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jeudi 8 décembre 2011
15:29
Barrages et pesticides dégradent les eaux du Rhône et de la Méditerranée
La moitié des eaux des bassins Rhône-Méditerranée et Corse sont en mauvais état écologique en raison de la pollution par les pesticides et de l'aménagement excessif des rivières (barrages, digues…), selon l'agence régionale de l'eau.
"Des efforts sensibles seront nécessaires dans les années à venir pour garantir un bon état des eaux, dans un contexte de changement climatique où la ressource en eau risque de se raréfier", conclut le rapport 2010 de l'agence de l'eau Rhône-Méditerranée et Corse, un établissement public dépendant du ministère de l'écologie.
Selon ce rapport – le premier dans son genre pour l'agence publique –, 51 % des rivières affichent un bon état écologique, permettant en particulier "le maintien des communautés aquatiques, floristiques et faunistiques".
C'est un peu mieux que l'ensemble de la France, qui plafonne à 45 %. Mais on est "loin des 66 % fixés à l'horizon 2015 par le Grenelle de l'environnement", note l'agence, qui a effectué près de 3 millions d'analyses dans quelque 1 500 stations.
DU ROUNDUP DANS TROIS COURS D'EAU SUR QUATRE
« Le plus alarmant c'est la présence dans 60 % des rivières et 45 % des nappes de six pesticides interdits d'usage depuis 2003, dont l'atrazine, souligne l'agence de l'eau. Leur présence dans les eaux courantes est la preuve d'un usage actuel, bien qu'illicite. »
Les 6 substances interdites d’utilisation en France et qui figurent parmi les pesticides les plus fréquemment retrouvés dans les rivières du bassin Rhône-Méditerranée sont: le métolachlore, l’atrazine, la simazine, la terbuthylazine, l’oxadixyl. Le diuron, interdit depuis 2008, est également retrouvé.
Toutefois, la plus répandue des substances actives reste le glyphosate (roundup de mosanto) qui se retrouve dans les trois quarts des cours d'eau.
"Les pesticides restent l'ennemi numéro un de la qualité des rivières, en particulier le glyphosate, substance active de l'herbicide Roundup, qui se retrouve dans les trois quarts des cours d'eau", dans des quantités parfois non négligeables, souligne le directeur de l'agence, Martin Guespereau.
Les concentrations rencontrées dans le milieu peuvent être très importantes, aussi bien pour le glyphosate que l’AMPA :
Les données issues de la banque nationale des ventes des distributeurs (BNVD) sont cohérentes avec ce constat puisque, pour les bassins Rhône-Méditerranée et Corse, le glyphosate figure en tête des ventes de pesticides avec près de 4 000 tonnes vendues sur les années 2008, 2009 et 2010.
Vente sur Internet, achat dans des pays frontaliers ou fonds de stocks : les pesticides interdits d'usage depuis plusieurs années – comme les triazines, des désherbants – se retrouvent aussi dans 60 % des rivières, ce qui prouve un usage récent et illicite. Vu le temps que mettent les pesticides à se dégrader, les nappes sont aussi trop souvent "contaminées au-delà des normes de qualité requises".
De plus, la présence de pesticides dans les rivières et les nappes est d'autant plus préoccupante que l'on n'observe aucune évolution significative à la baisse, estime l'agence. Au total, la moitié des nappes sont polluées au-delà des normes de qualité. L'agence invite donc à renforcer les actions pour réduire l'utilisation de pesticides.
Les grands cours d'eau – Rhône, Saône et Doubs – sont contaminés aussi par nombre d'hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Des PCB – molécule utilisée comme isolant électrique, dangereux pour la santé – ont été retrouvés dans deux cours d'eau à Aix-les-Bains (Savoie). On trouve aussi des métaux, comme le cuivre à l'aval de zones urbaines et industrielles ou de secteurs viticoles.
« Au global, les micropolluants sont présents sur la totalité des sites de surveillance, appuie l'agence. Pour les plus contaminés d'entre eux plus de 100 substances différentes ont été mises en évidence. On peut s'interroger sur les effets que peuvent avoir de tels cocktails sur la faune et la flore aquatique. »
DIGUES ET BARRAGES NEFASTES
Autre message fort et "nouveau", selon M. Guespereau : les deux tiers des rivières en mauvais état écologique sont celles qui ont subi des altérations physiques : débit modifié, seuils ou barrages qui bloquent la circulation des poissons et des sédiments, digues trop étroites qui diminuent les possibilités de reproduction de certaines espèces…
"On a encore beaucoup d'endroits où les responsables voient encore la rivière comme un tuyau d'eau qu'il faut rectifier pour qu'il envoie les crues le plus vite possible en aval", dit M. Guespereau.
"On perd toute la valeur que les rivières apportent en termes d'épuration, en se dilatant ou se rétractant en fonction des saisons." "La vie a besoin de ces rythmes", dit le directeur de l'agence, citant notamment le brochet, qui "a besoin des crues pour se nourrir dans les herbes inondées".
Les stations où l'état de l'eau est moyen, voire mauvais, sont principalement situées "sur les cours d'eau nord-alpins impactés par l'énergie hydraulique, dans les zones où prédomine l'agriculture intensive" et dans celles fortement urbanisées, comme le pourtour de la Méditerranée, selon le rapport.
Sur les bassins versants Rhône-Méditerranée et de Corse, 2/3 des rivières en mauvais état écologique ont subi de graves modifications :
La suppression ou l’aménagement de seuils dans les rivières pour libérer la circulation de la vie aquatique, le reméandrage de cours d’eau, la renaturation des bords de cours d’eau et d’anciens bras morts sont des priorités pour que les rivières redeviennent des milieux de vie de qualité pour les poissons.
L'agence note cependant quelques progrès pour la qualité chimique de l'eau, particulièrement la division par dix des concentrations en ammonium, grâce à l'amélioration des stations d'épuration.
Ce rapport complet est disponible en pdf ici
En témoignage sur les dangers des Pesticides, voici celui de Paul François, l'agriculteur victime des pesticides qui a porté plainte contre Mosanto, et dont procès débute la semaine prochaine, lundi 12 décembre 2011.
Paul François, victime des pesticides par MDRGF
La moitié des eaux des bassins Rhône-Méditerranée et Corse sont en mauvais état écologique en raison de la pollution par les pesticides et de l'aménagement excessif des rivières (barrages, digues…), selon l'agence régionale de l'eau.
"Des efforts sensibles seront nécessaires dans les années à venir pour garantir un bon état des eaux, dans un contexte de changement climatique où la ressource en eau risque de se raréfier", conclut le rapport 2010 de l'agence de l'eau Rhône-Méditerranée et Corse, un établissement public dépendant du ministère de l'écologie.
Selon ce rapport – le premier dans son genre pour l'agence publique –, 51 % des rivières affichent un bon état écologique, permettant en particulier "le maintien des communautés aquatiques, floristiques et faunistiques".
C'est un peu mieux que l'ensemble de la France, qui plafonne à 45 %. Mais on est "loin des 66 % fixés à l'horizon 2015 par le Grenelle de l'environnement", note l'agence, qui a effectué près de 3 millions d'analyses dans quelque 1 500 stations.
DU ROUNDUP DANS TROIS COURS D'EAU SUR QUATRE
« Le plus alarmant c'est la présence dans 60 % des rivières et 45 % des nappes de six pesticides interdits d'usage depuis 2003, dont l'atrazine, souligne l'agence de l'eau. Leur présence dans les eaux courantes est la preuve d'un usage actuel, bien qu'illicite. »
Les 6 substances interdites d’utilisation en France et qui figurent parmi les pesticides les plus fréquemment retrouvés dans les rivières du bassin Rhône-Méditerranée sont: le métolachlore, l’atrazine, la simazine, la terbuthylazine, l’oxadixyl. Le diuron, interdit depuis 2008, est également retrouvé.
Toutefois, la plus répandue des substances actives reste le glyphosate (roundup de mosanto) qui se retrouve dans les trois quarts des cours d'eau.
"Les pesticides restent l'ennemi numéro un de la qualité des rivières, en particulier le glyphosate, substance active de l'herbicide Roundup, qui se retrouve dans les trois quarts des cours d'eau", dans des quantités parfois non négligeables, souligne le directeur de l'agence, Martin Guespereau.
Les concentrations rencontrées dans le milieu peuvent être très importantes, aussi bien pour le glyphosate que l’AMPA :
- Ouche à Crimolois (21) : 18 μg/l de glyphosate
- Têt à Sainte-Marie (66) : 16,3 μg/l de glyphosate
- Agulla de la Mare à Alenya (66) : 18,5 μg/l d’AMPA
- Thongue à Saint-Thibéry (34) : 13,3 μg/l d’AMPA
- Bérange à Candillargues (34) : 12,9 μg/l d’AMPA
Les données issues de la banque nationale des ventes des distributeurs (BNVD) sont cohérentes avec ce constat puisque, pour les bassins Rhône-Méditerranée et Corse, le glyphosate figure en tête des ventes de pesticides avec près de 4 000 tonnes vendues sur les années 2008, 2009 et 2010.
Vente sur Internet, achat dans des pays frontaliers ou fonds de stocks : les pesticides interdits d'usage depuis plusieurs années – comme les triazines, des désherbants – se retrouvent aussi dans 60 % des rivières, ce qui prouve un usage récent et illicite. Vu le temps que mettent les pesticides à se dégrader, les nappes sont aussi trop souvent "contaminées au-delà des normes de qualité requises".
De plus, la présence de pesticides dans les rivières et les nappes est d'autant plus préoccupante que l'on n'observe aucune évolution significative à la baisse, estime l'agence. Au total, la moitié des nappes sont polluées au-delà des normes de qualité. L'agence invite donc à renforcer les actions pour réduire l'utilisation de pesticides.
Les grands cours d'eau – Rhône, Saône et Doubs – sont contaminés aussi par nombre d'hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Des PCB – molécule utilisée comme isolant électrique, dangereux pour la santé – ont été retrouvés dans deux cours d'eau à Aix-les-Bains (Savoie). On trouve aussi des métaux, comme le cuivre à l'aval de zones urbaines et industrielles ou de secteurs viticoles.
« Au global, les micropolluants sont présents sur la totalité des sites de surveillance, appuie l'agence. Pour les plus contaminés d'entre eux plus de 100 substances différentes ont été mises en évidence. On peut s'interroger sur les effets que peuvent avoir de tels cocktails sur la faune et la flore aquatique. »
DIGUES ET BARRAGES NEFASTES
Autre message fort et "nouveau", selon M. Guespereau : les deux tiers des rivières en mauvais état écologique sont celles qui ont subi des altérations physiques : débit modifié, seuils ou barrages qui bloquent la circulation des poissons et des sédiments, digues trop étroites qui diminuent les possibilités de reproduction de certaines espèces…
"On a encore beaucoup d'endroits où les responsables voient encore la rivière comme un tuyau d'eau qu'il faut rectifier pour qu'il envoie les crues le plus vite possible en aval", dit M. Guespereau.
"On perd toute la valeur que les rivières apportent en termes d'épuration, en se dilatant ou se rétractant en fonction des saisons." "La vie a besoin de ces rythmes", dit le directeur de l'agence, citant notamment le brochet, qui "a besoin des crues pour se nourrir dans les herbes inondées".
Les stations où l'état de l'eau est moyen, voire mauvais, sont principalement situées "sur les cours d'eau nord-alpins impactés par l'énergie hydraulique, dans les zones où prédomine l'agriculture intensive" et dans celles fortement urbanisées, comme le pourtour de la Méditerranée, selon le rapport.
Sur les bassins versants Rhône-Méditerranée et de Corse, 2/3 des rivières en mauvais état écologique ont subi de graves modifications :
- pour 60 % d’entre elles, leur régime hydrologique a été modifié ;
- pour 70 %, des seuils ou des barrages bloquent la circulation des poissons et des sédiments et vont jusqu’à provoquer des dégénérescences et des disparitions de poissons ;
- pour 70 %, leur morphologie a été dénaturée. En particulier, les digues, qui limitent les zones d’expansion des crues ou empêchent les crues « juste débordantes », diminuent les possibilités de reproduction de certaines espèces.
La suppression ou l’aménagement de seuils dans les rivières pour libérer la circulation de la vie aquatique, le reméandrage de cours d’eau, la renaturation des bords de cours d’eau et d’anciens bras morts sont des priorités pour que les rivières redeviennent des milieux de vie de qualité pour les poissons.
L'agence note cependant quelques progrès pour la qualité chimique de l'eau, particulièrement la division par dix des concentrations en ammonium, grâce à l'amélioration des stations d'épuration.
Ce rapport complet est disponible en pdf ici
En témoignage sur les dangers des Pesticides, voici celui de Paul François, l'agriculteur victime des pesticides qui a porté plainte contre Mosanto, et dont procès débute la semaine prochaine, lundi 12 décembre 2011.
Paul François, victime des pesticides par MDRGF
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