones humides, mais la tendance la concernant est positive. Il y aurait aujourd'hui entre 1.000 et 2.000 loutres dans l'Hexagone, contre 50.000 au début du 20e siècle.

C'est dans la région alpine (les Alpes et les Pyrénées) que les prairies, les landes et les fourrés sont les mieux conservées, avec comme conséquence une raréfaction, voire une disparition, des espèces dans certains lieux marqués par l'urbanisation ou l'agriculture intensive. Dans ces cas là, les papillons constituent de bons indicateurs de l'évolution de la biodiversité.

Les écosystèmes de l'eau sont les plus dégradés

Parmi les écosystèmes marins, littoraux, humides et aquatiques, "les habitats côtiers méditerranéens ainsi que les habitats dunaires, quelle que soit leur situation biogéographique (aires alpine, méditerranéenne, atlantique et continentale) sont particulièrement touchés", indique le ministère en mettant en avant "la forte urbanisation des côtes et une fréquentation touristique localement élevée". 

À l'intérieur des terres, lacs, cours d'eau et zones humides sont très fragiles, tout comme les tourbières, marais et prairies humides. Une observation également valable pour les espèces aquatiques, surtout pour certaines espèces migratrices de poissons (saumon atlantique, lamproie, esturgeon d'Europe notamment), l'écrevisse à pieds blancs ou les mollusques vivant dans ces habitats aquatiques. "Les fortes pressions" liés à "l'aménagement des vallées alluviales, le drainage des zones humides et les modifications des milieux aquatiques" sont mises en cause.

Face à ce constat globalement négatif, Denez L’Hostis, président de France nature environnement, estime qu'il faut notamment "voter au plus vite le projet de loi pour la biodiversité", "finaliser et mettre en œuvre la trame verte et bleue" et "relancer la stratégie de création d’aires protégées avec des moyens humains et financiers accrus".

Source ©YVES LANCEAU / BIOSPHOTO / AFP

jeudi 19 février 2015
L'avenir des chauves-souris suisses reste dépendant du bon vouloir des propriétaires des sites où ces chiroptères logent. Les parcs éoliens constituent une nouvelle menace. 

Plus de la moitié des espèces évaluées par l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) sont menacées.

L'OFEV a publié jeudi sa liste rouge. Il a évalué 26 des 30 espèces présentes en Suisse. Trois sont au bord de l'extinction: le petit murin, l'oreillard gris et le grand rhinolophe. Cinq sont en danger: la barbastelle, le minioptère de Schreibers, le murin à oreilles échancrées, l'oreillard alpin et le petit rhinolophe.

La sérotine boréale ou le grand murin font partie des sept espèces vulnérables alors que le vespère de Savi, la noctule commune et la pipistrelle pygmée comptent parmi les sept espèces potentiellement menacées. Pas de danger en revanche pour l'instant pour le murin à moustaches et les pipistrelles de Kuhl, de Nathusius et commune.

Par rapport à 1994, une détéroriation de la situation a été mise en évidence chez certaines chauves-souris. L'érosion a pu être enrayée grâce au travail des bénévoles. 

Habitat menacé

La majorité des espèces menacées gîtent et mettent bas dans des bâtiments, surtout à la campagne. Les rénovations et l'«éclairage de façades pèsent fortement sur la conservation à long terme de ces chiroptères.

L'«intensification de l'«agriculture et l'«usage de pesticides n'arrangent rien à l'affaire vu que les chauves-souris chassent la plupart du temps dans les milieux agricoles extensifs, les forêts, les lisières et les bords de cours d«eau et de lacs. Autres évolutions mettant en danger ces animaux: la multiplication des voies de communication et des éclairages.

Pour éviter de voir les chiroptères disparaître, il est important de conserver les milieux souterrains, qu«ils soient naturels (grottes, gouffres) ou artificiels (caves des maisons, mines, tunnels, fortins).

Source © ATS
mardi 17 février 2015
Dans une étude publiée dans les PNAS (Comptes rendus de l'Académie américaine des sciences), trois chercheurs australiens dressent un constat glaçant: 226 ans après l'arrivée des Européens, l'île-continent a déjà perdu 11 % (soit une trentaine) de ses 273 espèces de mammifères terrestres endémiques, 21 % sont «en danger» et 15 % «quasiment menacées», selon la classification de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). 

«L'étendue du problème a été largement sous-estimée jusqu'ici car la plupart des pertes concernent de petits animaux nocturnes et timides», précisent les trois auteurs australiens, John Woinarski, Andrew Burbidge et Peter Harrison.

Une extinction d'autant plus dommageable, soulignent les chercheurs, que beaucoup des espèces concernées sont les seules représentantes de leur famille dans la classification phylogénétique. Ainsi, le loup ou tigre de Tasmanie (à ne pas confondre avec le diable du même nom) était l'ultime survivant de la famille des Thylacinidae, marsupiaux carnivores préhistoriques ; l'étrange ornithorynque, seul mammifère qui pond des œufs, est, lui, le dernier des Ornithorhynchidae.

Aucune espèce n'est inutile

Certains jugeront que la Terre peut bien tourner sans loup de Tasmanie ni ornithorynque. Mais outre que l'homme se nourrit de viande, s'habille de peau et fait travailler certaines bêtes, toutes les espèces jouent un rôle important même si elles ne constituent pas une ressource directe ou souffrent d'une réputation peu «glamour». Ainsi des innombrables bestioles qui rendent la terre riche à force de la fourrager sans relâche, des requins qui se régalent de méduses, ou des insectes pollinisateurs, infatigables «cupidons» biologiques.

Quant au rythme auquel succombent les mammifères australiens, il n'a rien de naturel, insistent les chercheurs qui évoquent une à deux extinctions par décennies. Des documents historiques montrent que certaines espèces aujourd'hui rares ou disparues étaient encore très abondantes à l'arrivée des Européens, et la biodiversité aurait été «dévorée» à mesure de l'avancée des colons sur le continent. Les auteurs racontent aussi comment des aborigènes, parmi les plus âgés, savent imiter le cri d'animaux pivots de leur culture, rencontrés autrefois mais qui ne peuplent plus que les muséums d'histoire naturelle.

Chat et renard, premiers coupables

Maladies, perte ou fragmentation d'habitat, incendies, déforestation, trafic routier, sécheresses et canicules, pollution… Listées par les chercheurs, les menaces ne manquent pas. Mais les deux principales se distinguent par un appétit vorace: le chat domestique, venu avec les colons, puis le renard roux, introduit plus tardivement pour réguler les populations de lapins eux-mêmes importés. Ces deux espèces invasives apprécient toutes deux les proies endémiques australiennes, qui résistent nettement mieux dans les îles où chats et renards sont absents.

Au chapitre des menaces surviennent ensuite les méthodes agricoles, notamment une gestion inappropriée des brûlis. Le pastoralisme n'est pas en reste, avec l'introduction de nouveaux herbivores. Dans les années 1960, les éleveurs australiens ont même dû importer des bousiers pour recycler les déjections des vaches, qui menaçaient d'étouffer la prairie. Les coprophages locaux trouvant plus à leur goût la crotte de kangourou.


Source © le Figaro


vendredi 13 février 2015
L'extinction d'une race ressemble à cela: des genoux faiblards, du sperme incapable de féconder, des kystes ovariens. Les rhinocéros blancs du Nord ne sont plus que cinq sur terre. Leur disparition est inévitable.

Les scientifiques et les défenseurs de l'environnement espèrent qu'un jour, grâce aux progrès de la science, il sera possible de les ressusciter artificiellement: concevoir, par fécondation in vitro, des "bébés rhinocéros éprouvettes" qui seraient implantés dans une mère porteuse d'une autre sous-espèce. Mais avant cela, les rhinocéros blancs du Nord vont mourir un à un.

"Il n'en reste plus que cinq, ils sont donc très proches de l'extinction", résume Jan Stejskal, du zoo tchèque de Dvur Kralove.

C'est grâce à ce zoo que cinq représentants de cette sous-espèce, victime des conflits ravageurs qui sévissent depuis des décennies dans leur zone endémique, l'Afrique centrale, sont aujourd'hui encore en vie.

Récolter sperme et ovules

L'établissement s'en était procuré six dans les années 1970 au Soudan, dont certains avaient même donné des petits. Le zoo est propriétaire des cinq derniers individus, éparpillés sur trois continents. L'un se trouve encore entre ses murs, un autre au zoo californien de San Diego, et trois dans la réserve kényane d'Ol Pejeta, proche de leur milieu naturel.

"Je veux encore croire qu'il y a un espoir de les sauver. Le mieux que nous puissions faire est de récolter du sperme et des ovules pour de futures fécondations in vitro, et d'attendre que la technique soit suffisamment développée pour nous donner une chance de les reproduire", poursuit M. Stejskal.

Dernier mâle en vie

Sudan, qui se trouve avec les femelles Najin et Fatu à Ol Pejeta, réserve de 35'000 hectares dans le centre kényan, est le dernier mâle encore en vie. Or, à 43 ans, il a dépassé l'espérance de vie des rhinocéros, et son sperme n'est plus très performant.

Najin, 25 ans, ne peut de toute façon pas être montée: ses pattes arrière sont trop faibles. Tous les accouplements tentés avec Fatu, la fille de Najin, 14 ans, se sont eux soldés par un échec. A San Diego, Nola a passé l'âge de la reproduction. Et à Dvur Kralove, Nabire, 31 ans, souffre de kystes ovariens.


Source © ATS 

samedi 7 février 2015
L'augmentation alarmante de la mortalité des pigeons à queue barrée le long de la côte de la Californie aux Etats Unis incite les biologistes de l'état de demander l'aide des riverains pour mieux documenter leurs études.  

Au moins 1000 pigeons à queue barrée qui hivernent normalement dans le centre et le sud de la Californie, ont été retrouvé morts à Santa Clara et Santa Barbara depuis Décembre, apparemment victimes d'un parasite a déclaré Krysta Rogers, spécialiste de l'environnement du Departement de la fameuse Fish and Wildlife américaine. 

Cette augmentation soudaine de la mortalité des pigeons à queue barrée est très inquiétante car se pigeon en voie de disparition dans nos régions se bat depuis des décennies pour se remettre de la chasse effrénée, de la perte de son habitat et d'une foultitude d'autres problèmes environnementaux. La situation est grave d'autant plus qu'ils ont un taux de reproduction relativement faible. Un couple de pigeon fait éclore un poussin par an en moyenne. Retrouver une population normale peut prendre des années. 

Le pigeon à queue barrée de la côte ouest est un cousin de la tourte, qui était autrefois l'oiseau le plus abondant en Amérique du Nord, jusqu'à ce qu'il ait été chassé jusqu'à extinction.  Des millions de pigeons à queue barrée vivaient autrefois en Californie, mais ils ont été trop chassés tout au long du 19ème siècle, et une grande partie de leur habitat a été détruit. Ils ont finalement été protégés par la "Migratory Bird Treaty Act" en 1918. Néanmoins le pigeon à queue barrée ne figure pas sur la liste des espèces en voie de disparition.

Ils préfèrent normalement les séquoias et les hauts pins que l'on retrouve le long des chaînes de montagnes de la côte centrale et de la Sierra Nevada. Néanmoins ces pigeons passent leurs hivers dans les chênes et les forêts de conifères entre la Bay Area dans le Comté de Santa Barbara et les montagnes de San Bernardino avant de migrer en fin d'hiver ou tôt au printemps vers les régions les plus septentrionales de la Californie du Nord, l'Oregon, l'état de Washington et la Colombie-Britannique. 

Environ 500 pigeons à queue barrée ont été trouvés morts au cours des deux derniers mois dans les régions de Saratoga et de Los Gatos dans le comté de Santa Clara. 500 autres carcasses ont été retrouvées dans les régions de Solvang, de Los Olivos et de Santa Ynez dans le comté de Santa Barbara. 

Le Département d'Etat des ressources halieutiques et fauniques enquête actuellement sur la cause de ces décès subits et en particulier sur la présence possible du parasite Trichomonas gallinae. 

On pense que les pigeons des villes fréquemment observées dans les zones urbaines, y compris San Francisco, propagent le parasite. Ces pigeons urbains ont été introduits en Amérique du Nord via l'Europe. 

Le parasite Trichomonas gallinae a été signalée pour la première fois chez les pigeons à queue barrée dans les années 1940, mais il semble qu'il soit devenu plus fréquent au cours des 10 dernières années. Il s’installe dans la bouche et la gorge des oiseaux infectés, provoquant des lésions de l'œsophage qui bloquent éventuellement le passage des aliments. Les oiseaux infectés meurent de faim ou de suffocation. 

On pense que les sources d'eau, les mangeoires et les mares stagnantes, peuvent jouer un rôle dans la propagation.  

Les biologistes exhortent tout les habitants de la Californie à être vigilant et à être à l'affût de leurs pigeons à queue barrée et le cas échéant de signaler les oiseaux malades ou morts aux autorités. 


© Nature Alerte





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On ne compterait plus que 889 bélugas dans le Saint-Laurent, une fraction de la population d'origine, selon un rapport fédéral qui sera présenté au gouvernement Harper dans les prochaines semaines. Un document dans lequel l'augmentation du transport de pétrole sur le fleuve et la construction d'un port à Cacouna sont décrits comme une menace pour le mammifère marin.

L'automne dernier, le Comité sur la situation des espèces en péril du Canada (COSEPAC) a désigné le béluga comme une espèce «en voie de disparition» et non plus comme une espèce «menacée». La Presse a obtenu un exemplaire dit «sous presse» de l'analyse finale du comité, ce qui veut dire qu'il n'a pas encore été révisé, traduit et présenté au gouvernement.

Une population en déclin

La population des bélugas du Saint-Laurent a déjà avoisiné 10 000 baleines au XIXe siècle, mais elle a chuté depuis les années 20 à cause de la chasse et de la pollution. Leur nombre semblait s'être stabilisé, dans les années 80, à environ 1000 individus. Mais les scientifiques ont observé un nouveau déclin à partir du début des années 2000. Selon le dernier modèle, on ne compterait plus que 889 individus, révèle le rapport. Il y aurait 583 individus matures, soit un déclin de 75% à 82% en trois générations.

La proportion des jeunes baleines a diminué au cours des dernières années, constatent les chercheurs, ce qui pourrait trahir des troubles de reproduction. On a découvert huit carcasses de nouveau-nés en 2008, huit autres en 2010 et 16 en 2012. Ce nombre est jugé «inhabituellement élevé» par les scientifiques. Selon eux, l'efficacité de reproduction pourrait avoir changé au cours des 15 dernières années.

Le pétrole, facteur de risque

Le transport du pétrole sur le Saint-Laurent présente un risque accru pour la survie du béluga, selon le rapport du COSEPAC. Le trafic de pétroliers a augmenté en 2014, avec l'ouverture d'un terminal de transbordement à Sorel. Les chercheurs citent également le port pétrolier que TransCanada envisage de bâtir à Cacouna. «Parce que le territoire occupé par les bélugas du Saint-Laurent est limité et considérant le port pétrolier proposé dans leur habitat critique, une fuite de pétrole majeure pourrait affecter un nombre significatif d'individus et avoir des conséquences à long terme dans une grande proportion de leur habitat.»

Des maladies mortelles

Les maladies infectieuses sont la plus importante cause de décès connue des bélugas et cette menace pourrait croître dans les prochaines années, à mesure que le climat se réchauffe et que de nouvelles espèces exotiques font leur apparition dans le Saint-Laurent. Plusieurs facteurs rendent les bélugas du Saint-Laurent vulnérables aux maladies épizootiques, indique le rapport, notamment leur petite population, leur comportement grégaire, leur distribution limitée dans l'espace, leur isolement des populations voisines et la possibilité que leur système immunitaire soit affaibli par l'exposition chronique à des polluants.

Le béluga est désigné comme espèce «menacée» depuis 2004. Le gouvernement fédéral a défini son habitat critique en 2012. 

À cette époque, le rétablissement de l'espèce était jugé faisable et on espérait que la population revienne à 7070 individus en 2050. 

Cet objectif a été revu à la baisse depuis, peut-on lire dans le rapport, qui souligne que la loi fédérale oblige Ottawa à protéger l'habitat critique d'une espèce menacée dans un délai de six mois. «Par contre, la protection légale de l'habitat critique du béluga du Saint-Laurent qui, selon les exigences de la loi, devait être adoptée en septembre 2012, était toujours attendue en septembre 2014.»

vendredi 23 janvier 2015
Le massacre des rhinocéros s'est encore aggravé en Afrique du Sud avec 1.215 animaux tués par des braconniers l'an dernier, contre 1.004 en 2013, a annoncé jeudi le ministère de l'Environnement. Plus des deux tiers d'entre eux, 827 rhinos, ont été braconnés dans le seul parc national Kruger (nord-est).

La progression du braconnage s'explique par la vente à prix d'or des cornes en Asie, en particulier au Vietnam, où elles sont prisées dans la médecine traditionnelle. La corne des rhinocéros est pourtant exclusivement composée de kératine, comme les ongles humains. "Ne l'oublions pas, le braconnage des rhinocéros fait partie d'un commerce illicite de la faune pesant plusieurs milliards de dollars dans le monde entier", a souligné jeudi la ministre de l'Environnement Edna Molewa, lors d'une conférence de presse à Pretoria. 

Record en évolution

Les records sont tristement battus tous les ans: les statistiques officielles montrent que 1.004 rhinocéros avaient été abattus par des braconniers en Afrique du Sud en 2013, contre 668 en 2012, 448 en 2011, 333 en 2010, 122 en 2009, 83 en 2008 et seulement 13 en 2007. Et de nombreux spécialistes estiment que ces chiffres des autorités sous-estiment la réalité, de nombreuses carcasses échappant au macabre recensement des rangers. 

Avec environ 20.000 spécimens, l'Afrique du Sud abrite 70 à 80% de la population mondiale de rhinocéros.



Pour la première fois, une étude met en évidence l'impact global et alarmant des activités humaines sur la vie marine. Après la disparition, souvent irréversible d'une partie de la biodiversité terrestre, c'est au tour de la vie marine de connaître un dangereux basculement vers une véritable extinction massive.

La 6e extinction massive du vivant est en cours

Actuellement, la perte de biodiversité et les changements dans l'environnement qui y sont liés sont plus rapides qu'à aucune période de l'histoire de l'humanité. De nombreuses populations animales et végétales sont en déclin, que ce soit en termes de nombre d'individus, d'étendue géographique, ou les deux. Si la disparition d'espèces fait partie du cours naturel de l'histoire de la Terre, l'activité humaine a considérablement accéléré le rythme d'extinction.

L'extinction actuelle, provoquée par les activités humaines et notre mode de vie irresponsable, est comparable à une crise biologique majeure, comme celles, naturelles, qui ont entraîné la disparition de très nombreuses espèces vivantes. On parle actuellement de la 6e extinction massive de la biodiversité : elle a déjà des effets irréversibles sur terre et cause des dommages majeurs dans les mers et océans.

Les océans subissent une pression de de plus en plus forte

Si les mers et océans, qui semblent immenses et immuables, sont exploités depuis des millénaires par les Hommes, nos activités modernes occasionnent des dégâts sans précédents sur la vie marine. Pêche intensive, aquaculture, pollutions chimiques, prospection et exploitation des hydrocarbures, rejet de déchets et formation de "continents de plastique", exploitation minière pour la construction, réchauffement climatique, exercices militaires, loisirs nautiques... Sont autant de causes qui expliquent que la vie est bouleversée dans nos océans : les récifs coralliens se meurent, les ressources biologiques s'amenuisent, les espèces migrent vers des lieux inadaptés à leurs conditions de vie... Au point que nous avons déjà modifié presque tous les grands écosystèmes marins.

La vie aquatique subit une pression comme jamais dans l'histoire de l'humanité : les mangroves reculent, les filets de pêche raclent les fonds du plateau continental et affectent 32 187 000 km² (plus que la superficie de l'Afrique) d'eaux marines.

Moins connu : l'exploitation minière des fonds marins a explosé en quelques années, passant de 0 en 2000 à 740 300 km² de fonds marins touchés en 2014 ! Or, cette menace est particulièrement grave pour les écosystèmes fragiles et uniques.

Et si aujourd'hui les baleines ne sont plus autant chassées qu'il y a quelques décennies, elles sont maintenant décimées par les collisions avec les navires qui empruntent des voies de navigation de plus en plus nombreuses, sans oublier les déchets marins qui sont de véritables poisons.

De plus, l'impact des activités humaines a des conséquences en cascade sur l'ensemble des écosystèmes. Par exemple, nous avons déjà détruit environ 40 % des récifs coralliens dans le monde, ce qui a entraîné la perte de précieux habitats et pouponnières pour de nombreuses espèces marines. Autre exemple : les migrations forcées des espèces qui subissent la pression de nos activités, les font entrer en compétition avec d'autres espèces et/ou permet l'arrivée d'espèces prédatrices pour des écosystèmes qui ne sont pas résilients.

Enfin, le réchauffement climatique acidifie les océans : un processus déjà engagé qui devrait bouleverser l'ensemble des chaines alimentaires marines. 

La biodiversité des océans est en passe de connaître une extinction massive

Ce tableau affligeant a été synthétisé par une étude originale et unique en son genre : Malin L. Pinsky, Stephen R. Palumbi, Douglas J. McCauley et ses collègues de l'Université de Californie ont compilé des centaines de références passées et présentes sur l'état des océans pour en obtenir une image actualisée et planétaire, même si l'exercice est particulièrement complexe.

Malheureusement, la conclusion de ces recherches est désastreuse : « Nous pourrions être au bord du précipice d'une extinction massive. » a indiqué McCauley d'après leurs analyses qui ont déjà reçu l'approbation d'un grand nombre de biologistes marins et d'experts sur ces sujets.  

Une nouvelle fois, l'alerte des scientifiques est claire : si nous ne modifions pas notre mode de vie avant la fin du siècle, « je pense honnêtement qu'il n'y aura plus d'espoir pour les écosystèmes marins » s'inquiète Stephen R. Palumbi.

Une des conclusions phares de cette étude est que les océans ont été, jusqu'à présent, en grande partie épargnés par les dégâts que nous avons causé à la vie sur terre, depuis plus de 10 000 ans. Mais avec la révolution industrielle, l'extinction de la vie continentale s'est accélérée et la vie marine a commencé à être affectée. Dorénavant, les espèces marines suivent la même voie que les espèces terrestres : celle de l'extinction massive.

« Les tendances actuelles dans l'exploitation des océans suggèrent que la destruction de l'habitat est susceptible de devenir une menace de plus en plus dominante envers la faune marine au cours des 150 prochaines années » souligne l'équipe de chercheurs dans leur étude.

Les océans peuvent-ils encore être sauvés ?

« Dans le même temps, nous avons l'opportunité de faire ce que nous pouvons. Nous avons quelques décennies de plus que ce que nous pensions, par conséquent, ne les gâchons pas » demande Palumbi, qui ajoute « Je suis intimement persuadé que notre meilleur allié pour sauver les océans et l'océan lui-même. » Ce qui signifie qu'en diminuant la pression sur les ressources marines, elles pourront se reconstituer d'elles-mêmes.

Ainsi, d'après les analyses de McCauley, si nous limitons l'exploitation des ressources marines, nous pourrons faciliter leur régénération, bien plus que ce que nous pourrions faire sur terre où les dégâts sont désormais irréversibles dans un certain nombre d'endroits.

« Il y a un grand nombre d'outils que nous pouvons utiliser » indique-t-il. L'équipe de recherche pense que la conception d' une approche prenant en compte le changement climatique serait la voie à suivre. Il se agit de considérer comment et où les espèces peuvent échapper à la hausse des températures et une augmentation de l'acidité de l'eau. En outre, comme certaines régions marines sont plus touchées que d'autres, l'une des approches pourrait être de limiter l'exploitation industrielle sur celles-ci, tout en permettant à d'autres de récupérer.

Si nous espérons toujours un sursaut de lucidité et de responsabilité chez l'Homme, nous mesurons aussi toute l'inertie de nos sociétés, d'un grand nombre de citoyens mais aussi le peu d'engagement sincère de nos décideurs pour ces questions qui sont incompatibles avec leurs intérêts à court terme. La question du réchauffement climatique en est un exemple frappant. C'est pourquoi, la mobilisation en faveur des océans devrait être générale et rapide.

Dans tous les cas, l'enjeu de la biodiversité est de taille. Il s'agit, avec le changement climatique, du plus grand défi de l'humanité pour sa propre pérennité. En effet, les humains sont extrêmement tributaires des écosystèmes océaniques pour l'alimentation et d'autres services écosystémiques, nous serons, et commençons à être profondément touchés par ces changements.

Enfin, rappelons que plusieurs millions d'années sont nécessaires pour recouvrir une diversité biologique suite à une extinction massive. Un temps qui dépasse celui des sociétés humaines.

Source © Christophe Magdelaine / notre-planete.info 
vendredi 9 janvier 2015
En dépit de sa renommée, un du plus grand hot-spot aviaire du monde est en train de perdre irrémédiablement son habitat naturel et sa biodiversité entraînant dans sa perte la chute du nombre d'oiseaux qui y vivent.

Une nouvelle étude sur l'état des oiseaux en Colombie produit par un groupe de conservation sud américain, la Fundación ProAves rapporte que des décennies de détérioration des écosystèmes du pays ont conduit 122 des 1903 espèces d'oiseaux Colombien vers la voie de l'extinction.

Le rapport souligne les menaces sérieuses qui planent sur les oiseaux du pays et fournit une analyse de décennies de données recueillies antérieurement. Il met également en évidence les espèces, les sites et les habitats les plus à risque.

La situation la plus inquiétante se concentre dans les plus hautes altitudes de la Santa Marta, dans le parc national de la Sierra Nevada où la gestion agricole des pâturages alpins du bétail a largement endommagé les écosystème sensibles du páramo de la région et dont l’état actuel menace directement la survie de trois espèces d'oiseaux qui se retrouvent aujourd'hui en danger critique d'extinction: se sont le Bleu-barbu casqué, le Campyloptère de Santa Marta  et le wren de Santa Marta.

Le rapport souligne que 10 espèces d'oiseaux, aujourd'hui en danger critique d'extinction, ont une forte probabilité de s'éteindre dans les 10 ans. Cinq d'entre eux dépendent de l'écosystème du páramo .

Ces 10 espèces sont:

1. Blue-barbu casqué (Sierra Nevada de Santa Marta)
2. Sinu Perruche (Cordoba)
3. Santa Marta Campyloptère (Sierra Nevada de Santa Marta)
4. Antioquia Brush-finch (Antioquia centrale)
5. Érione d'Isabella (Algérie, Cauca)
6. Perija Schizoeaca (Serrania del Perija)
7. Santa Marta Wren (Troglodytes monticola) - Sierra Nevada de Santa Marta
8. marron plafonné Piha (Nord Antioquia)
9. Érione multicolore (Munchique, Cauca)
10. Urrao Grallaire (Northwestern Antioquia)

Ce nouveau rapport établit une base de données qui permet de mieux appréhender les dangers qui plane sur la population aviaire sauvage et de mieux la surveiller à travers le pays. Il permettra de réorganiser les actions directes de conservation de façon plus efficaces par les organismes de protection de la nature.


Les principales conclusions de l'état des oiseaux en Colombie 2014 sont:


  •  122 des 1903 espèces d'oiseaux de la Colombie sont menacés d'extinction.


  • Environ 40 pour cent de ces oiseaux menacés se retrouvent seulement en Colombie.


  • La région andine colombienne est l'un des secteurs les plus préoccupants 

© Nature Alerte



mercredi 10 décembre 2014
Le massacre des éléphants d'Afrique et le commerce de leur ivoire en Chine sont "hors de contrôle" et pourraient provoquer l'extinction des pachydermes vivant en liberté d'ici une génération, selon l'enquête de deux ONG de défense de l'environnement.

Plus de 100.000 éléphants d'Afrique ont été tués en 2010 et 2012, et des quantités de plus en plus importantes d'ivoire sont vendues dans un nombre croissant de boutiques en Chine, dénoncent dans un rapport conjoint les associations Save The Elephants et The Aspinall Foundation. 

Elles appellent Pékin à réagir vigoureusement: "La Chine détient la clé de l'avenir des éléphants", a expliqué Iain Douglas-Hamilton, fondateur de Save the Elephants. 

"Si la Chine n'est pas en pointe pour mettre fin à la demande d'ivoire, les éléphants d'Afrique pourraient disparaître de la nature d'ici une génération". "L'envolée de la demande d'ivoire en Chine - où le prix de gros pour les défenses brutes d'éléphants a triplé en quatre ans depuis 2010 - a déclenché une expansion du commerce de l'ivoire de contrebande, entraînant le massacre des éléphants d'Afrique", expliquent les ONG dans leur rapport, rendu public mardi à Nairobi. 

Le braconnage des éléphants, mais aussi des rhinocéros, a explosé ces dernières années en Afrique, alimenté par la forte demande d'ivoire et de corne en Asie, où ils sont recherchés respectivement pour leur aspect décoratif et leurs prétendues vertus médicinales. Les prix sont devenus astronomiques, faisant saliver gangs criminels internationaux et groupes armés. Des enquêteurs des deux ONG ont visité plusieurs dizaines de magasins et d'usines en Chine, principal centre mondial de transformation et premier importateur illégal d'ivoire. 

"Tous les chiffres concernant le commerce de l'ivoire ont explosé ces dernières années. Les prix de l'ivoire brut ou travaillé en Chine, le nombre d'usines autorisées de taille de l'ivoire, celui des boutiques de vente de détail, tant légales qu'illégales, celui des objets à la vente, tous se sont envolés", s'alarment-ils. Selon eux, entre 2004 et 2013, le nombre de commerces d'ivoire patentés est passé de 31 à 145 et le nombre d'usines de transformation de neuf à 37. La vente illégale dans des commerces sans licence a progressé au même rythme. 

"Parallèlement, les quantités d'ivoire saisies et le nombre d'éléphants tués en Afrique ont également augmenté", poursuivent Save The Elephants et The Aspinall Foundation. Le prix de l'ivoire brut en Chine est passé de 750 dollars (550 euros) le kilo en 2010 à 2.100 dollars (1.540 euros) en 2014. 

Après l'interdiction en 1989 du commerce international d'ivoire, l'industrie chinoise de transformation était moribonde. La vente - avec l'imprimatur de la Cites, l'organisation internationale de protection des espèces menacées - de 62 tonnes d'ivoire d'Afrique australe à la Chine en 2008 et l'enrichissement de la population chinoise ont fait exploser la demande et ressuscité le secteur. Les Chinois sont désormais les principaux acquéreurs de l'ivoire travaillé en Chine, pour la première fois depuis le XIXe siècle, selon les auteurs du rapport. 

La vente de défenses anciennes de mammouths est légale et libre en Chine, tandis que le commerce de défenses d'éléphants est soumis à licence et l'ivoire interdite d'exportation. Mais d'après le rapport, le commerce des défenses de mammouths est utilisé "comme couverture pour vendre de l'ivoire d'éléphant" et "le négoce légal d'ivoire sert à dissimuler des activités illégales"

"La Chine fait face à des défis énormes en matière de police pour contrôler le trafic d'ivoire, alors que le nombre de riches, intéressés par l'achat d'ivoire, continue de progresser" et qu'"un nombre croissant de travailleurs chinois en Afrique (...) achètent des quantités de plus en plus importantes d'ivoire pour les faire sortir en fraude", indique le document. La Chine fait des efforts pour mettre fin au trafic, mais ses mesures sont insuffisantes, estiment les auteurs du rapport. 

Les autorités chinoises ont fait fermer 10 magasins et usines, "emprisonné des centaines de revendeurs et condamné à la prison à vie 37 trafiquants", jugulant les ventes aux enchères d'ivoire de près de 97%, selon le rapport. Mais "malgré ces efforts, les inspections officielles se sont avérées à l'évidence incapables de suivre le rythme de l'inflation du marché illégal".

Source © AFP

mercredi 3 décembre 2014
Le vétérinaire Olivier Nsengimana s'est lancé dans une entreprise d'ampleur : sauver de l'extinction l'oiseau aux plumes dorées, symbole de prospérité au Rwanda mais dont la population a diminué de 80%.

Elle a fière allure, la grue royale. Son panache de plumes dorées, comme la poche rouge vif ornant son cou, en font un oiseau identifiable au premier regard. Mais le plumage est trompeur car l'animal est engagé dans une voie qui n'a rien, justement, de royale. L'oiseau, rencontré en Afrique australe et orientale, voit sa population chuter de façon dramatique. "Du Botswana à la Tanzanie, en passant par le Rwanda ou le Kenya, le nombre d'individus a baissé de 50% sur les trente dernières années", confirme Jean-Marc Pons, Maître de Conférences au Muséum national d'Histoire naturelle.

Des oiseaux utilisés comme "ornements" dans les jardins de certains hôtels

D'où viendra le salut pour cette espèce, officiellement classée "en danger" par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) ? De l'action concrète sur le terrain, répond un Africain de 30 ans : le vétérinaire Olivier Nsengimana s'est lancé dans une opération de sauvetage de la grue royale pour laquelle il est parvenu à mobiliser jusqu'au gouvernement de son pays, le Rwanda, où la situation de la grue royale est encore plus précaire. Il n'y resterait plus qu'entre 300 et 500 oiseaux, établis principalement dans le marais de Rugezi, une zone protégée dans le nord. Soit une population en chute de 80% sur 45 ans.

 "Vingt ans après le génocide (en 1994, NDLR), mon pays continue à se reconstruire, explique Olivier Nsengimana à Sciences et Avenir. Et mon gouvernement n'a pas beaucoup d'argent. Mais il a compris l'intérêt de mon projet et a payé des campagnes de sensibilisation de la population".

Ainsi, en septembre 2014, presse, radio et télé nationales ont fait la part belle à la grue royale. Objectif : encourager les personnes en possession de ces animaux à se faire connaître, afin que l'équipe d'Olivier Nsengimana puisse récupérer les oiseaux captifs. Il faut savoir que nombre de ces beaux oiseaux sont utilisés comme "ornements" dans les jardins de certains hôtels ou de riches propriétés...

Les braconniers leur coupent les plumes ou leur cassent les ailes pour empêcher qu'ils ne s'envolent", déplore le vétérinaire.

Impossible de sauver la grue sans préserver son habitat

Olivier Nsengimana s'est déjà lancé dans la constitution d'une base de données nationales sur les grues récupérées à leurs "propriétaires". Un centre de réintroduction et d'élevage en captivité devrait prochainement être établi dans le parc national d'Akagera, au nord-est du Rwanda. C'est là que les oiseaux, trouveront refuge avant d'être définitivement relâchés dans la nature.

Pour cette initiative, le vétérinaire rwandais vient de recevoir le prix Rolex à l'esprit d'entreprise d'une valeur de 50.000 francs suisses (comme Arthur Zang, inventeur du Cardio Pad). Un financement bienvenu, pour embrayer peut-être sur une "phase 2" du sauvetage de la grue. Qui passera forcément par la protection de son habitat naturel.

"Ce sont des oiseaux qui ont besoin de végétations hautes pour se reproduire et cacher leurs nids. Ils apprécient aussi les zones humides, où ils trouvent leur nourriture. Or l'agriculture et la pression démographique ont profondément bouleversé ces écosystèmes" explique Jean-Marc Pons. Le sauvetage de la grue royale passe par celui de son palais végétal...

La grue royale n'est pas un animal migrateur. "Ses mouvements sont erratiques, confirme Jean-Marc Pons. Ils varient par exemple en fonction des régimes des pluies, où pour retrouver de la nourriture quand elle vient à manquer dans le lieu où l'oiseau se trouve". L'animal ne quitte donc pas les pays d'Afrique australe d'où il est originaire. Dans les régions centrales et occidentales du continent, vit une autre espèce, la grue couronnée (leur aire de distribution ne se recoupe pas) dont il est très proche.


Source © Olivier Lascar / sciences et avenir


lundi 1 décembre 2014
Ils sont la seule espèce d'ours d'Amérique du sud, ils ont inspiré le créateur de l'ours Paddington, mais ils sont en péril: les ours à lunettes pourraient bien disparaître d'ici quelques décennies.

On les rencontre dans les Andes, du Pérou au Venezuela, en passant par la Colombie, l'Équateur, la Bolivie et l'Argentine. D'ailleurs, le romancier Michael Bond (qui a créé le personnage de fiction Paddington) s'était directement inspiré de ces ours pour inventer le fil de son histoire. Paddington, un jeune ours vivant au Pérou avec sa tante Lucy se retrouve seul lorsque celle-ci entre dans une maison de retraite. Il prend alors la mer, dans un canot de sauvetage, et débarque à Londres.

Aujourd'hui, ces ours à lunettes sont en danger et ont été classés parmi les espèces vulnérables à l'extinction par l'Union internationale pour la conservation de la nature. Leur population a chuté en quelques décennies, passant d'environ 20.000 individus à seulement 3.000. En cause: les chasseurs, les braconniers et la destruction de leur habitat. 

Il n'hiberne pas, vit principalement la nuit, mange quasi exclusivement végétarien et se rapproche du panda géant dont il partage la passivité. Il est en effet rarement féroce, ce qui ne l'aide pas face aux braconniers et autres chasseurs. On le chasse pour sa viande, mais aussi pour sa peau, sa graisse et sa bile. 

Suite à la destruction de leur habitat, ces ours se sont assez bien adaptés en se régalant de maïs dans les champs qui ont remplacé les forêts, mais on les accuse souvent de tuer du bétail, chose qu'ils ne font pas. S'ils rencontrent un animal mort sur leur route, ils en profitent pour recharger leur dose de protéines, mais ils ne poursuivent pas le bétail pour leur consommation. Pourtant, les populations locales les accusent souvent de méfaits qu'ils n'ont pas commis, poussant à leur extermination.

Source © Belga
jeudi 27 novembre 2014
L’Ours polaire, espèce menacée. L’affirmation semble une évidence. Le réchauffement climatique provoque la fonte des glaces, qui prive l’espèce d’une bonne partie de son habitat. 

Dans la revue PLoS One du 27 octobre, une équipe de l’université de l’Alberta va nettement plus loin. Dates et chiffres à l’appui, elle annonce que, si rien n’est fait d’ici la fin du siècle, l’animal culte pourrait franchir un « point de non-retour » qui conduira à son extinction.

Du poisson au caribou, du morse au narval, rien de ce qui vit sur la glace ou dans l’eau n’est à l’abri de l’instinct prédateur du colosse à fourrure blanche. Mais son énergie, l’ours la tire d’une source essentielle, presque unique : le phoque. Et plus particulièrement de la graisse du mammifère marin, beaucoup plus riche en calories que la viande. « Sans elle, il lui est impossible de vivre dans les conditions extrêmes du grand nord », explique le biologiste Stephen Hamilton, premier signataire de l’étude.

Entre les deux espèces, le petit jeu est bien rodé. Pour éviter l’ours, le phoque plonge sous la banquise. Pour attraper le phoque, l’ours attend que celui-ci remonte à la surface respirer dans les trous formés dans la glace. Que ces derniers s’élargissent et le phoque triomphe. « Il n’est pas idiot : il va là où l’ours ne peut pas l’attraper », sourit le Pr Andrew Derocher, cosignataire de l’étude et spécialiste mondial de l’animal.

Or c’est bien de cela qu’il s’agit : de la proportion et de l’épaisseur de la glace de mer. Les chercheurs se sont penchés sur l’archipel arctique canadien. Un territoire rassemblant un quart des quelque 25 000 individus estimés dans le monde, jusqu’ici considérés comme le plus à l’abri du réchauffement. Cette immense « réserve », ils l’ont scindée en sept zones, elles-mêmes découpées en « pixels ». Puis ils ont fait tourner les modèles climatiques.

Chaque fois, ils ont choisi des hypothèses « conservatrices ». Ainsi, ils ont supposé que, d’ici à 2100, le réchauffement pourrait atteindre 3,5 °C au pôle, loin des prévisions les plus pessimistes. Puis ils ont simulé l’évolution, mois par mois, de trois paramètres : la « concentration en glace de mer », autrement dit la proportion de surface gelée ; l’épaisseur de la couche de glace et celle de la couche de neige.

Du premier paramètre, on l’a compris, dépend la capacité de l’ours à chasser. Le deuxième lui offre sa stabilité en période de gel ou de débacle. Quant au troisième, il apparaît aussi essentiel, car c’est dans les paquets de neige que les phoques annelés – les préférés des ours, avec leurs cousins « barbus » – creusent leurs abris.

Or, d’ici à 2100, tous les voyants seront au rouge. Alors qu’aujourd’hui aucune partie de l’archipel ne connaît de période sans glace, celles-ci dureront plus de cinq mois dans quatre des sept secteurs -deux à quatre mois dans les trois autres. Même effondrement pour l’épaisseur de la glace (divisée par deux à cinq, suivant les secteurs) et celle de la couche de neige (divisée par deux à trois, en moyenne).

Ces conditions pourraient conduire à « affamer » 20 % des mâles, indique l’étude. Mais les femelles et les petits souffriront plus encore. En effet, après l’accouplement, au printemps, les femelles s’installent sur la terre ferme, jusqu’à la naissance de leur portée, au printemps suivant. Pendant toute cette période, elles ne s’alimentent pas. Que la débacle survienne trop tôt et elles renonceront à s’accoupler, faute de réserves énergétiques suffisantes. Que le regel intervienne trop tard et elles ne pourront ni chasser, ni se nourrir, ni alimenter les oursons.

Disparaître ou s’adapter ? En réalité, il n’y a pas d’alternative, soulignent les chercheurs. « Une espèce n’est pas comme un individu, insiste Stephen Hamilton. Il lui faut le temps nécessaire à la transmission de nouveaux traits génétiques. Là, le changement qui s’annonce est beaucoup trop brutal. » Le sud de la Suède est là pour le rappeler : lors du dernier âge glaciaire, des ours polaires y vivaient encore sur les bords de la Baltique. Avec le réchauffement, cette population a dû mettre cap au nord.

Source © Le Monde
lundi 17 novembre 2014
Pour satisfaire notre appétit insatiable de ressources, la pêche, l'exploitation du bois, les activités minières et l'agriculture, entre autres, menacent la survie du thon rouge du Pacifique, du fugu chinois, de l'anguille d'Amérique et du cobra chinois tandis que déjà, la destruction de l'habitat a causé l'extinction d'un mollusque malaisien et du plus grand perce-oreille connu au monde et menace la survie de beaucoup d'autres espèces 

- selon la Liste rouge de l'UICN des espèces menacéesTM qui vient d'être mise à jour et qui a été présentée aujourd'hui au Congrès mondial sur les parcs de l'UICN, à Sydney, en Australie.

La Liste rouge de l'UICN, qui célèbre cette année son 50e anniversaire, comprend maintenant 76 199 espèces évaluées, dont 22 413 sont menacées d'extinction. Comme près de la moitié des nouvelles espèces évaluées se trouvent dans des aires protégées, l'UICN appelle à une meilleure gestion de ces sites pour empêcher tout nouveau déclin de la biodiversité.

« À chaque mise à jour de la Liste rouge de l'UICN, force est de constater que notre planète continue de perdre la diversité incroyable de la vie qu'elle porte, essentiellement à cause de nos actions destructrices pour satisfaire notre appétit insatiable pour les ressources » déclare Julia Marton-Lefèvre, Directrice générale de l'UICN. « Mais nous avons des preuves scientifiques attestant que les aires protégées peuvent jouer un rôle vital dans le renversement de cette tendance. Les experts affirment que les espèces protégées mal représentées dans les aires protégées déclinent deux fois plus vite que celles qui y sont bien représentées. Nous avons le devoir d'augmenter le nombre d'aires protégées et de veiller à leur gestion efficace pour qu'elles puissent aider à sauver la biodiversité de notre planète. »

Dans la nouvelle Liste, le thon rouge du Pacifique (Thunnus orientalis) est passé de la catégorie Préoccupation mineure à Vulnérable, ce qui signifie qu'il est désormais menacé d'extinction. L'espèce fait l'objet d'une pêche intensive pour le marché des sushis et des sashimis, surtout en Asie. La plupart des poissons capturés sont des juvéniles qui n'ont pas encore eu le temps de se reproduire et l'on estime que la population a subit un déclin de 19 à 33% depuis 22 ans.

Les aires marines protégées n'assurent pas une protection suffisante à l'espèce. Les experts de l'UICN estiment que des aires marines protégées dans les 200 milles à partir du littoral et intégrant les zones de reproduction pourraient contribuer à la conservation de l'espèce.

« La valeur marchande du thon rouge du Pacifique ne cesse d'augmenter » déclare Bruce Collette, Président du Groupe de spécialistes des thonidés et istiophoridés de la Commission de la sauvegarde des espèces de l'UICN. « Tant que les pêcheries n'appliqueront pas les mesures de conservation et de gestion élaborées pour l'océan 

Pacifique occidental et central, notamment la réduction des captures de juvéniles, nous ne pourrons nous attendre à ce que l'état de ce poisson s'améliore à court terme. »

Le fugu (Takifugu chinensis), un poisson-globe chinois, a fait son entrée sur la Liste rouge de l'UICN, dans la catégorie En danger critique. On estime que sa population mondiale a diminué de 99,99% depuis 40 ans en raison de la surexploitation. 

Mets populaire au Japon, il fait partie des quatre principales espèces de fugu consommées en sashimis. Le fugu est un des poissons les plus toxiques du monde et doit être préparé de façon experte avant d'être consommé. Le fugu chinois est présent dans plusieurs aires marines protégées le long du littoral de la Chine. Des mesures de conservation, telles que la création d'aires marines protégées soumises à une fermeture annuelle de la pêche au chalut, ont été mises en oeuvre. Toutefois, selon les experts de l'UICN, le prélèvement doit être contrôlé de toute urgence pour empêcher l'extinction de l'espèce.

L'anguille d'Amérique (Anguilla rostrata), inscrite dans la catégorie En danger, est menacée par les obstacles à sa migration ; le changement climatique ; des parasites ; la pollution ; la perte de l'habitat et le prélèvement à des fins commerciales. Compte tenu du déclin de l'anguille du Japon (Anguilla japonica), également inscrite dans la catégorie En danger, les élevages industriels intensifs d'anguilles, en Asie de l'Est, tentent de reconstituer les stocks d'ensemencement avec d'autres espèces, telles que l'anguille d'Amérique. En conséquence, les rapports sur le braconnage de l'anguille d'Amérique aux États Unis se sont multipliés. Toutes ces menaces se conjuguent pour exercer des pressions sur l'espèce mais des mesures de conservation dynamiques pourraient améliorer son état.

Le cobra chinois (Naja atra) vient d'être évalué et placé dans la catégorie Vulnérable. 

Sa population a décliné de 30 à 50% depuis 20 ans. On trouve le cobra chinois dans le sud-est de la Chine, à Taiwan, dans le nord du Viet Nam et en RDP lao, et il figure parmi les principales espèces animales exportées de Chine continentale vers Hong Kong pour le marché alimentaire. 

Le cobra chinois est présent dans des aires protégées telles que la Réserve naturelle d'Ailaoshan, la Réserve naturelle de Daweishan (Yunnan) et le Parc national Kenting (Taiwan). Bien que le commerce international de l'espèce soit réglementé, il est urgent de renforcer les initiatives nationales de conservation pour garantir sa survie.

« Le marché alimentaire en pleine expansion exerce des pressions non durables sur cette espèce, parmi d'autres » déclare Jane Smart, Directrice du Groupe mondial pour la biodiversité de l'UICN. « Il faut, sans délai, imposer des limites strictes sur le prélèvement et prendre les mesures appropriées pour protéger les habitats. »

La mise à jour de la Liste rouge met également en vedette plusieurs espèces touchées par la destruction de leur habitat, notamment les 66 espèces de caméléons menacées, bien que certaines soient présentes dans des aires protégées. Le caméléon Kinyongia matschiei, endémique des monts Usambara orientaux de Tanzanie, est classé dans la catégorie En danger. Comme beaucoup d'autres caméléons, cette espèce utilise la couleur pour communiquer. Il s'obscurcit également lorsqu'il est stressé et enroule sa queue autour des branches pour se sécuriser. Présent dans la Réserve naturelle Amani, une aire protégée, ce reptile est menacé par le déboisement pour l'agriculture, la production de charbon de bois et l'exploitation de bois d'oeuvre.

Le papillon Ocybadistes knightorum a fait son entrée sur la Liste rouge dans la catégorie En danger. Uniquement présent dans la région côtière du nord de la Nouvelle-Galles du Sud en Australie, l'espèce est principalement menacée par des plantes adventices envahissantes introduites et le développement côtier qui détruit son habitat. Une part importante de cet habitat se trouve dans des aires protégées telles que le Parc national Bongil Bongil et le Parc national Gaagal Wonggan (South Beach), et la gestion efficace de ces régions pourrait être déterminante pour l'avenir de l'espèce. La menace que représentent les plantes adventices envahissantes est gérée dans certaines réserves où des parcelles clés ont bien répondu au désherbage, préfigurant une restauration réussie de l'habitat.

Deux espèces ont été déclarées Éteintes à cause de la destruction de leur habitat. Plectostoma sciaphilum, un escargot connu sur une seule colline calcaire de la péninsule Malaise, est maintenant Éteint, la colline ayant été entièrement détruite par l'exploitation d'une carrière de calcaire par une grande entreprise. L'avenir de plusieurs autres espèces de la région est incertain pour des raisons semblables. 

Certaines compagnies minières commencent à prendre les mesures nécessaires pour réduire leur impact, mais l'UICN exhorte à s'engager plus fermement pour éviter de nouvelles extinctions.

Le perce-oreille géant de Ste-Hélène (Labidura herculeana) - la plus grande espèce connue de perce oreilles au monde, pouvant mesurer jusqu'à 80 mm de long - est également éteint. 

Autrefois présent à Horse Point Plain, une aire protégée de l'île de Ste Hélène, la dernière observation confirmée d'un adulte vivant date de mai 1967. Depuis le début des années 1960, son habitat a été dégradé par l'élimination, pour la construction, de presque toutes les pierres de surface qui lui assuraient un abri. Les pressions accrues des prédateurs, souris, rats et invertébrés prédateurs envahissants, ont aussi contribué à l'extinction de ce perce oreille.

« Ces extinctions récentes auraient pu être évitées par une meilleure protection de l'habitat » déplore Simon Stuart, Président de la Commission de la sauvegarde des espèces de l'UICN.

 « La mise à jour d'aujourd'hui met également en vedette deux espèces d'amphibiens dont l'état s'est amélioré grâce à la bonne gestion de la Réserve Ranita Dorada où on les trouve, en Colombie. Nous devons nous montrer plus responsables de nos actes si nous voulons voir davantage de succès comme celui ci et avoir un effet positif sur la santé de notre planète.


Source © communique de l'uicn

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