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vendredi 17 février 2012
La Chine est confrontée à une situation de plus en plus difficile concernant les ressources en eau, car l'industrialisation et l'urbanisation du pays poussent la demande en eau à la hausse, a indiqué jeudi Hu Siyi, vice-ministre chinois des Ressources en eaux, lors d'une conférence de presse.

La pénurie d'eau, la pollution des rivières et la détérioration de l'écologie aquatique sont "particulièrement importantes" et pourraient menacer le développement durable du pays.

Avec une population de 1,3 milliard de personnes, la Chine consomme actuellement plus de 600 milliards de mètres cubes d'eau chaque année, soit trois quarts de ses ressources d'eau exploitables, a indiqué M. Hu.

Selon le ministère, les ressources en eau par habitant ne sont que de 2 100 mètres cubes, soit environ 28% de la moyenne mondiale.

Environ deux tiers des villes chinoises manquent d'eau, alors que 300 millions d'habitants n'ont pas accès à de l'eau potable sûre, causant une pénurie d'eau nationale de plus de 50 milliards de mètres cubes en moyenne chaque année, a-t-il ajouté.


Source Agence de presse Xinhua

vendredi 3 février 2012
Olivier De Schutter, rapporteur spécial de l'ONU pour le droit à l'alimentation, a appelé la communauté internationale à agir afin d'empêcher une crise alimentaire majeure qui menace des millions de personnes dans les pays du Sahel et dans le centre de l'Afrique.

Chiffres effroyables de la famine en Somalie

"Nous ne devons pas attendre que les gens soient affamés pour agir. Le monde doit répondre immédiatement afin d'éviter une crise alimentaire et nutritionnelle de grande ampleur", a déclaré à la presse Olivier De Schutter, qui effectue une visite au Ghana.

Le crise pourrait être provoquée par la sécheresse, de mauvaises récoltes et l'augmentation des prix des produits alimentaires dans les régions concernées, a-t-il dit.

Les pays jusqu'à présent touchés par la sécheresse sont le Tchad, le Mali, la Mauritanie et le Niger, tandis que la situation dans d'autres pays comme le Burkina Faso, le Sénégal et les régions septentrionales du Nigéria et du Cameroun fait l'objet de préoccupations, a-t-il dit.

Six millions de personnes au Niger, 2,9 millions au Mali, et 700 000 en Mauritanie sont affectées, a souligné Olivier De Schutter.

Les enfants davantage exposés

"En raison de leurs besoins nutritionnels plus importants, les enfants sont les plus exposés au risque de mortalité due à la malnutrition, suivis des femmes enceintes et allaitantes et des adolescentes", au Tchad et en Mauritanie, où le manque de céréales s'est nettement aggravé en comparaison avec l'année dernière, a expliqué le responsable de l'ONU.

Les prix des denrées alimentaires ont continué à augmenter. Au Niger, le prix du millet était de 37% plus élevé en novembre 2011 qu'un an auparavant, et les prix d'autres céréales sont de 40% plus élevés que les prix moyens relevés sur cinq ans.

"La saison (de la sécheresse) surviendra plus tôt et durera plus longtemps que d'habitude. Une situation qui rendra le Sahel dépendant d'une manière dramatique des importations de produits alimentaires, qui devront être achetés à des prix astronomiques sur les marchés internationaux", a-t-il expliqué.

Ce qui équivaut à une catastrophe pour des millions de personnes dont les besoins alimentaires vont augmenter alors que leur pouvoir d'achat s'effondre, a-t-il déploré.

Au cours de sa visite au Ghana, Olivier De Schutter doit rencontrer des agriculteurs et des organisations qui combattent le faim et promeuvent la production alimentaire locale.

Source AFP


En République Démocratique du Congo :

718 millions de dollars nécessaire pour l'assistance humanitaire en 2012

La communauté humanitaire en République démocratique du Congo (RDC) a lancé mercredi un appel de 718 millions de dollars pour apporter une assistance d'urgence en 2012 à des centaines de milliers de Congolais qui ont besoin d'abris, d'eau potable, de nourriture, de soins de santé primaire, ainsi que de protection, a annoncé le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

« Des centaines de milliers de Congolaises et de Congolais se tournent aujourd'hui vers la communauté internationale afin d'obtenir une aide urgente pour pouvoir se nourrir, boire de l'eau potable, et faire face aux autres besoins essentiels en termes de santé, de protection, ou encore d'éducation, mais également pour retrouver l'espoir qui leur permettra de reconstruire leurs vies dans la dignité », a déclaré le Coordonnateur humanitaire, Fidèle Sarassoro, lors de la cérémonie du lancement du Plan d'action humanitaire 2012 à Bukavu, dans la Province du Sud-Kivu.

Le Plan d'action humanitaire (PAH) 2012 de la RDC représente la stratégie commune des organisations humanitaires, notamment les agences des Nations Unies et les organisations non gouvernementales, pour répondre de manière coordonnée aux nombreux besoins humanitaires des populations et redonner espoir aux familles et communautés dont les vies et les moyens de subsistance ont été affectés par des conflits, des épidémies, des catastrophes naturelles, ainsi que par l'indisponibilité des services sociaux de base.

En 2011, la mobilisation des acteurs humanitaires et la générosité des bailleurs ont rendu possible une importante réponse aux différents défis humanitaires. Malgré les contraintes, notamment d'ordre sécuritaire et logistique, plus de 7 millions de personnes ont bénéficié de soins sanitaires – y compris contre le choléra ; plus de 3 millions de personnes ont reçu une assistance alimentaire, dont 1,1 million d'enfants à travers les cantines scolaires ; plus de 200 000 enfants dans les zones de conflits ont eu accès à l'éducation ; plus de 2 millions de personnes ont accédé à l'eau potable et plus de 500.000 personnes – essentiellement en milieu rural – ont été appuyées dans la production alimentaire.

Selon OCHA, cette année, l'appel de fonds intervient dans un contexte économique et financier difficile. Les acteurs humanitaires espèrent que cela n'aura pas d'effet significatif sur le financement de l'action humanitaire au risque d'exposer des millions de vies humaines.

Le PAH 2012 s'inscrit en complément des différents programmes de stabilisation et de développement en cours en RDC. Une meilleure coordination entre les activités humanitaires, de stabilisation et de développement éviterait aux acteurs humanitaires d'intervenir dans des urgences liées aux problèmes chroniques ou structurels, tout en empêchant les communautés en situation de sortie de crise de replonger dans l'urgence.
mercredi 11 janvier 2012
Avec les incertitudes liées à la double menace de prolifération nucléaire et de changement climatique, la grande aiguille de la Pendule de l'apocalypse a été avancée d'une minute, ont annoncé mardi des scientifiques internationaux.

Elle indique maintenant cinq minutes avant minuit, a déclaré Allison Macfarlan, présidente du Bulletin des scientifiques atomiques, l'association qui a créé en 1947 cette pendule symbolisant l'imminence d'un cataclysme nucléaire.

En janvier 2010, cette association, qui compte 18 prix Nobel, avait fait reculer la pendule d'une minute, expliquant ce changement par un état du monde plus encourageant. Elle indiquait alors six minutes avant minuit.

Il y a deux ans, il semblait que les dirigeants du monde pouvaient répondre aux menaces planétaires auxquelles nous sommes confrontés mais cette tendance ne s'est pas poursuivie et a même été inversée, a constaté Allison Macfarlan, également professeur à l'Université George-Mason, précisant que la pendule est désormais ramenée à sa position de 2007.

Lawrence Krauss, co-président de l'association et professeur de physique à l'Université d'Arizona (sud-ouest), a évoqué, pour justifier ce nouvel ajustement, les dangers clairs et imminents de prolifération nucléaire et de changement climatique ainsi que la nécessité de trouver des sources d'énergie sûres et durables.

S'exprimant lors d'une conférence de presse, il a également estimé que les dirigeants de la planète font preuve d'inaction face aux problèmes essentiels que sont le changement climatique et la montée des tensions internationales.

Pour ce scientifique, le défi majeur au coeur de la survie de l'humanité au XXIe siècle est de satisfaire les besoins en énergie nécessaires à la croissance économique dans les pays en développement et industrialisés sans porter davantage préjudice au climat et sans engendrer une plus grande prolifération nucléaire.

Jayantha Dhanapala, un membre du Bulletin des scientifiques nucléaires et ancien ambassadeur du Sri Lanka à l'ONU, a expliqué que malgré la promesse d'un nouvel état d'esprit entre les Etats-Unis et la Russie, le chemin vers un monde sans armes nucléaires est incertain.

Au total, environ 19.500 armes nucléaires sont déployées à travers la planète.

Kenneth Benedict, directeur général du Bulletin des scientifiques atomiques a cependant apporté une note plus optimiste à ce tableau. Selon lui, le groupe de scientifiques est encouragé par le printemps arabe, les mouvements Occupy, la contestation politique en Russie.

Qu'il s'agisse de relever les défis de l'énergie nucléaire, de soulager les souffrances résultant du réchauffement climatique provoqué par les activités humaines, ou d'éviter un conflit nucléaire dans un monde instable, le pouvoir du peuple est essentiel, a-t-il ajouté.

C'est la raison pour laquelle nous demandons aux autres scientifiques et experts de se joindre à nous pour mobiliser les citoyens (...) afin de faire pression sur les responsables politiques et industriels, a expliqué Kenneth Benedict.

Depuis sa création en 1947, la Pendule de l'apocalyspe a été ajustée 19 fois.


Source ©AFP / 10 janvier 2012






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jeudi 22 décembre 2011
Les Nations unies ont lancé jeudi un appel à l'aide internationale pour les sinistrés de la tempête tropicale Washi qui a déferlé sur le sud des Philippines, faisant plus d'un millier de morts et détruisant ou endommageant près de 30.000 habitations.

Le coordinateur de l'ONU pour les Philippines, Soe Nyunt-U, a appelé la communauté internationale, les organisations humanitaires et d'autres donateurs à rassembler 28,6 millions de dollars d'aide d'urgence pour les quelque 500.000 personnes affectées à divers degrés.

"C'est comme si les villes avaient été frappées par un tsunami intérieur", a déclaré Soe Nyunt-U dans un communiqué. "Des zones entières ont été complètement rasées, où seuls quelques bâtiments solides ont résisté, bien qu'ayant subi d'importants dégâts".


lundi 19 décembre 2011
Selon un bilan communiqué dimanche 18 décembre en fin de matinée, le typhon Washi, qui a balayé le sud des Philippines vendredi, a fait au moins 800 morts. Ce chiffre pourrait encore augmenter dans les prochaines heures. Des centaines de personnes sont encore portées disparues, et plus de 100 000 personnes ont quitté leur logement après le passage du typhon.

La tempête a laissé des milliers de Philippins sans abri, eau et électricité, dans un paysage de désolation, envahi par l'odeur des corps décomposés. Des villages entiers ont été balayés, des routes et des ponts détruits, selon des témoins.

La tempête a touché de plein fouet l'île de Mindanao, où 97 corps ont été repêchés à Cagayan de Oro, un des principauxports de l'île, et 75 à Iligan, un autre port du sud, selon un porte-parole, le colonel Leopoldo Galon, qui a précisé que 375 personnes étaient portées disparues dans ces deux seules villes.

Près de 2 000 personnes prises dans les inondations ont été récupérées par les secours militaires en camion, bateau ou hélicoptère, a-t-il ajouté. "Je ne peux pas expliquer comment de pareilles choses arrivent, des villages entiers ont été balayés vers la mer", a déclaré Leopoldo Galon.

Des villages entiers ont été balayés par les inondations, des routes et des ponts ont été détruits, selon des témoins. "Les régions touchées sont si étendues que les recherches n'ont pu atteindre toute la zone. Beaucoup des maisons ont été emportées, ce qui signifie que les corps (des habitants) aussi ont été déplacés", a déclaré dimanche à l'AFP Mme Gwen Pang, secrétaire général de la Croix-Rouge. "Nous ne comptons pour le moment que les cadavres dans les morgues", a-t-elle ajouté.

La tempête a aussi touché la petite île de Negros. Elle a atteint l'île de Palawan (ouest) dimanche avant l'aube et continuait sa progression vers l'ouest, au-dessus de la mer de Chine méridionale, selon les services météo. Le gouvernement et la Croix-Rouge des Philippines ont lancé des appels à l'aide pour nourrir, vêtir et abriter plus de 35.000 personnes réfugiées dans des centres d'évacuation. Les autorités ont comparé Washi au typhon Ketsana, un des plus meurtriers de ces dernières années. Il avait noyé une grande partie de Manille sous les eaux en 2009 et causé la mort de 464 habitants.

L'armée, dont 20.000 soldats ont été mobilisés, continuait de retirer des cadavres ensevelis sous des torrents de boue.

"Les cadavres se décomposent très rapidement parce que ce sont des noyés et que les corps sont gonflés d'eau boueuse", a déclaré à l'AFP Leonardo Vicente Corrales, un journaliste de Cagayan de Oro.

Source :
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mardi 13 décembre 2011
De fortes pluies aux Philippines en juin 2011 ont entrainé des inondations à Mindanao.

La Coordonnatrice humanitaire des Nations Unies pour les Philippines, Jacqui Badcock, au nom des organisations humanitaires internationales et nationales, a déclaré lundi avoir besoin de 38 millions de dollars pour aider le gouvernement philippin à fournir une aide humanitaire d'urgence à 680.000 personnes dans le centre de Mindanao.

De nouveaux déplacements, à la fois de court terme et de long terme, continuent de se produire à Mindanao en raison d'affrontements armés sporadiques, exacerbés par de graves inondations provoquées par de fortes pluies saisonnières.

L'équipe humanitaire aux Philippines, dirigée par Mme Badcock et soutenue par le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, a lancé lundi le Programme d'action humanitaire 2012 pour Mindanao (Philippines), qui est destiné à fournir une aide aux personnes vulnérables affectées par les affrontements et les catastrophes naturelles.

« La situation reste précaire, et les gens continuent de vivre dans la peur et l'incertitude », a dit Mme Badcock. « Notre objectif est de les aider à reconstruire leurs vies aussi vite que possible. »

Le programme d'action couvre les besoins de 30 projets sur les 12 prochains mois. Huit agences de l'ONU, une organisation internationale et 10 organisations non-gouvernementales ont proposé ces projets en partenariat avec leurs homologues du gouvernement et plus de 50 organisations humanitaires.


mercredi 7 décembre 2011
Les rapaces menacés par la bromadiolone


22 rapaces, dont le très menacé milan royal, ont été retrouvés morts, en un mois, en Auvergne, dans des parcelles traitées à la bromadiolone.

Il s’agit là d’une véritable hécatombe. La LPO dénonce l’utilisation de ce poison anticoagulant aux effets, hélas bien connus, sur l’ensemble de la faune et exige une suspension immédiate des campagnes de traitements dans les zones fréquentées par ce rapace, peut on lire dans un communiqué de presse.

La bromadiolone est un anticoagulant dont la toxicité a été démontrée chez les oiseaux, les poissons et les invertébrés aquatiques vivants dans l’eau ou le sédiment. Cette écotoxicité, démontrée en laboratoire, a été depuis retrouvée en milieu ouvert. Chez l’animal, la bromadiolone présente une toxicité aiguë par voie orale et par inhalation, une toxicité sur la reproduction et le développement, et possède un effet cancérigène. Des cas d’intoxication humaine par ingestion ont également été rapportés.

L’utilisation de ce poison devait d’ailleurs être interdite, sur le territoire français, à partir du 31 décembre 2010, mais elle a finalement été à nouveau autorisée par l’Europe et le ministère de l’Agriculture.

Parmi les 22 cadavres découverts dans le Puy-de-Dôme, 14 sont des milans royaux et 8 des buses variables, deux espèces protégées par la loi. Tous ces cadavres ont été découverts sous des reposoirs dans des secteurs traitées avec de la bromadiolone. Cet anticoagulant est utilisé pour lutter contre les populations de campagnols terrestres, qui provoquent des dégâts à la production de fourrage, peut on lire dans un communiqué de presse.

Dans les années 1980-1990, l’emploi massif de la bromadiolone avait provoqué un déclin de 80 % de la population de milans royaux dans le Doubs. En cette période, où près de 400 milans royaux se nourrissent dans ces secteurs traités, la LPO constate que ces campagnes de traitements provoquent une nouvelle hécatombe. A noter qu’au printemps, la moitié des couples de milans royaux, nichant dans un secteur des volcans d’Auvergne, avait déjà disparu sur des zones traitées.

Démunie devant un tel scénario, la LPO déplore l’immobilisme et le mutisme des services de l’Etat en Auvergne, pourtant alertés de la situation catastrophique actuelle. La nocivité de cette substance n’est plus à démontrer.

Aujourd’hui, des techniques alternatives à la lutte chimique (piégeage, travail du sol…) existent et ont prouvé leur efficacité. Une politique de gestion des milieux, favorisant un paysage agricole diversifié (haies, boqueteaux), s’avère également être un meilleur antidote à la prolifération des rongeurs.

« Notre organisme déplore l’incohérence des politiques publiques. Faut-il encore rappeler que la France abrite la deuxième population mondiale de milans royaux après l’Allemagne ? Elle a donc une lourde responsabilité dans la conservation de ce rapace présent uniquement en Europe.

La situation est d’autant plus déplorable et paradoxale que le milan royal bénéficie d’un plan national de restauration et d’un plan d’action européen », déclare la LPO.

En attendant, la LPO demande la suspension immédiate de tous les traitements à la bromadiolone dans les zones fréquentées par le milan royal.

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La LPO lance une campagne de sauvegarde de « l’effraie des clochers »


En France, chaque année, une chouette effraie meurt tous les 2 kilomètres d’autoroute, tandis que ses sites de nidification (granges, clochers) se raréfient. Cette nouvelle campagne s’organise autour de deux actions phares, « Roulez moins vite la nuit » et « Posez des nichoirs », pour lutter contre les deux principales menaces qui pèsent sur la chouette effraie

L'Effraie des clochers (Tyto alba) est un rapace nocturne protégé aussi couramment appelée chouette effraie ou "dame blanche". Sa répartition est ubiquiste, elle habite tous les continents, sauf l'Antarctique et certaines îles. C'est l'espèce de strigiformes la plus répandue au monde (Konig, 1999). L'Effraie des clochers est la seule espèce de la famille des tytonidés, vivant en Europe, notamment en France.

De nombreuses menaces pèsent sur l'Effraie des clochers. Du fait de son vol rasant lors de la chasse (faible hauteur, en général entre 1,5 et 3 m), l'Effraie est particulièrement vulnérable aux collisions avec des véhicules. Ainsi, le trafic automobile est la première cause de mortalité déterminée à partir des reprises : 40 à 70 % des Effraies sont retrouvées mortes sur les routes. En France, le nombre d'Effraies tuées annuellement est de l'ordre de 10 000 à 20 000, voire plus (pour près de 10 000 grands mammifères sauvages).

En effet, en France, chaque année, une chouette effraie meurt tous les 2 kilomètres d’autoroute, tandis que ses sites de nidification (granges, clochers) se raréfient. Malgré le déclin prononcé de la « dame blanche » et l’implication ancienne de quelques pionniers, cette espèce n’avait jamais fait l’objet d’une mobilisation nationale.

Cette nouvelle campagne s’organise autour de deux actions phares, « Roulez moins vite la nuit » et « Posez des nichoirs », pour lutter contre les deux principales menaces qui pèsent sur la chouette effraie

Mais c’est désormais chose faite, puisque la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) vient de lancer à l’échelle nationale un plan de sauvegarde ainsi qu’une campagne de sensibilisation, avec pour objectif de faire connaître au grand public cette espèce afin de la protéger et de la sauvegarder.

Par ailleurs, la raréfaction des sites de nidification menace également la chouette effraie. « Comme elle ne construit pas de nid, elle utilise, en effet, en dehors des arbres creux, des lieux aménagés par l’homme (clochers, granges et autres habitations). Or, les vieilles granges disparaissent au profit de bâtiments plus modernes, les combles deviennent habitables et les clochers sont grillagés pour empêcher les pigeons d’y rentrer. Une solution reste alors la pose de nichoirs. Une première opération a été lancée, dans ce sens, cet automne, avec le soutien de la Fondation Nature et Découvertes : 150 nichoirs ont été diffusés au réseau national de protection de la nature », note la LPO.

D’autre menace guettent cette espèce. La disparition des prairies et des haies boisées du fait du remembrement nuit à l'Effraie car cela engendre la disparition des rongeurs qui constituent la base de son alimentation. La suppression des haies est aussi responsable des accidents avec les automobiles car les haies obligeaient l'Effraie à voler plus haut aux abords des routes. De même la pose de grillage contre les pigeons sur les clochers et la démolition des vieux bâtiments suppriment de nombreux sites de nidification pour l'Effraie.

Les populations d'Effraie ont été affectées par les pesticides employés depuis la fin de la seconde guerre mondiale (près de 100 000 tonnes par an en France). Ainsi les organochlorés comme le DDT utilisé dès 1943 et interdit dans les pays industrialisés au début des années 1970, le lindane, l'aldrine et la dieldrine ont un impact maximal au sommet de la pyramide alimentaire. Chez les Effraies outre des taux impressionnants de concentration dans le sang et les organes, l'épaisseur de la coquille des oeufs s'amincit et cela met en péril les couvées.

Le statut de conservation de l'espèce apparaît défavorable. Les spécialistes estiment que ses effectifs nationaux sont en lente régression. En l’an 2000, sa population française était comprise, selon BirdLife International entre 20 000 à 60 000 couples, ..........tandis qu’aujourd’hui dans certaines régions, l'espèce est classée en liste rouge régionale (comme espèce à surveiller en Champagne-Ardenne et comme espèce vulnérable en Rhône-Alpes).

Un plan de sauvegarde sur cinq ans vient d’être lancé, suite de la réunion nationale des spécialistes de l’espèce à Buoux (Vaucluse). Ce plan, et le réseau qui le soutient, permettront d’obtenir des estimations plus récentes et plus complètes des populations d’effraie, peut on lire dans un communiqué de presse.

Il aura pour objectifs de faire connaître au grand public, l’espèce, les dangers qui la menacent et les actions de protection mises en œuvre par le réseau pour la sauvegarder. Ces dernières, très simples à mettre en place, peuvent être menées à l’échelle aussi bien collective qu’individuelle.

« Nous espérons que la mobilisation de tous, automobilistes, agriculteurs, associations permettra d’assurer l’avenir de l’effraie des clochers à nos cotés », note la LPO.


Source LPO


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mercredi 30 novembre 2011
La fonte accélérée des sous-sols arctiques gelés, le permafrost, va encore accentuer l'effet du réchauffement climatique dans des proportions d'autant plus inquiétantes qu'elles sont largement sous-estimées par les modèles climatiques actuels, avertit une étude.

Avec la hausse rapide des températures dans les régions arctiques, le permafrost, qui reste habituellement gelé tout au long de l'année, est en train de fondre.

Aussi appelé pergélisol, il représente près de 19 millions de km2, soit environ un cinquième des terres émergées de l'Hémisphère nord.

Ce permafrost constitue une gigantesque réserve de carbone organique, les restes des plantes et des animaux qui se sont accumulées dans le sol au fil des millénaires. Ce stock de carbone est neutralisé par le gel dans le sous-sol, mais avec la fonte du permafrost, les organismes microbiens commencent à le décomposer et à en libérer une partie dans l'atmosphère.

Au total, les terres arctiques renfermeraient quelque 1.700 milliards de tonnes de carbone.

C'est environ quatre fois plus que tout le carbone émis par les activités humaines au cours des temps modernes et le double de ce que contient l'atmosphère actuellement, soulignent deux biologistes américains, Edward Schuur et Benjamin Abbott, dans un commentaire publié mercredi par la revue britannique Nature.

Selon ces scientifiques et une quarantaine d'experts internationaux du réseau Permafrost Carbon Network signataires de l'étude, ce chiffre représente plus du triple des estimations précédentes utilisées dans les modèles de changement climatique.

La raison de cet écart est toute simple: on mesure habituellement le carbone au sein du premier mètre de sol en surface. Mais au fil des millénaires, l'alternance de gel et de dégel et la migration des sédiments ont produit un effet de brassage qui a enfoui le carbone du permafrost beaucoup plus profondément, expliquent ces experts.

Des scénarios à l'étude

Selon leurs calculs, la fonte du permafrost va relâcher dans l'atmosphère un volume de carbone équivalent à celui produit par la déforestation, si cette dernière se poursuit au rythme actuel. Mais ces émissions auront un impact sur le réchauffement climatique 2,5 fois plus élevé, car la fonte du permafrost produit non seulement du dioxyde de carbone (CO2) mais aussi du méthane (CH4), un gaz à effet de serre particulièrement redoutable.

L'impact potentiel du méthane sur le réchauffement est environ 25 supérieur à celui du CO2 à un horizon d'une centaine d'années, insistent les membres du réseau Permafrost Carbon Network.

En fonction de différents scénarios retenus par le GIEC (Groupe d'experts sur l'évolution du climat), ils ont donc tenté d'évaluer la fonte du permafrost et les émissions de carbone qui en découleraient, obtenant selon eux des résultats frappants.

Si la température moyenne des zones arctiques augmentait de 2,5°C d'ici 2040 (par rapport à la moyenne de la période 1985-2004), le permafrost relâcherait 30 à 63 milliards de tonnes de carbone (CO2 et méthane confondus). Avec une augmentation de 7,5°C d'ici 2100, on passerait à une quantité de 232 à 380 milliards de tonnes.

Une estimation 1,7 à 5,2 fois plus grande que celles retenues par des études récentes sur la base de scénarios similaires, relèvent les auteurs.

Quel que soit le scénario de réchauffement retenu, l'essentiel du carbone émis dans l'atmosphère serait du CO2, le méthane ne représentant qu'environ 2,7% du total. Néanmoins, le CH4 ayant un potentiel de réchauffement global plus élevé, il serait responsable de plus de la moitié du changement climatique induit par les émissions de carbone du permafrost, soulignent-ils.


Source ©AFP

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jeudi 20 octobre 2011
Les autorités thaïlandaises ont renoncé jeudi à préserver totalement Bangkok des pires inondations depuis des décennies, annonçant que toutes les écluses de la capitale devaient être ouvertes pour permettre l'évacuation des eaux vers la mer.

"On ne peut pas bloquer l'eau indéfiniment (...). Plus nous la bloquons, plus l'eau monte", a déclaré la Premier ministre Yingluck Shinawatra, qualifiant cette catastrophe de "crise nationale".

Yingluck a finalement opté dans l'après-midi pour l'ouverture des 200 écluses qui régulent les quelque 2.000 kilomètres de cours d'eau et canaux d'une mégalopole de 12 millions d'habitants.

"J'ai décidé de demander à Bangkok d'ouvrir toutes les écluses, ce qui pourrait provoquer des inondations, afin de drainer l'eau vers la mer aussi vite que possible". "Simultanément, les pompes vont fonctionner", a-t-elle ajouté. Selon les chiffres officiels, la capitale compte 158 stations qui pompent environ 1.500 m3 par seconde, et sept vastes canalisations souterraines, alors que plus de 10 milliards de m3 d'eau doivent être évacués.

L'annonce a provoqué une nouvelle ruée des habitants vers les supermarchés où les réserves d'eau étaient souvent déjà épuisées.

Le gouvernement, qui subit son premier vrai test depuis sa prise de pouvoir en août, se bat d'arrache-pied depuis deux semaines pour empêcher la capitale d'être gagnée par les eaux.

Des dizaines de kilomètres de digues de fortune, en sacs de sable, ont été érigés, permettant pour l'instant de garder au sec le centre d'affaires et les aéroports. Mais de gigantesques masses d'eau se sont accumulées au nord de la ville, noyant une partie de la grande banlieue.

Le pouvoir était ainsi confronté au dilemme entre soulager enfin ces régions au nord et à l'est, quitte à inonder une partie de Bangkok, ou préserver coûte que coûte la capitale.

Mercredi, un conseiller du Centre d'alerte national pour les catastrophes naturelles, l'amiral Kohlak Charoenruk, avait d'ailleurs plaidé pour une évacuation des eaux vers la mer à travers Bangkok, craignant à défaut "des épidémies et un désastre humanitaire".

Face à la menace, Bangkok a placé mercredi en alerte sept districts, qui abritent au moins 900.000 personnes.

"L'eau est susceptible de passer à travers la partie Est de Bangkok", a déclaré jeudi Jate Sopitpongsthorn, porte-parole de l'administration de la capitale, précisant qu'elle atteindrait le canal de Rangsit, à la limite nord de la ville, dans la nuit de jeudi à vendredi.

Le gouvernement a de son côté mobilisé 50.000 soldats et 30.000 policiers, postant notamment des hommes près des digues pour empêcher leur destruction volontaire par les habitants des zones déjà submergées.

Les inondations, provoquées par une saison de mousson anormalement abondante, ont fait au moins 320 morts et trois disparus, selon le dernier bilan, jeudi matin.

L'opposition a réclamé mercredi l'état d'urgence pour donner plus de pouvoir aux militaires et permettre notamment les évacuations de force et l'interdiction de certains axes à la circulation. Une option que le gouvernement a cependant refusé.

Yingluck se voit reprocher depuis plusieurs jours indécision et déclarations contradictoires. La soeur de l'ex-Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra, une femme d'affaires entrée en politique deux mois avant les élections de juillet, peine à convaincre sur ses capacités à gouverner.

Avant même que Bangkok ne soit touchée, la facture totale du désastre se comptait en milliards d'euros. Le gouvernement a adopté mardi l'augmentation du déficit budgétaire de l'année fiscale en cours de 50 milliards de bahts (1,18 milliard d'euros) supplémentaires pour financer un programme d'aide et de reconstruction.

De nombreuses zones industrielles ont été inondées, paralysant l'appareil productif notamment dans les secteurs de l'automobile et de la haute technologie.


mercredi 19 octobre 2011
Le monde va devoir dépenser chaque année 1.500 milliards de dollars -soit presque la totalité de la dette de la France- pour faire face au bond de la demande en énergie d'ici 2035, a averti mardi l'Agence Internationale de l'Energie (AIE), qui s'inquiète notamment pour l'Afrique et le Moyen-Orient.

Cumulé jusqu'en 2035, le chiffre mondial atteint la somme vertigineuse de 38.000 milliards de dollars d'investissements, soit plus de 27.500 milliards d'euros et près de 15% de plus que la précédente estimation de l'agence, bras énergétique des pays développés.

"C'est énorme", a reconnu l'économiste en chef de l'AIE Fatih Birol. "Les coûts de production augmentent dans de nombreuses parties du monde et il devient de plus en plus difficile d'extraire l'énergie, c'est pour cela que nos chiffres augmentent substantiellement", a-t-il expliqué à l'AFP.

"Si nous ne trouvons pas cet argent, la production n'augmentera pas autant qu'elle doit le faire, avec pour résultat des prix bien supérieurs à ce qu'ils sont aujourd'hui", a averti l'économiste turc de l'AIE, qui dépend de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Cette flambée se fera sentir dès les cinq prochaines années faute d'injection suffisante d'argent frais, selon lui.

Les hydrocarbures (pétrole 26% et gaz 25%) représentent toujours la majorité des besoins d'investissement en énergie au cours du prochain quart de siècle, selon l'AIE, avec des besoins de 10.000 milliards de dollars dans le pétrole et 9.500 milliards dans le gaz.

Au fur et à mesure que les anciens gisements pétroliers et gaziers s'épuisent, les compagnies se tournent vers des sites beaucoup plus profonds, techniquement plus difficiles à exploiter, ou situés loin au large comme au Brésil ou dans des zones reculées (Arctique...), ce qui coûte beaucoup plus cher.

Avec la connexion attendue d'une grande partie de l'humanité au réseau électrique et le développement économique, l'électricité représentera l'essentiel (45%) du reste des besoins, avec une projection de 16.900 milliards, très loin devant le charbon (3%, 1.100 milliards) et les biocarburants (1%, 300 milliards).

Plus de 1,3 milliard de personnes dans le monde n'ont toujours pas accès au courant électrique, selon l'AIE.

Selon M. Birol, "nous voyons ces investissements se profiler dans certaines régions", mais le principal "point d'interrogation" concerne l'Afrique et le Moyen-Orient, où il a déploré un manque d'investissement.

L'AIE, qui représente les intérêts des pays riches grands consommateurs de pétrole, appelle régulièrement l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a relever sa production d'or noir et à investir pour augmenter ses capacités.

Mais d'autres facteurs comme la pauvreté et les violences font que les Etats africains ou moyen-orientaux concernés ont d'autres priorités, a souligné M. Birol, dans un contexte d'incertitude régionale créée par le Printemps arabe.

Concernant la Libye, où la production a repris plus vite que prévu après avoir été interrompue par la guerre contre le régime de Mouammar Kadhafi, l'économiste a dit qu'il serait "positivement surpris" si la production de pétrole retrouvait son niveau d'avant le conflit avant 2013.

L'AIE, qui organise mardi et mercredi une réunion en présence notamment d'une trentaine de ministres de l'Energie, doit présenter en novembre son rapport annuel de référence sur l'énergie, dont les chiffres présentés mardi sont extraits.

Plusieurs grands pays non membres de l'organisation sont représentés, notamment les moteurs de la croissance mondiale: la Chine, l'Inde, le Brésil et la Russie.

Source : AFP


Crésus from Ars Memorandi on Vimeo.

jeudi 29 septembre 2011
Des écologistes en Arménie ont averti jeudi que le plus grand lac du pays était en danger en dépit des efforts entrepris par le gouvernement pour sauver la plus importante source d'eau de cette ancienne république soviétique du Caucase.

Les prétendues activités d'agences officielles et les dépenses abusives de fonds budgétaires menacent l'existence du lac Sévan, l'un des plus vastes du monde, ont indiqué une cinquantaine d'associations de défense de l'environnement dans un communiqué.

Ce lac situé dans la province de Gegharkunik (est), qui sert également à l'irrigation et la pêche, a vu son niveau diminuer de plus de 20 mètres depuis les deux dernières décennies, en raison de son exploitation excessive, selon la même source.

Les autorités ont adopté un plan visant à restaurer les niveaux d'eau d'il y a dix ans. Des limites de pompage d'eau pour l'irrigation ont été instaurées en 2008 et l'utilisation des eaux du lac pour la production hydroélectrique a été interdite.

Grâce à ces mesures, le niveau d'eau du lac a recommencé à augmenter de 25 à 35 centimètres par an, soit plus trois mètres au cours des dernières années, a déclaré à l'AFP un responsable du ministère arménien de la protection de l'environnement.

Mais des écologistes ont mis en garde contre la persistance de sérieux problèmes, soulignant notamment que la qualité de l'eau était affectée par l'exploitation du lac.

L'eau du lac Sévan est plus importante que toutes les ressources de pétrole ou de gaz. La population peut vivre sans ces ressources, mais pas sans eau, a déclaré à l'AFP le chef de l'Union des Verts, Hakob Sanasarian.


Source ©AFP

Pour en savoir plus ...suite de l'article ici... (lac Sévan une histoire sans fin)

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Environmental Film. Lake Sevan from Vem Media Arts on Vimeo.

lundi 12 septembre 2011
L'étendue des glaces de l'Arctique, l'un des éléments clés du thermostat de la planète, a atteint cette semaine son niveau le plus bas depuis le début des observations par satellite en 1972, ont annoncé samedi des scientifiques allemands.

Le 8 septembre, les glaces du pôle Nord ne couvraient plus que 4,24 millions de kilomètres carrés, selon l'Institut de physique environnementale de l'Université de Brême.

Il s'agit d'"un minimum historique", inférieur d'environ 0,5% au précédent record de septembre 2007, souligne Georg Heygster, responsable du département de télédétection de l'Institut, dans un communiqué.

Selon le centre américain spécialisé dans l'observation de la neige et de la glace (NSIDC), ce précédent record s'établissait à 4,1 millions de km2. L'écart entre les deux chiffres s'explique par des données et des modes de calcul légèrement différents, mais "les résultats sont cohérents dans les deux cas", a assuré à l'AFP M. Heygster, qui s'attend à ce que le NSIDC parvienne à la même conclusion que lui dans les prochains jours.

La fonte de la glace de mer pendant l'été est selon les scientifiques à la fois un indicateur et une clé du réchauffement climatique, avec des effets négatifs à l'échelle de l'Arctique et de la planète.

Elle prouve l'importance de l'impact des activités humaines sur le climat au cours des dernières décennies, selon les chercheurs.

"Le recul de la glace de mer ne peut plus être expliqué par la variabilité naturelle d'une année sur l'autre", indique Georg Heygster.

"Les modèles climatiques montrent plutôt que ce recul est lié au réchauffement climatique, particulièrement prononcé en Arctique du fait de l'albédo", la fraction de l'énergie solaire réfléchie vers l'espace, ajoute-t-il.

Quand une surface auparavant recouverte de neige ou de glace réfléchissante est remplacée par une étendue de mer de couleur foncée, cette dernière absorbe plus de lumière solaire et donc de chaleur.

Les températures dans la région arctique ont augmenté deux fois plus vite que les températures moyennes au cours des cinquante dernières années.

L'épaisseur des glaces arctiques s'est également significativement réduite au cours des récentes décennies, mais il est plus difficile de déterminer l'ampleur de ce phénomène, souligne le communiqué.

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Un impact qui s'avère beaucoup plus important que ce qui avait été envisagé jusque là.

Une étude publiée par Nature en Avril 2011 analyse la fonte des glaciers et des calottes glaciaires de 30.000 îles de l'océan Arctique canadien, entre 2004 et 2009. La recherche, menée par des scientifiques de l'Université du Michigan aux États-Unis montre qu'en six ans les glaces de ces îles ont produit près de 363 kilomètres cubes d'eau. Un volume considérable en constante augmentation : 29 kilomètres cubes par an en 2004 contre 92 en 2009. Ces observations dépassent toutes les prévisions dressées jusqu'à présent.

Actuellement, le phénomène aurait provoqué la monté d'un millimètre du niveau des océans du globe. Une conséquence considérable pour ces glaciers qui ne représentent pourtant qu'une part infime du volume des glaces terrestres.

La température moyenne mesurée depuis 2000 à la surface de l'océan Arctique était de 2 à 3°C supérieure par rapport à ces 50 dernières années, selon le Centre de données sur la neige et la glace américain, le NSDIC. Les différentes projections envisagent une augmentation des températures de l'eau de 3°C à 5°C.

L'augmentation de la température de l'eau a une incidence directe sur les catastrophes naturelles telles que les ouragans et les cyclones qui vont aller en s'accroissant en nombre et en intensité. L'eau plus chaude induit une augmentation du nombre et de la puissance des phénomènes violents tels que les ouragans. Selon une étude publiée par l'Université de Londres, une augmentation de la température à la surface de l'océan de l'ordre de 0,5°C a élevé de 40% le nombre d'ouragans dans l'océan Atlantique entre 1996 et 2005.

Mais la dilatation thermique engendrée par l'augmentation de la température de l'eau (plus l'eau est chaude, plus elle est volumineuse), associée à la fonte des glaces de l'Antarctique, du Groenland, et des nombreux glaciers situés aux quatre coins de la planète, pourrait élever aussi le niveau des mers.

Les océans et mers ont un également un effet direct sur le changement climatique : l'eau s'évapore à cause de l'augmentation des températures. La vapeur d'eau étant un gaz à effet de serre, elle contribue à accélérer le réchauffement du climat, et donc l'évaporation de d'eau : c'est un cercle vicieux.

Les océans jouent également un rôle de puits de carbone, essentiel à la lutte contre le réchauffement climatique : mais il semblerait que leur rôle d'absorption du CO2 ait cessé d'augmenter. "Ce résultat surprenant est très inquiétant vis-à-vis du changement climatique, car le caractère quasi constant du pompage du CO2 atmosphérique par les eaux froides de l'hémisphère sud ne peut qu'accélérer le taux de croissance du CO2 atmosphérique et donc le réchauffement global" explique le CNRS.

Le réchauffement climatique aurait également une incidence sur l'oxygénation des océans : la solubilité de l'oxygène diminue avec l'augmentation de la température de l'eau : plus l'eau est chaude, moins il y a d'oxygène. Les conséquences sont l'asphyxie de la biodiversité marine et la limitation de son habitat.

Lutter contre le réchauffement climatique s'avère donc indispensable pour limiter l'augmentation de la température des océans et ses conséquences.


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Le Gulf Stream par DjamelitoInfo

...Avoir des idées est une chose...en trouvez des bonnes en est une autre...
mardi 12 juillet 2011
Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a convoqué mardi une réunion d'urgence avec les chefs des agences des Nations Unies pour discuter de la grave crise alimentaire qui frappe la Corne de l'Afrique. Il a exhorté les gouvernements à contribuer à l'appel humanitaire d'urgence de 1,6 milliard de dollars pour venir en aide aux millions de personnes affectées.

« Plus de 11 millions de personnes ont besoin immédiatement d'une assistance pour rester en vie, alors qu'elles sont confrontées à la pire sécheresse depuis des décennies », a dit Ban Ki-moon lors d'un point de presse.

Lors de cette réunion, le Secrétaire général et les chefs du Programme alimentaire mondial (PAM), du Haut commissariat pour les réfugiés (HCR), du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF)) et du Bureau pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) ont convenu qu'ils devaient faire tout leur possible pour empêcher que cette catastrophe ne s'aggrave. A ce jour, l'ONU et ses partenaires n'ont reçu que la moitié des 1,6 milliard de dollars nécessaires pour financer les opérations de secours dans la région.

« Nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre. J'appelle les Etats membres à soutenir complètement notre appel, et sans délai », a dit Ban Ki-moon. « J'ai décidé d'entrer en contact personnellement avec les Etats membres pour leur demander de fournir les ressources dont nous avons besoin. »

La Directrice exécutive du Programme alimentaire mondial (PAM), Josette Sheeran, a souligné mardi dans un communiqué que l'agence avait « décidé de renforcer, de toute urgence, la livraison de compléments nutritionnels hautement enrichis ».

« Alors que la sécheresse empire, chaque jour compte. Le PAM lance un appel de fonds urgent pour combler un déficit de 40%, soit de 189,35 millions de dollars, dans son budget de 477 millions de dollars pour ses opérations dans la Corne de l'Afrique. Ces opérations incluent, entre autres, la fourniture de nourriture destinée aux réfugiés actuellement au Kenya et en Éthiopie et dont le nombre s'accroît », a-t-elle ajouté.

Dans son message, Josette Sheeran note que « les sécheresses dans la Corne de l'Afrique sont de plus en plus fréquentes ». « Les communautés, qui pendant plusieurs années récupéraient l'eau des pluies régulières pour parer aux sécheresses occasionnelles, doivent désormais apprendre à vivre dans un état de quasi-constante insécurité alimentaire, en raison du manque d'eau », a-t-elle expliqué.

Pour la chef du PAM, il est nécessaire de fournir une aide alimentaire non seulement pour subvenir aux besoins urgents mais aussi pour « renforcer la résilience et protéger les communautés locales face à l'impact des sécheresses récurrentes ». « Cette approche doit agir comme un investissement dans des solutions durables de lutte contre la faim », a-t-elle préconisé.

De son côté, le Haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, António Guterres, a achevé lundi une mission de cinq jours en Ethiopie et au Kenya.

Durant sa visite, António Guterres a appelé « à une réponse rapide et robuste de la communauté internationale à cette crise, ainsi qu'à un soutien aux populations de tous les pays affectés par la sécheresse », a rappelé un porte-parole du HCR, Adrian Edwards, lors d'une conférence de presse à Genève, en Suisse.

Depuis début juillet, environ 11.000 personnes sont arrivées en Ethiopie et plus de 8.600 au Kenya en provenance de Somalie. Chaque jour, le HCR dénombre respectivement 1.700 et 1.300 nouveaux arrivants en moyenne en Ethiopie et au Kenya.

Lundi, à Nairobi, le chef du HCR a rencontré George Saitoti, Ministre kényan de la Sécurité intérieure et Ministre par intérim des Affaires étrangères. Ils ont convenu de la nécessité, pour la communauté internationale, d'organiser des opérations humanitaires importantes à l'intérieur de la Somalie. Vendredi dernier, le HCR a lancé un appel de fonds d'un montant de 136,3 millions de dollars afin de financer ses opérations d'urgence.

Pour sa part, l'Expert indépendant de l'ONU sur la situation des droits de l'homme en Somalie, Shamsul Bari, a exhorté mardi, la communauté internationale à accroître ses efforts pour prendre les mesures nécessaires permettant de répondre à la crise alimentaire en Somalie.

« Seulement 50% de l'appel de la communauté humanitaire de 530 millions de dollars ont été récoltés pour couvrir les besoins humanitaires de plus de 2,85 millions de personnes, soit un tiers de la population somalienne », a dit M. Bari dans un communiqué.

Le Rapporteur spécial pour le droit à l'alimentation, Olivier de Schutter, a également tiré la sonnette d'alarme sur les taux de malnutrition chez les enfants dans certaines régions des pays de la Corne de l'Afrique, qui peuvent dépasser les 30%.

« Le droit international impose aux Etats qui sont dans une position d'aider de le faire immédiatement là où des vies sont en jeu », a-t-il conclu.


Source: © ONU

Pour vos dons... les liens France

PAM ( Programme Alimentaire Mondial): http://fr.wfp.org/

HCR (Agence des Nation Unis Pour les Réfugiés): http://www.unhcr.fr/cgi-bin/texis/vtx/home

ACTION CONTRE LA FAIM: http://www.actioncontrelafaim.org/


Corne de l'Afrique : menace de grave crise... par euronews-fr
mardi 29 septembre 2009
Les Arméniens pourront-ils enrayer la dégradation de leur plus grande réserve d'eau?

Jadis célébré par Maxime Gorki comme « un morceau de ciel qui serait tombé sur terre parmi les montagnes », le lac Sévan, en Arménie, est en péril. Dans les années 1930, un seul coup de filet pouvait rapporter jusqu'à 1 000 à 2 000 truites. Aujourd'hui ces poissons ont quasiment disparu. Le plan d'eau a été profondément modifié pour des besoins d'irrigation et d'énergie et par une agriculture en expansion. La première conférence internationale de 1996 a révélé l'ampleur des dégâts. Bilan: la restauration est urgente mais sera longue, coûteuse et problématique.

En une cinquantaine d'années, le lac Sévan, l'un des plus hauts lacs du monde perché à 1 916 mètres, a vu son équilibre complètement modifié. Aujourd'hui les Arméniens font appel à l'aide et aux compétences internationales pour tenter un sauvetage in extremis . L'histoirecommencedans les années 1930. Ce lac plus de cent fois millénaire partage alors ses 1 416 km2 en deux bassins connectés : le Petit Sévan, d'une profondeur maximale de 99 mètres, et le Grand Sévan profond (50 mètres maximum). L'eau y est légèrement salée avec 700 milligrammes par litre. C'est un peu plus que les grands lacs d'eau douce comme le Léman (200 mg/l) ou le Baïkal (100 mg/l). Mais comparé aux autres grands lacs de la région, Van (13,3 g/l) et Urmia (230 g/l), le Sévan constitue une réserve d'eau douce énorme pour l'Arménie. Comme beaucoup de lacs anciens, il possède une faune et une flore endémiques, et se distingue en particulier par des eaux très poissonneuses.

Autre intérêt majeur : il domine de 1 000 mètres environ la plaine fertile d'Ararat où se concentre l'agriculture arménienne. En revanche, le bassin versant du Sévan est à peine deux fois et demi plus grand que la superficie originelle du lac (fig. 1). En général, dans les grands lacs, ce facteur est plutôt de l'ordre de dix à cinquante. Les apports en eau du bassin naturel sont donc restreints et l'évaporation constitue près de 90 % des pertes. Le reste s'écoule par une rivière, le Hrazdan, mais à un débit très modéré (2 m3/s). A titre de comparaison le Rhône au sortir du Léman en débite 250. Ces faibles apports hydriques expliquent un exceptionnel temps de séjour des eaux dans le lac : cinquante ans. Dans le lac Léman ce temps, déjà considéré comme important est de douze ans.

Malgré ces derniers aspects défavorables à l'exploitation du lac à des fins d'irrigation et de production d'énergie électrique, un plan d'aménagement est adopté par le gouvernement de l'Arménie soviétique en 1931. Le projet initial, proposé au début du siècle par un ingénieur arménien, Soukias Manasserian, et finalisé par l'Académie des sciences de l'Union soviétique, prévoit d'assécher le Grand Sévan (1 032 km2) pour ne conserver qu'un Petit Sévan très restreint. L'objectif est de réduire de 2/3 l'évaporation du plan d'eau et de multiplier par deux ou trois les débits disponibles pour l'hydroélectricité et l'irrigation. Pour cela, il faut diminuer le niveau du lac de 50 mètres (fig. 2) et ceci nécessite la construction d'un exutoire souterrain. Le chantier démarre en 1940. Et c'est en 1949 qu'est mis en service un tunnel à ­ 40 mètres sous le niveau du Hrazdan. Parallèlement, l'industrialisation de la région augmente et avec elle la demande énergétique de l'Arménie. L'énergie de chute du Hrazdan ainsi détourné est alors utilisée dans la cascade d'usines hydroélectriques de Kanaker avant d'irriguer la plaine (fig. 2).

Mais les succès escomptés ne sont pas ceux obtenus : l'évaporation ne diminue pas significativement et une première prise de conscience des problèmes environnementaux conduit à une révision du projet initial(1) en 1958 : l'idée de l'assèchement est abandonnée, le niveau ne descendra pas au-dessous de ­20 mètres. En 1963, il atteint ­18 mètres, la superficie du lac est passée de 1 416 à 1 256 km2 et le volume de 58,5 à 29,5 km3. Une fois ce niveau stabilisé, le débit disponible reste sensiblement égal à celui du Hrazdan original... Face à ces piètres résultats, il est décidé de divertir des eaux du bassin d'Arpa, la rivière voisine, par un tunnel gigantesque. Grâce à ce tunnel, le niveau du lac remonte légèrement (moins de un mètre) en 1985, alors que les centrales continuent de fonctionner. Mais depuis 1988, le blocus économique subi par l'Arménie, aggravé par le tremblement de terre à Spitak qui fit 30 000 morts, accroît la demande en énergie locale. De plus, entre 1989 et 1995 la seule centrale électro-nucléaire, celle de Medzamor près d'Erevan, est arrêtée en raison du risque sismique. Le Sévan devient une source majeure d'énergie pour l'Arménie et l'équilibre est rompu. Le niveau diminue à nouveau jusqu'à ­20 mètres en dessous du niveau initial.

Parallèlement à ce changement hydrologique radical, qui n'a d'équivalent dans aucun grand lac du monde, le Sévan a subi, comme la plupart des lacs soumis à une pression démographique et à une agriculture croissantes, une augmentation marquée des apports en azote et en phosphore(2). La concentration en azote minéral du lac estimée à moins de 10 µgN/l en 1940 a atteint 160 µgN/l en 1973, puis a diminué pour se stabiliser aujourd'hui autour de 40 µgN/l. La variation de phosphore dissous est plus surprenante : elle est complètement inverse. En effet, malgré des apports accrus, le phosphore généralement considéré comme le facteur limitant de l'eutrophisation*(I), semble avoir baissé d'environ vingt fois depuis les premières analyses historiques de 1929. Comment explique-t-on cette évolution exceptionnelle ? Elle est attribuée à une précipitation des phosphates dissous par la calcite dans des milieux relativement alcalins (pH 9 à 9,5)(3). Cela signifie qu'une grande quantité de phosphore est actuellement stockée dans les sédiments où, en raison de l'absence d'oxygène, elle constitue une « source interne » qui pourrait se maintenir des dizaines d'années.

Sur le plan écologique, c'est la rupture d'un équilibre instauré depuis plus de 100 000 ans. Au début du siècle le lac était très peu productif. Dès les années 1920, on a introduit un corégone, le sig, à partir du lac Ladoga, qui est alors entré en compétition avec les truites du lac Sévan. Une ceinture de macrophytes (des végétaux fixés) tapissait les fonds jusqu'à plus de quinze mètres de profondeur et d'abondants dépôts de graviers recouvraient les rives et le fond des rivières avoisinantes. Les eaux profondes étaient bien oxygénées. Aujourd'hui les bords du lac ont, par endroits, reculé de plusieurs centaines de mètres, alors que les nouvelles rives ont été envasées. Et à l'embouchure des rivières, l'érosion régressive a détruit les frayères. La biomasse des macrophytes est passée de 930 000 tonnes en 1949 à 35 000 tonnes en 1962... En pleine eau, la production du phytoplancton a également été très modifiée. Elle a d'abord augmenté d'un facteur dix, entre les années 1940 et la période 1976-1978, pour ensuite diminuer des deux-tiers(2,4). La zone profonde et froide où la matière organique est dégradée a vu son volume chuter de 31 km3 à 12 km3 et est désormais essentiellement limitée au Petit Sévan. De plus, au moment de la production intensive de phytoplancton, le lac ne parvenait plus à minéraliser les débris organiques. Ceci a entraîné depuis 1970-1973 la disparition totale de l'oxygène dissous au fond du lac à la fin de l'été, la formation de méthane, d'hydrogène sulfuré très toxique et la libération importante de nutriments (ammonium et phosphate) par les sédiments. Les diatomées, des algues siliceuses microscopiques jadis largement dominantes, sont maintenant devancées par les algues vertes tandis que les cyanobactéries atteignent 7 % de la biomasse annuelle du phytoplancton. Toute cette évolution suit le scénario typique de l'eutrophisation*.

Ces changements radicaux de la flore à la microfaune se sont répercutés sur les populations de poissons. En 1930, on recensait au Sévan six variétés de poissons endémiques : quatre sous espèces d'ischkhan, « le prince du Sévan », une sorte de truite qui faisait la renommée du lac, et deux espèces de carpes. Des truites, seules subsistent deux variétés ( gegarkuni et aestivalis ) mais leur gestion par reproduction artificielle est sujette à controverse. La variété ischkhan , quant à elle, a complètement disparu et la variété danilevskii n'a plus qu'une reproduction sporadique. La disparition de ce symbole vivant du Sévan est une perte économique très importante pour l'Arménie. Dans les années 1950, l'ischkhran était expédié par avion vers les meilleures tables parisiennes.

Depuis 1976, sa pêche est interdite. Des tentatives de restauration du lac n'ont pas manqué. Mais, faute de coordination et de volonté politique (le ministère arménien de l'Environnement est une création toute récente), elles n'ont guère abouti. En 1981, par exemple, un deuxième tunnel de vingt-deux kilomètres a été mis en chantier, l'idée étant de réaliser une seconde diversion de 165 millions de mètres cubes par an à partir de la rivière Vorotan, un affluent de l'Araxe (fig. 2). Mais le projet a été arrêté pour des raisons économiques : il reste deux kilomètres à creuser et trois à étayer pour rejoindre le réseau Arpa-Sévan. Une autre solution envisagée dans les années 1980 par les géophysiciens de l'Académie des sciences d'Union soviétique consistait à provoquer des pluies artificielles sur le Sévan en injectant de l'iodure d'argent dans l'atmosphère. Ce programme est aujourd'hui définitivement abandonné comme celui de ceinturer le lac par un collecteur circulaire d'environ trois cents kilomètres pour capter les eaux usées, comme au lac d'Annecy, et dont seulement huit kilomètres auront été construits.

Aujourd'hui, le lac demeure au coeur du dispositif économique du pays. Il irrigue 100 000 hectares, alimente en eau 250 000 personnes, et produit plus de 15 % de l'électricité de l'Arménie. Une première conférence a réuni les chercheurs arméniens(2,4) en 1993 pour étudier les solutions à mettre en oeuvre. Devant l'ampleur du bilan, le ministère arménien de la Protection de la nature et des Ressources souterraines en association avec l'Ambassade de France, et le PNUD* a organisé une réunion internationale en octobre 1996. Pour la première fois les scientifiques qui étudient le lac, les ingénieurs qui l'utilisent et les représentants des divers ministères concernés se sont confrontés, en présence de la presse, de quelques ONG, et surtout de la Banque mondiale. Les responsables arméniens pensent qu'un relèvement du niveau du lac de six mètres est possible dans les dix ou quinze ans si le tunnel de Vorotan est achevé et celui d'Arpa remis en état. D'après l'unique modèle écologique existant(2) ce relèvement permettrait de rétablir à long terme l'équilibre écologique. La Banque Mondiale, sollicitée pour un prêt de neuf millions de dollars, exige avant tout un accord d'une gestion intégrée de l'eau, non seulement dans le bassin du Sévan et du Hrazdan, mais dans tout le pays impliquant une réduction radicale de la consommation en eau, agricole d'abord, mais aussi urbaine et un programme de contrôle des apports d'azote et de phosphore. L'application d'un tel programme se chiffre à des dizaines de millions de francs, somme de l'ordre de grandeur de celles consacrées avec succès par les Suisses et les Français dans le bassin du Léman à la lutte contre l'eutrophisation depuis trente ans.

Ces mesures seront-elles réellement efficaces ? Le contrôle de l'apport de nutriments ne pourra avoir d'effets significatifs avant des dizaines d'années, étant donné le temps de séjour des eaux(I). De plus, un rétablissement complet du niveau originel du lac est difficilement envisageable. La zone a été fortement urbanisée, l'eau pourrait refluer dans le tunnel Arpa-Sévan et noyer de nombreuses constructions riveraines, ainsi que les routes principales et la voie ferrée. Un autre problème se pose : les marges d'erreur du modèle écologique restent très grandes. Il faudrait donc le revoir. Mais les suivis écologiques et physico-chimiques des rivières et du lac sont presque arrêtés depuis quelques années ! D'autre part, les moyens institutionnels permettant une gestion intégrée de l'eau, comme celle menée en France par les agences de l'Eau, sont inexistants.


(1)L. Mikirtitchian, Studies the Soviet Union, New Series, Munich , vol. II, n° 3 , 92, 1962.

(2) R.H. Hovhannissian (R.O. Oganesian), " Lac Sevan, Yesterday today ", Nat. Academy of Sciences of Armenia, 1994.

(3) D.S. Ulianova, Int. Ass. Hydrol. Sci. Publ. 219 , 121, 1994.

(4) R.O. Oganesian (ed), " Ecological problems of the lac Sevan " Nat. Academy of Sciences of Armenia , 1993.

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