...

Affichage des articles dont le libellé est surconsommation. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est surconsommation. Afficher tous les articles
lundi 5 novembre 2012
La surface de soja planté sur des terres issues de la déforestation amazonienne a augmenté de 57% l’an dernier. Elle est passée de 11 700 hectares pour la saison 2010/2011 à 18 400 hectares en 2011/2012.

Les chiffres ont été présentés durant le renouvellement du Moratoire du Soja, initiative d’entreprises exportatrices et d’organisations de la société civile pour boycotter le soja produit sur des zones issues de nouvelles déforestations en Amazonie.

Pour Greenpeace, bien que ce chiffre soit élevé et représente une menace, la hausse de la récolte actuelle est inférieure aux 85% enregistrés sur la période précédente, comparant la récolte de 2010/2011 à celle de 2009/2010.


Signé pour la première fois en 2006, le moratoire est renégocié chaque année et a été renouvelé jusqu’au 31 janvier 2014. D’après les chiffres divulgués, dans le Mato Grosso, la surface cultivée est pas 5 900 à 12 300 hectares, soit plus du double.

Dans le Para, cependant, il y eu une baisse de 31% de la surface de soja planté, passant de 4 140 hectares pour la récolte 2010/2011 à 2 860 hectares en 2011/2012.


Source © Green et vert
mercredi 26 septembre 2012
Les pays pauvres et à l’accroissement démographique élevé pâtiront le plus de l’érosion des stocks de poissons, qui s’explique en partie par le réchauffement climatique.

Les mers souffrent de l’augmentation des quantités de dioxyde de carbone et d'acidité, qui porte gravement préjudice à la biodiversité.

La baisse des effectifs de poissons devrait toucher de plein fouet certains pays particulièrement vulnérables à plusieurs titres.

Selon un rapport publié ce lundi par le groupe Oceana, les populations de poissons diminuent en partie à cause du réchauffement climatique. L’organisation met en garde contre l’insécurité alimentaire qui pourrait en résulter, notamment au Pakistan, en Libye, dans le golfe Persique, aux Îles Féroé, aux Îles Cook, en Érythrée, en Indonésie ou encore à Singapour. 


« Le Golfe Persique devrait être l’une des régions les plus durement touchées. En termes de prises de poissons, les pêcheurs devraient perdre plus de 50% de leurs pêches », a précisé Matt Huelsenbeck, auteur du rapport, cité par nos confrères du Guardian. L’Amérique, elle, devrait accuser une perte d’environ 12 % de ses capacités de pêche d’ici au milieu du siècle.

Ce rapport alarmiste est basé sur l’utilisation de modèles climatiques élaborés par l’University of British Colombia pour classer l’exposition des pays à la dégradation des océans face au changement climatique et à l’acidification. Les Etats aux prises avec des taux élevés de malnutrition, de faibles revenus et un accroissement démographique soutenu sont considérés comme étant à haut risque, tout comme les États insulaires, lesquels sont largement tributaires des récifs coralliens.

Une crise de la biodiversité d’ampleur internationale


Actuellement, près d’un milliard de personnes dépendent de la mer pour apporter par le biais des fruits de mer et des poissons la dose de protéines nécessaire à un organisme sain. Certains pays pour lesquels les ressources halieutiques revêtent une importance particulière devraient de surcroît perdre jusqu’à… 40 % de leurs prises de poissons d’ici le milieu du siècle.

 
Les changements majeurs observés dans nos océans, provoqués notamment par une absorption de quantités de dioxyde de carbone CO2 toujours plus élevées, ont bouleversé l’écosystème marin, les récifs coralliens en particulier.
 

De quoi légitimer l’adoption de nouvelles mesures pour lutter contre la surpêche et la création de nouvelles aires protégées, suivant le souhait de l’ONU et de la communauté scientifique.

Source © Ze Green



vendredi 29 juin 2012
 Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, retire l’autorisation de mise sur le marché du Cruiser OSR, utilisé pour la culture du colza. Le produit de Syngenta est accusé de désorienter les abeilles.

Le Cruiser OSR était sur la sellette depuis le 1er juin, date à laquelle le ministre avait déclaré son intention de retirer l’autorisation de mise sur le marché (AMM). Syngenta « disposait d’un délai de 15 jours pour faire part de ses observations », rappelle le ministère de l’Agriculture. 


Celles transmises le 15 juin « ne sont pas de nature à remettre en cause les éléments ayant conduit à envisager son retrait ». En cause, l’exposition des abeilles à la dose sublétale au travers des résidus de thiametoxam, substance active de ce produit, dans le nectar de colza. Elle aurait des effets néfastes sur le retour à la ruche des butineuses. « Le ministre engage par ailleurs la procédure européenne visant à interdire les semis de colza traité par enrobage au thiametoxam », ajoute le ministère.

Les réactions n’ont pas tardées. La Fédération française des producteurs d’oléagineux (colza…) et de protéagineux y voit une « annonce arbitraire » reposant sur « une lecture tendancieuse » d’un rapport de l’Anses. La décision serait, selon elle, une compensation accordée aux écologistes après des tensions survenues entre le gouvernement et ses alliés de la majorité présidentielle. 


A l’inverse pour FNE, c’est « une première victoire dans un combat de longue haleine ». Mais l’ONG enjoint d’aller plus loin. D’une part, le Cruiser est aussi utilisé pour le maïs, la betterave et le pois. D’autre part, « c’est globalement toute la famille des néonicotinoïdes » qui doit être réévaluée selon FNE. 

L’Union nationale de l’apiculture française (Unaf) va dans le même sens : « Ce sont toutes les autorisations de pesticides systémiques qui devraient être suspendues, réclame Olivier Belval, président de l’Unaf. Le temps d’une réévaluation complète. »








....Et plus de pesticides répandus en 2011



Une diminution de 50% des pesticides utilisés d’ici 2018 : c’était l’un des nombreux engagements du Grenelle de l’environnement, en 2007. Nous sommes loin du compte. En 2011, le marché des pesticides est même plutôt orienté à la hausse ! En volume, l’augmentation est de 1,3 %, soit 62 700 tonnes de pesticides dispersés, ou en passe de l’être, dans les champs (contre 61 900 tonnes en 2010). En valeur, la progression est de 5%. Le chiffre d’affaire 2011 du secteur des vendeurs de « produits phytosanitaires » atteint 1,9 milliards d’euros.

Mention spéciale à la catégorie herbicides, dont le chiffre d’affaire grimpe de 17%. Les insecticides se situent juste derrière, avec 11% de plus qu’en 2010. Pourquoi une telle hausse, alors que les mentions « agriculture raisonnée » et que le marché des produits bio progressent ?  


La faute à la météo répondent les représentants de l’industrie des pesticides : « 2011 : une année encore influencée par les conditions météorologiques », titrent-ils. L’agriculture dépendrait donc du temps qu’il fait. Quel scoop !

« Cette hausse pointe surtout le manque total de volonté politique de pousser en profondeur à un changement du système agricole, qui conduit à l’immobilisme, et à la reprise en main très nette de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) et de ses représentants du plan Ecophyto », estime François Veillerette, porte-parole de l’association Générations futures. Les ministres de l’Agriculture et de l’Écologie, Stéphane Le Foll et Delphine Batho, parviendront-ils à inverser la tendance ? ...


Source © Nolwenn Weiler /bastamag

samedi 23 juin 2012
Le Jury de Déontologie Publicitaire a finalement tranché en faveur de l’association Bloom, auteur d’une plainte déposée contre le géant français Intermarché pour publicité mensongère. 

L’Autorité française de Régulation Professionnelle de la Publicité (ARPP) a en effet jugé trompeurs les slogans présentant comme durables les pratiques de la Scapêche, flotte de pêche du groupe Les Mousquetaires. 

Est également épinglé le logo d’Intermarché prônant une « pêche responsable », en raison de sa forte ressemblance avec le label du MSC (1), induisant le consommateur en erreur. Suite à ce verdict, le groupe doit retirer toutes ses publicités alléguant de pratiques de pêche durables.

En reconnaissant que la Scapêche n’a pas contribué à la « préservation et renouvellement des ressources marines », l’ARPP crée la « première brèche dans la forteresse de la pêche profonde française », se félicite Bloom. 


Malgré les preuves scientifiques attestant de la destruction massive des écosystèmes des fonds marins par le chalutage de fond, la Scapêche entretient un lobbying actif au niveau européen. Aussi, s’il ne va pas mettre un terme à cette pratique demain, ce verdict a le mérite de contrer la politique de désinformation menée sur la pêche profonde, avec l’adhésion passive des pouvoirs publics. 

La crainte de voir entacher leur réputation auprès des consommateurs incitera peut-être ces grands groupes à faire preuve de transparence et d’exemplarité.
 


Source  ©Cécile Cassier/ Univers Nature


_______________________________________________________________________________________



jeudi 14 juin 2012
Pêcheurs, éleveurs et autres habitants du pourtour du Lac Turkana, au Kenya, suivent avec angoisse la construction, à quelques centaines de km plus au nord en Ethiopie voisine, d'un méga-barrage qui portera un coup fatal, disent-ils, à leur lac classé au patrimoine de l'Humanité. 

Plus grand lac désertique au monde, avec 250 km de long et 60 km à sa largeur maximale, le Turkana et ses reflets de jade est un joyau fragile, dans un environnement aride déjà éprouvé par le réchauffement climatique. «C'est un lac d une beauté étonnante, et d'ici soixante ans, vous ne verrez plus de gens autour, plus de poisson, ce sera un lac mort», assure le député local Joseph Lekuton.


Une seconde mer d’Aral?


En amont du fleuve Omo, qui apporte au lac Turkana 80% de son eau, l'Ethiopie construit depuis 2006 un barrage destiné à être le plus haut d'Afrique, d'une capacité de 1.870 MW. Des 1986, le gouvernement kényan, qui peine à approvisionner le pays en énergie, a signé avec son homologue éthiopien un accord lui permettant d'importer jusqu'à 500 MW d'électricité produite par Gibe III, ce que les habitants du lac Turkana considèrent comme une trahison.


Le comité du patrimoine mondial de l'Unesco, l'agence des Nations Unies pour la culture et l'éducation, a appelé en juin dernier l'Ethiopie «à arrêter immédiatement tous travaux de construction» de Gibe III. (...et depuis ...ben rien...pourquoi?.../ajout NA)


Ce projet «risque de modifier substantiellement le régime hydrologique du lac Turkana et de menacer ses espèces aquatiques ainsi que les systèmes biologiques associés, lesquels sont à l’origine de l’inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial», selon ce comité.


Mais avec l'aide financière de la Chine, l'Ethiopie poursuit la construction de ce projet, dont un peu plus de la moitié est achevé. Fondatrice en 2008 du groupe de pression des Amis du lac Turkana, la militante écologiste kényane Ikal Angelei (qui a gagné cette année le prix Goldman voir article précédent en cliquant sur le lien )estime que les eaux du lac baisseront de 2 à 5 mètres pendant le remplissage du réservoir du barrage, et que les choses ne s'arrangeront pas ensuite. «On est en train de reproduire ce qui s'est fait avec la mer d'Aral (largement asséchée par le détournement de deux fleuves à fins d'irrigation en Asie centrale) en tentant de construire ce barrage, et maintenant en introduisant des plantations de canne à sucre et de coton en amont de l'Omo», estime Ikal Angelei.

Un écosystème très fragile


Les eaux du lac ont déjà reculé de dizaines de mètres en quelques années, avec l'évaporation suscitée par l'augmentation de la température, dans cette région où le thermomètre affiche autour de 40 degrés la plus grande partie de l'année. Les combats entre communautés pour le contrôle des points d'eau et des pâturages se sont multipliés avec la raréfaction de l'eau, et la région a été frappée par la sécheresse et la famine encore plus que le reste de l'Afrique de l'Est il y a un an. «Au Turkana, nous nous sommes bâti des capacités de résistance pour s'adapter aux changements au fil des années, mais nous avons maintenant atteint un point de rupture. Cela fait vraiment peur d'imaginer ce qui se passerait en cas de changement brutal» comme la construction du barrage, prévient Ikal Angelei. «Peut-être faudra-t-il augmenter encore l'aide alimentaire d'urgence, ou mettre les gens dans des camps pour déplacés», ajoute celle dont le combat lui a valu cette année le prestigieux prix Goldman, qualifié de prix Nobel de l'environnement.


Le lac Turkana constitue «un écosystème très fragile», et «on peut s'inquiéter de ce que l'étude environnementale (sur les conséquences du barrage) n'ait pas été rendue aussi publique que certains sans doute le voudraient», relève Achim Steiner, directeur exécutif du Programme des Nations unies pour l'environnement, installé à Nairobi.


«Si la conséquence du barrage est que l'écosystème (du lac Turkana) ne peut plus fonctionner comme il l'a fait depuis des centaines ou des milliers d'années, ce serait une rupture importante», poursuit Achim Steiner, selon lequel «ces choses doivent être étudiées et discutées au préalable, et pas après les faits». Directeur de l'association «Sauvons le lac Turkana», Gideon Lepalo estime que «tôt ou tard les Chinois apporteront l'argent nécessaire pour achever le barrage», et il suggère «une initiative similaire à celle du bassin du Nil», par laquelle les pays riverains du fleuve tentent de s'accorder sur son exploitation. «J'ai beaucoup de bons souvenirs d'enfance liés au lac», ajoute ce natif de Komote, sur les bords du Turkana «et cela me fait de la peine de penser que je ne pourrai peut-être pas partager ces souvenirs avec mes enfants».




Source © 2012 AFP



_____________________________________________________________________________________



vendredi 8 juin 2012
Fukushima l'a dramatiquement prouvé : les centrales électriques sont impuissantes face aux éléments naturels. 

De manière bien moins violente, mais tout aussi inquiétante, elles se révèlent de plus en plus vulnérables alors que le climat se réchauffe. L'augmentation de la température des eaux et la réduction du débit des fleuves, dans lesquels elles puisent d'importants volumes pour se refroidir, vont ainsi menacer à l'avenir le fonctionnement des centrales nucléaires et au charbon d'Europe et des Etats-Unis, confirme une nouvelle étude publiée lundi dans la revue Nature Climate change et citée par Reuters.

L'équipe de chercheurs européens et américains a mesuré les températures actuelles des eaux et effectué des projections jusqu'au milieu du siècle. Ils ont ainsi estimé que les jours où l'eau des lacs et des rivières atteindra des températures considérées aujourd'hui comme extrêmement élevées seront trois fois plus nombreux.

Dans ce monde plus chaud, des pénuries d'eau de refroidissement se produiront de deux manières. Tout d'abord, de nombreuses rivières verront leur débit réduit. Or, les centrales thermoélectriques, qui fournissent 91 % de l’électricité aux Etats-Unis et 78 % en Europe, représentent respectivement 40 % et 50 % de la consommation d’eau douce de ces pays, à la fois pour produire de la vapeur d'eau qui va alimenter les turbines et pour refroidir ces dernières. 


Le volume d'eau pompée étant strictement défini par des standards environnementaux, les centrales pourront être amenées à manquer d'eau. En France, déjà, lorsque le débit de la Loire descend sous 60 mètres cubes par seconde, en cas de forte chaleur, les quatre centrales, qui puisent à plein régime entre 3 et 10 mètres cubes par seconde, doivent se coordonner pour maintenir un niveau d'eau suffisant sur le fleuve.

Les projections effectuées par l'étude de variations du débit des rivières :

Ensuite, la température de l'eau va augmenter, la rendant impropre au refroidissement des centrales électriques. Aux Etats-Unis et en Europe, les centrales ont pour obligation de ne pas dépasser une certaine température dans les rivières (située autour de 28° C en France...de la folie ajout NA) lorsqu'elles rejettent l'eau venant des circuits de refroidissement. Si cette température est atteinte, la centrale doit réduire voire arrêter la puissance de ses réacteurs.

Les projections d'augmentation des températures des rivières :

Conséquence : la capacité de production électrique des centrales nucléaires et au charbon devrait chuter de 4 à 16 % aux Etats-Unis et de 6 à 19 % en Europe entre 2030 et 2060.
Et la probabilité d'une diminution extrême de la production électrique (- 90 %), conduisant à une fermeture totale ou partielle des infrastructures, devrait presque tripler.

"Cette étude suggère que notre dépendance au refroidissement thermique est quelque chose que nous devrons revoir, notamment au regard d'une demande d'électricité croissante", assure Dennis Lettenmaier, co-auteur du rapport et professeur d’ingénierie civile et environnementale à l’université de Washington à Seattle.

Des solutions existent néanmoins pour minimiser le problème. L'étude conseille ainsi de fabriquer des centrales électriques moins dépendantes de l'eau douce, en utilisant l'eau salée des mers - dont le réchauffement se fera plus lentement.
Les  centrales au gaz naturel les plus récentes, par ailleurs, nécessitent moins d'eau que celles à charbon ou nucléaires.


_______________________________________________________________________________________________


Cliquez pour agrandir

_______________________________________________________________________________________________

<h2> "EDF invite les français au coeur du nucléaire" - Contrôle de l'eau</h2> <p> <p> Dans une centrale nucléaire, l'eau est fondamentale. On la retrouve partout. Elle sert à véhiculer la chaleur jusqu'à la production finale d'électricité. Anne-Marie, chimiste, contrôle cette eau tout au long de son parcours dans les différents circuits.</p> </p>

jeudi 7 juin 2012
L'appétit insatiable des pays riches pour les produits comme le café ou le bois compromet la survie d'une espèce animale vulnérable sur trois dans les pays pauvres exportateurs, montre une étude australienne publiée jeudi dans la revue scientifique Nature.
 

Les scientifiques de l'Université de Sydney ont passé cinq ans à examiner plus de 5 milliards de chaînes d'approvisionnement reliant les consommateurs à plus de 15 000 produits dans 187 pays.

Ils ont étudié plus particulièrement le commerce mondial de biens associés à la perte de biodiversité comme le café, le cacao et le bois de construction, en croisant leurs données avec un registre de 25 000 espèces vulnérables.
 

L'étude met en évidence le fait que dans des pays comme Madagascar, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Sri Lanka et le Honduras, la production à l'exportation est responsable de la perte de biodiversité pour 50 à 60%.
 

L'habitat de l'atèle -ou singe-araignée- par exemple est lentement grignoté par les plantations de café et de cacao au Mexique et en Amérique centrale où il faut aussi construire des routes, au milieu des forêts, pour le transport des marchandises.
 

En Papouasie-Nouvelle-Guinée, 171 espèces, dont le marsupial "cuscus" (Spilocuscus rufoniger), et l'échidné de Barton (Zaglossus bartoni), sont menacées par l'exploitation minière et forestière destinée à une poignée de gros pays acheteurs.
 

Sur ces 171 espèces, pas moins de 60 pourraient disparaître à cause de la coupe de bois de construction pour le marché japonais, tandis qu'en Indonésie, les exportations agricoles mettent en péril quelque 294 espèces.
 

Source Belga



_________________________________________________________________________________________________



Une nouvelle étude américaine utilisant les données du projet Grace (Gravity recovery and climate experiment) publiée le 29 mai 2012 dans une revue de l'académie des sciences américaine alerte sur l'importance de pratiques d'irrigation durables des cultures aux USA dans les hautes plaines et dans la Central Valley californienne, deux des principales régions agricoles nord-américaines.

Sans cela, le risque est de voir la sécurité alimentaire du pays gravement remise en cause, menacée par l'épuisement des réserves d'eaux souterraines.

L'étude donne une image temporelle et spatiale très précise de l'épuisement des eaux souterraines dans ces deux régions américaines qui ont produit ensemble pour près de 56 milliards de dollars de denrées agricoles en 2007 - soit une grande partie de la production alimentaire des Etats-Unis. Elles sont également responsables pour moitié de la diminution du niveau des eaux souterraines aux États-Unis, principalement à cause de l'irrigation des cultures, indiquent les chercheurs.

Les chercheurs de l'Université du Texas espèrent que ces observations conduiront à une utilisation plus durable de l'eau dans ces zones, bien qu'ils soient conscients de l'impossibilité de trouver des solutions durables en matière d'irrigation dans certaines parties de ces régions agricoles, comme dans la partie sud des hautes plaines.

Des phases de sécheresses répétées et une urbanisation croissante dans ces zones ne peuvent qu'aggraver l'état des nappes phréatiques, alertent les chercheurs.


De cette nouvelle étude américaine ressortent trois résultats qui interpellent.

Lors de la vague récente de sécheresse qui a touché la Central Valley en Californie entre 2006 et 2009, les agriculteurs du sud auraient appauvri les eaux souterraines du volume nécessaire pour remplir le plus grand réservoir artificiel des USA, le lac Mead près de Las Vegas. Autant dire à un niveau de prélèvement supérieur aux taux de recharge actuels des nappes aquifères, rien de bien durable donc.

Autre constat : dans les hautes plaines, un tiers de l'épuisement des eaux souterraines se produit dans seulement 4 % de la superficie de cette région.

Et si les tendances actuelles se poursuivent, les chercheurs craignent également que dans certaines  zones du sud des hautes plaines, comme dans le nord du Texas (région du Panhandle) ou dans l'ouest du Kansas, tout recourt à l'irrigation des cultures deviennent tout simplement impossible d'ici quelques décennies.

Les chercheurs avancent quelques propositions pour rendre plus durables les pratiques d'irrigation sur les cultures dans ces zones, comme remplacer les systèmes d'irrigation par submersion (utilisés sur environ la moitié des cultures) par des systèmes d'irrigation par aspersion et de goutte à goutte plus efficaces, tout en  développant la pratique des retenues collinaires (groundwater banking).

Mais les chercheurs ne s'attendent pas à ce que toutes ces positions techniques plus économes en eau d'irrigation résolvent le problème de la ressource en eau dans ces régions. Il faudra passer des cultures irriguées comme le maïs aux cultures non irriguées telles que le sorgho, ou aux pâturages, conseillent-ils. Avec l'impact économique que ces transitions peuvent avoir, les cultures non irriguées produisant environ moitié moins que les cultures irriguées.

Source © B.V. la francegricole


_______________________________________________________________________________________________



lundi 21 mai 2012
Surpêche : dernier jour de l'année pour manger du poisson... français...
 

Sans les importations, les Français ne mangeraient du poisson que 5 mois dans l'année, selon un rapport qui démontre que notre production répond de moins en moins à la demande.

Lundi 21 mai est le dernier jour de l’année 2012 où les Français peuvent manger du poisson. Plus exactement, ce lundi serait le dernier jour si notre consommation de produits de la mer était uniquement basée sur la pêche française et si les importations ne venaient pas compléter l’offre, explique un rapport publié par l’alliance OCEAN2012 et le groupe de réflexion «nef», la "new economics foundation". Ces organisations qui militent contre la surpêche ont calculé pour chaque pays européen, en fonction de leur consommation actuelle, le «jour de dépendance à l’égard du poisson».
Une dépendance accrue

Pour l’ensemble de l’Union européenne, ce jour arrive le 6 juillet : la  moitié de la consommation annuelle est donc satisfaite par les poissons pêchés dans des eaux extra-communautaires. L’UE «exporte sa surpêche» déplorent les auteurs du rapport. La France est encore plus dépendante que la moyenne et son degré d’autosuffisance diminue, malgré la taille de ses côtes, précise la nef. En 2000 le «jour de dépendance» était le 21 juin, un mois plus tard.

D’autres pays européens comme l’Espagne (avec un jour de dépendance le 25 mai), le Portugal 30 mars), l’Italie (21 avril) et l’Allemagne (20 avril) ont également une autosuffisance plus faible que la moyenne européenne. Sans l’aquaculture, incluse dans ces calculs, la dépendance aux poissons importés commencerait un mois plus tôt en Europe, précise la nef.
Pour une autre gestion de la pêche

Le modèle actuel, impliquant une dépendance accrue à la pêche extra européenne, doit être réformé, estiment les organisations regroupées au sein d’OCEAN2012. En cause : la surpêche et la baisse des stocks halieutiques, surexploités et qui ne parviennent plus à se reconstituer. Restaurer 43 des 150 stocks de l’UE permettrait de gagner deux mois d’autosuffisance, selon les projections de la nef.

Dans de précédents rapports, OCEANA2012 et la nef ont dénoncé le coût exorbitant d’une mauvaise gestion des stocks halieutiques dans l’UE –qui subventionne la surpêche- et calculé les bénéfices d’une gestion durable, qui permettrait d’augmenter les prises et de créer des emplois. Dans la ligne de mire de ces associations : la réforme de la Politique commune de la pêche qui doit être adoptée en septembre prochain par le Parlement européen.


 50 milliards de dollars engloutis chaque année

A l’échelle du globe, 75% des stocks de poissons sont exploités à leur maximum ou surexploités, d’après les chiffres de la FAO
(agence des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture). Les prises stagnent à 85 millions de tonnes par an depuis une dizaine d’années, et ce malgré les investissements coûteux réalisés dans le secteur des pêcheries pour aller chercher le poisson toujours plus loin et plus profond.

D’après le rapport de la FAO et de la Banque Mondiale publié en octobre 2008, la mauvaise gestion et la surpêche entraînent une perte annuelle de 50 milliards de dollars.
Le rapport prône deux moyens pour récupérer ces «milliards engloutis» : réduire l’effort de pêche pour augmenter sa rentabilité et reconstruire les stocks de poissons pour permettre à terme une augmentation des rendements et une baisse des coûts de production. Si les stocks étaient reconstitués, estime ce rapport, la moitié de l’effort de pêche actuel suffirait pour réaliser les mêmes prises.



Source © Sciences & Avenir.fr
D’après une étude américano-canadienne, le nombre de requins présents dans l’océan Pacifique aurait chuté de 90 % en dix ans.

Selon une étude américano-canadienne publiée fin avril dans la revue Conservation Biologie, le déclin des populations de requins s’accentue lorsque l’on se rapproche des lieux de peuplement humain. Le constat dressé par les scientifiques est sans appel : au cours de ces trente dernières années, de 30 à 70 millions de squales auraient été tués chaque année par l’Homme (NDLR : plus de 100 selon certaines associations de protection de la nature).

De quoi menacer sérieusement la préservation de cet animal dont un tiers des espèces sont actuellement menacées d’extinction. Situés au sommet de la chaîne alimentaire marine, les requins sont de ce fait des régulateurs de la biodiversité et leur disparition aurait de très graves conséquences pour l’écosystème océanique.

Or, « il reste moins de 10 % des populations de ces requins dans les zones peuplées », estime Marc Nadon, cité par nos confrères du Nouvelobs.com, chercheur à l’Institut de recherche marine et atmosphérique de l’Université d’Hawaï (États-Unis), auteur principal de l’étude et selon lequel « hommes et requins ne font pas bon ménage ».

« Les résultats suggèrent que les hommes ont aujourd’hui une influence plus forte sur l’abondance des requins de récifs que la qualité de l’habitat ou les facteurs océanographiques », précisent les scientifiques, qui ont mené plus de 1 600 enquêtes sous-marines dans près de quarante-six îles et atolls du Pacifique.


À ces données recueillies entre 2004 et 2010 s’ajoutent les informations collectées par les chercheurs auprès des populations humaines ainsi que les mesures de températures relevées par des satellites à la surface de l’océan. Inédite, l’étude a permis de recenser les effectifs de squales présents dans l’océan Pacifique.

Interrogé par le Figaro.fr, M. Nadon déplore « que le nombre de requins de récifs (ait) fortement diminué, surtout autour des îles très peuplées ». » La baisse y dépasse les 90 % comparativement aux requins évoluant à proximité de récifs coralliens et îles isolées », souligne-t-il.

Victimes de la surpêche et du shark finning, – une pratique qui consiste à couper les ailerons des squales avant de rejeter les corps ainsi amputés à la mer –, les requins sont surtout traqués pour leurs ailerons, très convoités en Asie.

Pour satisfaire une demande croissante de ce met très prisé et auquel certaines cultures attribuent des vertus aphrodisiaques, les flottes de pêche étrangères vont jusqu’à employer les populations des atolls peu peuplés du Pacifique pour pêcher les mammifères marins. De fait, mêmes les lagons les plus isolés accusent une diminution dramatique des effectifs de requins, sachant que les prises accidentelles par les pêches industrielle et de loisir sont aussi monnaie courante.

Plusieurs zones étudiées par les scientifiques telles que les îles du nord-ouest de l’archipel d’Hawaï, trois des îles Mariannes (États-Unis) et toutes les îles du Pacific Remote Island Area (États-Unis) sont de surcroît des espaces maritimes placés sous protection fédérale. Une précision qui démontre les limites des réserves marines dans les régions éloignées où les réglementations sont mal voire pas du tout appliquées.

« L’application (des réglementations) de ces îles est un défi majeur méconnu de la conservation et, […] si l’on ne l’aborde pas de manière efficace, les requins de récifs de ces îles auront tous été péchés d’ici les dix prochaines années », prévient la maîtresse de conférence à l’Université de Victoria en Colombie-Britannique (Canada) et co-auteure de l’étude Julia Baum, citée par Greenetvert.fr.

Les chercheurs souhaitent surveiller sur le long terme l’impact de l’activité humaine sur les populations de squales afin de comprendre comment l’Homme altère l’équilibre des océans. D’autres mauvaises surprises sont certainement à prévoir.


Source © anna demontis/Zegreenweb



_____________________________________________________________________________________________________________________



lundi 14 mai 2012
Emblématiques du littoral méditerranéen, les mérous n’en restent pas moins des poissons appréciés pour la qualité de leur chair et ce dans le monde entier. 

Une équipe internationale s’est intéressée au statut des 163 espèces répertoriées à ce jour sur Terre en se basant sur les critères de l’IUCN. Près de 25 % d’entre elles seraient menacées d'extinction à court ou moyen terme. La surpêche est à nouveau mise en cause.

Les mérous suscitent l’émerveillement de nombreux passionnés de la mer, qu’ils soient marins, plongeurs ou photographes... mais aussi des envies chez les fins gastronomes. Ces poissons à la chair goûtue font l’objet de mesures de protection sur le littoral français par l’intermédiaire de moratoires reconductibles dans le temps. Malheureusement, de telles démarches ne sont pas appliquées en d’autres points du Globe où ils sont alors pêchés en grands nombres.

Près de 20 millions d’individus ont été capturés en 2009 (environ 275.000 tonnes), soit respectivement 25 % et 1.600 % de plus qu’en 1999 et 1950. Cette industrie rapporterait chaque année plusieurs milliards de dollars. Même si des maricultures existent, la grande majorité des prises sont réalisées dans le milieu sauvage, principalement au sein de récifs coralliens où ces poissons occupent une position omniprésente de prédateur.

Durant ces dix dernières années, une équipe internationale de chercheurs a appliqué les critères de l’IUCN sur les 163 espèces de mérous répertoriées à ce jour afin de définir leur statut. Les résultats, publiés par Yvonne Sadovy de Mitcheson (université de Hong-Kong) dans la revue Fish and Fisheries, sont inquiétants. Près d’une espèce sur quatre serait menacée d’extinction à court ou moyen terme si la surpêche se poursuit au rythme actuel.


Les mérous vivent longtemps mais se reproduisent tard

La cause de leur déclin s’explique également par plusieurs caractéristiques de leur biologie. Les mérous peuvent vivre de nombreuses années, parfois jusqu’à 50 ans. Malheureusement, ils acquièrent leur maturité sexuelle au minimum vers l’âge de 5 ans. Ils ont donc de grandes chances de se faire capturer avant d’avoir eu le temps de se reproduire et par là même d'assurer la pérennité de leur espèce. Par ailleurs, ces poissons ont un comportement grégaire : ils se rassemblent, durant leurs périodes de reproduction. Ce moment est donc particulièrement apprécié des pêcheurs qui peuvent alors les capturer en grands nombres en un temps record.

Vingt espèces (12 %) sont actuellement considérées comme menacées d’extinction (sur base des critères de l’IUCN). Elles se répartissent principalement entre la mer des Caraïbes, le littoral brésilien et l’Asie du sud-est. Vingt-eux espèces supplémentaires (13 %) pourraient les rejoindre dans un futur proche. Elles sont donc considérées à ce jour comme étant « quasi-menacées ».

Selon les experts, les mentalités doivent absolument changer. Les populations de poissons, l’une des dernières ressources animales directement prélevées dans l’environnement, ne sont pas inépuisables. Ils suggèrent donc d’optimiser la position et la taille des aires marines protégées, d’imposer une taille minimale de pêche, de limiter le nombre de prises par pêcheur, et surtout d’interdire la pêche durant les périodes de reproduction. Les consommateurs ne sont pas en reste. Ils pourraient également faire des efforts, car ce sont eux qui donnent vie au marché…
 


Source © Quentin Mauguit, Futura-Sciences

________________________________________________________________________________________________


Parc national de Port-Cros > Nicolas Gérardin et... par PNPC83

________________________________________________________________________________________________
lundi 30 avril 2012
Port-la-Nouvelle, comme dans les autres ports de Méditerranée, les chalutiers sont à quai pour un mois, victimes d'une diminution de la taille du poisson et de la hausse du prix du gazole.


Pour un pêcheur, c'est dur de faire rester le bateau à quai, c'est la pire chose qui puisse arriver, se désole le président du syndicat des chalutiers du port, Bernard Pérez, devant les neuf navires amarrés.


Les chalutiers de Sète (Hérault), du Grau-du-Roi (Gard), de Port-Vendres (Pyrénées-Orientales) et de Marseille respectent eux aussi un arrêt de pêche de 35 jours, une mesure prise pour la deuxième année consécutive. Ils sont indemnisés par l'Etat sur la base des revenus des années précédentes.


Cette décision, acceptée par tous les métiers de la mer, répond à une réalité simple : ces gros navires de plus de 20 m ne sont plus rentables en Méditerranée. On était dans une période très difficile, chaque armement sortait à perte, reconnaît M. Pérez.
Pourtant, la ressource traditionnelle de ces chalutiers, le poisson bleu (sardine et anchois), est toujours là. Les poissons sont disponibles en nombre, avec une tendance à une hausse de la population, notamment pour les anchois, selon le dernier rapport PelMed (Pélagiques Méditerranée) de l'Ifremer.


Mais pour une raison indéterminée (qualité de la nourriture et des conditions environnementales...), on observe une forte mortalité après l'âge d'un an, constate David Roos, scientifique de l'Ifremer à Sète.


Sardines et anchois sont donc présents en grand nombre, mais de petite taille et il y a une forte diminution de la quantité de poissons adultes capturable par la pêcherie, un phénomène observé depuis 2008, remarque-t-il.


A Port-la-Nouvelle, le tonnage des poissons bleus est passé de 2.600 à 400 tonnes entre 2008 à 2011, et à Port-Vendres, de 1.200 à 700, précise Stéphane Péron, délégué à la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) pour les Pyrénées-Orientales et l'Aude.


Les petits métiers, pêcheurs avec des bateaux de petit tonnage, s'en sortent encore. Mais les chalutiers, gros consommateurs de gazole, ont du mal à survivre. Pour 1.800 euros de recette par jour, on dépense 1.400 à 1.500 euros en gazole et il faut encore payer l'équipage et les frais annexes, précise Bernard Pérez, armateur de l'Edouard-François.


On aurait un gazole à un prix raisonnable de 0,40 centime, au lieu de 0,75 actuellement, les bateaux seraient rentables, on pourrait donner un salaire décent à l'équipage, estime-t-il.


Les pêcheurs de bleu ont bien tenté de pallier le manque à gagner en se tournant vers le poisson blanc, comme le merlu, mais celui-ci est en diminution, victime de la surpêche.


Aujourd'hui, les chalutiers de la côte méditerranéenne française se trouvent donc dans une impasse et beaucoup pensent à cesser leur activité, avec destruction de leur bateau grâce au plan de sortie de flotte mis en place par le gouvernement et l'Europe.


Le 1er juillet, on saura si le bateau est accepté à la casse ou si on reprend la mer..., lance désabusé le patron du Florence-Adeline, Denis Raynaud. Ils ne veulent plus de nous en Méditerranée, lâche-t-il, désabusé.


Ma crainte, souligne Bernard Pérez, c'est que tous les chalutiers de Port-la-Nouvelle s'arrêtent, avec la perte de 50 à 60 emplois directs, mais aussi de 200 indirects (criée, mareyeurs, poissonniers...). Déjà, la criée n'est ouverte que trois jours par semaine au lieu de cinq.


Et l'été dernier, le club de rugby de la commune voisine de Sigean a dû innover pour sa traditionnelle sardinade : On a pris des sardines d'Italie, reconnaît le secrétaire du club, Marc Guiboux, celles d'ici étaient trop petites.




Source ©AFP

____________________________________________________________________________________
jeudi 8 mars 2012
La soupe aux ailerons de requin est un mets extrêmement convoité par les populations aisées de l' Asie.

Mais derrière ce breuvage se cache un véritable scandale; une pratique de pêche bien souvent illicite qui décime des bancs entiers de requins dans toutes les mers du globe, et dont la cruauté n'a pas d'égale: En effet ces ailerons de requins sont arrachés aux animaux vivants qui sont rejetés à l'eau où ils agonisent lentement après amputations de leurs nageoires.

Cette vidéo postée sur Viméo il y a quelques jours, nous ouvre de nouveau les yeux sur les pratiques scandaleuses de cette industrie douteuse qui sévit jusqu'au cœur même des rues de la ville de Hong Kong.

En plein quartier de Sheung Wan, des milliers d'ailerons sont ainsi déposés chaque matin à même les trottoirs qui servent pour l'occasion de séchoirs et de quais de tri transitoires. On y voit des hommes et des femmes remplir des paniers en toute hâte pour une probable et rapide redistribution. Ils se refusent à tous commentaires lorsque le journaliste les questionne sur cette activité bien lucrative.

Avec l'augmentation des fortunes en Asie, cette activité ne cesse de croitre. En effet la croyance populaire prête à la soupe aux ailerons de requin des propriétés médicinales, elle est généralement servit lors de célébrations rituelles.

Ces ailerons peuvent rapporter jusqu'à 600 $ la livre, un bol de soupe peut même se vendre jusqu'à 100 $.

Cette activité est à l'origine de la mort de près de 100 millions de requins chaque année.

Cette pêche a lieu dans toutes les mers du monde, mais en particulier dans les eaux territoriales des pays pauvres qui n'ont aucun moyen de surveiller et poursuivre les pêcheurs de requins.

Néanmoins de nombreux pays ont pris des dispositions pour tenter de contrer cette pratique incroyable. Ainsi les États-Unis, le Canada, le Brésil, la Namibie, l'Afrique du Sud et l'Union européenne ont interdit la pêche aux ailerons de requin. A Hawaï la vente de soupe aux ailerons de requin est strictement interdite.

Source dailymail.co.uk trad.N/A

HK Street Sharks from Gary Stokes on Vimeo.



_____________________________________________________________________________________________

..Et pour rappel...



lundi 27 février 2012
85 % des zones de pêche mondiales sont aujourd’hui surexploitées, totalement exploitées ou épuisées

Alors que la biodiversité marine est confrontée à une hécatombe historique, la Banque mondiale a franchi un pas important dans le cadre de la lutte pour la protection des océans.

Surpêche, pollution, acidification des océans : les causes principales des maux sont connues.

Les initiatives pour s’y attaquer, elles, encore trop peu nombreuses, même si les propositions ne manquent pas .

On appréciera donc d’autant plus le Partenariat mondial officiellement constitué ce week-end, et qui a d’ores et déjà reçu le soutien prestigieux de certaines ONG comme le WWF et de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration), de la FAO (Food and Agriculture Organization), du PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) ou encore du PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement).

Composé de scientifiques, de défenseurs des océans, d’acteurs de la société privée et de représentants d’organismes publics internationaux, il vise à « faire progresser des objectifs définis ensemble pour la santé et la productivité des océans » et « entend contribuer à inverser la dégradation et l’épuisement des océans en aidant à coordonner les activités ainsi qu’à mobiliser de nouveaux soutiens financiers », résume la Banque mondiale sur son site Internet. Et son président Robert Zoellick (qui quittera ses fonctions le 30 juin prochain) de commenter : « Protéger les océans est un défi si gigantesque qu’il ne saurait être relevé par un seul pays ou une seule organisation. Nous avons besoin d’une action mondiale coordonnée pour redonner la santé à nos océans. Ensemble, nous nous appuierons sur les excellents travaux déjà réalisés pour répondre aux menaces qui pèsent sur les océans, identifier des solutions réalisables et les faire passer à la vitesse supérieure ».

Améliorer la gouvernance mondiale

Le Partenariat mondial ne consistera donc pas en un aréopage de gouvernants et de mécènes de la société publique. Des experts et des membres de la société civile en seront aussi partie intégrante.

Reste à connaître le détail de la contribution de chacun, qui fera l’objet de tractations dans les semaines à venir, et sachant que, dans l’immédiat, l’objectif est de réunir trois cents millions de dollars (environ deux cent vingt-trois millions d’euros).

Les discussions « porteront sur l’amélioration des systèmes de gouvernance liés à la pêche, l’augmentation du nombre de zones marines protégées (NDLR : jugé très insuffisant par l’ensemble des spécialistes), l’intensification des efforts pour combattre les sources de pollution et de dégradation des océans, ainsi que l’amélioration de la gestion côtière pour accroître la résilience aux menaces météorologiques et climatiques », précise la Banque mondiale, qui a frappé un grand coup à quatre mois de l’inauguration du sommet Rio+20 , alors que « le Brésil s’est engagé à atteindre des résultats spécifiques pour la conservation et le développement durable des océans », a rappelé Francisco Gaetani, ministre adjoint à l’Environnement, cité par la Banque mondiale.

« Quasiment tous les problèmes de durabilité des océans sont dus à l’échec de la gouvernance ou aux déficiences du marché (…) D’après notre expérience, c’est en appuyant la réforme de la gouvernance des océans à tous les niveaux que l’on parvient à créer un environnement favorable et capable, à son tour, de catalyser une quantité considérable de financements publics et privés en faveur des services écosystémiques des océans. Le Partenariat mondial pour les océans offre un moyen de mise en œuvre clef pour développer à grande échelle des approches qui ont fait leurs preuves », estime pour sa part Andrew Hudson, responsable du Programme pour la gouvernance de l’eau et des océans du PNUD.

La mise en place de ce Partenariat mondial alors que près de 85 % des zones de pêche sont aujourd’hui totalement exploitées, surexploitées ou épuisées, et que M. Zoellick évalue la perte annuelle nette des entreprises de pêche à grosso modo cinq milliards de dollars (trois milliards sept cents millions d’euros). La Banque mondiale espère via cette véritable « task force bleue » inverser la tendance et « accroître leur bénéfice net de vingt à trente milliards de dollars (de quinze à vingt-deux milliards cinq cents millions d’euros) », souligne son président, cité par nos confrères de Reuters et par ailleurs convaincu que, « quelle que soit la ressource, il est impossible de mettre au point un programme pour la gérer et la faire grandir si on ne connaît pas sa valeur ». Le préalable apparaît effectivement indispensable.




lundi 30 janvier 2012
Eric Pineda observe dans la cale de l'Achernar la petite dizaine de tonnes de chinchards que ce bateau de 17 mètres a ramenées en quatre jours dans des eaux autrefois si poissonneuses qu'on emplissait les cales en quelques heures. Comme tous les habitants du vieux port de Talcahuano, au sud de Santiago du Chili, cet agent de quai a toujours connu ce poisson de couleur bronze et plein d'arêtes qui se déplace en bancs dans le Pacifique sud.

"Les stocks diminuent rapidement, remarque Pineda. Nous devons faire vite avant que tout ait disparu." A la question de savoir si son fils pourra faire le même métier que lui, il répond en haussant les épaules : "Il faudra qu'il trouve autre chose." Mais quoi ?

Les scientifiques estiment que les stocks de chinchards sont passés de 30 millions de tonnes à moins de 3 millions en vingt ans. Après avoir épuisé d'autres océans, les plus gros chalutiers du monde se rendent désormais à la limite de l'Antarctique et se livrent à une concurrence féroce pour mettre la main sur ce qui reste. Le chinchard est alors pêché au large du Pérou et du Chili, le long d'une côte s'étendant sur 6 000 km, jusqu'à une longitude d'environ 120 degrés, soit à mi-distance de la Nouvelle-Zélande.

Poisson gras riche en protéines, le chinchard représente une véritable manne pour une planète affamée et constitue une denrée de base en Afrique. Ailleurs, les gens en mangent sans le savoir ; une bonne partie des prises est transformée en aliments pour l'aquaculture et les porcs.

Il faut au moins 5 kg de chinchards pour obtenir 1 kg de saumons d'élevage. Classé comme petit pélagique, il est aussi un élément essentiel de la chaîne alimentaire : sillonnant les mers sur de grandes distances, il se nourrit de plancton et de petits organismes et sert lui-même de nourriture à des poissons plus gros. Les poissons fourrage comme le chinchard, les anchois, les merlans bleus, les sardines, les maquereaux ou les harengs représentent le tiers de la pêche mondiale.

Une enquête menée dans huit pays par l'International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ) sur l'industrie de la pêche dans le Pacifique sud montre en quoi la situation critique de l'humble chinchard est le signe annonciateur d'un effondrement progressif des ressources halieutiques dans tous les océans. Leur sort est le résultat direct de plusieurs décennies de pêche mondiale incontrôlée, encouragée par les rivalités politiques, la rapacité, la corruption, la mauvaise gestion et l'indifférence de l'opinion.

Daniel Pauly, océanographe à l'université de Colombie-Britannique (ouest du Canada), considère le chinchard du Pacifique sud comme un indicateur inquiétant. "Quand il aura disparu, tout le reste aura disparu, estime-t-il. C'est une frontière qui se fermera."

Des délégués d'au moins vingt pays se réunissent le 30 janvier à Santiago pour une rencontre annuelle afin de tenter de trouver des mesures susceptibles d'enrayer le pillage : la South Pacific Regional Fisheries Management Organization (SPRFMO) a été créée en 2006 à l'initiative de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande et du Chili, lequel évite généralement de s'impliquer dans des organismes internationaux. Son objectif était de protéger les poissons, notamment le chinchard. Mais il aura fallu près de quatre ans à quatorze pays pour adopter 45 articles provisoires visant à assurer cette protection. Jusqu'à présent, six pays seulement ont ratifié l'accord. Pendant ce temps, des flottes industrielles qui ne sont soumises qu'à une retenue volontaire se livrent à une compétition effrénée dans ce no man's land aquatique du bout du monde. Les scientifiques estiment qu'entre 2006 et 2011, les stocks de chinchards ont chuté de 63 %.

Pour devenir contraignante, la convention de la SPRFMO a besoin de huit nouvelles signatures, parmi lesquelles celle d'un pays côtier sud-américain. Le Chili, qui a pourtant joué un rôle de premier plan pour mettre en place l'organisation, n'a toujours pas ratifié la convention.

Au départ, la SPRFMO avait décidé de fixer chaque année aux pays membres des quotas fondés sur le tonnage annuel total des bateaux que chacun d'entre eux aurait déployés entre 2007 et 2009. Pour s'assurer un tonnage maximum, les flottes se ruèrent alors vers le sud. Et les chalutiers chinois arrivèrent en masse, parmi d'autres bateaux provenant d'Asie, d'Europe et d'Amérique du Sud.

L'un de ces nouveaux venus, l'Atlantic-Dawn, était à l'époque le plus gros bateau de pêche du monde. Jaugeant quelque 14 000 tonnes, il avait été construit pour des armateurs irlandais, puis racheté par l'entreprise néerlandaise Parlevliet & Van der Plas, qui le rebaptisa Annelies-Ilena. Ce genre de super-chalutier traque le chinchard avec des filets dont les ouvertures peuvent mesurer jusqu'à 25 mètres sur 80 mètres. Quand on remonte les chaluts, les poissons sont aspirés vers les cales par des tubes suceurs semblables à des aspirateurs géants.

Gerard van Balsfoort, président de la Pelagic Freezer-trawler Association (PFA), un organisme basé en Hollande qui représente neuf entreprises et 25 bateaux battant pavillon de l'Union européenne (UE), confirme l'évidence : comme les autres, les Néerlandais sont allés dans le Pacifique sud pour marquer leur territoire. "C'était l'une des rares zones où l'on pouvait pénétrer librement, explique Gerard van Balsfoort. On savait bien que trop de bateaux risquaient de se retrouver là-bas, mais nous n'avions pas le choix. Plus vous tardiez à prendre votre décision, plus vous risquiez de trouver porte close." En 2010, la SPRFMO a dénombré 75 bateaux pêchant dans sa zone.

La ruée sur le chinchard a également attiré le premier acteur commercial du secteur, le Pacific Andes International Holdings, ou PacAndes, basé à Hongkong. L'entreprise a dépensé 100 millions de dollars en 2008 (77,5 millions d'euros) pour convertir un tanker de 228 mètres de long et de 50 000 tonnes en une usine flottante baptisée Lafayette. D'une longueur supérieure à deux terrains de football, le Lafayette, qui navigue sous pavillon russe, aspire directement les poissons pris dans les chaluts immergés puis les congèle par blocs. Des navires réfrigérés les transportent ensuite vers de lointains ports.

S'il opérait tous les jours, le Lafayette aurait à lui seul la capacité technique de traiter 547 000 tonnes de poisson par an. En septembre 2011, les scientifiques sont parvenus à la conclusion que des prises d'un montant annuel supérieur à 520 000 tonnes réduiraient un peu plus les stocks restants de chinchards. Cristian Canales, qui travaille pour le centre de recherche chilien de la pêche, estime que 250 000 tonnes constitueraient une limite plus sûre. En désaccord avec ces chiffres, certains experts affirment que le seul moyen de reconstituer les stocks serait d'interdire totalement la pêche durant cinq ans.

L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) affirme que les flottes mondiales de pêche sont "2,5 fois plus importantes que nécessaire". Cette estimation a été faite à partir d'un rapport établi en 1998 ; depuis lors, la taille des flottes a encore augmenté. Si elles ne sont pas réglementées, elles pourraient rapidement dévaster les stocks.

Selon les experts, une bonne part de cette surcapacité a été provoquée par les subventions gouvernementales, notamment en Europe et en Asie. Un important rapport, rédigé par Rashid Sumaila en collaboration avec l'océanographe Pauly et d'autres spécialistes de l'université de Colombie-Britannique, estime qu'en 2003 - date des dernières données disponibles -, le montant global des subventions à la pêche se situait entre 25 milliards et 29 milliards de dollars. Entre 15 % et 30 % de ces subventions paient le carburant nécessaire pour rejoindre les zones de pêche, tandis que 60 % sont consacrés à moderniser et accroître la capacité des équipements. L'étude indique que les subventions chinoises s'élevaient à 4,14 milliards de dollars, et celles de la Russie à 1,48 milliard de dollars.

Un rapport publié en décembre 2011 par le groupe écologiste Greenpeace se penche notamment sur le cas de PFA, l'association hollandaise, qui représente aussi l'Annelies-Ilena. Greenpeace a découvert que le groupe avait bénéficié de 2006 à 2011 d'une exemption de taxes sur le carburant pour un montant situé entre 20,9 et 78,2 millions d'euros. Compilé par un consultant indépendant pour le compte de Greenpeace, le rapport estime que les profits annuels moyens de PFA, soit environ 55 millions d'euros, n'atteindraient, selon une hypothèse optimiste, que 7 millions d'euros sans l'aide du contribuable. Selon l'hypothèse la plus pessimiste, PFA perdrait en réalité 50,3 millions d'euros. Des fonds de l'Union européenne - ainsi qu'un soutien financier de la part de l'Allemagne, de la Grande-Bretagne et de la France - ont aidé PFA à construire ou à moderniser quinze chalutiers, soit plus de la moitié de sa flotte.

D'après les données de la Commission européenne présentées sur le site Fishsubsidy.org, l'Helen-Mary de PFA, qui a commencé à pêcher dans le Pacifique sud en 2007, a reçu 6,4 millions d'euros de subventions entre 1994 et 2006, soit plus que tout autre navire de pêche de l'UE. Van Balsfoort, le président de PFA, ne conteste pas les montants des subventions mais souligne que les exemptions de taxe sur le carburant sont routinières dans l'industrie de la pêche. Il précise que l'Helen-Mary et un autre navire de PFA étaient de vieux chalutiers est-allemands qui ont été rénovés avec l'appui de l'Allemagne après la réunification.

Selon la pratique internationale, les bateaux peuvent pêcher librement dans les zones qui ne sont pas couvertes par des accords ratifiés. L'Union européenne demande toutefois aux bateaux des Etats membres de considérer les mesures provisoires de la SPRFMO comme juridiquement contraignantes. En outre, les pays de l'UE doivent se répartir un quota annuel de prises pour le chinchard. Mais cela n'empêche pas les propriétaires des navires de contourner ces règles.

Unimed Glory, par exemple, une filiale de la compagnie grecque Laskaridis Shipping, gère trois chalutiers dans le Pacifique sud. Ils appartiennent à des propriétaires grecs, donc membres d'un pays de l'UE. Mais, naviguant sous pavillon de Vanuatu, une île du Pacifique, ils opèrent en dehors du contrôle de Bruxelles et peuvent en conséquence pêcher plus de chinchards que ce que leur autoriserait une part du quota européen.

Per Pevik, l'administrateur norvégien d'Unimed Glory, a déclaré à l'ICIJ que, étant donné que Vanuatu ne répond pas aux normes sanitaires de l'UE, le chinchard que ses bateaux rapportent ne peut être commercialisé en Europe. Il le vend donc en Afrique. A la question de savoir si les autorités européennes voient la moindre objection à ce qu'il navigue sous pavillon de Vanuatu, il répond : "Non, on ne m'embête pas avec ça."

Les transbordements de prises en pleine mer empêchent également un contrôle efficace. Une fois que le poisson est chargé sur des navires réfrigérés à long rayon d'action, son origine peut être aisément dissimulée.

Après des années de pêche agressive, les flottes industrielles trouvent de moins en moins de chinchards dans le Pacifique sud : l'ensemble des navires voguant sous des pavillons appartenant à l'Union européenne ont capturé plus de 111 000 tonnes de chinchards en 2009 ; l'année suivante, les prises ont été de 40 % inférieures ; en 2011, le total a atteint péniblement 2 261 tonnes.

Aujourd'hui, Gerard van Balsfoort, le patron de PFA, pense qu'on a trop pêché à un moment où les stocks de chinchards connaissaient une phase de diminution naturelle. "On a beaucoup trop prélevé en trop peu de temps. L'ensemble de la flotte est responsable", y compris PFA, précise-t-il.

PacAndes, l'autre grand acteur, constitue un mystère à l'intérieur d'une énigme. Son navire amiral de 50 000 tonnes, le Lafayette, est enregistré auprès de la compagnie d'investissement Kredo à Moscou et navigue sous pavillon russe. Kredo - au travers de quatre autres filiales - appartient au China Fishery Group de Singapour, lui-même domicilié dans les îles Caïmans.

China Fishery et Pacific Andes Resources Development appartiennent au holding Pacific Andes International, basé à Hongkong mais qui dépend d'un autre holding enregistré aux Bermudes. PacAndes, qui est coté à la Bourse d'Hongkong, réunit plus d'une centaine de filiales dans ses diverses branches ; néanmoins, son réseau mondial en partie opaque comprend de nombreuses autres filiales. Un de ses principaux investisseurs est le groupe américain Carlyle, qui a acquis pour 150 millions de dollars d'actions en 2010.

Le China Fishery Group a annoncé en 2011 une hausse de 27,2 % de ses revenus, qui sont passés de 538,9 millions à 685,5 millions de dollars, ce qui représente 55 % des revenus d'activité de PacAndes. La compagnie attribue cette hausse au renforcement de ses opérations dans le Pacifique sud et au succès de ses unités de production de farine de poisson au Pérou.

Ng Joo Siang, 52 ans, jovial diplômé de l'université de Louisiane et grand amateur de golf, dirige PacAndes comme l'affaire familiale qu'elle est restée malgré son inscription en Bourse. Son père, un Chinois de Malaisie, a emmené toute la famille à Hongkong en 1986 pour y lancer une affaire de produits alimentaires marins. Lorsque le conseil d'administration se réunit dans la sobre salle de conférence dominant le port, c'est sous son portrait accroché au mur que s'installent sa veuve, actuelle présidente de l'entreprise, ses trois fils et sa fille.

"Mon père m'avait dit que les océans étaient sans limite, explique Ng Joo Siang. Mais c'était une erreur. Nous ne voulons pas porter tort aux ressources, ni que l'on nous reproche de les avoir dégradées. Je pense que cela mécontenterait nos actionnaires. Et je ne crois pas que nos enfants apprécieraient." Il admet avec regret que PacAndes est confronté à un grave problème d'image.

En 2002, une compagnie affiliée à PacAndes a été accusée de pêche illégale dans l'Antarctique. Ng Joo Siang nie toute malversation et tout lien avec les bateaux incriminés, mais ses adversaires maintiennent leurs accusations. Des diplomates néo-zélandais ont raconté à l'ICIJ qu'à l'époque un avocat russe travaillant pour la compagnie en cause aurait menacé un cadre des pêcheries d'Auckland en lui montrant des photos de sa famille. Invité à commenter cette information, Ng Joo Siang la nie catégoriquement et la qualifie de nouvelle calomnie lancée par des gens que le succès de PacAndes contrarie.

Résolu à restaurer l'image de sa compagnie, Ng Joo Siang a engagé un spécialiste de la responsabilité sociale en entreprise et affirme qu'il est prêt à accueillir des scientifiques à bord de ses navires afin d'aider à la préservation des stocks de poisson. Mais lorsqu'on mentionne devant lui la limite de 520 000 tonnes de poisson pêché recommandée par la SPRFMO, il s'esclaffe. "Et c'est fondé sur quoi, ce chiffre ?", interroge-t-il en tendant son index mouillé comme pour relever la direction du vent.

Ng Joo Siang explique que le Lafayette arbore un pavillon russe parce qu'il a concrétisé une vieille idée soviétique : un navire amiral qui reste immobile en mer et récupère les prises effectuées par une flottille de petits chalutiers. Des experts du secteur soupçonnent qu'une autre raison est l'opacité dans laquelle baignent les activités industrielles en Russie. Le Lafayette, indique Ng Joo Siang, ne peut pas lui-même pêcher, mais il peut servir à mettre en place un "chalut de paire" : maintenir l'extrémité d'un filet relié à un autre navire, lequel hisse les prises à son bord. Une inspection française effectuée à Tahiti en janvier 2010 n'a trouvé aucun équipement de pêche à son bord.

Roberto Cesari, principal délégué de l'UE auprès de la SPRFMO, qui doit se réunir le 30 janvier, a déclaré à l'ICIJ qu'il n'attend pas de ratification des accords avant 2013. Les textes entreraient donc en vigueur après sept années de forte chute des stocks de chinchards. La SPRFMO a réduit de 40 % les quotas volontaires pour l'année 2011, mais la Chine, entre autres, s'y est tout d'abord refusée. Pékin a toutefois fini par accepter de réduire ses quotas de 30 %. Selon Roberto Cesari, l'UE tente de faire pression pour parvenir à un indispensable consensus, mais son poids est limité. "Nous avons officiellement fait part de notre mécontentement à la Chine et à la Russie, indique-t-il. Mais chacun sait bien que ces deux pays ne sont pas des acteurs de second plan sur la scène internationale. Ce sont des géants."

Duncan Currie, juriste environnemental en Nouvelle-Zélande qui travaille avec la Deep Seas Conservation Coalition, considère la situation du chinchard comme un cas d'école. Ce poisson se déplace en bancs dans une zone bien délimitée et est pourchassé par un nombre relativement restreint de flottes. "Une question-clé vient immédiatement à l'esprit, conclut-il. Si nous n'arrivons pas à sauver le chinchard, que pourrons-nous sauver ?"

Traduit de l'anglais par Gilles Berton
Enquête de l'International Consortium of Investigative Journalists

Source Le monde

...

La fonction dite de raisonnement tend à prouver que nous sommes pleinement éveillés et non pas dans une forme particulière d’hallucination...Bon c'est bon je me tais...Euh...passe moi le beurre que je finisse de déglutir tout de même...

...


ITW Daniel Pauly...



mardi 6 décembre 2011
TOKYO - La flotte baleinière japonaise a appareillé mardi pour l'Antarctique, une campagne de pêche placée sous haute sécurité en raison de perturbations redoutées de la part d'écologistes, a annoncé la presse locale.

Trois navires sont partis du port de Shimonoseki (sud-ouest du Japon) dans le but de chasser 900 petits rorquals et rorquals communs, selon un document transmis par le gouvernement japonais à la Commission baleinière internationale (CBI).

Le Japon organise chaque année une telle campagne dans les mers du Sud au nom de la recherche scientifique, une pratique tolérée par la CBI, laquelle interdit en revanche toute pêche à visée commerciale.

Les autorités nippones ne cachent pas, toutefois, que les cétacés tués au nom de ces recherches finissent sur les étals de l'archipel.

Contactée par l'AFP, l'Agence des pêches japonaises, organisme officiel chargé de superviser la chasse, n'a pas souhaité confirmer le départ de la flotte pour des raisons de sécurité.

Lors des sept dernières campagnes dans l'Antarctique, les baleiniers nippons ont en effet été harcelés par des bateaux dépêchés par les écologistes de l'association Sea Shepherd, basée aux Etats-Unis.

L'an passé, la flotte japonaise a dû écourter sa campagne d'un mois et n'a pu tuer au total que 172 baleines, un cinquième des prises espérées au départ, à cause des perturbations entraînées par les militants qui ont jeté des bombes puantes sur les navires nippons, entravé leurs hélices ou placé leur propre bateau entre les baleiniers et les cétacés.

Le fondateur de Sea Shepherd, Paul Watson, a prévenu que l'association continuerait de harceler les baleiniers nippons s'ils retournaient dans l'Antarctique.

L'ex-actrice française et protectrice des animaux Brigitte Bardot a récemment fait savoir que sa Fondation s'associerait cette année à la campagne de Sea Shepherd contre les flottes meurtrières nippones. L'un des trimarans utilisés par l'association américaine a été baptisé Brigitte Bardot.

Chargés de la sécurité de la flotte nippone, les gardes-côtes japonais ont annoncé pour leur part lundi que des troupes monteraient à bord des baleiniers afin d'en assurer la protection, sans en préciser le nombre.

Nous avons décidé de renforcer la sécurité comme jamais, a souligné un responsable des gardes-côtes dans la presse japonaise.

Une autre association de défense de l'environnement, Greenpeace, a dénoncé mardi cette nouvelle campagne, soulignant que les fonds dépensés par les autorités nippones pour protéger leur flotte auraient pu être utilisés plus utilement afin de reconstruire la région du nord-est du Japon dévastée par un tsunami le 11 mars.

Greenpeace a estimé que le gouvernement allait dépenser l'équivalent de 30 millions de dollars pour cette campagne, en plus de la subvention annuelle de 10 millions de dollars reçue par l'industrie baleinière, structurellement déficitaire selon l'association.


Source ©AFP / 06 décembre 2011



Rejoignez Nous

Recevez nos articles par mail

...

Activité solaire/champ magnetique

Solar X-rays:

Geomagnetic Field:
>
Status
Status
 

Derniéres Actualités

ARTICLES LES PLUS RÉCENTS :

Rechercher dans ce blog

Membres

Annonces

annonces

Libellés/Tags

Alerte (4887) pollution (1059) inondation (541) Oceans (507) Hecatombes animales (474) Rechauffement (440) seisme (374) Insolite (348) rivieres (348) legislation (337) biodiversité (332) air (268) maree noire (260) eau (250) climat (237) Santé (233) deforestation (210) Extinction (201) volcan (197) intemperie (190) incendie (188) Mysteres (184) nucleaire (174) Eruption (172) Bilan (161) agriculture (159) justice (159) Mobilisation (157) La honte (155) Tempete (153) Pesticide (147) ce qu'on vous dit pas (147) gaz de schiste (146) bonnes nouvelles (145) conservation (128) secheresse (122) Tornade (109) accident (107) manifestation (102) Coup de chapeau (100) OGM (100) glissement de terrain (99) invasion (95) Typhon (90) evacuation (90) CO2 (89) coup de gueule (87) meteo (76) virus (72) Alergie (71) surpeche (65) catastrophe (62) sante (59) cyclone (54) economie (54) lac etang (53) famine (52) Evenement (51) chimique (50) contamination (50) Coup de coeur (49) record (48) vague de froid (47) cause animale (46) canicule (45) corruption (42) construction (40) Ouragan (38) appel (36) appel a l'aide (35) neige (35) surconsommation (35) Urgence (34) lac étang (34) sols (33) Intoxication (32) braconnage (31) epidemie (31) abeilles (30) alimentation (30) soleil (29) grippe aviaire (28) penurie (28) Orage (26) consommation (24) protection (24) pollution hertzienne (23) No comment (22) Scandale (22) pénurie (22) algues vertes (21) incroyable (21) vague de chaleur (21) acidification (20) Nitrate (19) PCB (19) science (19) biocarburant (18) decouverte (18) Tsunami (17) eutrophisation (16) algues rouges (15) censure (15) chikungunya (15) pollution sonore (15) Agenda (14) dechets nucleaires (14) energie renouvelable (14) sables bitumineux (14) ebola (13) elevage (13) gaspillage (12) ozone (12) clin d'oeil (11) mousson (11) petitions (11) politique (10) avalanche (9) Etat d urgence (8) grêle (8) incident (8) restriction (8) sauvegarde (8) Trombe (7) radiation (7) Chasse (6) Décontamination (6) Methane (6) industrie (6) crime (5) herbicides (5) hommage (5) mal-bouffe (5) plateforme (5) pollution plastique (5) techniques nouvelles (5) alimenation (4) dechets (4) disparus (4) geoingenierie (4) magnetisme terrestre (4) perturbateur endocrinien (4) proces (4) animal (3) cop21 (3) espoir (3) glaciers (3) journée mondiale (3) silence (3) verglas (3) Eureka (2) Géopolitique environnementale (2) Nouvelles technologies (2) ah bon... (2) amiante (2) conflis (2) crue (2) cyanobacteries (2) dengue (2) eclipse (2) espace (2) gag (2) malbouffe (2) poisson (2) projet de loi (2) pétrole (2) recolte (2) sinkhole (2) violence (2) zad (2) Elevage intensif (1) Finance (1) ONG (1) Recherche (1) Tempête (1) Toxique (1) Tristesse (1) commerce (1) consultation public (1) contribution (1) effet d annonce (1) extrane(l)us (1) fuite (1) greenwashing (1) infraction (1) initiative (1) inovation (1) intempérie (1) maree (1) massacre (1) météo (1) naufrage (1) peche (1) police (1) pollution interieur (1) pollution lumineuse (1) prétexte (1) requin (1) saisi (1) sanitaire (1) securite (1) semences (1) semences paysannes (1) séisme (1) trafic (1) victoire (1) zika (1)
Fourni par Blogger.