lundi 26 septembre 2011
18:36
La police bolivienne a dispersé dimanche par la force le millier d'Indiens amazoniens qui réalisaient depuis un mois une marche de protestation vers La Paz (Voir ancien article ici), une intervention qui a fait quelques blessés.
La police est intervenue, dimanche après-midi, usant de gaz lacrymogènes, pour déloger un millier d'indigènes, parmi lesquels des femmes et enfants, qui campaient au village de Yucumo (nord-est), et les a embarqués dans des cars vers la ville de San Borja, à 55 km.
Les marcheurs délogés dimanche de Yucumo étaient partis mi-août de Trinidad (nord) pour la capitale La Paz, à 600 km. Ils protestaient contre un projet de route à travers un parc naturel, le Tipnis, qui est aussi la terre ancestrale de 50.000 indiens des ethnies amazoniennes moxenos, yurakarés et chimanes.
Le président bolivien Evo Morales a été fortement critiqué pour ne pas avoir consulté les Indiens vivant dans le parc sur le projet de route. Ils craignent que ce nouvel axe routier attire dans la région des bûcherons illégaux et des colons qui détruiront leurs forêts.
Malgré sa campagne électorale fortement orientée vers les droits des peuples indigènes et la protection de l’environnement, le président a déclaré : ‘La route sera construite qu’ils soient d’accord ou pas’.
La ministre de la Défense de Bolivie, Cecilia Chacon, a démissionné lundi, manifestant son désaccord avec l'intervention dimanche de la police contre une marche d'Indiens amazoniens, qui a fait plusieurs blessés et a été condamnée par plusieurs organisations des droits de l'Homme.
Je ne partage pas la décision d'intervention sur la marche, et je ne peux la justifier dans la mesure où d'autres solutions existaient, a déclaré la ministre, Cecilia Chacon, dans une lettre adressée au président Evo Morales et transmise à la presse.
La police a fait état de deux indigènes et quelques policiers blessés, mais un Comité de communication de la marche a annoncé dans un communiqué transmis à l'AFP la mort d'un nourrisson de trois mois dans la cohue, et de la disparition de sept enfants, informations qui n'ont pu être confirmées.
L'opération de police a été condamnée par des défenseurs des droits de l'Homme en Bolivie et profondément déplorée par la chef de délégation de l'ONU dans le pays andin, Yoriko Yasukawa.
L'intervention a choqué plusieurs groupes indiens à travers le pays: 16 indigènes ont ainsi entamé une grève de la faim au coeur de la cathédrale de Santa Cruz (est), et six autres dans une église de Cochabamba (centre), les deuxièmes et troisièmes viles du pays.
La principale centrale syndicale de Bolivie a appelé vendredi à une grève générale pour mercredi, en soutien à une marche sur La Paz d’un millier d’indiens d’Amazonie, entamée il y a plus d’un mois pour protester contre un projet routier à travers un parc naturel.
La Centrale ouvrière de Bolivie (COB) a appelé à une grève de 24 heures « pour soutenir nos frères indigènes et en même temps demander au président Evo Morales et au gouvernement qu’il s’occupe d’eux cette semaine », a déclaré à la presse le dirigeant de la COB Nicanor Baltazar.
Source ©AFP
La policía boliviana reprime la marcha indígena... par euronews-es
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