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mercredi 7 décembre 2011
11:08
Une étude confirme le lien entre l'atrazine et des problèmes de reproduction
Une nouvelle étude internationale confirme que l'exposition à l'atrazine, un herbicide, provoque un dysfonctionnement du système reproducteur chez certains animaux. Présentant leur étude dans le Journal of Steroid Biochemistry and Molecular Biology, les scientifiques d'Asie, d'Europe, d'Amérique du Nord et du Sud ont réévalué les éléments attestant d'un lien entre l'exposition à cet herbicide utilisé dans plus de 60 pays de par le monde, et des problèmes de reproduction constatés chez certains mammifères, amphibiens, poissons et reptiles.
Les États-Unis, en particulier, font un usage intensif de l'atrazine, dont ils se servent à raison plus de 34 000 tonnes dans différents types cultures, notamment le maïs. Aux États-Unis, l'atrazine est aussi le pesticide le plus souvent identifié comme responsable de la contamination des eaux souterraines, des eaux de surface et même de l'eau de pluie.
Pour élaborer son rapport, l'équipe a évalué différentes études établissant un lien entre l'exposition de mammifères, d'amphibiens, de poissons et de reptiles à des niveaux anormaux d'androgènes, ainsi que des études mettant en relation l'exposition à l'atrazine et la «féminisation» des gonades mâles chez certains animaux.
Il ressort ainsi que pas moins de 10 études font effectivement état d'une féminisation parmi les grenouilles mâles exposées à l'atrazine, accompagnée, dans certains cas, d'une inversion du sexe de l'animal.
Le professeur Val Beasley de l'université de l'Illinois à Urbana-Champaign aux États-Unis, l'un des co-auteurs de l'étude, et son équipe ont découvert que les grenouilles mâles entrant en contact avec l'atrazine dans la nature présentaient un risque accru de développer des tissus gonadiques à la fois mâles et femelles par rapport aux grenouilles vivant dans un milieu non exposé à l'herbicide.
Citant une étude de 2010 menée par Tyrone Hayes de l'université de Californie à Berkeley aux États-Unis, le professeur Beasley explique: «L'exposition à l'atrazine chez les grenouilles concernait des individus génétiquement mâles, mais qui avaient été transformés en individus femelles et fonctionnaient comme des femelles. Les concentrations concernées n'étaient pourtant pas particulièrement élevées: les niveaux étaient tels qu'on les rencontre dans la nature.»
Ce nouveau rapport met en évidence les dérèglements de la fonction hormonale et du développement sexuel susceptibles d'affecter différentes espèces animales - mais aussi des cellules humaines - exposées à cet herbicide.
Les résultats confirment que l'exposition à l'atrazine est responsable de différentes mutations, parmi lesquelles des changements dans l'expression des gènes impliqués dans la signalisation hormonale, des interférences avec la métamorphose et l'inhibition d'enzymes clés régulant la production d'oestrogènes et d'androgènes, et qu'elle a un impact sur le développement reproducteur et le fonctionnement normal du mâle et de la femelle.
«L'une des choses qui est apparue clairement en rédigeant cet article est que l'atrazine opère suivant différents mécanismes», explique le professeur Hayes, auteur principal du rapport. «Il a été démontré qu'elle augmente la production de cortisol (l'hormone du stress); qu'elle inhibe certaines enzymes jouant un rôle clé dans la production de stéroïdes, tout en augmentant la production d'autres hormones; qu'elle empêche d'une certaine manière les androgènes de se lier à leurs récepteurs.»
Comme le dit le professeur Beasley: «Le cortisol constitue une réponse non spécifique au stress chronique». Or, il se fait que les espèces animales qui se sont installés dans bon nombre d'habitats modernes sont stressées une bonne partie du temps. Elles le sont parce qu'elles sont trop nombreuses dans ce qu'il leur reste d'habitats. Elles le sont aussi en raison du manque d'oxygène dans l'eau, lequel résulte d'un manque de végétaux dans l'eau (autre conséquence de l'utilisation des herbicides). Elles sont stressées en raison de la présence d'autres contaminants dans l'eau. À la longue, la libération prolongée de cortisol provoque chez elles une immunodépression.»
S'il est vrai que certaines études ne démontrent aucun effet ni aucun effet différent lié à l'exposition à l'atrazine, toutes ne sont cependant pas semblables. «Elles portent tantôt sur des espèces différentes, tantôt sur des durées d'exposition différentes, des stades de développement ou encore des souches différentes d'une même espèce», précise le professeur Beasley.
Et le professeur Hayes de conclure: «J'espère que ceci encouragera les responsables politiques à prendre en compte la totalité des données et à se poser certaines questions très vastes: souhaitons-nous la présence de cette substance dans notre environnement? Sachant ce que nous savons, voulons-nous que nos enfants ingurgitent cette substance? Je suis sûr qu'ils y répondront par la négative.»
Cette étude a réuni des scientifiques d'Argentine, de Belgique, du Brésil, du Canada, des États-Unis, du Japon et du Royaume-Unis.
Pour de plus amples informations, consulter:
The Journal of Steroid Biochemistry and Molecular Biology:
http://www.journals.elsevier.com/the-journal-of-steroid-biochemistry-and-molecular-biology/
University of Illinois:
http://www.uillinois.edu/
Une nouvelle étude internationale confirme que l'exposition à l'atrazine, un herbicide, provoque un dysfonctionnement du système reproducteur chez certains animaux. Présentant leur étude dans le Journal of Steroid Biochemistry and Molecular Biology, les scientifiques d'Asie, d'Europe, d'Amérique du Nord et du Sud ont réévalué les éléments attestant d'un lien entre l'exposition à cet herbicide utilisé dans plus de 60 pays de par le monde, et des problèmes de reproduction constatés chez certains mammifères, amphibiens, poissons et reptiles.
Les États-Unis, en particulier, font un usage intensif de l'atrazine, dont ils se servent à raison plus de 34 000 tonnes dans différents types cultures, notamment le maïs. Aux États-Unis, l'atrazine est aussi le pesticide le plus souvent identifié comme responsable de la contamination des eaux souterraines, des eaux de surface et même de l'eau de pluie.
Pour élaborer son rapport, l'équipe a évalué différentes études établissant un lien entre l'exposition de mammifères, d'amphibiens, de poissons et de reptiles à des niveaux anormaux d'androgènes, ainsi que des études mettant en relation l'exposition à l'atrazine et la «féminisation» des gonades mâles chez certains animaux.
Il ressort ainsi que pas moins de 10 études font effectivement état d'une féminisation parmi les grenouilles mâles exposées à l'atrazine, accompagnée, dans certains cas, d'une inversion du sexe de l'animal.
Le professeur Val Beasley de l'université de l'Illinois à Urbana-Champaign aux États-Unis, l'un des co-auteurs de l'étude, et son équipe ont découvert que les grenouilles mâles entrant en contact avec l'atrazine dans la nature présentaient un risque accru de développer des tissus gonadiques à la fois mâles et femelles par rapport aux grenouilles vivant dans un milieu non exposé à l'herbicide.
Citant une étude de 2010 menée par Tyrone Hayes de l'université de Californie à Berkeley aux États-Unis, le professeur Beasley explique: «L'exposition à l'atrazine chez les grenouilles concernait des individus génétiquement mâles, mais qui avaient été transformés en individus femelles et fonctionnaient comme des femelles. Les concentrations concernées n'étaient pourtant pas particulièrement élevées: les niveaux étaient tels qu'on les rencontre dans la nature.»
Ce nouveau rapport met en évidence les dérèglements de la fonction hormonale et du développement sexuel susceptibles d'affecter différentes espèces animales - mais aussi des cellules humaines - exposées à cet herbicide.
Les résultats confirment que l'exposition à l'atrazine est responsable de différentes mutations, parmi lesquelles des changements dans l'expression des gènes impliqués dans la signalisation hormonale, des interférences avec la métamorphose et l'inhibition d'enzymes clés régulant la production d'oestrogènes et d'androgènes, et qu'elle a un impact sur le développement reproducteur et le fonctionnement normal du mâle et de la femelle.
«L'une des choses qui est apparue clairement en rédigeant cet article est que l'atrazine opère suivant différents mécanismes», explique le professeur Hayes, auteur principal du rapport. «Il a été démontré qu'elle augmente la production de cortisol (l'hormone du stress); qu'elle inhibe certaines enzymes jouant un rôle clé dans la production de stéroïdes, tout en augmentant la production d'autres hormones; qu'elle empêche d'une certaine manière les androgènes de se lier à leurs récepteurs.»
Comme le dit le professeur Beasley: «Le cortisol constitue une réponse non spécifique au stress chronique». Or, il se fait que les espèces animales qui se sont installés dans bon nombre d'habitats modernes sont stressées une bonne partie du temps. Elles le sont parce qu'elles sont trop nombreuses dans ce qu'il leur reste d'habitats. Elles le sont aussi en raison du manque d'oxygène dans l'eau, lequel résulte d'un manque de végétaux dans l'eau (autre conséquence de l'utilisation des herbicides). Elles sont stressées en raison de la présence d'autres contaminants dans l'eau. À la longue, la libération prolongée de cortisol provoque chez elles une immunodépression.»
S'il est vrai que certaines études ne démontrent aucun effet ni aucun effet différent lié à l'exposition à l'atrazine, toutes ne sont cependant pas semblables. «Elles portent tantôt sur des espèces différentes, tantôt sur des durées d'exposition différentes, des stades de développement ou encore des souches différentes d'une même espèce», précise le professeur Beasley.
Et le professeur Hayes de conclure: «J'espère que ceci encouragera les responsables politiques à prendre en compte la totalité des données et à se poser certaines questions très vastes: souhaitons-nous la présence de cette substance dans notre environnement? Sachant ce que nous savons, voulons-nous que nos enfants ingurgitent cette substance? Je suis sûr qu'ils y répondront par la négative.»
Cette étude a réuni des scientifiques d'Argentine, de Belgique, du Brésil, du Canada, des États-Unis, du Japon et du Royaume-Unis.
Pour de plus amples informations, consulter:
The Journal of Steroid Biochemistry and Molecular Biology:
http://www.journals.elsevier.com/the-journal-of-steroid-biochemistry-and-molecular-biology/
University of Illinois:
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